Pour le miel, je ne parlais évidemment pas d'en consommer de façon ultra régulière, mais au moins de ne pas couper ça de son régime alimentaire. J'ai vu tellement de végans par le passé essayer de me faire gober que « voler le miel des gentilles zabeilles, c'est mal », alors que tout au contraire, sans les apiculteurs et le marché du miel, on risque de très gros problèmes au niveau de l'agriculture (ai-je besoin de rappeler que les abeilles sont le pollinisateur le plus important ?). Les apiculteurs ne blessent pas les abeilles et ne les empêchent pas de survivre, loin de là. Au contraire, ils leur permettent d'avoir des ruches dans certains cas (milieux trop pollués par les pesticides par exemple). S'ils font bien quelque chose pour les abeilles, c'est les sauver, clairement pas les tuer.
En outre, beaucoup d'espèces sont dépendantes du travail d'insectes pollinisateurs telles que les abeilles, à commencer par les végétaux qu'elles pollinisent bien sûr, mais aussi les humains. Les enjeux politiques concernant la présence d'abeilles et d'apiculteurs dans chaque pays sont monstrueux, et je vous conseille vivement de vous renseigner sur le sujet si vous ne l'êtes pas déjà (en plus d'être super intéressant, c'est aussi important).
Si c'est une cause pour laquelle vous accordez vraiment de l'importance, en revanche, je vous encourage à consommer d'autres produits à base de miel : le pain d'épice, l'hydromel...
c'est juste le cycle de la vie et même si l'action de l'Homme a souvent été néfaste pour la nature (surtout à cause d'actes déraisonnés et irréflechis), je pense aussi qu'une grande partie de la population en a pris conscience et qu'au contraire on fournit plus d'efforts que n'importe quel animal pour la preservation de celle ci.
Ça, c'est ce qu'il faut espérer. Mais la réalité n'est pas si rose. Preuve étant que beaucoup de gens ne font pas attention aux labels de consommation, achètent des plats préparés, ne comprennent pas les enjeux politiques au sujet des OGMs, etc. Et encore, en France, on est assez bons à ce niveau-là par rapport à d'autres pays, ne serait-ce qu'en Europe (et ne parlons même pas au niveau mondial).
-Et les animaux de ferme vivaient où avant qu'on les "domestique" ? Dans la nature sans doute, ils ont eu du être libres à une époque, et si tous les animaux de ferme aujourd'hui n'ont jamais goûté à la liberté, c'est peut-être vrai qu'ils n'ont pas de manque avec ce qu'ils n'ont pas connu. Mais ce serait comme dire que la majorité des citoyens de la Corée du Nord ne ressent pas un manque de liberté parce que leur système est tout ce qu'ils connaissent. C'est vrai, mais je pense que les animaux qui sont "nés libres" vont bien plus chercher à s'enfuir, ce qui montre que leur "état naturel" est quand même plutôt de rester libre. Peut-être que si nous naissions dans des cages de 2m sur 1et que nous y passions notre vie entière (un peu comme des poules de batterie), nous ne ressentirions jamais de manque de liberté non plus.
(Tout d'abord, je trouve les parallèles à la politique très déplacés, pour ce point comme pour le suivant de ton message. On ne peut pas comparer les sociétés et modes de pensée animaux à ceux humains. Même de façon primitive, c'est très caduque.)
Comme l'a explicité Kaiwatt, les espèces d'animaux qu'on élève ont été « modifiées » par nous à cause de croisements d'animaux qui avantageaient le plus
notre nutrition. Si certains y voient une influence humaine (en y sous-entendant souvent qu'elle est « malicieuse », d'ailleurs), il faut aussi comprendre qu'en un sens, ça a contribué à la diversité animale, puisque ça a permis la distinction entre l'espèce dite sauvage et l'espèce dite domestiquée. Donc pour répondre à ta question, les animaux de ferme auraient effectivement beaucoup de mal à survivre sans notre influence. Ainsi, on ne peut pas dire qu'ils recherchent la liberté (sauf s'ils sont traités dans des conditions déplorables, bien évidemment).
La raison pour laquelle il ne faut pas voir ça comme une « mauvaise influence humaine sur la nature », c'est tout simplement parce que tant qu'on respecte des normes envers l'environnement, je ne vois pas ce qu'on a à se reprocher.
Tuer un animal pour se nourrir n'a rien de criminel, c'est un procédé de la chaîne alimentaire, et le fait que nous ayons une conscience qui permettent la présence de respect moral n'y change rien. Ce n'est pas notre intelligence qui constitue nos capacités digestives, en d'autres termes. De plus, la chaîne alimentaire est un cycle important qui permet de réguler des espèces (hier sur le chan, Kaiwatt avait cité un exemple très intéressant, celui des amérindiens, qui vivaient en quasi-symbiose avec les buffalos, en régulant leur nombre de façon à ce que les deux espèces puissent coexister dans le même environnement ; système qui s'est écroulé avec l'arrivée des occidentaux en Amérique, sans surprise).
