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Les histoires d'Aélia

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Linkonod:
Mais dites-moi, j'avais loupé le chapitre 4 ! :^^':
Un chapitre très intéressant, on en apprend un peu plus sur ce fantôme.
(Cliquez pour afficher/cacher)D'ailleurs, Chompir, ce serait plus le ranch Lon Lon par rapport à l'évacuation et au fait qu'elle n'a plus de parent  ;) Mais après,
 qui sait ?Comme d'habitude, c'est très agréable à lire, et j'ai hâte de lire la suite ! :miou:

Aélia:
Tu devras t'habituer, Chompir, pour les chapitres calmes xD Comme je l'ai dit la dernière fois je ne suis pas très douée pour les scènes d'actions. D'ailleurs, ça me fait plaisir que tu dises que ce chapitre est ton préféré !
Contente qu'il t'ai plu aussi, Linkondo ! Merci encore pour vos commentaires (et merci aussi à ceux qui lisent simplement, c'est gentil de prendre de votre temps pour me lire ^^)

Vos petites hypothèses sont sympas, et avec ce nouveau chapitre je pense que vous aurez de quoi en faire d'autres. Comme on se rapproche de la fin, ça va un peu accélérer et les dernières infos ne vont pas tarder à tomber, que ce soit dans ce chapitre 6 ou les prochains !
D'ailleurs la fatigue m'a empêché de relire correctement ce chapitre, toutes mes excuses s'il y a des phrases pas très claires ou plus de fautes que d'habitude.

(Cliquez pour afficher/cacher)Les fantômes d'Hyrule
Chapitre 6

Le prêtre de Cocorico avait une grande connaissance sur tout ce qui touchait aux différents peuples d’Hyrule. C’était donc lui qui avait appris à Link que le peuple d’enfants de la forêt était le peuple Kokiri. C’était des enfants accompagnés de fée qui ne grandissaient jamais. Bien que cette information ne lui servirait à rien dans sa quête, Link fut plutôt content de l’avoir appris et se demanda à quelle occasion il pourrait étaler sa connaissance sur les enfants sylvestres pour fanfaronner.
Ses pensées furent interrompues par Midona qui le pressa d’aller voir son maître d’arme fantomatique. Avec les quelques jours passés aux Ruines des Pics blancs, ils n’avaient pas eu le temps d’avancer dans les recherches, bien que Link avait ramené du manoir quelques livres intéressants, dont une autre version du Livre des Guerres consulté à la bibliothèque. Fort heureusement, aller là-bas n’avait pas servi qu’à ça : ils avaient retrouvé un fragment de Miroir des ombres et une stèle pour appeler le loup doré. L’habituel petit symbole doré apparaissant sur la carte avait cette fois-ci désigné le cimetière du village Cocorico.
Link, en chemin, avait proposé d’aller voir les Gorons pour leur demander s’ils savaient qui était l’ancien Héros dont il portait la tunique et de qui il avait hérité l’arc, mais Midona avait sèchement refusé :
-   On n’a pas que ça à faire ! Tu iras les voir plus tard, et puis, savoir qui était ce Héros ne nous avanceras à rien. Allez ! On termine ce qu’on a à faire pour la fermière de la plaine et on va chercher le dernier morceau du Miroir.
Link avait soupiré. Il ne comprenait jamais Midona. Un coup elle était surexcitée à l’idée d’aider la jeune femme, un coup elle était pressée et voulait que ça se termine au plus vite. Quand il voyait son coéquipière, le jeune homme espérait que toutes les femmes n’étaient pas comme elle.

Link tenta d’esquiver Anaïs, une jeune enfant du village de Toal, qui courait vers lui. La jeune fille se planta devant lui et déclara d’un ton faussement frustré :
-   Dis, tu savais toi que le jeune Zora était en fait le prince héritier ? Si je l’avais su plutôt, j’aurais pu devenir princesse !
Link avait quelques jours plus tôt sauver un enfant Zora qui s’était révélé être le fils de la défunte reine Zora. Au grand désespoir d’Anais qui rêvait visiblement d’être princesse, le jeune héritier avait quitté le village Cocorico sitôt avoir appris le trépas de sa mère.
Anaïs bloquait encore le chemin de Link. Il la regarda, cherchant ses mots, puis déclara avec hésitation :
-   Ecoute Anaïs, j’ai pas trop le temps, là…
La jeune fille soupira :
-   De toute façon tu n’as jamais le temps pour écouter les déboires de la pauvre fille que je suis !
Link la contourna simplement sans répondre et lui adressa un signe de la main alors qu’il s’éloignait en courant. Il sourit. Il pouvait encore l’entendre râler et se lamenter sur son « sort ».
Lorsqu’il arriva au cimetière, le vent soufflait et projetait une multitude de particules de poussière dans l’air. Le village Cocorico était calme, mais le cimetière était morbide. On pouvait juste entendre les corbeaux croasser et le vent s’insinuer entre les tombes. Link monta les escaliers au fond du cimetière. Il avait aperçu le loup doré, mais les corbeaux l’avaient aussi repéré. Ils n’eurent toutefois pas le temps d’attaquer le jeune homme car le loup à l’unique œil rouge lui sauta dessus avant.

