Si tu veux, je reprends une vidéo d'un ouvertement pro-Macron pour dire que Macron est pas si mauvais.
@Linkymike Y'a une vérité, c'est que ça ne sert à rien de traiter les électeurs de MLP de facho, mais bon après les arguments sont faibles. Le référendum n'est pas la solution à tout, parce qu'il me semble impossible de soumettre à une décision aussi binaire des sujets aussi compliqués qu'une politique monétaire, l'immigration ou les relations internationales (pour reprendre des sujets de campagne de MLP). Le référendum peut être une illusion de démocratie, là où le projet d'Assemblée citoyenne de Mélenchon me semble pouvoir permettre davantage au peuple de s'exprimer avec nuance et complexité. (le monde n'est pas une émission de téléréalité où tu votes 1 ou 2)
Mais soit. Après, défendre le non-racisme de MLP, c'est à pouffer de rire. Tout le monde sait qu'elle a adouci le ton pour se donner une image plus présidentiable, mais que la base dure du FN reste ouvertement raciste (voire même fachiste dans certains cas), et que ses mesures suintent la démagogie dégueulasse en s'attaquant indirectement aux gens non-blancs/musulmans. (bah ouais, pourquoi un Français qui a "un casier judiciaire long comme le bras" aurait plus à craindre s'il est musulman que catho, s'il est FRANCAIS, pour reprendre l'argument de la video). Sans parler de ses propos sur les attentats, "qu'elle aurait empêché", alors que ses "mesures" n'auraient pas pu prévenir tous les gens qui en ont commis ces dernières années (certains n'étaient pas fichés S, vivaient en Belgique ou étaient Français, fils de Français).
Et en voyant
la conception de la "Liberté de presse" du FN, j'ai des doutes sur le fait qu'une réelle opposition au régime soit davantage plausible sous Marine que sous Macron.
Petit bonus : un extrait du Monde Diplomatique de ce mois-ci :
Lors des législatives de juin 2012, « pas moins de 76 % des mesures proposées par le Rassemblement Bleu Marine se plaç[aient] à gauche de l’axe économique », a calculé le politiste Gilles Ivaldi (3). Le programme 2017 n’infirme pas l’observation : réindustrialisation planifiée (proposition 34), retour de la retraite à 60 ans (52), maintien des trente-cinq heures (63), lutte contre les déserts médicaux (67) et l’évasion fiscale (78), refus des traités de libre-échange (127), garantie de l’accès aux services publics (138), renationalisation des autoroutes (144)… Comment expliquer un tel braconnage de l’extrême droite sur les terres traditionnelles de la gauche ?
D’abord, par la stratégie visant à dérober l’électorat de ses adversaires en imitant leur discours : la fameuse « triangulation ». Au cours des années 1980, le Parti socialiste (PS) réorienta le recrutement de son électorat vers les classes moyennes, estimant que le « petit peuple » lui était acquis. Le FN démontrera qu’il avait tort, avec d’autant plus d’efficacité qu’au lieu de chercher à comprendre leurs anciens électeurs, les caciques socialistes s’emploient à chapitrer ceux qui rejoignent le FN. Dans un livre paru en 2012, Mme Le Pen s’amuse d’une telle balourdise : « La gauche abandonna peu à peu la défense des classes populaires, des travailleurs, des exploités, oui j’ose le mot, pour la défense monomaniaque de l’exclu du tiers-monde et du sans-papiers, tellement plus exotique et plus valorisante sur le plan intellectuel. Abandonner la défense du travailleur français, ce beauf raciste et inculte qui allait bientôt, et c’était une raison supplémentaire de l’abandonner, donner massivement ses voix au Front national, devint logique pour les grandes âmes de la gauche (4). »
Pour une partie des milieux progressistes, la jubilation des représentants du FN à brouiller les cartes révèle donc moins l’évolution de cette formation d’extrême droite que son hypocrisie. Le nouveau discours du parti dissimulerait son vrai visage. Pas de virage « social », « le FN ment », conclut le « Flash n° 6 » du collectif Vigilance et initiatives syndicales antifascistes (Visa) (5), qui rassemble l’Union syndicale Solidaires, des fédérations et des syndicats de la CGT, de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) ou encore de la Confédération nationale du travail (CNT).
De fait, la formation tend souvent le bâton pour se faire battre. En 2017, Mme Le Pen condamne la directive européenne sur les « travailleurs détachés » (6), semblant omettre qu’elle ne s’y est pas opposée lors d’un vote au Parlement européen en avril 2014. Mai 2016 : elle exige le retrait de la loi travail, alors même que les députés de son parti déposent des amendements visant à en renforcer la nature libérale. Et, dans son programme 2017, le FN promet, d’une part, un accroissement des dépenses et, de l’autre, un déficit structurel égal à zéro, l’équivalent de la « règle d’or » européenne qui impose l’austérité aux peuples du continent.