Auteur Sujet: Je bouquine !  (Lu 382401 fois)

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« Réponse #915 le: jeudi 13 juillet 2017, 13:07:20 »
Ah oui j'avais pas mis de Victor Hugo dans ma liste de lecture, c'est une bonne idée, merci Vaati, je le lirais probablement !  :miou:
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« Réponse #916 le: jeudi 13 juillet 2017, 14:04:44 »
Si tu aimes le théâtre, la trilogie des Ubu, par Alfred Jarry, en vaut vraiment la peine (surtout le premier (Ubu Roi) et le troisième (Ubu enchaîné)) ! C'est une belle critique de systèmes toujours d'actualités (non seulement les systèmes, mais également la critique).

Et le diptyque Le voyageur sans bagages (drame) / Le bal des voleurs (comédie/vaudeville), de Jean Anouilh, est très intéressant à lire également. J'avais pas capté au premier abord qu'il exploitait en partie les mêmes personnages (les deux histoires ne sont pas à suivre), et la première œuvre a pris un tout autre sens une fois cette découverte faite ! :-p

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« Réponse #917 le: jeudi 13 juillet 2017, 14:14:00 »
Pas spécialement fan du théâtre, mais je veux bien tenter, j'avais bien aimé Antigone de Anouilh, donc possible que je lise aussi le Bal des Voleurs du même auteur, ça peut être sympa. Ubu j'en avais entendu parler et ça m'intéresse aussi... Reste à savoir si mes parents les ont dans leur collection de livres aha, j'espère ! Merci à toi aussi, vous m'aidez beaucoup, j'avais pas trop d'idées ! :-*
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« Réponse #918 le: jeudi 13 juillet 2017, 16:17:45 »
Dans le registre du théâtre, si tu sors de Camus je peux te conseiller Caligula(pièce que j'ai joué cette année) qui est un peu dur mais assez intéressant. Et sinon je peux te demander ce que tu as pensé d'Antigone (que j'ai joué aussi)?
Merci à @Aleit pour mon avatar!

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« Réponse #919 le: jeudi 13 juillet 2017, 16:28:21 »
Oh Caligula, on m'en avait parlé ça avait l'air bien ! Je note aussi, merci.

J'ai pas lu L'Antigone de Sophocle, mais celle d'Anouilh, je l'ai lu le jour-même où la prof de français nous l'a distribué ! Malgré de longues tirades qui peuvent souvent donner peu envie de se plonger dedans, le livre est vraiment envoûtant. Les personnages sont intéressants et le dilemme qui s'impose rend le tout si tragique... Étonnant, vu que c'est une tragédie. Antigone est tellement géniale. :-*
Le style d'Anouilh est bien plus accessible et agréable que la plupart des classiques en tous cas.

Btw tu fais beaucoup de théâtre, non ? C'est dans le cadre de l'école ou par plaisir ?
Et toi t'as aimé Antigone du coup ? Ou t'as peut-être préféré jouer la pièce ?
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« Réponse #920 le: jeudi 13 juillet 2017, 18:17:06 »
Oui depuis que je suis petit j'adore faire du théâtre mais faute de club dans ma ville je suis dans le club théâtre de mon collège. Et pour Antigone j'ai préféré y jouer même si c'était plus de la figuration que le livre même si je l'ai apprécier.
Merci à @Aleit pour mon avatar!

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« Réponse #921 le: lundi 17 juillet 2017, 01:42:23 »
Et puis, tant qu'à faire, j'ai commencé le premier tome du Seigneur des Anneaux de Tolkien en anglais... Mauvaise idée, déjà qu'en français Tolkien c'est pas évident, alors l'ancien anglais, bonjouuur la difficulté ! Mais quand on l'a déjà lu une fois ça reste possible. Et puis Tolkien c'est toujours bon à lire, en n'importe quelle langue. Si des gens ne l'ont pas lu, je ne peux que les inviter à le faire au plus vite.

