Salut, j'ai vu de la lumière je me suis permis d'entrer.
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Nom: Hyldegarde Sigurndottir d'Excavard
Age: 67 ans
Race: Naine
Profession: Princesse héritière des Grimmonts
Catégorie: Vétéran
Physique: Hyldegarde a un visage aux traits prononcés caractéristique de ceux de sa race, aux lignes volontaires qui respirent l'assurance et la noblesse altière propres aux gens de pouvoir. Ses yeux sont d'émeraude, aux reflets chauds et dorés ainsi qu'aux pupilles étroites, surmontés par d'épais sourcils aux extrémités évasés. Son nez large est ostensiblement cassé en son milieu, orné de quelques discrètes rides de même que ses lèvres rebondies et généralement peinturlurées de mauve. Ses oreilles décollées sont ornées, du lobe à leur sommet, d'anneaux d'or et d'argent, ciselés ou non, sertis ou non et qui tintinnabulent discrètement à chacun de ses gestes, accompagnant les mouvements fluides de sa véritable crinière de cheveux roux, parcourue de tresses épaisses terminées par de similaires anneaux, bien que plus épais. Elle arbore de longs favoris, taillés avec une minutie évidente, dont le charme et l'érotisme ne laissent aucun Nain normalement constitué insensible.
Elle possède la silhouette trapue aux courbes rondes propre aux gens de sa race, taillée et affûtée par des années d'entraînement martial et de taille de pierre, lui conférant des muscles saillants, puissants et apparents.
Mental: Hyldegarde a vécu toute sa vie dans la luxure et l’opulence, entourée par une cohorte de serviteurs prêts à exécuter le moindre de ses caprices. Cette existence dorée lui a forgé un caractère hautain, arrogant, dédaigneux envers ceux qu'elle considère sous elle. Malgré tout, en digne héritière de l'honorable lignée d'Excavard, Hyldegarde n'est en rien oisive : son arrogance a été gagnée à la sueur de son front et de ses bras, que ce soit en maniant la pioche, le burin, l'épée ou la hache. Son égo n'a d'égal que ses prouesses martiales et les chef-d’œuvre nés de sa main qui peuplent le Hall de son père.
Quelque chose, cependant, s'est brisée en elle au cours des trois années passées au fond de la Faille. Sa hargne s'est volatilisée, de même que son assurance. Incapable dans les grandes lignes de se souvenir de ce qu'il s'est passé, elle souffre d'épisodes de doute, d’apathie et d'angoisses existentielles intenses, qui la laissent par moment tétanisée, incapable d'agir.
Biographie: Hyldegarde, fille de Sigurn Osgerson d'Excavard, et la fille unique du Thane des Grimmonts et de fait, son héritière légitime. Comme toute princesse de sang, elle eut une enfance dorée, dorlotée par des nourrices qui se pliaient en quatre pour répondre à tous ses caprices et couvée par ses parents raides dingue d'amour.
Contrairement aux petites filles nobles des Terres Bannières, à qui l'on apprenait la broderie, la poésie et la danse, on attendait d'elle qu'elle soit une vraie Naine. Une tâche à laquelle elle s'attela avec beaucoup d'ardeur et très tôt, s'emparant de la pioche familiale pour aller prospecter ses propres gemmes au fin fond des tunnels étroits sous les Grimmonts. Elle délaissa cependant l'art noble de la mine assez rapidement pour se concentrer sur un autre artisanat tout aussi prestigieux : la taille de pierre. Son talent se révéla presque inégalé, un génie artistique comme l'on n'en avait plus vu depuis le Haut Bergingson. Les statues qui naissaient sous son burin laissaient les observateurs en larmes, des larmes chaudes d'émotion.
En sus, elle suivit l'entraînement martial rude et exigeant des Tunneliers, des vieilles barbes habituées des combats de tunnel, maniant le long bouclier avec expertise et roublardise. Si elle détesta son séjour parmi les vieux vétérans, trouvant insupportables leurs interminables anecdotes sur leurs faits d'armes passés, elle se démarqua rapidement grâce à son intuition et son sens martial innés.
