Auteur Sujet: [Petits textes en prose ou Fadaises d'Hyrule] | Xanto01  (Lu 106567 fois)

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« Réponse #225 le: mardi 05 février 2019, 21:16:30 »
 Bonsoir tout le monde ! Je profite de ce message pour vous souhaiter une bonne année en retard (bah quoi ? vaut mieux tard que jamais ! Surtout que l'année ne fait que commencer) et vous montrer le premier texte que je partage en cette nouvelle année sur le forum. J'en fais beaucoup avec la nouvelle année ? Dites-vous que je pourrais vous souhaiter des vœux avec des cartes spécialement créées par les pestes Mojo... Vous savez, ils ont eu une grosse production cette année...Quoi j'en ai parlé ? Zut !

Sur ce, je vous partage ce petit texte qui m'est venu sur un coup de tête.

Bonne lecture ^^




Amour, privilège de gueux



      Pour elle, il n’y avait de plus bel instant que la tombée du jour, là où les dernières lueurs du jour teintaient les lames d’un reflet doré.

      Ainsi, du haut d’une des passerelles du château, elle pouvait épier à loisir les bretteurs, entrechoquant leur lame et leur bouclier sous de bruyants fracas. La plupart des gardes s’étaient délestés de leur cotte de maille, dévoilant leurs torses aux muscles saillants sous l’effort, la fine sueur drapant leur peau scintillait sous la lueur du Crépuscule. Mais la raison de cette observation, interdite, presque honteuse, n’était nullement ces hommes arborant l’emblème d’Hyrule, sous une tunique brune. C’était ce jeune homme à la chevelure aux couleurs des blés partiellement dissimulé sous une coiffe verte, à l’image des bois. La lame purificatrice fendait l’air pour se fracasser contre le fer d’une lame vulgaire, aux bords crantés par la rouille avant de la dévier habilement. Rien ne pouvait détacher ses yeux de ce spectacle envoûtant. Ah, comme elle aimait lorsque ses mèches blondes virevoltaient lorsqu’il décrivait un ample mouvement circulaire de son épée. Elle aimait aussi lorsqu’il essuyait d’un revers de sa main gantelée la sueur qui perlait sur son front, menaçant de troubler sa vue. À chaque entraînement, elle venait observer avec minutie, le visage de marbre mais le cœur en feu.

     Quelle ironie. Elle, Zelda Princesse guerrière, dont la fine rapière et les flèches d’or fusaient comme le vent des plaines, se plaisait à observer un jeune homme qui ne lui était promise, comme une jeune fille en fleurs. Elle le couvait de son regard bleu d’acier, amoureusement, et lorsqu’un autre croisait son regard, ses yeux se faisaient d’acier dur et  elle revêtait de nouveau le rôle de cette Altesse altière, si loin de cette femme amoureuse de tantôt. Alors ces sentiments qu’elle ne pouvait clamer, ceux qui embrasaient son cœur et faisaient flancher sa raison, rongeaient malicieusement son être. Cruel mais doux amour qui faisait tomber amoureuse la Princesse d’un gueux, comme le qualifieraient ces bourgeois gorgés d’or et d’opulence.  Pauvres fous qui se mariaient par intérêt que par vrai attachement, ceux-là ne pouvaient comprendre le feu qui l’animait, puisqu’ils étaient obnubilés par leur descendance. Ces fous ne pouvaient pas voir, ni même y songer. Ils étaient bien trop vaniteux, trop portés sur les richesses, l’apparence.

     La première qu’elle vit en lui, bien avant ces traits fins dignes des anges, fut sa bravoure. Ce fils de rien, cet orphelin qui vivait à l’orée d’une forêt, était celui qui était prêt à sauver leur terre là, où elle et tous les autres avaient lamentablement failli. Alors qu’elle fit tomber sa rapière sous le glas de la défaite, lui, béni des Déesses, brandit la Sainte Lame qui pourfendra les Ombres. Cette relique oubliée de tous, cette épée qui s’était enfoncée dans un sommeil millénaire, les lierres recouvrant la lame brillante nullement émoussée par le temps, l’avait reconnu comme nouveau maître. Quelle fut son étonnement lorsqu’elle le vit de nouveau paraître devant elle, la poignée pourpre de l’Épée de Légende dépassant de son dos droit.   Elle retint son souffle lorsqu’elle vit le jeune Hylien, chérubin aux cheveux en bataille, dégager une mèche de sa vue. Ah qu’il était beau sous l’auréole chaude du Crépuscule… 