Encore une fois, Link était dans ce lieu étrange, qui semblait être au-dessus du royaume d’Hyrule. L’esprit de l’ancien soldat le regardait patiemment.
-   Te voilà de nouveau de moi.
Link écouta une énième fois son discours, répéta la dernière botte qu’il avait apprise puis mémorisa celle que venait de lui montrer son maître d’armes. Ce dernier parut encore une fois satisfait de la prestation de son jeune élève.
-   Fort bien. Tu deviens de plus en plus digne de porter ce titre de Héros.
Cependant, contrairement à ce que Link attendait, il ne dit pas les dernières phrases qui clôturait d’ordinaire son discours sur la force, le courage, etc. mais demanda plutôt :
-   As-tu des questions à me poser, petit ?
Link réfléchit quelques instants. La première chose qui lui vint en tête fut un flashback de Midona en train de le sermonner car il n’avait pas demandé de noms, ni à la jeune femme de la plaine, ni à l’ancien guerrier. Sans réfléchir, il demanda donc :
-   Quel est votre nom ?
-   Mon nom est sans importance, répondit simplement l’esprit.
Bon… au moins la petite créature du Crépuscule ne pourra pas dire qu’il avait encore oublié…
-   Euh…dans ce cas…hésita Link. Avez-vous retrouvé le nom du soldat dont vous me parliez la dernière fois ?
Le fantôme secoua simplement la tête, l’air navré. Link se retint de soupirer.
-   Hum, d’accord, ce n’est pas grave… Sinon, euh… connaissiez-vous une ferme dans Hyrule ?
-   Des fermes, il y en avait plusieurs, petit, répondit l’esprit. Aurais-tu un nom à me donner pour que je sache de laquelle tu veux parler ?
Link était dépité. Pourquoi tout se résumait toujours à des noms ?
-   Non… malheureusement. Mais peut-être pourriez-vous me dire les quelles vous connaissiez ?
-   Je n’en ai connu vraiment qu’une seule.
Le fantôme sembla soudain nostalgique.
-   C’était le ranch de mon épouse.
Link se mit à réfléchir à toute vitesse. Non seulement l’ancien général était marié, mais en plus, c’était avec une fermière. Il y avait donc des chances pour que le fantôme du guerrier soit le mari de la jeune femme de la plaine…
-   Vous avez épousé une fermière ? Quel était son nom ? demanda Link.
S’il parvenait à le savoir, tout deviendrait alors plus simple. Mais malheureusement le soldat était apparemment trop absorbé par les souvenirs de son ancienne vie pour prêter attention à Link.
-   C’était un endroit merveilleux. Tout le monde s’y sentait bien. Quand j’ai épousé ma femme, nous n’avons malheureusement pas pu rester y vivre avec son père, mon travail au château me forçait à en rester proche. Alors nous vivions simplement dans une maison de la citadelle. Mais, quand la reine ne m’envoyait pas en mission, j’y retournais avec mon épouse et on aidait son père à travailler. Le ranch était réputé dans tout le royaume pour son lait. Aucune autre ferme ne parvenait à en faire un aussi bon. Il y avait beaucoup d’animaux. Je me souviens qu’il y avait un énorme corral au centre, où broutaient des chevaux. Des chevaux…
L’unique œil du fantôme s’illumina soudainement. Jamais Link n’avait vu son maître aussi heureux.
-   Ma femme adorait les chevaux. C’était d’ailleurs elle qui m’avait offert le mien. Dès qu’elle avait du temps libre, elle se mettait au milieu du corral et elle chantait. Elle était si belle… soupira le soldat. Je l’avais épousée quelques années après mon retour d’un voyage particulièrement dangereux. Nous avions tous les deux environ vingt ans quand on s’est mariés. Ça s’était passé au Temple du Temps.
Link n’avait jamais entendu parler du Temple du Temps. L’édifice dont parlait le soldat avait sans doute était détruit avant sa naissance. Mais peu importe. Link voulait se concentrer sur ce que disait l’esprit. S’il était attentif, il aurait peut-être des indices sur l’identité de la fermière du ranch et pourrait conclure si oui ou non, l’épouse de l’ancien général avait un lien avec la jeune femme de la plaine.