Je pense que ton problème vient du fait que le SdA est concrètement rempli de descriptions, qui compliquent fatalement le texte quand on le lit dans une langue qui n'est pas notre langue natale, et une langue assez soutenue (mais qui dans tous les cas me semble plus accessible qu'un anglais plus familier. Mais peut-être trop scolaire ?). J'ai lu tous les livres de Tolkien en anglais et je peux t'assurer que le SdA est le plus compréhensible de tous, en plus de ne pas être spécialement ancien.
Dans les autres récits, comme le Silmarillion, ou plus globalement tous les récits de sa mythologie, Tolkien utilise un anglais plus archaïque, avec beaucoup de "Thou, Thy, Thee, Thine", et autres subtilités de langage, qui donnent un style littéralement ancien et "noble" du texte, puisque c'est également sous cette forme qu'on trouve les pièces et sonnets de Shakespeare, les mythologies, pas mal de poésie, et même la Bible.
Je t'invite à garder en tête les "Thou, Thy, etc" puisque de mémoire, on les voit très peu dans les manuels, et que réussir à les caser dans une copie, c'est un peu montrer au prof qu'on est pas là pour trier les lentilles.

Pour la difficulté du SdA, et de tes futures lectures, il y a des pièges à éviter. Déjà, ce n'est pas parce qu'un texte est réputé difficile en français qu'il l'est forcément en anglais. J'ai comme exemple l'Illiade et l'Odyssée, qui ont des traductions modernes en anglais plus adaptées aux lecteurs d'aujourd'hui que la traduction française typique qui aime bien embrouiller et faire transpirer pour se donner un style.
Ensuite, l'ancienneté du texte n'entre pas trop en compte, c'est ce que veut raconter l'auteur qui fait foi. Harry Potter 1 est plus compliqué que Dracula parce que le vocabulaire et la construction même de HP est volontairement loufoque là où Dracula est plus posé.
Et le piège ultime de vouloir apprendre l'anglais en lisant en anglais, c'est que la langue a une base romane, comme le français (plus de la moitié des mots français et anglais ont la même racine), du coup c'est facile de comprendre le sens mais pas tous les mots. La conséquence un peu fourbe c'est qu'on a bien lu et compris l'histoire, mais qu'on a pas spécialement progressé niveau vocabulaire, ce qui rend l'usage d'un dictionnaire obligatoire même lorsqu'on commence à lire rapidement.

Honnêtement c'est un peu décourageant mais personnellement je ne lis plus qu'en anglais, je trouve ça plus ludique et conséquemment, lire en français m'ennuie. Si tu recherches des classiques il y a les éditions Penguin Classics qui sont globalement assez accessibles et ont un large éventail de choix, pour tous les âges, pour tous les styles. Personnellement c'est ce que je privilégie en poche anglais. Après il faut faire le tri, ce qui implique qu'il faut se renseigner avant d'acheter, feuilleter pour voir si ça convient ou pas. Sophocle ça passe, Shakespeare beaucoup moins. Jane Eyre c'est facile, Wuthering Heights c'est hardcore. Homer c'est plutôt cool, Ovide un peu plus balèze. La poésie en général ça pique le fion mais bizarrement chez moi Byron ça passe, et le Leviathan de Hobbes m'embrouille moins en anglais qu'en français (mais peut être que c'était la philo scolaire qui m'a soulé). Bref, tout est question de sensibilité perso.

