Auteur Sujet: Le topic des idées impopulaires  (Lu 170073 fois)

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Le topic des idées impopulaires
« Réponse #345 le: mercredi 29 novembre 2017, 01:39:24 »
Bah c'est normal d'avoir plus de foi en ses idées, source ou pas, sinon ce ne sont pas nos idées :niak: C'est juste que j'ai fourni des trucs qui expliquent, je pense, le sujet plutôt bien, et j'ai l'impression de ne répéter que ce qui a déjà été dit, c'est pas ultra passionnant :v

Pour le point médian, c'est vraiment que les détracteurs qui ont fait une fixette dessus j'ai l'impression, de mon côté quand je suis allée me renseigner sur le concept j'ai trouvé que c'est un point (mdr) finalement assez accessoire.

Et ensuite il s'agit simplement de remettre en cause notre rapport avec le langage. Pourquoi les femmes devraient se sentir incluses dans le masculin et pas l'inverse ? Bien sûr il faut mettre en place des règles, et je conçois que la règle de l'accord par le masculin est probablement la plus simple pour beaucoup, juste ça fait pas de mal de se demander pourquoi notre langue fonctionne ainsi pour nourrir sa pensée et ensuite faire son bonhomme de chemin. Moi non plus j'ai aucun mal à m'inclure dans un discours qui accorde ses pluriels au masculin, ça m'empêche pas de trouver l'idée de l'écriture inclusive intéressante et enrichissante et d'apprécier également son usage. Après, quant à savoir si dire "auteur" efface les autrices dans notre imagination, franchement ça me surprendrait pas mais j'ai pas d'études sous la main pour vérifier ça.

Et dsl mais oui je trouve que Haine s'énerve quand même un peu, à balancer des "ça dessert la cause" et autres joyeusetés. C'est pas le drame, elle est polie mais je suis surprise de voir tant de virulence alors que de mon côté j'ai pas l'impression de vouloir imposer quoi que ce soit, juste dire qu'une autre façon de penser notre langue est possible. Puis ça s'adresse globalement à l'opinion publique qui a l'air pas mal de se crisper sur la question pour rien (d'où l'usage du "vous").
« Modifié: mercredi 29 novembre 2017, 01:44:30 par Bilberry »

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« Réponse #346 le: mercredi 29 novembre 2017, 02:01:06 »
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Bah c'est normal d'avoir plus de foi en ses idées, source ou pas, sinon ce ne sont pas nos idées

Certes mais t'as l'air de donner plus de valeur à tes posts non parce que ce sont tes idées mais parce que contrairement aux autres, tu a mis des liens, c'est avis nature (sic) VS le tien qui est "sourcé" donc forcément supérieur.

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Pour le point médian, c'est vraiment que les détracteurs qui ont fait une fixette dessus j'ai l'impression, de mon côté quand je suis allée me renseigner sur le concept j'ai trouvé que c'est un point (mdr) finalement assez accessoire.

Justement les gens ne font pas une fixette dessus juste pour le plaisir de râler mais parce qu'ils pensent réellement que c'est loin d'être accessoire et même plutôt invasif. Je pense pas que ce soit difficile à comprendre même pour ceux qui sont pour l'écriture inclusive (et ils sont dans leur droit).

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Et ensuite il s'agit simplement de remettre en cause notre rapport avec le langage.

Mais je suis d'accord avec ça, je suis même pour qu'on réforme la langue d'une manière intéressante et plus lisible. A mon sens l'écriture inclusive est tout l'inverse de cela, je la trouve même très flemmarde dans son ensemble. Plutôt que de chercher à se creuser la tête à réinventer, elle essaye juste d'ajouter sans concevoir que l'harmonie de la langue s'en trouve totalement détruite.

Après, j'ai dans l'idée que si une personne vivant dans un monde dans lequel elle peut lire De Beauvoir ou Duras dans un français impeccable est intellectuellement incapable de faire son "bonhomme de chemin" et de "nourrir sa pensée" toute seule, elle perd un peu toute légitimité à vouloir repenser une chose aussi complexe qu'une langue.