-   On était très heureux ensemble, continua le guerrier. Quelques fois quand je n’étais pas à l’autre bout du royaume, j’emmenais mon épouse visité les différents endroits du royaume. Elle aimait tout particulièrement le lac Hylia.
Link avait l’impression que, malgré son visage de squelette, le fantôme du soldat souriait tandis qu’il racontait ses souvenirs.
-   Un jour, poursuivit-il, après quelques années, ma femme m’a annoncé qu’elle était enceinte. Neuf mois plus tard, j’étais papa d’une merveilleuse petite fille. C’était l’un de plus beaux jours de ma vie, avec mon mariage. C’était le plus beau bébé du monde et une enfant parfaite, dit-il du bonheur plein les yeux.
Pourtant ce bonheur disparut bien vite et son œil rouge se ternit.
-   Et… que s’est-il passé ? demanda Link.
Le guerrier s’était tu et regardait le vide d’un air lamentable.
-   Cette maudite guerre… dit-il tristement avec tout de même un soupçon de colère. J’ai dû quitter ma maison, ma femme et ma fille…Je ne les ai plus jamais revues.
Link ne savait plus où se mettre. Il avait envie de réconforter son maître d’armes mais que pouvait-il faire ? Les mots n’étaient pas son point fort et à tous les coups, il allait dire pile ce qu’il ne fallait pas.
-   Je ne sais même pas ce qu’elles sont devenues après ma mort. Je… J’aimerais tant…
L’ancien général n’arrivait même plus à parler. S’il avait pu pleurer, il serait sans doute en larmes.
-   J’aimerais tant les revoir une dernière fois… réussit-il à dire. Ou juste savoir ce qu’elles sont devenues… qu’est-ce qu’elles ont fait, ou elles sont restées vivre… retrouver leur trace…
Link se mordit la lèvre. Il avait une folle envie de dire à son maître qu’il pouvait chercher pour lui. Mais il avait déjà tellement de choses à faire… Il n’arrivait pas à retrouver un soldat mort, alors s’il devait encore chercher une mère et sa fille dont il n’avait aucune information, il ne s’en sortirait pas. Mais sa nature d’altruiste était plus forte que tout. Il fallait qu’il aide les gens.
-   Si vous voulez, maître, je peux vous aider…proposa-t-il.
Il savait très bien que c’était une erreur et que Midona allait le disputer. Elle avait toujours dit qu’il était trop gentil et qu’un jour, cela allait lui porter préjudice. Mais en voyant la lueur d’espoir naître dans l’unique œil du fantôme, comme avec la jeune femme de la plaine, Link se dit qu’il ne pouvait pas refuser. Et puis si son intention était bonne et la fermière de la plaine et l’ancien soldat étaient liés, sa nouvelle quête serait rapide.
-   C’est vrai ? demanda soudain l’ancien général.
La voix d’habitude forte et sûre du soldat tremblait légèrement. Link lui sourit gentiment :
-   Oui, bien sûr.
-   Merci, merci infiniment… répondit le fantôme. Tu ne peux pas imaginer à quel point ça me rendrait service…
L’esprit paraissait être soulagé d’un poids. Il semblait beaucoup plus calme, moins strict et sérieux que d’ordinaire.
-   Ne me remerciez pas, c’est tout naturel…
Le soldat des temps anciens parut sourire :
-   Tu sais, petit, tu me rappelle moi, quand j’étais plus jeune… Moi aussi j’aimais aider les gens. Ça me mettait bien souvent dans des situations compliquées mais rendre les gens heureux, il n’y a rien de mieux, n’est-ce pas ? J’espère que tu continueras sur cette voie.
Link lui répondit silencieusement en souriant.
-   Bien. Je crois qu’il est temps de se quitter, déclara finalement l’esprit du guerrier. Ne cesse pas de t’entrainer pour encore affiner ta lame. Nous nous reverrons.
Tout devint noir et le fantôme disparut de la vision de Link.