Concernant ta recherche de classiques, je crois malheureusement un classique va souvent avec la prise de tête, et c'est ça qui fait le charme de la littérature classique. Ce qui différencie un classique d'un livre normal c'est sa qualité d'écriture, les idées qu'il fait passer. Le hic c'est qu'il faut réussir à décrypter les dites qualités d'écriture, et parfois les idées subtiles qui parfument le récit.
Or c'est rarement marrant à faire et c'est pour ça que bien souvent les classiques étudiés sont une plaie à lire parce que paradoxalement, les élèves n'ont pas les outils suffisants pour décrypter le texte. Lire Zola au collège c'est un non-sens total alors qu'il y a des milliers de livres plus adaptés, qui ne sont pas des classiques à proprement parler mais qui sont géniaux, et qui sont une porte grande ouverte vers des lectures plus complexes (Harry Potter par exemple).
Bref pour des classiques pas trop Bovariens :
- L'Odyssée. l'Illiade est un peu trop barbant pour quelqu'un de pas impliqué dans le trip, mais l'Odyssée est littérallement la base de la littérature occidentale. C'est même pas exagéré, tout roman que tu as déjà lu dans ta vie existe grâce à Homère ;
- Alice au Pays des Merveilles ;
- Le Meilleur des Mondes ;
- To Kill a Mockingbird ;
- Moby Dick ;
- L'Appel de la Forêt ;
- Jane Eyre ;
- Frankenstein ;
- Catch 22 ;
- Siddhartha ;
- Sa Majesté des Mouches ;
- Blade Runner (Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) ;
- Les Frères Karamazov ;
- Au cœur des ténèbres (l'inspiration du film Apocalypse Now) ;
- Tom Sawyer et Huckleberry Finn ;
- Le Vieil Homme et la Mer ;
- Candide ;
- A l'Est d'Eden ;
- Watership Down ;
- Ainsi parlait Zarathoustra ;
- Cthulhu et les autres Lovecraft ;
- Walden (pas mal référencé dans le film "Le cercle des poètes disparus") ;
- MacBeth - Hamlet - Romeo et Juliette (pour info en ce moment on peut trouver MacBeth à 1€ chez les marchands de journaux) ;
- La Métamorphose ;
- Lysistrata ;
- Le Paradis Perdu ;
- Aventures Extraordinaires et Nouvelles Aventures Extraordinaires ;
- Les Souffrances du jeune Werther ;
- Faust ;
- Ms Dalloway ;
- The Good Soldier Svejk ;
- Andromaque ;

Tu verras, si tu te plonges dans quelques ouvrages de cette liste qu'ils n'ont rien de marrant et sont pour certains très difficiles à percer, mais ce sont les plus révélateurs de ce que la littérature compte de mieux parmi ses ouvrages (la liste étant bien évidemment non exhaustive).

PS : La Peste ça déchire.
« Modifié: lundi 17 juillet 2017, 02:10:40 par D_Y »
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« Réponse #922 le: lundi 17 juillet 2017, 13:28:33 »
Mais quel pavé ! Merci beaucoup pour tes conseils en anglais. Au début je comprenais pas grand-chose à cause des Thou, Thy, Thee, ect, mais maintenant c'est bon, je suis contente de voir que c'était pas juste un gros manque de culture de ma part. Et quand on prend la peine de regarder de temps en temps le dictionnaire, on peut apprendre des mots si on a une bonne mémoire, c'est mon cas et ça m'a bien aidée. Même si c'est plus dans la grammaire et la syntaxe que j'ai du mal, donc j'pense voir des belles phrases correctes et en comprendre le sens va m'aider.

Après je pensais pas qu'on pouvait caser des Thou et autres formes archaïques dans des copies... Mais c'est vrai qu'ajouter de la culture générale fait parfois la différence dans une note. (J'ai eu mon brevet comme ça je crois mdr.)
En tous cas tu m'as donné une super idée, je crois que je vais piquer les Tolkien de ma soeur en anglais et essayer (peut-être des plus courts que le SdA pour pouvoir lire en français aussi).
Merci aussi pour le site de Penguin Classics, ça va m'être utile si jamais ma soeur a pas certains bouquins qui me feraient vraiment envie, j'pourrais pas les lui piquer du coup. O_O

Et encore merci, pour ta liste très complète cette fois. Y en a un ou deux que j'ai déjà lu, et d'autres que j'ai toujours eu envie de lire mais que j'avais totalement oublié ! Notamment Blade Runner, je suis pas une grande adepte de Sciences Fictions mais apparemment celui-ci est vraiment bien, et le titre (le titre original, avec les moutons) donne envie de le lire.
Pareil pour sa Majesté des Mouches, Ainsi parlait Zarathoustra... Et les Lovecrafts, j'avais totalement oublié les lovecrafts alors
que j'adore littéralement l'univers de l'auteur. :oups:
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« Réponse #923 le: lundi 17 juillet 2017, 14:11:34 »
@D_Y Merci pour cette liste de classique! :miou: Le plus souvent quand je veux faire une liste d'oeuvre que je veux lire, je sors que du Zola alors que j'ai horreur de ça. >< (je partage assez l'avis d'un de mes profs qui a un jour dit en cours que le plus rock'n'roll que Zola ait fait, ce sont ses carnets de recherche. :oups: cela dit je respecte totalement ceux qui aime son oeuvre car si on étudie son oeuvre en cours, ce n'est pas  pour rien!  :miou: )