Pour donner un exemple à ceux qui ont du mal à visualiser, prenons un exemple tout con, comme des renards et des lapins ; plus il y a de renards, plus ils consomment de lapins, donc plus la population des lapins diminue. Avec une faible population de lapins, celle des renards ne peut plus autant prospérer ; c'est au tour de la population de renards de diminuer. Et ainsi de suite, sur des générations. Ça fonctionne comme ça pour énormément d'espèces. Et j'ai pris l'exemple de deux animaux, mais ç'aurait pu être un animal et un végétal.
-Et si nous sommes les seuls à nous préoccuper du destin des autres espèces (et encore je n'en suis pas sûr, je pense qu'il y a dans l'inconscient de certains animaux une solidarité pour d'autres espèces, notamment celles qui dépendent directement d'autres espèces), c'est justement quelque chose qui est tout à notre honneur. Sinon, je vais encore prendre une métaphore politique, désolé, mais ce serait comme dire que nous ne devrions plus appliquer les droits de l'homme en Europe puisque nous sommes les seuls qui en tenons compte.
(Pour le coup de cette métaphore politique, je vois même pas quel est le parallèle entre les deux, désolé...
)
Ce n'est pas que tu « penses » qu'il y a un inconscient de solidarité entre les espèces. Il y en a un (qui s'appelle la symbiose) et sans lequel toute la biosphère s'écroulerait. Dis-toi que si tu es en vie en ce moment-même, c'est parce qu'il y a une collaboration étroite entre ton organisme et un nombre incroyable de bactéries dans tes nombreux systèmes (l'exemple le plus criant étant le système digestif).
Évidemment que c'est tout à notre honneur de nous préoccuper de l'
environnement. Et je le mets en gras parce que je parle bien de l'environnement au sens large du terme (c'est à dire aussi les ressources à notre disposition, comme la terre et l'eau), pas seulement le bien-être des espèces animales. Or, je ne suis pas convaincu que des régimes végétaliens et une interdiction absolue de l'élevage serait bénéfique à l'environnement dans sa globalité. Kaiwatt a cité l'exemple des engrais, et c'en est un parmi un bon nombre.
Je suis convaincu qu'il faut militer pour une consommation responsable de la nourriture et pour limiter au maximum le gaspillage et la pollution. Et ça, ça n'a rien à voir avec le fait de ne consommer aucun produit d'origine animale ou pas. Ça consiste à faire attention aux labels, à promouvoir le bio, le recyclage, les animaux élevés en plein air, etc.
J'aimerais vraiment souligner le fait qu'il vaut mieux consommer de la viande d'un label bio, avec un élevage certifié en plein air, plutôt que de ne jamais en acheter et se rabattre sur plus de légumes, souvent de moins bonnes qualités, dont on ne vérifie aucun label. (Ne parlons même pas des plats préparés, pitié...)
Si quelqu'un préfère ne pas manger de viande par amour pour les animaux, parce qu'il n'en apprécie pas le goût, ou peu importe ses raisons, grand bien lui en fasse. Je n'ai rien à redire à ces gens-là. Ce que je reproche à certains mouvements de végétarisme/végétalisme/véganisme, c'est d'essayer de faire passer la consommation de viande pour quelque chose de fondamentalement mauvais. Ça ne l'est pas. Ce qui l'est, c'est la consommation irresponsable et massive de nourriture, le gaspillage stupide, et la pollution non-nécessaire.
Personnellement, j'aspire de pouvoir vivre un jour avec un salaire suffisamment correct pour pouvoir réellement consommer correctement tous les produits que j'achète. Pour le moment, je ne suis qu'étudiant, j'ai un budget évidemment limité et un temps également précieux. Je ne peux donc pas encore me permettre de ne consommer que du bio et d'éviter les occasionnels plats préparés ou fast-foods. Pourtant, j'essaye petit à petit de prendre des bonnes résolutions vis à vis de ma nutrition, d'aller plus régulièrement au marché de ma ville, d'éviter de prendre de la viande souvent, etc.
-Enfin, pour les mesures que nous prenons pour la défense de la nature, je ne suis pas sûr que toutes nos actions entreprises compensent ne serait-ce que la moitié de la destruction causée par l'homme depuis des millénaires, entre les espèces disparues par notre faute ou les biotopes dénaturés. Donc oui, on va peut-être contribuer plus au sauvetage des dauphins que l'ensemble des chats de la planète, mais les chats n'ont sans doute pas détruit autant d'espèces que nous.
Oui.
C'est pour ça que je vais répéter une toute dernière fois pour ce post : il faut faire attention à l'environnement avant tout, pas juste à la protection animale au sens strict (qui est à mes yeux bien superficielle quand on essaye d'envisager les dégâts qu'on pourrait créer si on supprimait purement et strictement l'élevage d'animaux).
(Sinon, je garde les vidéos de Plag et de Skoll sous le coude, je les regarderai quand j'aurai le temps (elles sont longues tout de même) et je commenterai peut-être en temps voulu si j'ai quelque chose à dire à leur sujet)