     Maître de son cœur sans en avoir conscience, ce gueux -cracheront certains -  était la Terre Sainte qu’elle voudrait tant fouler ne serait-ce qu’un bref instant, les mains dénuées de ses gants satinés qui tromperaient ses sens, dissiperaient la chaleur de cette peau lumineuse ou elle ne savait quelle autre maléfice. Qu’importe les soieries, les richesses, les dorures, sa vertu… Que les Déesses elles-mêmes prennent sa vie pour lui accorder cet instant fugace. Qu’elles la dispersent aux quatre vents si telle était leur volonté, mais qu’elles le lui accordent. Le toucher de cette si-jolie peau lisse, comme celle de ses enfants gais jouant dans la citadelle, et l’annulation de ce mariage maudit.

      Dès lors que cette pensée traversa son esprit, elle sentit ses doigts se crisper sur les broderies de sa robe à la teinte lavande. Maudit soit le scélérat qui aspirait à la prendre pour épouse. Un rustre abreuvé par le sang de batailles qu’ils menaient, qui n’avait de noble que de nom, et dont l’opulence n’égalait la soif de combat. Un épéiste sans pareil, lui avait-on également vanté, lors d’un de ces simulacres bourges. Fadaises ! Deux ne pouvaient porter à leur ceinture l’Épée Légendaire en un même temps ; c’était la lame divine qui élisait son maître. La Légende fut racontée ainsi et l’Histoire le prouva. Alors que ces ignorants, qui se croyaient érudits car ils avaient fait déchiffré des parchemins anciens, se taisent. Ah, si seulement elle n’était pas obligée de les côtoyer ces pauvres sots.

     Si seulement elle n’était pas promise à un autre, si seulement elle était née fille de paysans, elle aurait pu goûter à ce qui lui était interdit par les mœurs.

    Avec des si, on refaisait le monde disait-on ? Douces illusions. Si seulement…
« Modifié: jeudi 02 juillet 2020, 14:21:47 par Xanto01 »

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« Réponse #226 le: mardi 05 février 2019, 21:25:47 »
Ça fait vraiment plaisir de te revoir xanto01, là dernière fois je crois que c'était au concours de dessin. Bonne année à toi aussi.

J'ai lu ton texte et j'aime beaucoup le style, j'ai un peu eu l'impression de voir la scène de début d'Hyrule Warriors ou Zelda observe les entraînements mais là tu nous donne une vision totalement différente, une princesse triste, qui veut se libérer de ses obligations et des codes qui dictent sa vie. Avec cette morale à la fin qui est bien vu d'ailleurs. Tu fais une belle description de ce que Zelda peut ressentir, de ces nobles et leurs codes qu'elle méprise. Tu as vraiment très bien travaillé ton texte, bravo.

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Fic de Xanto01
« Réponse #227 le: mardi 05 février 2019, 21:51:34 »
Merci pour tes commentaires @Chompir !

En ce qui concerne la cinématique d'Hyrule Warriors, je suis agréablement surprise que tu y aies pensé. Comme je n'ai pas joué au jeu et que je ne voulais pas situer mon texte dans une timeline précise, j'ai décidé de faire une Zelda intemporelle. Du coup, ça me fait plaisir que tu aies pu assimiler mon texte à un scène d'un jeu.
Je me suis toujours demandée ce que Zelda pouvait à  ressentir en tant que noble et son rapport la société, et pour le reste, c'est venu comme ça. J'ai pu me baser sur mon image de la Zelda de TP que j'avais vu pour la première fois comme une femme ayant de la poigne mais dépassée par la situation et son ressentiment.

En tout cas ravie que mon texte et ma conclusion t'aient plu, j'ai galéré à l'introduire. XD

Si l'inspiration me vient, je pourrais écrire d'autres textes de ce type. J'ai bien envie d'écrire sur Link et Ganondorf.

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« Réponse #228 le: dimanche 10 février 2019, 18:24:01 »
    Salut tout le monde ! Après son Altesse Zelda, voici un nouveau texte sur un deuxième Champion élu des Déesses. L'inspiration étant ce qu'elle est, je viens à peine de finir ce petit récit que j'ai beaucoup aimé rédigé.

     Sur ce trêve de bavardages, je vous souhaite une bonne lecture et ai hâte que vous me partagiez vos opinions sur ce texte.