Pour le ton de Haine on va en rester là si t'es OK ?
Les débats sur le féminismes impliquent forcément des "la cause est desservie par...", comme toutes les causes d'importance. Que ce soit vrai ou non, je pense qu'on peut en discuter sans que cela soit tout le temps pris pour de la virulence (surtout que Haine a littéralement dit qu'elle était féministe elle-même...).
De plus tu ne t'adresse pas à l'opinion publique là, et personne ne veut t'imposer quoi que ce soit, ni toi ne veut imposer quoi que ce soit aux autres, je pense que c'est clair pour chacun d'entre nous.
« Modifié: mercredi 29 novembre 2017, 02:04:40 par D_Y »
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« Réponse #347 le: mercredi 29 novembre 2017, 02:09:16 »
Pour "l'avis nature" c'était directement en réaction à l'histoire des femmes qui auraient apparemment été bien contentes d'éviter le service militaire et là j'avoue que ça a tendance à me gonfler de voir des lieux communs balancés comme ça :v Ensuite j'ai l'impression que la charge de la preuve repose beaucoup sur moi dans ce débat et que je vois pas beaucoup de gens me filer des ressources sur l'autre pan de la question.

Mais bon je vais arrêter là i guess, Chompir a sûrement besoin de sommeil le pauvre.

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« Réponse #348 le: mercredi 29 novembre 2017, 07:30:07 »
Tout ceci mériterait un topic à part.

Non mais c'est intéressant, à vrai dire, de prime abord, j'aurais plus tendance à dire que c'est un sujet que seuls les "intellectuels" se cassent la tête dessus et que les autres (dont je fais parti) en ont rien à faire et vont vers la simplicité et la rapidité (c'est dans cette mouvance et notamment avec les générations sms que je trouve que la langue française tend à se simplifier) et si on utilise le masculin par défaut, perso je pense pas du tout à une supériorité du masculin mais juste à "ça va plus vite à écrire".

Dans ce contexte, il m'est également apparu qu'un tel sujet parait décalé devant le grand travail à faire concernant l'égalité homme-femme dans la vie "active" et m'a semblé décrédibiliser un discours qui a déjà du mal à passer parmi la population.

Maintenant, Bilberry a de bons arguments et il est vrai qu'on en a des exemples tous les jours.
Je me pose toujours la question de comment écrire ou parler aux gens "mixtes.
Avant on disait doctoresse, ça se dit plus, certaines professions avaient un nom aussi adapté et d'elles mêmes, préfèrent se faire appeler "madame le ...", les exemples sont très nombreux et se voient concrètement tous les jours.
Il est vrai que ça demande pas un grand effort de faire un Madame, Monsieur (ou l'inverse ?), dans certains courriers, sans faire attention, il m'arrive de faire des genre d'écritures inclusives dans des courriers (je change juste la fin des mots avec des parenthèses)

Bref c'est intéressant, c'est juste que ça me parait "superficiel" (dans le sens pas grave et où peu de gens se sentent vraiment concernés ou véritablement lésé par cette question) pour mériter un gros débat national surtout quand on voit tout ce qui se joue à côté.
Après je me dis justement qu'en discutant progressivement, on change de nous même notre discours, donc ça reste intéressant comme exercice et l'académie française va s'adapter à la langue commune et pas l'inverse je pense.
Aujourd'hui, je me vois pas utiliser la règle de proximité pour écrire (pas par mauvaise volonté, d'une j'en vois peu d'utilité et de l'autre, je suis pas habitué à écrire ça, alors pour moi où l'écriture est plus un moyen de se comprendre, je me prend pas la tête la dessus) mais peut être dans quelques années ...

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« Réponse #349 le: mercredi 29 novembre 2017, 10:06:34 »
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Pour le point médian, c'est vraiment que les détracteurs qui ont fait une fixette dessus j'ai l'impression, de mon côté quand je suis allée me renseigner sur le concept j'ai trouvé que c'est un point (mdr) finalement assez accessoire.

