16
Longs métrages et Télévision / Aujourd'hui j'ai vu...
« le: dimanche 29 mai 2022, 23:59:07 »
Les visites chez ma sœur sont toujours l'occasion d'élargir mes connaissances ciné dans des horizons que je n'arpenterais pas de mon propre chef, du genre Arthur et les Minimoys.
Mon neveu de 12 ans m'a donc fait regarder son film préféré, que j'avais esquivé à sa sortie en salle : Ready Player One.
Je m'y suis lancé avec la plus totale bienveillance, décidé à chercher en ce film tout ce qu'il a de meilleur.
Et j'y ai cru pendant un bon moment. En fait, j'y ai cru pendant toute la course de bolides et ce qui a précédé, jusqu'à la résolution de l'énigme.
Sauf que là, quelque chose a commencé à se détériorer.
Le film qui, jusque-là, m'avait renvoyé l'image d'un doux hommage à l'enfance, à la pop culture et à la célébrité du net, a commencé à sentir pas bon.
Les références mitraillées devenaient de plus en plus stériles, de plus en plus "t'es pas un true si tu connais pas".
Les ficelles d'écriture se faisaient de plus en plus grosses, et si mon mètre étalon n'était pas le coup des pancakes, ce serait devenu le mot de passe sur le post-it.
Le message politique forcé et pas audacieux pour un sou (l'invasion de la publicité des mégacorporations qui sont pas des trues oh là là) nuisait aux personnages, qui étaient déjà caricaturaux (le génie autiste, le méchant capitaliste, le héros niais...) mais, jusque-là, ça ne prêtait pas à conséquence.
Malheureusement, plus le film se prend au sérieux, moins il devient divertissant, et je n'étais pas au bout de mes peines.
J'avais déjà mentionné les références "t'es pas un true si tu connais pas" ; que faut-il penser des références "j'ai rien pané au message mais ranafout' le style c'est la vie" genre le Géant de Fer, ouvrage pacifiste s'il en est dans son thème, qui devient une machine de guerre pour le showdown ? On aurait pu invoquer le T-Rex de Jurassic Park, ça aurait été nettement plus dans le thème.
Alors oui, c'est bien beau d'avoir des infographistes par centaines qui se relaient dans un studio pour avoir un film en CGI tout à fait regardables.
C'est sans doute vrai qu'un film doit pouvoir s'apprécier sans se triturer les petites cellules grises.
Peut-être que je ne prends pas RP1 comme il a vocation à l'être, que je lui cherche trop de nobles intentions au lieu de juste ouvrir grand le bec pour l'avaler tout rond.
Mais dans le fond, le monde d'Oasis est en quelque sorte la pop culture idéalisés-slash-décriés par Spielberg, sachant qu'il a lui-même contribué à sa conception, et pas qu'un peu.
Une pop culture qui appartient à son public, pas à ses créateurs, que les marketeux et autres financiers ne peuvent pas comprendre, car ce n'est pas un métier mais une passion.
Un savoir encyclopédique, la seule reconnaissance étant acquise à la seule force de "c'est qui qu'a la plus grosse connaissance" sans aucun besoin d'étude ni talent particulier.
Bref, une culture de consommateur, incapable de la moindre analyse, gratuit dans sa profusion, créée et adulée par des gens qui n'ont pas le plus sain des rapports au monde réel.
S'il y avait une volonté de critiquer ce rapport à la fiction qu'on s'enfile comme des bonbons uniquement pour être digne de porter leur égérie en avatar, ça se vaudrait.
S'il y avait une création de fiction cross-media qui mélange tout ce qu'il cite (à l'image de la séance de Shining) ça se vaudrait aussi.
Mais là, on est clairement sur un film qui valorise, voire qui glorifie ce rapport ingrat du public à l'ouvrage.
Dans ces conditions, les facilités d'écriture omniprésentes, le propos bêtifiant, et toute la tripotée de clichés balancée, deviennent une flèche en cœur de cible d'un public que RP1 considère comme stupide, moutonnier, boulimique de contenus qu'il ne digère pas, et qui en redemandera.
Cela pousse tout son édifice et tout son contenu à la limite de la vulgarité, et cela achève le peu d'estime que je pouvais avoir pour lui.
Est-ce que RP1 est un énième projet qui s'est "perdu en cours de route" et qui a été forcé de s'aligner sur des volontés finales très différentes des initiales ? Je ne sais pas.
Est-ce que RP1 est un énième projet qui a essayé de capitaliser sur mes velléités d'être le loser le plus cool du monde juste avec des poses de BG et zéro esprit critique ? J'en suis convaincu.