La Haine d'un Roi




       L’Opulence. Telle était la vie des Seigneurs lui disait-on, gorgés d’ors sertis de joyaux éclatants, aux poings et au cou, et de tapisseries mondaines que les mécènes s’arrachaient tous à posséder dans leurs demeures, dès que la fabrique venait telle ou telle contrée. Ils se complaisaient dans leur fortune, leurs voix doucereuses comme du miel et à la fausseté abjecte, aussi pures que de la déjection de ces petites pestes de la forêt. Entourés de biens, de femmes et d’hommes, quoiqu’ils les prennent plutôt pour des jouets à déshabiller  sous leurs mains grasses, tantôt par la dernière huile parfumée à la mode de ces Dames, tantôt par la peau des oies laquées que dégustaient ces Messieurs à mains nues. Des porcs, qui parce qu’ils portaient de la fourrure des loups blancs des Montagnes, ne se considéraient pas comme tels. Pire, ils en venaient à traiter le peuple comme des gueux, crèves-misères qui n’avaient qu’à être mieux nés. Et ces imbéciles aux guenilles jaunies par la sueur et noircies par le charbon se contentaient d’implorer la Royauté, gémissant comme de naïfs enfants, comme si les Représentants de l’Aigle Royal allaient leur donner par pur bonté des sacs de blé et de pains. Si ces faibles veulent à manger et bien, qu’ils le prennent de leurs mains ! Qu’ils prennent leurs fourches, leurs bêches et autres outils et qu’ils enfoncent les portes avec la rage qui fut modelée par leurs faims. Ils verront bien si les nobles Hyliens se targuaient inutilement de leur puissance ou combat ou non.

      Heureusement pour ces couards en robe et leur Garde royale, abrutie par l’alcool et la paix. Le peuple aussi sot que leurs dirigeants, ils ne risquaient pas de céder leur place sous la contrainte. Des faibles. Tous autant qu’ils étaient. Voilà une des raisons pour laquelle il ne pouvait supporter ces Hyliens. Ils avaient hérité de ces longues oreilles ridicules pour entendre les voix des Déesses ? Allons-donc ! S’ils entendaient si bien que cela, ils ne feraient pas leurs imbéciles sourds muets, à rester là à regarder le monde bêtement.  La vue de ces niais lui donnait envie de vomir. Comment diable pouvaient-ils avoir annexé la Montagne des Gorons et les eaux propices des Zoras ? Avec leurs belles paroles sur les Trois Créatrices ? Que ces chiens ravalent donc leur arrogance. Aucun d’entre eux ne méritait de posséder un fragment divin de la Triforce ; et certainement pas cette gamine qui se croirait femme et Princesse.

     La Princesse… Sa simple vue lui brûlait autant la rétine que le rhum embrasait sa gorge lorsqu’il en avalait une gourde entière. Cependant, si l’enivrement de l’alcool lui était agréable à la nuit tombée, lorsque la chaleur assourdissante du Soleil du Désert laissait place au froid glaçant de la nuit étoilée, la vue de cette petite idiote à la robe brodée lui faisait horreur. Elle était la pire d’entre tous. Elle se croyait digne de régner ? Qu’elle apprenne d’abord à manier une épée. Se croyait-elle la plus sublime à pavaner dans toute sa cour avec des robes  plus hideuses les unes que les autres ? Nul n’égalait la beauté de fières guerrières de son peuple, à la peau tannée et brillante sous le Soleil et aux cheveux de feu, leurs cheveux s’étaient imprégnés du sang carmin des massacres perpétrés durant des millénaires disait-on. Quel fut son rire lorsqu’on lui avait conté pour la première fois ces fadaises. Après quoi, avait-il répondu « Si tel était le cas, alors ma peau toute entière serait teintée de rouge pour toutes les têtes que j’ai fait tomber sur le champ de bataille. ». Suivi de son rire grave, le ton avait été léger, comme une blague mondaine. Si seulement ces crétins, qui avaient, par il ne savait quel miracle, pris le monopole sur toutes les ressources céréalières et minières d’Hyrule, savaient. Il se peindrait lui-même la peau avec l’abominable peinture cramoisie des Gorons, poudre faite de rouille tant réputée pour ses soit-disait vertus aphrodisiaques, s’il pouvait décapiter de sa lame la précieuse Petite Princesse du Royaume. Quoique, qu’il les tue tous. Il pourra ensuite jeter leurs entrailles aux chiens et aux Bokoblins et exposer leurs têtes, pleines d’effroi au moment de leur mort, à la vue de tous. 