Justement les gens ne font pas une fixette dessus juste pour le plaisir de râler mais parce qu'ils pensent réellement que c'est loin d'être accessoire et même plutôt invasif. Je pense pas que ce soit difficile à comprendre même pour ceux qui sont pour l'écriture inclusive (et ils sont dans leur droit).

En effet, c'est quand même une pierre angulaire. Mais je rejoins totalement Rodrigo là-dessus. Si au début, je n'étais pas chaud de manière générale sur le sujet, à force de voir, de lire et d'écouter des arguments pour et contre, mon avis sur le sujet a évolué.

Pour le point médian... Un caricaturiste que je ne retrouve pas sur FB (il a un style assez rond et poste régulièrement pour la cause LGBT) avait commencé à l'utiliser, et avait envoyé un texte à la présidente d'une association d'aveugles, qui lui avait renvoyé le texte en lui disant qu'il n'était pas lisible pour elle, ce qui l'a emmené à changer de vision là-dessus (il a aussi parlé des dyslexiques, pour qui le code couleur n'était pas d'une grande aide non plus).

Mais point médian ou pas, l'écriture inclusive a permis d'aborder la notion d'accord de proximité, ou de commencer à dire que ce n'est pas le masculin qui l'emporte, mais le neutre (ce qui est une idée qui me plait bien, l'évolution du latin ayant fait qu'en français, le neutre a fusionné avec le masculin, en soit, quand tu dis que c'est le neutre qui l'emporte, le français ne change pas, juste l'idéologie derrière.



Pour le coté sexiste de la langue, pour reprendre un argument de l'odieux connard, Trump montre bien qu'une langue assez non sexuée n'empêche pas la domination d'un sexe (je prends aussi en compte les très/trop rares sociétés matriarcales). Mais en effet, les travaux de Richelieu (entre autres) ont totalement appuyé une domination patriarcale.

Tout ça pour dire qu'il y a un consensus qui a l'air de se dégager, et c'est une bonne chose. Tout est consensus de toute manière.

Pour rejoindre un peu les débats sur la francophonie... Ce n'est pas si rare, les gens non-français (le pays) s'estimant ne pas parler français à regret. J'admets que quand j'ai vu des québécois se reprendre entre-eux parce que l'un disait "tu-vas-tu", et que l'autre lui disait que ce n'était pas français... Ça m'a fait de la peine. Idem pour les accents, on dira que c'est pour rire, mais on a très vite fait de se moquer (je sais, c'est pas méchant, mais bon...) de ceux qui n'ont pas l'accent très français du nord (Rodrigo et ses "prendre la fouite", Shern et son accent...).

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« Réponse #350 le: mercredi 29 novembre 2017, 13:40:02 »
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Mais point médian ou pas, l'écriture inclusive a permis d'aborder la notion d'accord de proximité, ou de commencer à dire que ce n'est pas le masculin qui l'emporte, mais le neutre

Mais l'écriture inclusive ne créer pas un vrai neutre, elle ajoute des terminaisons féminines avec des bouts de ficelle, non seulement c'est laid mais le résultat est tout sauf neutre.
Créer un vrai neutre serait intéressant, tout le monde serait gagnant, et je pense que ça rejoindrait non seulement les revendications féministes mais ça résoudrait aussi (une partie) du problème sociétal actuel quant à l'égalité des sexes.

Comme dit plusieurs fois sur ce topic, la plupart des personnes qui lisent "auteur" ou "docteur" par ex visualisent mentalement un mot neutre plus qu'un mot a connotation masculine.
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« Réponse #351 le: mercredi 29 novembre 2017, 13:47:11 »
Justement, le concept est de ne plus reconnaitre le mot neutre comme masculin (sauf s'il s'adresse directement à un concept masculin), mais juste comme neutre. Ça porte aussi le nom "d'aller au plus court", ce n'est pas le masculin qui l'emporte, mais le plus court.

