(bon, y a des choses là-dedans qui ne concernent pas les profs, mais ils ont généralement tout un tas d'autres tâches à côté)
Y a quand même des fois où le sens pratique est une notion à géométrie variable dans le corps enseignant. Je pense notamment à la prof qui a pris nos heures d'informatique à ma première année de BTS.
Elle n'avait rien d'une prof d'informatique, elle était prof de communication pour les BEP Secrétariat mais elle n'avait pas une semaine complète avec juste ça, du coup elle avait accepté tout et n'importe quoi pour compléter son planning. En guise de cours, elle nous filait des polycopiés piqués dans des méthodes, je me suis demandé plus d'une fois si elle les avait seulement lu avant de nous faire cours.
Ca, vous me direz, c'est pas dramatique. J'agréerais avec force délectation. Nonobstant, si on ajoute que la gente dame avait cru malin d'accepter en plus d'une semaine complète les fonctions de délégué syndical et de membre du conseil municipal, on la voyait en moyenne une heure sur trois. Le reste du temps, elle était à une réunion ici, là-bas, ailleurs.
J'vous laisse imaginer le niveau qu'on avait à la fin de l'année. Et le comble de l'ironie, c'est qu'en seconde année, on a été confié à un vrai prof d'informatique, et même un vrai prof tout court. Le mec, ça se sent que même si tu zigouilles ses gosses sous ses yeux il en aurait rien à carrer. Sous sa direction et avec des cours qu'il avait écrit lui-même, on a rattrapé notre retard et on a même fini l'année avec un niveau supérieur à celui du diplôme.
Comme quoi, le professionnalisme, ça s'attrape pas.