Les années passèrent, puis les décennies, et la princesse Hyldergarde commença à s'ennuyer. Les vieilles pierres des Halls sous les Grimmonts n'avaient plus de secrets pour elle et il n'y avait plus un seul Haut dont elle n'avait pas réalisé la statue. C'est ainsi qu'elle décida de partir, de quitter ses Halls natals à la recherche d'excitation, d'aventures et soucieuse de faire rayonner le blason d'Excavard dans les royaumes de la surface. Cesdites aventures la menèrent au jour fatidique de sa rencontre avec Eugénie d'Euphorie, la géante des Terres Bannières et de leur duel d'anthologie qui se termina, à la stupeur de tous, par un ex-aequo, un nez broyé et un genou pulvérisé, du jamais vu dans les annales du duel.
Cet épisode piqua fortement l'ego d'Hyldegarde, jusqu'à en devenir une obsession. Elle arpenta sans relâche chaque royaume qu'elle croisait, écumant les tournois et les concours, désireuse de croiser à nouveau le chemin de sa rivale et de lui faire mordre la poussière une bonne fois pour toute.
C'est la raison qui la mena à Miderlyr lors de l'annonce du prochain Grand Tournois.
But : Retrouver la mémoire et, par la même, Eugénie.
Hyldegarde
A l’aube de la Fracture
Au pieds des remparts
Flashback : Rencontre sur le pré
Un petit vent frais faisait onduler les herbes du pré et voleter les cheveux d’Hyldegarde sous son casque à ailettes. La lune, énorme et ronde dans le ciel, se reflétait sur le fil des lames tirées, sur les courbes des spallières et des plastrons lustrés.
Il n’y avait personne alentours et hormis le léger brouhaha continu en provenance de la cité, le silence était total. Face à la Naine se dressait la silhouette impressionnante d’Eugénie d’Euphorie, la géante des Terres Bannières, sa rivale, la seule qui ait jamais réussi à la déjouer en combat singulier. Tout comme Hyldegarde, elle avait revêtu son armure complète.
La Naine serra le poing, faisant crisser le cuir de ses gantelets en assurant sa prise sur la poignée de son long bouclier, sur le manche de sa hache d’armes. Cela faisait de longues années déjà qu’elle attendait ce moment. Une chance d’assouvir sa revanche, de prouver au monde qu’elle, Hyldegarde Sigurndottir, était meilleure, meilleure que d’Euphorie et sa taille improbable.
Il n’y avait pas de place pour le doute. Elle s’était entraînée dure, affûtant sa technique contre des adversaires plus grands, mettant toutes les chances de son côté. Toutes ces années passées à rêver à cette chance, cette revanche contre la grande guerrière, contre ses grands yeux turquoises aux reflets d’orage, contre son nez trop long et son attrayant et éternel petit rictus suffisant.
Cette confrontation au clair de lune était très peu protocolaire. Le tournois ne commencerait qu’au point du jour, après tout. Mais leur rencontre fortuite en ville, au détour d’une taverne, avait fait bouillir le sang d’Hyldegarde. Le simple fait de poser les yeux sur sa haute silhouette, aux courbes puissantes et parfaites comme celles d’une statue de marbre, provoquait en elle une chaleur insupportable, nouait ses boyaux et faisait monter une bile de rage au fond de sa gorge.
Elle ne comprenait pas vraiment l’aversion suprême que lui inspirait la belle humaine, ni son besoin obsessionnel de lui prouver qu’elle était sa supérieure mais elle n’en avait cure : elle allait lui faire payer son affront. Leur rencontre avait commencé par quelques piques presques amicales qui s’étaient vite transformées en insultes avant de laisser parler les poings. Il avait fallu leurs écuyers respectifs et l’aide supplémentaire de quelques gardes pour les séparer. Dans la mêlée, Hyldegarde avait lancé son gant à la figure de la chevalière, qui avait répondu en lui renvoyant son propre gantelet.
Un duel pour l’honneur, donc, avec la lune comme seule témoin.
Les deux femmes s’observaient sans bouger, visages fermés. Chacune respectait trop le talent de l’autre pour oser faire le premier geste et potentiellement ouvrir sa défense.
-Que vous arrive-t-il, d’Euphorie ? La peur vous tétanise ? railla Hyldegarde, tentant de pousser la géante à agir.
-Non point. Il s’agit de cette herbe, voyez-vous. Elle est si haute, j’ai du mal à vous distinguer en son sein.
Malgré la tension, elles sourirent.