Après, je rejoins Haine sur un autre point. Pour avoir fait prof en école primaire (et en collège), et avoir vu encore il y a peu (je suis en train de présenter notre projet de jeu à des profs) des fiches de présentation où des élèves de CM1-CM2 écrivent "Je fai de la box"... Et pour avoir enseigné à des élèves de CE2, dont des dyslexiques (qui avaient un niveau CP pour deux...)... Un manuel d'écriture inclusive pour CE2... Bon après, je ne l'ai pas eu sous les yeux, je demande à voir d'abord.

Mais ça sent fort l'idée d'un adulte qui ne s'est plus mis au niveau d'un enfant depuis longtemps.
« Modifié: mercredi 29 novembre 2017, 13:55:30 par Guiiil »

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« Réponse #352 le: mercredi 29 novembre 2017, 14:15:40 »
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Mais point médian ou pas, l'écriture inclusive a permis d'aborder la notion d'accord de proximité, ou de commencer à dire que ce n'est pas le masculin qui l'emporte, mais le neutre

Mais l'écriture inclusive ne créer pas un vrai neutre, elle ajoute des terminaisons féminines avec des bouts de ficelle, non seulement c'est laid mais le résultat est tout sauf neutre.
Créer un vrai neutre serait intéressant, tout le monde serait gagnant, et je pense que ça rejoindrait non seulement les revendications féministes mais ça résoudrait aussi (une partie) du problème sociétal actuel quant à l'égalité des sexes.

Comme dit plusieurs fois sur ce topic, la plupart des personnes qui lisent "auteur" ou "docteur" par ex visualisent mentalement un mot neutre plus qu'un mot a connotation masculine.
Ya un truc que j'ai du mal à saisir avec la France, c'est votre volonté à vouloir utiliser le mot masculin pour désigner une fonction occupée par une femme. Au Québec on a aucun problème à utiliser des mots comme auteure, écrivaine, docteure, mairesse, ambassadrice, etc. Suivant la même logique, vous devriez dire monsieur la secrétaire ? J'en doute.

Hors ligne Guiiil

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« Réponse #353 le: mercredi 29 novembre 2017, 14:30:20 »
Y a un terme qui m'échappe pour désigner les Sages-Femmes hommes, mais personne ne l'utilise, pas même les sages-femmes hommes eux-mêmes qui en France se présentent toujours comme "Sage-Femme", pour ceux que j'ai fréquenté lorsque je jouais dans une fanfare de médecine ou que j'ai rencontré pour la naissance de mon premier. C'est plus une notion d'usage. Après, le 1er ministre, s'il a demandé d'enlever les points médians, a dit oui pour la féminisation des mots de métiers. Qui pour beaucoup, y compris des femmes en France, sont neutres, pas masculins.

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« Réponse #354 le: mercredi 29 novembre 2017, 14:39:24 »
Comme dit plusieurs fois sur ce topic, la plupart des personnes qui lisent "auteur" ou "docteur" par ex visualisent mentalement un mot neutre plus qu'un mot a connotation masculine.

Alors je voulais juste rebondir là dessus avec un exemple dont j'ai fait l'expérience :
je travaille à l'hôpital, et lorsque un homme et une femme rentrent dans la chambre d'un patient celui ci va immédiatement penser qu'il est face à un médecin pour l'homme et l'infirmière pour la femme. La situation inverse arrive très rarement. Tout comme les patients sont souvent étonnés de voir une femme arriver lorsqu'on leur dit que le chirurgien qui les a opéré va passer les voir.

Donc je doute fortement que la plupart des gens visualisent ces mots comme neutres quand on voit la réaction qu'ils peuvent avoir lorsque c'est en fait une femme qui est dernière les mots "docteur" ou "chirurgien".
Je prends ici un exemple spécifique parce que c'est une situation que je connais et qui arrive quasiment tous les jours, mais je suis pratiquement sûre que tu retrouves ça pour de nombreux autres métiers.