***

-   Ainsi il s’est marié avec une fermière et a eu une fille ? Eh bien je dois dire que tu as bien avancé, Link.
Midona semblait ne pas encore en vouloir à Link, mais celui-ci savait que ça ne saurait durer.
-   Et as-tu eu son nom ou celui de son épouse ? Ou même celui du soldat dont il parlait la dernière fois…
-   Euh… Le nom du soldat il ne s’en est pas rappelé… Son nom à lui, il n’a pas voulu me le dire et pour son épouse… il ne m’écoutait pas...
C’était entièrement vrai, mais Midona ne faisait pas la différence entre mensonge et vérité. Pour elle, il était juste un gros boulet qui n’avait pas le sens des priorités.
-   Mais c’est pas vrai, Link ! Faut toujours être derrière toi pour te guider comme un gosse ou quoi ?
-   Mais c’est pas ma faute, pour une fois ! protesta-t-il.
-   Même, répliqua Midona. Je vais finir par croire que tu es vraiment incompétent quand il s’agit de parler.
Et ça recommence… Link soupira. Il espérait que la créature du Crépuscule ne resterait pas éternellement sur son dos.
-   Enfin, finit par dire Midona, légèrement apaisée. Au moins on peut faire un lien avec la fermière de la plaine. Elle vivait dans une ferme et son mari est mort à la guerre, et ton squelette vivait lui aussi dans une ferme et est mort à la guerre.
-   N’oublie pas que l’épouse de soldat des temps anciens aimait chanter, ajouta Link.
-   Et la fermière de la plaine chante toutes les nuits ! s’écria Midona. On y est presque… il ne reste plus qu’à savoir si elle avait une fille et je crois qu’on aura enfin retrouvé son mari !
Midona paraissait contente.
-   On en aura enfin fini avec tout ça ! Bon… sinon qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
-   Comme tu veux.
-   On a le choix. Soit on va à la taverne de Telma savoir où aller, soit tu te reposes un peu, proposa la petite créature.
-   Je ne suis pas fatigué. Je pense qu’on peut aller à la citadelle.
-   D’accord !
Midona retourna joyeusement dans l’ombre de Link tandis que ce dernier quitta le village Cocorico, joyeux d’avancer un peu plus dans ses recherches.


Chompir:
Bien ça avance bien du coup et on connait enfin tous les personnages. On y voit plus claire. :oui:
En tout cas le chapitre était riche en révélation et à bien fait avancer l'histoire.
Du coup, il ne reste plus qu'un chapitre ?

Aélia:
Avant la fin effectivement il ne reste qu'un chapitre. Mais en tout il en reste deux plus l'épilogue, que je publierai en même temps que le dernier chapitre, ça n'aurait pas trop de sens sinon. Donc en gros il ne reste plus que deux publications pour cette histoire.

Aélia:
Bonjour, bonsoir ! Ça fait vachement longtemps que je ne suis pas venue ici !
Je reviens pour poster la suite des Fantômes d'Hyrule (elle aura mis du temps à arriver, c'est sûr xD)

En relisant mon chapitre, je me suis rendue compte de comment j'ai évolué en un an. C'est un peu différent de ce que j'écris maintenant, et je trouve que mon style d'écriture dans les Fantômes était assez maladroit par moment. Notamment dans ce chapitre, je trouve (j'ai même eu un peu honte, je dois avouer, en me relisant x) ).
J'espère que cette suite des Fantômes d'Hyrule vous plaira quand même et désolée pour tout le blabla inutile (mais habituel) ^^

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Chapitre 7 :
Après plusieurs heures de cache-cache dans la forêt avec un étrange être des bois, Link avait finalement réussi à atteindre le Temple du Temps et à remonter le temps afin d’y entrer et de le voir comme il était avant. En y pénétrant il avait pensé à l’esprit du guerrier qui avait eu ce sublime décor pour son mariage. Lui aussi aimerais beaucoup se marier dans un si bel endroit. Enfin… fallait-il encore d’abord trouver quelqu’un avec qui se marier.

Enfin, après deux jours de montage de marches et d’écrabouillage d’araignées, Link était sorti du Temple avec un nouvel objet, le bâton Anima qui lui permettait de faire bouger des statues.
Malheureusement, l’objet avait perdu de sa magie en venant dans le présent. En tout cas, c’est ce que lui avait Baba, une étrange créature qui l’avait accompagné. Link était alors parti à la recherche du moyen pour rendre sa magie au bâton Anima, avec sous les bottes, des restes d’araignées écrasées.
Mais avant il lui fallait passer à la citadelle, ce qu’il n’eut pas le temps de faire car il reçut juste avant une lettre du prêtre de Cocorico. C’est alors fou de joie et sous les rires de Midona que le jeune héros se mit en route pour la province d’Ordinn car apparemment, le prêtre Reynald avait trouvé un moyen de guérir Iria.
Après moult péripéties Link arriva dans un endroit bien étrange : le village oublié. Là-bas il chassa des monstres, s’amusa à faire le cow-boy, se fit gronder par Midona, trouva une des stèles du loup doré, s’amusa encore à faire le cow-boy, manqua de tomber d’un balcon et sauva une petite vieille, mais ça, c’est sans importance.