Pour ma part, je lis en ce moment la série de bouquins outlander dont la série tv est issu. J'aime beaucoup d'autant que l'auteure a fait un travail de recherche assez ouf pour tout le contexte (histoire mais aussi médecine, littérature...). Je recommande en tout cas. :^^:

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« Réponse #924 le: lundi 17 juillet 2017, 18:57:24 »
@Alice Lee
Ah mais je pense que le fait d’étudier Zola en cours (et de penser que son étude a forcément une raison d'être, et donc quelque part une légitimité) fait plus de mal que de bien. Le fait de devenir un lecteur assidu tient à peu de choses et Zola a contribué à casser ce “peu de choses” chez de nombreuses personnes, je pense.

En premier lieu l’école ne permet pas de penser par soi-même. Pour être plus précis, la littérature est un travail personnel et quand on te dit “cela est un classique et c’est gravé dans le marbre”, alors que toi tu ne comprends pas spécialement pourquoi, cela ne motive pas à persévérer. Il y a non seulement la barrière de la langue (le français est une langue très complexe et appréhender cette complexité très tôt n’aide pas), mais personne ne se questionne vraiment sur le “qui a choisit que ça c'est un classique et pas un autre ?”.
La réponse peut être simple :
- grosso modo les hommes en général choisissent inconsciemment avec le temps, cela dépend de l’universalité du texte et de sa qualité évidente. Ça explique pourquoi on sait déjà que Twilight ne sera jamais un classique et pourquoi l’humanité lit Homère depuis 3000 ans.
- plus problématique, il y a des “érudits” qui choisissent la substance des études littéraires, dont fait partie Zola, Flaubert, Maupassant, etc… Ces dernier sont choisis pour leur contexte socio-politique plus que pour leurs qualités littéraires. Le but en gros c’est de faire voir aux jeunes français comment était la vie à des époques clés. Ce qui n’est pas spécialement inintéressant mais les profs de français ne sont pas historiens donc les élèves s’en foutent souvent (et à cet âge ils s’en foutraient aussi même devant un vrai historien).

Du coup le système éducatif français manque cruellement d'œuvres clés qui sont des classiques mais qui ne seront jamais étudiés parce que ce n’est pas l’objectif de l’éducation nationale (tout n’est pas tout noir non plus cela dit, quelques fois les programmes officiels sont touchés par la grâce). Je me souviens avec douleur d’avoir lu le segment Lilliput au collège sans que le prof ne mentionne une seule fois le côté satirique de l’œuvre qui est pourtant essentiel pour comprendre la portée du texte. Du coup on lisait ça comme une simple fiction et à 12 ans c'est facile de voir qu'il y a quelque chose qui débloque.

Mais même sans parler de tout ça, une fois dans toute ma scolarité on m’a dit qu’il fallait que je questionne une œuvre quel que soit son auteur ou son aura (et ça concernait Rousseau). En français et littérature, on se contente de poser le livre sur la table et de dire “lit ça, c’est un classique” sans questionner le fait que ce soit un classique, sans mettre en doute même ce que raconte l'auteur. Du coup un art qui par essence est personnel, et doit pousser à la réflexion, à l’école devient impersonnel, mécanique et vain.

Après ça peut paraître bête mais la langue se simplifie et le français est assez austère. Plus que l’anglais qui est plus “musical, à la limite ça se chante en parlant et ça s’entend, même en lisant.
Du coup un livre français lambda est assez simple à lire alors qu'un classique français prend la tête, d’où le cliché “quand je rentre du travail je veux me vider la tête”. Dans l’absolu un classique anglais pique moins à la lecture qu'un classique français. J’ai aussi l’impression qu’en France on est plus terre à terre (Haine l’a bien compris en citant Mme Bovary) là où les étrangers se permettent plus d’évasion. Pour ça qu'on a plus de chance d’étudier Wilde ou London à l’étranger et pas beaucoup d’étudier Barjavel en France (mais théorie perso ça).
« Modifié: lundi 17 juillet 2017, 21:03:04 par D_Y »
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« Réponse #925 le: mercredi 09 août 2017, 20:56:58 »
En ce moment, je lis le fameux Dracula de Bram Stoker, et ça me fait du mal de le dire, mais c'est vraiment pas terrible du tout...