Reste au milieu de ce merdier une réalisation qui faisait largement son affaire, gardons-lui ça...
Mon neveu de 12 ans m'a donc fait regarder son film préféré, que j'avais esquivé à sa sortie en salle : Ready Player One.
Je m'y suis lancé avec la plus totale bienveillance, décidé à chercher en ce film tout ce qu'il a de meilleur.
Et j'y ai cru pendant un bon moment. En fait, j'y ai cru pendant toute la course de bolides et ce qui a précédé, jusqu'à la résolution de l'énigme.
Sauf que là, quelque chose a commencé à se détériorer.

Le film qui, jusque-là, m'avait renvoyé l'image d'un doux hommage à l'enfance, à la pop culture et à la célébrité du net, a commencé à sentir pas bon.
Les références mitraillées devenaient de plus en plus stériles, de plus en plus "t'es pas un true si tu connais pas".
Les ficelles d'écriture se faisaient de plus en plus grosses, et si mon mètre étalon n'était pas le coup des pancakes, ce serait devenu le mot de passe sur le post-it.
Le message politique forcé et pas audacieux pour un sou (l'invasion de la publicité des mégacorporations qui sont pas des trues oh là là) nuisait aux personnages, qui étaient déjà caricaturaux (le génie autiste, le méchant capitaliste, le héros niais...) mais, jusque-là, ça ne prêtait pas à conséquence.
Malheureusement, plus le film se prend au sérieux, moins il devient divertissant, et je n'étais pas au bout de mes peines.
J'avais déjà mentionné les références "t'es pas un true si tu connais pas" ; que faut-il penser des références "j'ai rien pané au message mais ranafout' le style c'est la vie" genre le Géant de Fer, ouvrage pacifiste s'il en est dans son thème, qui devient une machine de guerre pour le showdown ? On aurait pu invoquer le T-Rex de Jurassic Park, ça aurait été nettement plus dans le thème.
Alors oui, c'est bien beau d'avoir des infographistes par centaines qui se relaient dans un studio pour avoir un film en CGI tout à fait regardables.
C'est sans doute vrai qu'un film doit pouvoir s'apprécier sans se triturer les petites cellules grises.
Peut-être que je ne prends pas RP1 comme il a vocation à l'être, que je lui cherche trop de nobles intentions au lieu de juste ouvrir grand le bec pour l'avaler tout rond.
Mais dans le fond, le monde d'Oasis est en quelque sorte la pop culture idéalisés-slash-décriés par Spielberg, sachant qu'il a lui-même contribué à sa conception, et pas qu'un peu.
Une pop culture qui appartient à son public, pas à ses créateurs, que les marketeux et autres financiers ne peuvent pas comprendre, car ce n'est pas un métier mais une passion.
Un savoir encyclopédique, la seule reconnaissance étant acquise à la seule force de "c'est qui qu'a la plus grosse connaissance" sans aucun besoin d'étude ni talent particulier.
Bref, une culture de consommateur, incapable de la moindre analyse, gratuit dans sa profusion, créée et adulée par des gens qui n'ont pas le plus sain des rapports au monde réel.
S'il y avait une volonté de critiquer ce rapport à la fiction qu'on s'enfile comme des bonbons uniquement pour être digne de porter leur égérie en avatar, ça se vaudrait.
S'il y avait une création de fiction cross-media qui mélange tout ce qu'il cite (à l'image de la séance de Shining) ça se vaudrait aussi.
Mais là, on est clairement sur un film qui valorise, voire qui glorifie ce rapport ingrat du public à l'ouvrage.
Dans ces conditions, les facilités d'écriture omniprésentes, le propos bêtifiant, et toute la tripotée de clichés balancée, deviennent une flèche en cœur de cible d'un public que RP1 considère comme stupide, moutonnier, boulimique de contenus qu'il ne digère pas, et qui en redemandera.
Cela pousse tout son édifice et tout son contenu à la limite de la vulgarité, et cela achève le peu d'estime que je pouvais avoir pour lui.
Est-ce que RP1 est un énième projet qui s'est "perdu en cours de route" et qui a été forcé de s'aligner sur des volontés finales très différentes des initiales ? Je ne sais pas.
Est-ce que RP1 est un énième projet qui a essayé de capitaliser sur mes velléités d'être le loser le plus cool du monde juste avec des poses de BG et zéro esprit critique ? J'en suis convaincu.
Reste au milieu de ce merdier une réalisation qui faisait largement son affaire, gardons-lui ça...