-Vous ne m’en voudrez point, je l’espère, mais je me vois dans l’obligation de vous infliger une défaite cinglante et sans appel, reprit l’humaine en faisant, enfin, un premier pas prudent. Votre suffisance m’horripile et il est temps que quelqu’un la remette à sa place.
-Je n’en prends point ombrage. Après tout, rétorqua la Naine en prenant elle aussi un premier pas, il est difficile de garder rancune envers les simples d’esprit.
Arrivées enfin à moins d’un mètre l’une de l’autre, elles armèrent leur bras de concert, prêtes à trancher, une fois pour toute, entre leur technique respective.
Un tremblement de terre soudain et brutal les fit vaciller, perdre l’équilibre et s’effondrer en avant, dans les bras l’une de l’autre et dans un fracas d’acier et de grognements. Une lumière intense illumina alors le pré, tandis qu’au loin, derrière les remparts de Miderlyr, une explosion titanesque retentissait, fracturant la ville en deux…
Hyldegarde
Quelques jours avant la fin
Quelque part dans la Faille
Flashback : Au bord du gouffre
La main ensanglantée et tremblante d’Hyldegarde jaillit au bord du précipice, ses doigts sales aux ongles cassés cherchant frénétiquement une prise le long de la pierre coupante. Puisant dans ses dernières réserves, elle se hissa en grognant sur la corniche, son plastron cabossé, rayé, fracturés crissant désagréablement sur la roche grisâtre. A bout de souffle, elle se laissa choir au sol, se souciant peu de l’inconfort provoqué par son long bouclier, toujours attaché dans son dos par son épais baudrier.
Ses yeux fatigués se dardèrent sur le ciel, petite bande bleuâtre loin dans les nuées, par-delà les falaises déchiquetées de la Faille. Cette vision provoqua en elle un vague sentiment d’urgence, lui donnant la force de se redresser sur les coudes, avant que cette étincelle de vigueur ne soit aussitôt soufflée, l’apathie s’emparant d’elle. Des larmes silencieuses se mirent à couler le long de ses joues, traçant un sillon plus clair dans la saleté accumulé sur son visage.
Elle resta un moment prostrée là, une peur soudaine, viscérale, la saisissant alors qu’elle constatait qu’elle n’avait aucun souvenir des événements qui l’avaient menée jusqu’ici, où qu’”ici” puisse être. Elle ferma les yeux, fouillant frénétiquement dans sa mémoire. Des images, des flashs lumineux, remontèrent ; une descente interminable, des couloirs tortueux, obscurs, percés d’alcôves remplies d’horreur innommables. Des cris, des pleurs, le tintement du métal.
Le visage d’Eugénie.
Eugénie la repoussant, ses yeux exorbités par la terreur, lui hurlant de… de…
Une douleur sourde se mit à poindre derrière ses orbites et Hyldegarde poussa un petit gémissement plaintif. Elle ne se rappelait plus. Tout ce dont elle se souvenait, c’était son ascension le long de l’a-pic. Prise après prise, se déchirant les mains sur la pierre cruelle et déchiquetée, concentrée sur son objectif.
Eugénie lui avait dit de… lui avait dit de… elle devait...
Son regard se focalisa sur un nuage qui passait au loin, là haut dans le ciel.
A quoi bon, à présent ?
Hyldegarde
Il y a 3 ans
A l'intérieur des ruines de l'hôtel particulier de monsieur de Montalgure
Flashback : Une promesse
-C’est de la folie, fit calmement Hyldegarde en s’adossant contre le seul mur encore debout, les bras croisés.
Eugénie s’arrêta un instant de régler les sangles de sa cuirasse, poussant un soupir avant de reprendre.
-C’est la chose à faire. Quelqu’un doit mettre un terme à cette horreur.
La Naine baissa les yeux, caressant distraitement ses favoris et laissant le silence s’installer.
-Je suis navrée, reprit l’humaine attrapant son heaume sur une commode éventrée et se retournant, son harnachement terminé, mais je crains que notre duel devra attendre une période plus propice.
Hyldegarde releva le regard. Elle n’avait jamais vu la chevalière aussi sérieuse. Son rictus suffisant avait disparu, remplacé par une moue résolue et déterminée. L’orage qui grondait d’ordinaire dans ses si grands yeux s’était tu, terrassé par les étincelles du devoir et de la résignation.
Cette vision perça le coeur de la princesse des Grimmonts d’une façon qu’elle ne s’expliquait pas.