Le roman (je le savais avant de le lire) est épistolaire: extraits de lettres, divers journaux intimes, etc... Le style d'écriture est excessivement redondant. Je me suis laissé leurrer par les quelques cinquante premières pages dans le mythique château, pour le coup vachement bien fichues, mais une fois que l'aventure déménage en Angleterre, bon sang, c'est mou!

Les personnages sont tous beaux, gentils et braves, chaque parole du Dr. Van Helsing (Amstellodamois) est retranscrit avec un million de fautes (parce qu'il est étranger) de grammaire, ce qui est embarrassant vu qu'il occupe la moitié des dialogues...

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Les ficelles scénaristiques sont énormes, les héros sont mous et chiants, il ne me reste que cent pages et pourtant j'en ai vraiment pas envie tellement le livre a mal vieilli. Quelques trop brefs passages font bien ressentir l'horreur, mais ils sont bien trop rares, l'auteur ayant préféré se perdre dans un dédale de lettres et de retranscriptions de phonographes superbement chiant rempli de bons sentiments victoriens particulièrement grotesques.

Je suis vraiment très déçu de ce roman et j'ai vraiment hâte d'en avoir fini pour passer à autre chose.

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« Réponse #926 le: vendredi 18 août 2017, 22:16:21 »
@Plastik

Je conçois que tu trouves le roman chiant, mais je capte pas trop tes critiques à son égard.
Admettons le gros défaut du livre : son manichéisme. C'est tout simplement que l'histoire est symboliquement la lutte de la Vie contre la Mort (littéralement). Pourquoi ce serait nécessaire pour faire une bonne œuvre d'en tisser une trame complexe, toute en nuance ? Parce que la vraie vie est toute en nuance ? Dracula est en réalité un livre profond à la thématique forte (l'amour, la folie, le mystère, la mort...), c'est dommage que tu sois passé à côté.
Si ça se passe en Angleterre et pas dans un château glauque, c'est parce que la Mort est mise à hauteur d'homme, pas dans un enfer surnaturel.

Lucy n'est pas une femme faible, c'est une victime, le symbole de la pureté corrompue. Et son amie Mina est pas faible non plus, elle résiste à l'influence de Dracula après sa morsure et elle participe activement à la traque en Transylvanie. A contrario, Jonathan par exemple n'est pas un surhomme. Renfield est la plus grosse victime du roman en plus d'avoir un destin tragique... Mais peut être que ce qui te dérange, c'est le fait que tous les hommes aient envie de protéger la femme ? Je trouve pas que le défaut soit spécialement lourd.
Ensuite pour la cohérence du groupe et les nombreuses coïncidences que tu as relevées. Tu l'as dit toi même, le roman a un style épistolaire. Le fait que l'intégralité de l’œuvre soit vue à travers les yeux de ce groupe précis est étroitement lié au style, sinon autant faire un narrateur extradiégétique bidon. Et de là interroge toi sur le pourquoi Stoker a choisi de raconter son histoire dans un environnement étriqué, plutôt que l'inverse. Sur ce que ça implique pour le lecteur et sa perception de l'horreur. Rappelle toi par exemple la scène où Jonathan (je crois) voit Dracula dans la rue en compagnie d'autres personnes. Stoker aurait pu faire une intrigue parallèle avec ça, mais non. Il a eu la flemme, ou il y a une vraie raison ?

Quant au fait que tous se connaissent et que Dracula, comme par hasard, ait choisi d'habiter à côté de l'asile, c'est tout simplement que Dracula choisi Jonathan, et par extension Mina, pour se rapprocher de l'Angleterre. Et comme tous les personnages gravitent autour de Mina, il n'est pas spécialement extraordinaire qu'il ait choisi un endroit situé tout prés d'un de ses ami proche. Van Helsing est un docteur appelé à l'origine pour son avis de docteur (c'est un docteur ami d'un docteur quoi) qui s'avère devenir efficace au fur et à mesure qu'il analyse le mal qui ronge Lucy. Rien de bien solide pour effriter la suspension d'incrédulité je trouve.