Y a un terme qui m'échappe pour désigner les Sages-Femmes hommes, mais personne ne l'utilise, pas même les sages-femmes hommes eux-mêmes qui en France se présentent toujours comme "Sage-Femme", pour ceux que j'ai fréquenté lorsque je jouais dans une fanfare de médecine ou que j'ai rencontré pour la naissance de mon premier. C'est plus une notion d'usage. Après, le 1er ministre, s'il a demandé d'enlever les points médians, a dit oui pour la féminisation des mots de métiers. Qui pour beaucoup, y compris des femmes en France, sont neutres, pas masculins.

On parler de maïeuticien et maïeuticienne. Et je trouve ces termes bien plus adaptés que sage-femme d'ailleurs.

Merci à Bilberry pour ce superbe kit !

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« Réponse #355 le: mercredi 29 novembre 2017, 14:57:15 »
Le terme "femme" dans sage femme ne désigne pas la personne qui exerce cette activité, ça désigne une personne "sachant sur la femme". Si on veut critiquer ce terme ça serait plutôt pour dire que c'est très ciscentré puisque toutes les personnes qui vont voir des SF ne sont pas des femmes. Sinon il y a en effet le terme donné par Leena qui existe.

Ensuite désolée par désolée, j'ai un peu la flemme de réagir sur tous les posts tellement ce sont des lieux communs que vous me sortez, il y a des tas de ressources pour expliquer le pourquoi du comment. Rien que le fait que Guiiil brandisse l'exemple de la sage femme montre qu'il n'y a eu aucune volonté de se renseigner tellement c'est l'exemple ULTIME qui est toujours ressorti et qui est toujours refoulé :vvvv Dites que je suis condescendante ou quoi, je suis juste fatiguée.

En tout cas je rigole bien sur l'argument "l'anglais c'est neutre (non), or Trump est sexiste, donc le neutre ne fait rien contre le sexisme". Moi dans ce cas je peux dire que si aux USA on est plus avancés sur les questions de la transidentité, c'est parce que l'anglais est une langue moins genrée et donc ça pousse plus à remettre en question les genres. Comme quoi on peut sortir tout et n'importe quoi avec ces logiques.

Sinon si vous estimez qu'il faut se battre contre le sexisme d'une autre manière je suis curieuse d'entendre vos suggestions. Vous voulez parler culture du viol, charge mentale, le tabou autour de la vulve, les dynamiques de domination économiques dans les couples hétéros, la virilité toxique, la responsabilité quasi exclusive des femmes sur la contraception ? On peut aussi rajouter de l'intersectionnalité pour rendre les choses plus intéressantes. Bref, voilà des tas de mots clés pour vous si ça vous intéresse, moi je vais continuer à me renseigner.

Edit : Guiiil, pour le caricaturiste, tu ne parlerais pas de l'autrice d'Assignée Garçon ?

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j'ai un peu la flemme de réagir sur tous les posts tellement ce sont des lieux communs que vous me sortez
Message modéré par Chompir
Je trouve le ton un peu virulent, si tu trouves que les autres sortent des lieux communs pourquoi continuer à réagir au débat ? Il n'apporte rien à la discussion, pourtant tu cites des points très intéressants mais que tu ne développes pas ou pas assez.
Je te propose soit d'en rester là soit d'essayer de paraître moins virulente à l'avenir. Merci.
« Modifié: mercredi 29 novembre 2017, 15:32:05 par un modérateur »

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« Réponse #356 le: mercredi 29 novembre 2017, 15:08:25 »
Si j'ai sorti l'exemple de la Sage-Femme (que perso, je n'avais pas lu ailleurs), c'est juste parce que c'est un sujet que je connais, puisque j'ai connu des maïeuticiens, et que je ressortais leur opinion sur la question. Pour eux, ce n'était pas un lieu commun, juste un terme qui les représentent, selon toujours eux, très bien. J'ai dû en connaître 5 ou 6, je ne sais pas si je fais de la généralisation à partir d'un échantillon, mais c'est un échantillon un minimum représentatif. D'autant plus que c'était juste pour souligner la notion d'usage, comme quand une femme insiste pour qu'on l'appelle madame le juge, et pas la juge (j'ai entendu une juge faire ce témoignage sur France Info). On pourra dire qu'elle n'a pas réussi à s'extirper d'un modèle patriarcal, elle était en tout cas bien campée sur ses positions. 