Et finalement, après avoir fait des dizaines d’aller-retour à travers Hyrule, Link se fit enfin reconnaitre par Iria : elle avait recouvré la mémoire. Ils sautèrent l’un dans les bras de l’autre et restèrent une heure ensemble avant que Link ne déclare avec regrets qu’il avait encore des choses à faire. Dehors, il fut accueilli par une Midona moqueuse qui imitait piteusement un couple amoureux qui venait de se retrouver et qui lui dit que le truc vert et gluant sous ses bottes, c’était certainement pas de l’herbe.   
Et c’est donc après avoir enlevé du dessous de ses bottes ce qui restait des araignées du Temple du Temps, que Link décida enfin d’aller voir la jeune femme de la plaine.

Cette fois-ci, Link était arrivé tellement tôt que la jeune fermière n’était pas encore là. La nuit n’était pas encore tombée. Link s’était assis sur le vestige d’un petit muret et attendait patiemment que la jeune femme fantôme apparaisse. Il était venu avec Epona, qu’il avait attachée non loin de l’endroit où il s’était assis. L’endroit, lors du Crépuscule, était calme et apaisant. Les pensées de Link dérivèrent vers la jeune femme fantôme. Quand elle venait chanter, voyait-elle la plaine comme il la voyait ? Ou la voyait-elle comme elle était à son époque ? Et que faisait-elle la journée, puisqu’elle pensait être encore vivante ? Toutes ces questions restaient sans réponse pour Link.
Le soleil avait disparu à l’horizon. Un grand silence régnait sur la plaine éclairée par la lueur de la lune. Link leva les yeux au ciel et contempla les étoiles qui venaient d’apparaitre. Elle ne devrait pas tarder à arriver, pensa le jeune héros.

Et, comme pour répondre à ses pensées, une douce voix venant de derrière lui parla :
-   Oh, vous êtes déjà là.
Le jeune héros se leva et se retourna pour saluer la jeune femme.
-   Bonsoir, mademoiselle.
-   Bonsoir ! répondit-elle. Vous êtes arrivez bien tôt, aujourd’hui. D’habitude, vous ne venez pas avant minuit.
-   J’avais du temps libre, alors je suis venu ici.
-   Vous auriez dû venir me voir à l’intérieur et ne pas rester ici tout seul. Je vous aurais donné quelque chose à boire. C’est dangereux de rester ici le jour car les ennemis peuvent vous voir de loin.
-   Ne vous inquiétez pas, je sais me défendre.
Il désigna son épée et son bouclier, avec une légère fierté. Le visage de l’esprit s’emplit soudain de tristesse.
-   Oh…Il a le même bouclier que vous…
Elle se rapprocha de Link et observa son équipement de plus près.
-   Je vois que vous avez un arc. Oh, et est-ce un grappin ?
Link baissa la tête pour voir ce qu’avait désigné la fermière.
-   Oui, c’en est un.
-   Il en a un aussi. Il était parti le chercher un jour au village Cocorico. Quand je lui ai demandé pourquoi, il m’a dit que cet objet pouvait nous sauver la vie.
-   Il n’a pas tort.
Il est vrai que le grappin que Link avait récupérer au Temple de l’Eau l’avait plusieurs tiré de situations plutôt délicates.
La jeune femme passa ses doigts délicatement sur l’arc du jeune héros.   
-   Lui aussi a un arc, vous savez. Il est presque comme le vôtre. Un jour, il nous appris, à moi et notre fille, à s’en servir. On s’était bien amusés ce jour-là.
-   Votre fille ? Vous avez une fille ?
Link était désormais presque sûr d’avoir trouvé la bonne personne.
-   Oui, pourquoi ?
-   Hum, non, rien, répondit-il. Est-elle avec vous ?
-   Non, elle n’est pas là, dit tristement l’esprit. J’ai préféré qu’elle parte lors de l’évacuation. Je ne voulais pas qu’elle reste avec moi. C’est trop dangereux. Là, au moins, je sais qu’elle est en sécurité. Je la rejoindrais lorsque son père sera rentré, quand tout sera redevenu comme avant.
Link se mordit la lèvre et évita le regard du fantôme. Ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’elle ne reverrait sans doute jamais sa fille et que rien ne redeviendra comme avant.
-   Puis-je vous demander comment s’appelle votre fille ? demanda Link.
Il savait que la jeune femme ne reverrait pas sa fille, mais il pouvait au moins lui rendre son mari.
-   Ma fille… soupira le fantôme de la fermière. Je lui ai donné le nom de ma mère. C’était une Gerudo, ce qui fait que ma petite chérie porte un nom très rare. Elle s’appelle…