Bref, je vois pas vraiment de quelles ficelles tu veux parler, de même que certains points soulevés (le fait qu'un roman écrit en période victorienne soit trop victorien par ex) me laissent dubitatifs. Je comprends que tu trouve le livre chiant (ça dépend de ta propre sensibilité) mais tu vois des défauts là où il n'y en a pas, et qui ont fait la force du livre dans l'imaginaire collectif.

Btw je sais pas en français mais dans la VO, Van Helsing parle comme tous les autres personnages, il n'y a pas de fautes de grammaires (ce qui, vu l'érudition du mec, aurait été assez grossier).
« Modifié: vendredi 18 août 2017, 22:27:02 par D_Y »
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« Réponse #927 le: mercredi 23 août 2017, 22:04:16 »
@Plastik

Je conçois que tu trouves le roman chiant, mais je capte pas trop tes critiques à son égard.
Admettons le gros défaut du livre : son manichéisme. C'est tout simplement que l'histoire est symboliquement la lutte de la Vie contre la Mort (littéralement). Pourquoi ce serait nécessaire pour faire une bonne œuvre d'en tisser une trame complexe, toute en nuance ? Parce que la vraie vie est toute en nuance ? Dracula est en réalité un livre profond à la thématique forte (l'amour, la folie, le mystère, la mort...), c'est dommage que tu sois passé à côté.
Si ça se passe en Angleterre et pas dans un château glauque, c'est parce que la Mort est mise à hauteur d'homme, pas dans un enfer surnaturel.

Lucy n'est pas une femme faible, c'est une victime, le symbole de la pureté corrompue. Et son amie Mina est pas faible non plus, elle résiste à l'influence de Dracula après sa morsure et elle participe activement à la traque en Transylvanie. A contrario, Jonathan par exemple n'est pas un surhomme. Renfield est la plus grosse victime du roman en plus d'avoir un destin tragique... Mais peut être que ce qui te dérange, c'est le fait que tous les hommes aient envie de protéger la femme ? Je trouve pas que le défaut soit spécialement lourd.
Ensuite pour la cohérence du groupe et les nombreuses coïncidences que tu as relevées. Tu l'as dit toi même, le roman a un style épistolaire. Le fait que l'intégralité de l’œuvre soit vue à travers les yeux de ce groupe précis est étroitement lié au style, sinon autant faire un narrateur extradiégétique bidon. Et de là interroge toi sur le pourquoi Stoker a choisi de raconter son histoire dans un environnement étriqué, plutôt que l'inverse. Sur ce que ça implique pour le lecteur et sa perception de l'horreur. Rappelle toi par exemple la scène où Jonathan (je crois) voit Dracula dans la rue en compagnie d'autres personnes. Stoker aurait pu faire une intrigue parallèle avec ça, mais non. Il a eu la flemme, ou il y a une vraie raison ?

Quant au fait que tous se connaissent et que Dracula, comme par hasard, ait choisi d'habiter à côté de l'asile, c'est tout simplement que Dracula choisi Jonathan, et par extension Mina, pour se rapprocher de l'Angleterre. Et comme tous les personnages gravitent autour de Mina, il n'est pas spécialement extraordinaire qu'il ait choisi un endroit situé tout prés d'un de ses ami proche. Van Helsing est un docteur appelé à l'origine pour son avis de docteur (c'est un docteur ami d'un docteur quoi) qui s'avère devenir efficace au fur et à mesure qu'il analyse le mal qui ronge Lucy. Rien de bien solide pour effriter la suspension d'incrédulité je trouve.

Bref, je vois pas vraiment de quelles ficelles tu veux parler, de même que certains points soulevés (le fait qu'un roman écrit en période victorienne soit trop victorien par ex) me laissent dubitatifs. Je comprends que tu trouve le livre chiant (ça dépend de ta propre sensibilité) mais tu vois des défauts là où il n'y en a pas, et qui ont fait la force du livre dans l'imaginaire collectif.

Btw je sais pas en français mais dans la VO, Van Helsing parle comme tous les autres personnages, il n'y a pas de fautes de grammaires (ce qui, vu l'érudition du mec, aurait été assez grossier).