Pour l'anglais, tu viens toi-même de démontrer les limites du "la langue forme le sexisme", puisque c'est en partie sociologique, et selon l'idéologie du sociologue, la vision va changer. Donc en effet, on peut sortir tout et n'importe quoi, dans le fond. Le fait, c'est qu'il y a plus de 300 ans, un académicien a dit qu'il était inconcevable que le féminin l'emporte sur le masculin, ce n'est pas la langue qui l'a incité à penser ça, mais son éducation, pour citer de nouveau Haine.

Non pour le caricaturiste, c'était quelqu'un d'autre.

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« Réponse #357 le: mercredi 29 novembre 2017, 18:20:59 »
@Shern C'est plus une règle qu'une réelle volonté d'utiliser uniquement le masculin. Comme dit, en général y'a pas volonté consciente de rabaisser une femme écrivain, maire, &c.

Après Leena prouve que la question est plus compliquée que ça, et en effet féminiser les métiers ne mange pas de pain.
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« Réponse #358 le: mercredi 29 novembre 2017, 19:16:24 »
Je trouve ça un peu dommage qu'à chaque fois qu'on parle d'écriture inclusive, ça s'arrête très souvent à « c'est laid » ou « c'est compliqué ».
Une langue n'est pas faite pour être belle, c'est aux poètes de trouver comment faire de belles choses avec. Je pense que beaucoup de monde aussi était en train de hurler sur ognon et nénufar alors que bon, si c'est à ces quelques lettres qu'en tient la beauté de la langue française, elle est bien fragile.
C'est normal qu'une langue qu'on apprend (que ce soit depuis un jeune âge ou non) ne sera pas modifiée du jour au lendemain sous prétexte que des académiciens fassent passer une réforme ou parce que des militant.e.s font une suggestion. C'est quelque chose de beaucoup plus complexe que ça. Mais en réalité, l'écriture inclusive ne demande pas d'apprendre de nouvelles choses, elle est donc bien moins complexe que si un nouvel accord neutre avait été créé, elle est beaucoup plus rapide à prendre en main, et elle vise seulement à revaloriser la place du féminin dans notre langue. Donc c'est simplement une question d'habitude à prendre.

Bon, je ne vais pas aller par quatre chemins : j'utilise l'écriture inclusive. Parce que le principe de regrouper les deux genres quand je m'exprime à un groupe ou pour le désigner me plait beaucoup, plutôt que de me plier au fatidique « le masculin l'emporte sur le féminin ».
Bien sûr que repenser la langue française pour y ajouter un genre neutre serait une très bonne réflexion et ce serait d'autant plus inclusif (je suis à peu près certain d'avoir déjà émis cette suggestion il y a moult pages plus haut sur ce topic). Mais je me demande sincèrement comment ouvrir une telle discussion en société, alors qu'on peine à utiliser les versions féminines de certaines professions, et que beaucoup réagiraient en se demandant à qui pourrait bien servir un tel pronom.