      Le peuple verra ensuite le plus fort. Et si ces idiots ne viendraient toujours pas à comprendre alors, il mettra la main sur leur Relique sacrée. Les Déesses à leur côté, ils n’auront pas d’autres choix que de se plier. Il les soumettra par la Force, en tant que légitime Champion de la Trinité, et ils se plieront sous son joug que cela leur plaise ou non. Quel était l’insecte qui émettait son opinion face à la bête ? Ces nabots qui ne savaient que regarder le Ciel en l’attente que l’une de leurs Saintes Déesses écoute leurs lamentations ne pourront qu’attendre. Ils attendront, la rage au ventre et la famine creusant leurs corps décharnés aux os atrocement visibles. Ils attendront, comme son peuple avait attendu sa vengeance durant des siècles, à errer dans le désert et à piller des caravanes. Ils attendront lorsque leurs femmes s’offriront à lui pour survivre à une mort certaine, comme celles de son peuple qui n’avaient pas d’autre choix pour ne pas voir disparaître leur tribu, et lorsqu’ils se feront exécuter par la main ingrate de ses sbires. Ils attendront sans cesse la venue de deux autres Champions, qui n’auront nullement la force de se dresser contre lui, Ganondorf le champion élu de Din. 

       Ainsi, la Force illuminant son poing, il pourra se venger de Daphnès et des siens. Et cette fois, ils n’auront pas la force de prendre les armes.
« Modifié: jeudi 02 juillet 2020, 14:23:04 par Xanto01 »

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[Petits textes en prose ou Fadaises d'Hyrule] | Xanto01
« Réponse #229 le: dimanche 17 février 2019, 19:09:47 »
Bonsoir la compagnie Pzienne ! Je vous partage un texte sur un certain Usurpateur et ses aspirations, j'espère qu'il vous plaira. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture ^^


Sous la lueur du Crépuscule



  Humiliant. Tel était le premier mot qui lui vint à l’esprit et qui lui emplissait la tête, se répercutant entre ses tempes. Alors qu’il désirait ardemment sortir son peuple de ce sombre cloître aux lourds nuages gris sous ce ciel orangé, voilà que les autres conseillers lui avaient refusé le trône. Ils l’avaient pris pour un pauvre fou, dont l’air vicié de ce monde avait accentué ses inepties à force de vivre dans ce monde monotone, se riant de lui. Encore. Ils l’avaient considéré comme un illuminé mais lui, savait. Il savait qu’il n’était rien d’autre que la clairvoyance de son peuple, l’un de ces visionnaires qui aspiraient à reprendre ce que le Monde de la Lumière leur avait volé. Mais non, ces ignorants ne comprenaient rien, enfermés dans une ignorance aussi lugubre que ces infinités de petits carrés virevoltant vers le ciel. Ils se complaisaient dans la punition que leur avait infligée les Hyliens, se contentant de ce qu’ils possèdent au lieu de ce que leurs ancêtres et eux avaient perdu. La lumière du Soleil n’existe point dans leur monde ? Qu’importe, la teinte ocre des nuages y ressemble à s’y méprendre. Voilà ce que ces imbéciles pensaient, il en était sûr. Ceux-ci se targuaient de leur peau, d’un bleu pâle, maladif, et d’un noir d’encre alors que celle-ci n’était que la conséquence de siècles passés dans l’obscurité, privés de toute lumière naturelle.

   Pour eux, ils leur suffisaient la bleuâtre lumière factice façonnée par la magie et la technologie de leur lampe. Mais il n’était pas dupe ; il savait. Il savait que ce n’était pas la vraie lumière. Dans les archives de leurs ancêtres, ces premiers bannis ayant tenté de voler le pouvoir des Dieux – trois triangles d’or lui semblait-il – il avait lu que des bougies allumées, bâtons parfumés avec une mèche tressée, éclairaient de façon tamisée, doucement, les pièces sous une couleur rouge et orangée chatoyante. Comme la crinière de la Princesse qui semblait aussi vive que les flammes du Monde de la Lumière. La Princesse… Cette nymphe insolente dont le pagne de soie ouvragée trahissait les courbes ahurissantes. Son parfum divin et cet air taquin, aussi aguicheur que ce corps somptueux lui faisait perdre la tête dans une douce frénésie. Qu’il aimerait l’étreindre, sous un flot de passions, la couvrir de milles baisers. Qu’il aimerait soulever cette jupe, ce maudit tissu qui dissimule monts et merveilles, et l’éparpiller aux quatre vents afin de goûter de ses lèvres fines la chair, qui semblait si douce, de ses jambes galbées. Qu’il aimerait laisser sa marque sur cette jolie peau, laissant sa langue sillonner les lignes de son menton jusqu’à sa gorge, ferme et rebondie. Qu’il aimerait entendre son Altesse, souffler dans le creux de sa nuque son nom à outrance. Ah ! Comme il voudrait voir leurs ombres entremêlées et dansantes, se projeter sur les murs de la chambre royale sous la lueur vacillante des flammes des bougies. Combien de fois obtenait-il la Princesse et combien de fois s’était-il réveillé en pleine nuit, le front en sueur et le crâne bourdonnant, l’apparition de cette déesse dans ses songes faisait bouillonner le sang de ses veines de conseiller et de vierge ? Que donnerait-il pour pouvoir l’aimer rien qu’une fois ? Rien qu’une nuit ? Naïvement, il avait cru qu’une fois le pouvoir obtenu, Midona le reconnaîtrait comme un bon roi, œuvrant pour le salut des leurs, et un bon amant.