Bon bah, en effet, ce livre me déplait, son style d'écriture me bourre complètement.

Je comprends bien que Harker a été choisi par Dracula et que tout orbite d'un seul groupe, mais cela rend le scénario extrêmement prévisible, notamment Renfield qui parle sans cesse de son "maître", qui dit que Mina doit partir, et surprise, Dracula a pénétré dans l'asile pour accomplir sa funeste tâche (propos dits en présence de Van Helsing, le professeur qui sait tout sur tout), du coup, ça me laisse un peu pantois et me fait lever les yeux au ciel, plusieurs détails comme ça dans le livre me gonflent un peu: Van Helsing qui n'arrête pas de dire que durant la journée Dracula est planquée dans une "box" alors que Harker et lui-même ont été confronté au gars en plein jour... Erm, ça passait peut-être bien à l'époque, mais là en le lisant tout de suite, c'est quand même un peu gros. Même si la seule explication que je trouve derrière cela est effectivement que Dracula se serve de tout ce petit monde (après tout Harker s'échappe sans qu'on ne sache trop comment d'un château entouré de loups et rempli de saloperies), mais s'il est capable de tisser un tel plan et d'être omniscient à ce point, cela rend sa fuite d'Angleterre et sa déconfiture encore plus décevantes.

Comment Dracula a-t-il pu deviner que Mina se trouverait à Whitby, auprès de son amie Lucy? (Première victime de Dracula en Angleterre). Je trouve aussi que c'est un beau hasard que le docteur ami de Lucy (ne connaissant ni d'Eve ni d'Adam Mina et Harker avant que VH ne trouve les lettres de Mina adressées à Lucy et embarque tout le monde dans sa quête) habite à deux pas de l'asile de celui-ci. Dracula avait d'ores et déjà choisi sa résidence à Londres près dudit centre d’aliénés avant même d'avoir rencontré Jonathan Harker, qui va en remplacement de son patron qui a été victime d'une attaque de goutte.

Quant aux thématiques (La vie, la mort, la folie, l'amour, cette pointe de sensualité), on les ressent en effet poindre à travers le livre dans certains chapitres mieux torchés, mais encore une fois sa dualité très simpliste m'empêche effectivement d'éprouver un attachement quelconque à ses personnages ultra premier degré, la seule pour qui j'éprouve une quelconque compassion étant Mina qui refuse en effet son sort et veut participer à l'expédition.

Son manichéisme et son style me provoquent une terrible lassitude, je trouve simplement que le bouquin a très mal vieilli et ce à de nombreux points de vue.

Et en effet je lis la VO, et si, Van Helsing parle quand même pas très bien l'anglais, même en recherchant sur le net, je ne suis pas le seul à avoir cet avis, il y a des passages où c'est écrit parfaitement, mais d'autres où se glissent des erreurs aléatoires et des redondances ou des phrases sans queue ni tête. Les autres personnages parlent bien mieux, si on oublie les retranscriptions phonétiques des divers ouvriers et gardien de zoo rencontrés dans le livre.
Genre ça, c'est des exemples assez probants de complet WTF:

"Now take down our brave young lover, give him of the port wine, and let him lie down a while.... I may take it, sir, that you are anxious of result. Then bring it with you that in all ways the operation is successful."

"Notwithstanding his brave words, he fears us; he fear time, he fear want! If not, why he hurry so? His very tone betray him, or my ears deceive."

"Oh, Madam Mina," he said, "how can I say what I owe to you? This paper is as sunshine. It opens the gate to me. I am daze, I am dazzle, with so much light, and yet clouds roll in behind the light every time. But that you do not, cannot comprehend. Oh, but I am grateful to you, you so clever woman."

Donc oui, peut-être que tout ce que je souligne n'est propre qu'à ma sensibilité (sauf les erreurs de Van Helsing), et ce qui me déplait dans le bouquin est sûrement du à l'époque du livre et inhérent à son style. Néanmoins, de nombreuses nouvelles d'épouvante datant d'avant le roman de Stoker parviennent à instiller un minimum d'effroi et de questionnement avec des personnages un peu plus profonds que Quincey ou Goldmaning.