-Il faut bien avoir votre esprit étroit pour songer encore à de telles futilités dans un moment pareil, railla-t-elle mais toute bile s’était envolée de sa voix.
Leurs regards se croisèrent.
-Bien, allons-y. Les autres nous attendent. Je vous autorise à me suivre, d’Euphorie.
Les sourcils de la grande humaine se haussèrent de surprise.
-Vous..?
-Cela va de soi. Je ne peux décemment pas vous laisser vous accaparer toute la gloire. Et puis j’ai fait une promesse à votre père de vous ramener vivante. Afin de pouvoir vous détruire une bonne fois pour toute sur le pré.
Hyldegarde
Quelques jours avant la fin
Quelque part dans la Faille
Flashback : Manteaux de cuir
-Je t’avais dit que j’avais entendu quelque chose.
Une voix derrière Hyldegarde lui fit rouvrir les yeux. Puisant dans ses forces déclinantes, elle se redressa tant bien que mal. Deux individus émergeaient d’une ouverture dans la parois. Ils arboraient de longs manteaux qui ne laissaient à voir de leurs corps que des membres enroulés de bandages.
-Une Naine, fit l’autre en claquant dédaigneusement de la langue, d’une voix qui sonnait étrangement.
-C’est toujours mieux que de rentrer les mains vides, reprit son comparse.
-A peine. Tu sais à quel point Sébastide a horreur des Nains. Rapport à leur structure interne, ou je ne sais quoi. En plus, celle-ci a l’air sur le point de clamser.
-Qu’importe, on l’embarque. Les ordres sont les ordres.
-Je me demande ce qu’elle fout là, tout de même. Regarde son armure. Une Croisée, peut-être ?
-M’étonnerait. Ca fait un baille que la Croisade ne fout plus les pieds à cette profondeur.
Les deux hommes continuaient de discuter en s’approchant, faisant comme si elle n’existait pas. Après s’être remise péniblement debout sur ses jambes flageolantes, Hyldegarde porta la main à sa ceinture, pour découvrir que sa hache n’y était plus.
-Du calme, du calme, susurra l’un des deux en sortant des replis de son manteau une seringue. Tout va bien se passer…
Hyldegarde
6 jours avant la fin
Laboratoire de Sébastide
Bruit de couloir
Hyldegarde n’avait aucune notion de l’endroit où elle se trouvait, ni de combien de temps s’était écoulé depuis qu’on l’avait jetée dans cette cellule. Au moins quelques jours s’étaient succédés, si elle s’en référait à la fréquence des maigres repas qu’on lui dispensait. Elle avait repris des forces, récupéré quelque peu de sa fatigue mentale. Sa mémoire lui faisait toujours défaut mais plus elle essayait de se souvenir, plus les migraines devenaient douloureuses.
Elle n’avait qu’une certitude glacée, douloureuse, celle qu’elle devait retrouver Eugénie, qu’elle devait accomplir quelque chose. Mais quoi ? Elle rongeait son frein. Elle devait sortir d’ici. De ce qu’elle pouvait voir en s'agrippant aux barreaux de la petite lucarne qui ornait la porte de sa prison, elle se trouvait dans un long couloir bordé de cellules identiques à la sienne, desquelles s’échappaient des cris et gémissements.
Parfois, un homme vêtu de la même manière que ses ravisseurs passait dans le couloir, poussant une table à roulettes sur laquelle se trouvait un corps sous un drap. Ces mêmes hommes passaient une fois par jour pour apporter de la nourriture rance et de l’eau croupie. Ils n’ouvraient pas les portes, se contentant de jeter leur bagage à travers les barreaux et empêchant la Naine de tenter une échappée par la force de ses poings.
Les mots de ses kidnappeurs lorsqu’ils l’avaient capturées ainsi que les hurlements qui résonnaient le long du couloir par intermittence lui suffisaient à comprendre qu’il se passait ici des choses terribles et que son tour n’allait pas tarder.
Elle était assise dans un coin de sa cellule, ruminant sur sa situation lorsqu’un bruit assourdissant la tira de sa torpeur. Un bruit proche d’une explosion. Intriguée, elle se hissa le long de la porte, s'agrippant aux barreaux et collant son visage entre les interstices, curieuse de voir ce dont il retournait et désireuse d’en profiter si cela s’avérait être une chance de s’échapper.