Elle s’arrêta soudainement de parler, fixant un point au loin. Elle haletait. Link se tourna, inquiet.
-   Mademoiselle, tout va bien ?
Elle ne lui répondit pas. Un grand sourire commençait à se former sur son visage. Link suivit son regard. Peut-être voyait-elle son mari, au loin ? Mais lui ne voyait rien, à part Epona. Epona ?
-   Epona !
La jeune femme ne laissa pas le temps à Link d’intervenir et se précipita vers la jument.
Cette dernière, voyant une inconnue courir vers elle, se cabra et voulu s’enfuir, oubliant le fait qu’elle était attachée.
-   Mademoiselle, non ! cria Link. Arrêtez, elle a très peur des étrangers !
Mais la femme fantôme ne l’écouta pas et leva la main pour caresser la jument. L’animal voulut se débattre mais se calma subitement. Link remarqua ce soudain changement de comportement et s’approcha. Aussi fut-il surpris lorsqu’il entendit la jeune femme fredonner le chant qu’il utilisait pour appeler son cheval. Le chant d’Epona… ? Mais… mais qui est cette femme ? 
-   Mademoiselle ? appela Link. Mademoiselle, comment connaissez-vous…
Encore une fois Link ne reçut aucune réponse. La jeune femme se retourna et s’exclama, le visage éclairé de bonheur :
-   C’est son cheval ! C’est son cheval, c’est Epona !
-   Quoi ?
Link ne comprenait plus. Le cheval de son mari portait le même nom que le sien et visiblement, lui ressemblait, puisque la jeune femme les confondait.
-   C’est son cheval, celui que je lui avais donné, s’écria l’esprit.
Malgré son excitation, la jeune femme fronça soudainement les sourcils.
-   Mais alors pourquoi n’est-il pas là ?
Elle croisa les bras, perplexe et regarda Link :
-   Monsieur, je ne comprends plus. Pourquoi n’est-il pas là, alors que son cheval, si ?
Le jeune héros ne savait plus que dire, ni quoi faire. La situation devenait un peu trop compliquée pour lui.
-   Euh, mademoiselle, je crains que… que…
La jeune femme le regardait et l’écoutait attentivement, dans l’attente de la réponse à ses questions.
-   Je crains que ce ne soit pas son cheval…
-   Quoi ? s’écria l’esprit de la fermière. Mais bien sûr que si, je l’ai reconnue, c’est Epona. Elle réagit à mon chant, ça ne peut être qu’elle.
-   Euh, oui, mais… tenta de répondre Link, complétement perdu. En fait… c’est… c’est le mien. C’est mon cheval.
-   Quoi… ?
Rien qu’à la réaction du fantôme de la jeune femme, Link comprit que le monde s’était écroulé autour d’elle. Il se rapprocha de l’esprit.
-   Mademoiselle, je suis désolé, mais ce cheval m’appartient.
-   M-mais… mais pourtant, bégaya l’apparition, les yeux dans le vide. Mais pourtant elle lui ressemble tant… Et elle réagit à mon chant…
La situation devenait de plus en plus étrange. Pourquoi confondait-elle Epona ? Comment connaissait-elle son chant ? Bien que la situation ne s’y prêtait pas, Link se risqua à le demander :
-   Comment… comment connaissez-vous ce chant ? C’est celui que je joue moi aussi… Mais j’ignorais qu’il était connu…

Le jeune femme releva soudainement la tête vers lui et le regarda dans les yeux avec dureté :
-   La question serait plutôt de savoir comment vous le connaissez. Ce chant se transmet de génération en génération dans mafamille ! cria-t-elle. Alors comment la connaissez-vous ? Et puis qui êtes-vous, à la fin ?! Vous venez ici tous les soirs mais je ne vous connais même pas !
Des larmes commençaient à se former dans ses grands yeux bleus tandis qu’elle s’éloignait d’un Link embrouillé. Elle semblait confuse et désespérée.
-   Hein ? Qui êtes-vous ?! continua-t-elle de crier. Vous avez les mêmes armes et le même cheval que lui ! Vous connaissez le chant d’Epona et vous lui ressemblez étrangement ! Alors, qui êtes-vous, bon sang ?!
Le jeune héros ne trouva pas de réponse à ça. Tout comme la jeune femme, il était perdu. La soirée prenait une tournure bien étrange.
-   Mademoiselle, écoutez, commença doucement Link. Je suis tout aussi confus que vous, mais…
-   Non ! protesta la jeune femme. Non ! Ne vous approchez pas de moi ! Vous me faites peur… Vous êtes étrange…
Link soupira. Tout recommençait comme au début. Elle avait pris peur et s’il faisait encore un faux pas elle s’en irait. Il lui fallait trouver un moyen de la calmer. Mais comment ? Tout semblait à nouveau perdu d’avance.

