C'est le froid qui l'avait réveillé. Aussi sûrement et durement que des lames de rasoir, le froid lui brûlait la peau. Yorick se leva. C'était un Hylien tout ce qu'il y avait de plus banal, mais son accoutrement détonnait avec l'environnement. Ses vêtements légers n'étaient pas faits pour la neige qui l'entourait. Alors qu'il s'époussetait l'épaisse couche blanche qui s'était accrochée au tissu et à ses cheveux, un grommellement se fit entendre à côté de lui. Visiblement, Yorick n'était pas seul et il avait réveillé un gros tas de neige. Un gros tas de neige.
— Krystal : Tu ne tiens vraiment pas l'alcool.
— Yorick : Bonjour à toi aussi Krystal. Vu le trou de mémoire sur la soirée d'hier et mon mal de crâne, pourquoi n'est-il pas étonnant que tu sois mêlée à tout ça.
— Krystal : Au moins avec moi, on s'amuse. Moi, je me souviens de ce qu'il s'est passé la veille et franchement, tu faisais peine à voir…
Yorick ne disait rien. Il s'attendait à que Krystal continue… mais apparemment elle n'avait pas spécialement envie. Après tout, d'aussi longtemps qu'il la connaissait, elle était indépendante et forte de caractère. Vicieuse même. Avec des fréquentations peu recommandables. Et un penchant pour les histoires érotiques entre homme et pour la liqueur de bananes. Et elle était toujours sur son chemin… Aux dernières nouvelles, il devait se rendre au village Piaf pour essayer d'établir des liens commerciaux pour établir son restaurant. Il avait essayé les villages d'Elimith et Cocorico, mais il n'avait pas réussi à trouver les bons arguments. Il faut dire que la paix n'était toujours pas revenue et que les rares villageois qui avaient croisé leur route n'en gardaient pas un bon souvenir.
— Yorick : Vas-y raconte ! Je sais que je vais le regretter, mais je préfère savoir qu'imaginer ce qu'on aurait pu faire.
— Krystal : On s'est croisé aux abords du village Piaf. Tu faisais peine à voir, mon vieux. On m'avait dit que tu avais un oiseau gardien pour te déplacer et au lieu de ça, je te retrouve au relais enfourchant un âne. Pitoyable mon gars.
— Yorick : Plus de carburant. J'ai dû le vendre auprès d'une gamine un peu trop excitée du ciboulot. Sans carburant, il devenait carrément encombrant.
— Krystal : Tu veux dire que tu l'as bradé…
— Yorick : Disons que c'était plutôt un échange pas très équitable. C'est vrai.
— Krystal : Ouais, tu m'as sorti cette même excuse hier soir. Moi, je venais vendre mon alcool de bananes. Depuis que je suis devenue une référence auprès des Yigas, de nouvelles portes me sont ouvertes. Les gerudos ont beau rechigner sur l'origine de mes clients, elles sont pas les dernières à mettre la bouche au goulot si tu vois ce que je veux dire. Bref, je venais voir ce que les Piafs avaient dans le gésier et s'ils étaient prêts à se réchauffer avec un peu d'alcool de ma fabrication… Et te voilà.
— Yorick : Et à quel moment ça a mal tourné ?
— Krystal : Pourquoi cela aurait-il mal tourné ?
Yorick fit un geste éloquent pour désigner autour de lui. Visiblement, la veille, il ne neigeait pas.
— Krystal : Ah oui, tiens ! Qu'est-ce que fait cette neige ici ?
— Yorick : Toi aussi tu as un trou noir ?
— Krystal : Jamais. Je supporte l'alcool, moi, Monsieur.
— Yorick : Et comment expliquer cette neige ?
— Krystal : Simple refroidissement du climat. Je connais quelqu'un qui d'ailleurs pourrait nous rens…
— Yorick : Et comment expliquer que le village Piaf soit détruit ?
Krystal se retourna. Là où vivaient autrefois les Piafs autour d'une grande colonne de pierre, il n'y avait plus rien mis à part la structure centrale. Le brouillard et la neige tombante masquaient un peu la vision, mais une chose était sûre. Le village n'était plus là.
— Krystal : Ah ça ! J'en sais fichtrement rien. Quand je me suis couché, tu avais fini de dégueuler tes tripes et il faisait encore bon. Le village était encore là.
— Yorick : J'ai vomi.
— Krystal : Oh que oui. Moi aussi, mais je pense plus que c'était à cause du plat que tu nous as préparé. Tu es sûr de vouloir ouvrir un restaurant ? Parce qu'en tant que gestionnaire ça a pas l'air d'être la joie, mais en tant que cuistot, tu vaux pas un clou en ce moment.
— Yorick : C'était si raté que ça ?
— Krystal : C'était pas raté. C'était douteux. Immangeable. Tu te souviens du drôle oeuf blanc que tu avais avec toi ?
— Yorick : Oui. Mais ce n'est pas ingrédient.
— Krystal : C'est ce que je t'ai pourtant dit, mais tu as insisté. Pour fêter nos retrouvailles, que tu as dit. Franchement, j'avais pas attaqué la seconde bouteille que toi tu étais complètement pété.
— Yorick : Et on en a mangé ?
— Krystal : Bien sûr. Je suis une aventurière et toi tu étais fin bourré. Alors, pourquoi pas ? Maintenant, je peux dire que j'ai mangé du gardien.
— Yorick : Tu veux dire que mon œuf c'était un gardien ?
Yorick craignait le pire et il avait raison. Non seulement, il allait se coller une indigestion dantesque, mais en plus il avait perdu sa dernière monnaie d'échange pour monter son restaurant. Et encore, ça c'était ce qu'il venait de comprendre. Ce qui n'avait pas encore compris, c'est qu'en mangeant ce mini-gardien, l'un des deux acolytes avait assimilé ses pouvoirs et les avait fait voyager dans le temps. Cent ans en arrière.
Comme vous l'avez peut-être compris, il s'agit d'une suite de A la Bonne Recette. On va tenter de pimenter tout ça avec
@Krystal. Je ne sais pas s'il y aura des gens motivés, mais si vous l'êtes, tâchez de nous contacter d'abord pour voir comment on procède histoire qu'on suive un truc logique. En fait je pense à orco notamment qui voulait faire des trucs à sa manière...