Bref, cela reste pour moi une véritable déception, et un livre d'un ennui manifeste dont les mérites sont complètement enterrés par tous les défauts que je lui trouve.

 
« Modifié: mercredi 23 août 2017, 22:37:13 par Plastik »

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Je bouquine !
« Réponse #928 le: samedi 26 août 2017, 00:47:34 »
@Plastik

Justement tes réserves se justifient par le style du livre même, non ses facilités scénaristiques et encore moins par l'époque de sa parution (j'ai vraiment horreur de Dune par exemple mais je lui reconnais beaucoup de qualités). Le fait que la sauce prend chez encore de nombreuses personnes montre que les ficelles scénaristiques (qui ne sont pas toujours un défaut dans une œuvre) n'ont pas le même impact selon les individus.
Le livre n'a pas tellement pour but d'être un livre d'horreur pure, plein d'effroi à toutes les pages. C'est sa simplicité justement qui donne sa force à des passages plus glaçants au fil de l'histoire.
Le fait que tu ne t'attache pas aux personnages est totalement subjectif, personnellement je trouve le passage chez Lucy vraiment touchant et j'ai toujours apprécié les personnages masculins du roman.

Pour répondre rapidement au reste, je trouve certaines incohérences et facilités soulignées un peu exagérées (le fait que Renfield prévienne Mina du danger et qu'elle se fasse mordre quand même par exemple). Déjà tout passerait mieux en comprennant que Dracula n'est pas un être omniscient, il est très intelligent, manipulateur et joueur, mais pas infaillible (sinon la fin aurait été toute différente). De même que Van Helsing n'est pas un expert en vampires badass mais à la base un simple docteur consulté pour une maladie bizarre (qu'il mettra un peu de temps à comprendre, et ce en faisant de nombreuses recherches).

Pour le reste je t'avoue que le souvenir de ce livre n'est plus très frais dans ma memoire. Quel est ce passage où Helsing et Harker voient Dracula en plein jour ? (le seul analogue auquel je pense me semble être de nuit, si t'as l'édition Penguin Classics je veux bien la page).
Où est-il fait mention du fait que Dracula s'attendait à voir Mina à Whitby ?
Quant au fait qu'il ait décidé d'habiter comme par hasard à côté du fiancé de l'ami de Lucy, elle même amie de la fiancée de Jonathan qui part au château à la place du patron malade, la clé est Renfield, c'est le liant entre Dracula et le groupe.
(l'attaque de goutte j'ai toujours pensé que c'était pas du tout une attaque de goutte mais autre chose qui oblige Jonathan à venir au château, mais c'est bien possible que je me trompe et dans ce cas je suis assez d'accord)

Pour les erreurs de Van Helsing mea culpa, j'en avais aucun souvenir et je suis allé vérifier dans mon propre livre lorsque j'ai lu ton premier message. De toute évidence je suis tombé sur les passages grammaticalement corrects.
« Modifié: samedi 26 août 2017, 00:57:54 par D_Y »
O proud Death ! What feast is toward in thine eternal cell ?

Hors ligne Lucario32220

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Je bouquine !
« Réponse #929 le: vendredi 01 septembre 2017, 19:38:17 »
Je ne sais pas s'il a déjà été mentionné, mais "La Couleur des Sentiments" ou "The Help" en anglais, écrit par Kathryn Stockett, est à mon sens un ouvrage exceptionnel! Il est touchant quand il faut, drôle aux moments clés, et prenant dans les passages qui doivent nous surprendre. De plus ce thème de la ségrégation raciale aux USA dans les années 1960 est touchant et possède un petit quelque chose qui nous fait continuer de lire pendant des heures. Ce livre nous fait suivre le quotidien de deux bonnes noires, fatiguées de leur condition, Aibileen et Minnie (dont ses passages sont bien écrit à un point qu'on se demande si Minnie ne les a pas écris elle-même tellement ils collent à son état d'esprit) et celui d'une jeune journaliste au besoin d'indépendance, revenue dans le sud auprès de sa famille: "Skeeter". On les suivra donc dans leur parcours pour l'égalité. Je le conseille vraiment à toutes les personnes, lisant beaucoup ou non, car ils vous transportera et vous marquera à tous jamais.