Link eut soudain une idée. La fille fantôme était effrayée parce qu’elle ne comprenait pas la situation. Elle ne comprenait pas car elle avait perdu toute notion du temps. Or si elle savait qu’elle était morte, elle pourrait sans doute se dire que Link était le lointain petit-fils d’une tante ou d’une cousine, ce qui expliquerait sa connaissance du chant. Car lui non plus, n’en savait pas plus. Ce chant, il le connaissait depuis sa plus tendre enfance.
S’il parvenait à prouver à la jeune femme qu’elle était morte et lui faire croire qu’il était de sa famille, peut-être pourrait la calmer et enfin avoir le nom de sa fille…
Une seule question restait cependant sans réponse. Comment lui faire comprendre cela ? Link avait déjà essayé, la première fois qu’il l’avait vue, et l’unique réaction obtenue fut la fuite. La situation était déjà très délicate, si le jeune héros se montrait maladroit, il perdrait peut-être toute chance de l’aider. Il soupira, ne sachant comme procéder. Il faudrait lui donner une preuve concrète… mais où la trouver ?

Son regard passait de la jeune femme effrayée à Epona, quand soudain il remarqua les sacs sur sa jument. Il eut alors un éclair de génie lorsqu’il se souvint de l’exemplaire du Livre des Guerres retrouvé aux Ruines des Pics Blancs. Il se précipita vers Epona, fouilla rapidement dans ses sacs, en ressortit fièrement le gros ouvrage et se félicita d’avoir oublié de l’enlever de ses sacs la veille.
Doucement, il se rapprocha de l’esprit de la fermière et tenta de la calmer :
-   Mademoiselle, écoutez… je crois pouvoir vous expliquer ce qu’il se passe.
La demoiselle le fixait avec de grands yeux effrayés et recula encore lorsqu’il s’approcha.
-   Non ! Je ne veux pas vous entendre ! Vous me faites peur, partez !
-   Mademoiselle, s’il vous plait, attendez ! Regardez, ce livre peut tout vous expliquer.
Link ouvrit le gros livre à une page bien précise. Il se souvenait du chapitre parlant des civils et des victimes. En le feuilletant lors d’une pause au manoir des Pics Blancs, il avait trouvé par hasard une photo d’une ferme détruite, qu’il n’avait pas vue la première fois. Il venait à l’instant de faire le lien entre la ferme de la jeune femme et celle de la photo. Link tendit le livre à l’esprit qui se rapprocha et le saisit avec méfiance.
Lorsque la jeune fermière commença feuilleter les pages de l’ouvrage, il observa attentivement ses réactions. Cette dernière fronçait les sourcils, marmonnait des choses que Link ne pouvait saisir à voix basse. Dans ses yeux le jeune homme pouvait cependant voir son incompréhension. Elle semblait totalement confuse.
-   Mais… mais ces dates… elles n’ont pas encore eu lieu… balbutia-t-elle.
Link s’avança encore plus vers elle.
-   Mademoiselle… cette guerre dont vous me parliez la dernière fois…
Il inspira, priant les déesses pour que l’esprit ne prenne pas à nouveau peur :
-   …elle est terminée depuis bien longtemps.
-   M-mais… C’est impossible… Pourquoi personne n’est revenu vivre à la citadelle, alors ?
Elle le regardait avec des yeux remplis d’incompréhension. Link hésita, puis déclara doucement :
-   Tout le monde est revenu. Après plusieurs années de combat Hyrule a gagné, malgré les nombreux soldats tombés au combat. Je suis désolé mais, c’est la vérité.
-   Non, non, non !
Elle se mit à secouer la tête de droite à gauche, les yeux remplis de larmes, toujours en feuilletant le gros ouvrage.
-   Ce n’est pas possible, arrêtez ! Si la guerre est vraiment finie alors pourquoi ni mon mari, ni ma fille ne sont reven… oh par les déesses !
La jeune femme lâcha soudainement le livre qui tomba brutalement au sol. Tout son corps fantomatique tremblait et son regard fixait l’objet avec peur.