L'écriture inclusive est donc une première pierre à poser pour vraiment parler d'une façon à désigner un groupe ou un individu de façon non genrée. Quoi qu'on puisse dire sur le fait que le point médian ferait une distinction (comme l'a dit Bil, il est accessoire dans certains cas, comme pour iel, toustes, etc.), il permet surtout de faire apparaître le féminin aux côtés du masculin, là où l'idée que « masculin = neutre » est une idée qui renvoie aussi au fait que selon la société, « la féminité est à part ». On pourrait porter la réflexion très loin au niveau sociologique, comme sur les représentations de l'androgynie, la mode unisexe (qui est en fait... de la mode de femme avec des coupes masculines), etc. Mais c'est une digression.
Certain.e.s individu.e.s intersexes et non-binaires revendiquent également l'écriture inclusive comme un moyen de mieux s'exprimer en parlant d'elleux-même. La société commence à accorder une place à celleux qui ne rentrent pas dans les deux cases genrées, et pourtant, pas moyen de se désigner soi-même quand on est coincé entre le masculin et le féminin. L'écriture inclusive propose une solution. Je ne dirai jamais que c'est la meilleure solution, ou que tout locuteur.rice du français devrait s'y plier, mais reste qu'il s'agit d'une solution. (Et si vous pensez que les non-binaires et intersexes n'ont qu'à utiliser le masculin, ou à choisir, bah... va falloir revenir sur ce concept pendant votre temps libre)
Une langue est vouée à évoluer, et l'écriture inclusive n'est qu'une suggestion probablement vouée à évoluer elle-même.
Je comprends qu'on ne se sente pas touché.e par la question quand on n'a jamais ressenti le besoin de s'écarter des façons dont les autres nous désignaient, que ce soit en acceptant un nom de métier au masculin en étant une femme, ou tout simplement en ayant déjà à sa disposition des pronoms pour parler de soi. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde, et tant mieux si on a aujourd'hui quelque chose à proposer face à ça.

Concernant la place du féminisme dans l'écriture inclusive, elle est indéniable. Mais je pense qu'il est bon de reconnaître qu'il n'existe pas qu'une seule forme de féminisme, et surtout que ce n'est pas une cause vouée à lutter sur un seul front à la fois. Si l'écriture française est à discuter sur le point de son sexisme, il y a X autres facettes de la société qui le sont tout autant. Et on peut également en discuter. Il ne faut pas se laisser aveugler par les médias qui s'amusent à cracher sur l'écriture inclusive à chaque coin de page pour penser qu'il n'y a pas en ce moment même des militant.e.s pour lutter contre l'inégalité salariale, le harcèlement de rue, le prix des serviettes hygiéniques/tampons, etc. Donc non, l'écriture inclusive ne fait pas « perdre du temps » à la lutte. Les médias, par contre, en revisitant les fables de La Fontaine pour mettre de l'inclusif où il n'y a pas lieu d'en mettre, brassent un vide monstrueux.
Comme l'ont déjà fait remarquer certains, on ne trouve pas toujours un consensus concernant quelle forme utiliser pour les noms de profession au féminin, et c'est comme ça : on ne trouvera pas toujours de consensus aux mouvements féministes. Parfois certain.e.s militant.e.s se contredisent au sein même du mouvement. On peut l'observer ici par exemple : Haine et Bil se revendiquent toutes les deux féministes, et pourtant elles s'opposent sur ce débat. Est-ce que ça veut dire que le débat est stérile ? Je ne pense pas, bien au contraire.
« Modifié: mercredi 29 novembre 2017, 19:19:58 par Yuan »

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« Réponse #359 le: mercredi 29 novembre 2017, 19:46:44 »
Une langue n'est pas faite pour être belle

C'est intéressant, ça a été défini quelque part ou c'est juste un avis personnel ?
Je pense que l'italien est une langue dont la musicalité et la beauté sont volontaires, ainsi que le français qui est assez réputé pour ça.
Les mots "ognon" et "nénufar" ne changent rien à la phonétique donc à priori par de soucis à ce niveau, alors que "elleux-même" ou "certain.e.s", c'est une autre histoire. D'ailleurs à l'oral, comment dire "certain.e.s" sans différencier le masculin du féminin ?
Le neutre serait dur à faire avaler pour la société, mais l'écriture inclusive aussi de toute évidence. Ce serait une évolution lente qu'on ne verrait sans doute pas démocratiser de sitôt, mais en même temps une mutation sociétale ne se fait pas du jour au lendemain.

Pas compris l'argument des médias, je regarde pas la télé et je suis moyennement pour l'écriture inclusive, je crois pas qu'on puisse dire que tous ceux qui sont contre soient des moutons aveuglés par les médias.
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