Intrigué, Link ramassa le livre avec curiosité et observa ce qui l’avait tant bouleversée. C’était une photo en noir et blanc des ruines d’une ferme. On pouvoir voir les restes d’une pancarte tombée au sol sur laquelle Link réussit à déchiffrer « Ranch Lon Lon ». Devant les ruines se tenait une jeune fille d’environ quinze ans à l’air triste. En dessous de la photo, une petite inscription disait : « Ranch détruit par des soldats ennemis dont la seule habitante ayant survécu fut la fille des propriétaires, que sa mère avait forcé à quitter les lieux » Link dévisagea la jeune fille de la photo, puis l’esprit qui se trouvait devant lui.
La ressemblance était flagrante. Il n’y avait aucun doute : l’adolescente qui posait devant les ruines était la fille de la jeune femme. Link releva la tête vers son fantôme. La jeune femme tremblait toujours et était devenue presque invisible. Son regard croisa celui de Link mais elle ne parut même pas le remarquer :
-   Je… je suis morte ? demanda-t-elle sans réellement attendre de réponse. M-mais… et mon mari… ? Lui aussi est… ?
-   Oui, malheureusement. Je suis désolé.
-   Je…
La jeune femme baissa les bras le long de son corps transparent. Elle soupira, l’image l’avait éprouvée. Elle resta ainsi plusieurs minutes en silence. Link n’osa pas la déranger. Il ne pouvait imaginer le choc qu’elle venait d’avoir. Elle finit tout de même au bout d’un temps par dire, ses yeux bleus dans le vide :
-   Je comprends mieux alors… Vous… vous n’êtes pas de la même époque que moi ?
-   Non.
-   Ce cheval n’est pas celui de mon mari…
-   Non.
-   Alors si vous lui ressemblez tant… c’est… c’est peut-être juste une coïncidence, dit tristement la jeune femme en regardant pour la première fois depuis les révélations Link.
-   Oui, sans doute.
-   Et le chant… ma fille l’a peut-être appris à l’un de ses amis comme je l’avais fait avec lui…
Elle soupira :
-   Depuis combien de temps… depuis combien de temps suis-je ici ? Le savez-vous ?
-   Cela doit faire environ cent ans, répondit Link.
-   Cent ans… ? C’est pour ça que ça me paraissait si long… Et c’est pour ça qu’il ne vient jamais…
Des larmes commençaient à couler sur ses joues transparentes. Elle s’assit sans volonté sur l’un des murets en ruine, le regard toujours dans le lointain.
-   Je ne le reverrais donc jamais… ni lui, ni ma fille, ni personne…
-   Mademoiselle ne dites pas ça.
Link, empli détermination, avait saisi sa main bien qu’il détestait la sensation froide et sans vie que cela lui procurait.
-   Je ne pourrais pas vous rendre votre fille, mais je peux au moins retrouver votre mari. Je vous le jure.
-   Q-quoi ? Mais comment… ? Il est mort, vous ne pouvez pas…
-   Si. Je n’ai besoin que d’une seule chose. Le nom de votre fille.
La jeune femme paraissait ne pas comprendre. Elle fronçait les sourcils et secouait la tête, désabusée :
-   Mais comment pouvez-vous… ? En quoi cela pourrait-il vous aider ?
-   Ne réfléchissez pas, mademoiselle. Donnez-moi son nom et je vous jure que la nuit prochaine, votre mari sera là.
-   Vraiment ?
Ses yeux bleus humides brillaient d’espoir.
-   Oui.
-   Très bien… dit-elle. Ma fille s’appelle, enfin… s’appelait… elle s’appelait Kara.
Malgré la triste situation, le visage de Link s’illumina. Enfin, il avait obtenu un nom.
-   Merci ! s’écria-t-il. Merci, mademoiselle ! Je vous promets que demain, vous retrouverez votre mari, je vous le jure !
La jeune femme se contenta de lui sourire et disparut progressivement, l’air toujours triste. Link sauta sur Epona et partit au triple galop.
Pour une fois, Midona serait fière de lui.



Comme on arrive à la toute fin, je posterais la suite, c'est-à-dire le dernier chapitre et l'épilogue, demain. Je trouve que cette fic dure depuis assez longtemps, et j'ai envie de vous proposer d'autres choses ^^

Petit edit : Finalement la fin sera pour mardi, comme d'habitude j'ai procrastiné et me suis retrouvé avec des tonnes de choses à faire... -_-

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