   Il s’était amèrement trompé. Lorsque le trône lui fut refusé, Midona ne tenta pas de le retenir. Elle s’était contentée de le regarder partir, furieux et piétinant du pied. Alors qu’il avait tout fait pour elle, l’avait érigée en déesse aux yeux rubis enchanteurs, là voilà qui le considérait comme une simple poussière, pas plus important que ces carrés peuplant le ciel. Elle les avait laissé l’humilier. Dès qu’il eut quitté l’enceinte du palais, il s’enferma dans ses songes, là où la femme farouche lui était toujours fidèle et offerte, rien qu’à lui. Futile lorsqu’on le savait que ces fantasmes n’étaient que de folles illusions. Alors, il se prit la tête, arrachant son heaume, se tortillant dans tous les sens. Humilié, ils l’avaient tous humilié ! À ses pensées, il frappa frénétiquement le sol grisâtre de ses bottes en pestant contre tous de plus belle. Si seulement, il pouvait leur montrer ce dont il était capable…

   Puis, alors qu’il ruminait son amertume, des paroles. Il releva la tête, les yeux écarquillés. Un être de feu. Un véritable Dieu. Sans même s’en rendre compte, ses genoux cédèrent d’eux-mêmes, le faisant tomber au sol sous une forme de prosternation. Lorsque cette apparition, ce nouveau Dieu se présenta à lui, il lui proposa plus de pouvoirs. La force de se rebeller contre ce joug de la Lumière qui durait depuis bien trop longtemps, de pouvoir à tous qu’ils avaient tort. Ils le prenaient pour un fou ? Qu’à cela ne tienne ! Ils le considéreront comme un Roi ! Usurpateur ou autre, qu’importe les noms qui lui donneront quand ils le verront, outrés, en train d’humilier la si belle princesse – la méchante fille qui s’était jouée de lui – ou de les transformer tour à tour en monstres.

   À ses yeux, il ne sera ni un fou ni un perdant. Il sera le salut des uns et le bourreau des autres, Xanto. 
« Modifié: jeudi 02 juillet 2020, 14:24:45 par Xanto01 »

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« Réponse #230 le: vendredi 22 février 2019, 11:55:12 »
Bonjour à tous les Pziens, voici un nouveau texte ! Celui-ci est directement inspiré d'une cinématique de Twilight Princess. Plus précisément, il est inspiré de la cinématique où l'on voit Link prendre en main pour la première fois l'épée de Légende dans les ruines du Temple du Temps.

J'espère qu'il vous plaira ! N'hésitez pas à me donner votre avis ^^


L'âme de la fôret

   
    La voilà enfin. Cette fameuse relique qui lèvera l’absurde malédiction que l’Usurpateur lui avait infligée, pesant désormais sur lui depuis le début de leur périple. Midona, qui avait quitté depuis bien longtemps l’ombre du loup aux yeux bleus tel du saphir, leva ses yeux carmin vers l’objet de leur venue dans cette antique forêt. Fièrement figée dans son piédestal de pierre, c’était comme si le temps, d’ordinaire rongeur et jaloux de la beauté d’autrui, l’avait épargnée en dépit de toute la forêt. Malgré les siècles, la beauté de celle-ci était restée immuable qu’ailleurs, des lierres léchaient paresseusement les ruines de ce qui semblait avoir été autrefois un temple. Magnifiquement élancée, lacée de cordons émeraudes sur cette robe couleur lavande qui dévoilait un splendide joyau couleur or ; jamais elle n’en avait vu de pareille. Elle était la plus belle de toutes, endormie dans ces bois millénaires, à attendre celui qui la sortirait de sa torpeur.

   Étonnement, la posture basse, les poils hérissés, la queue virevoltant nerveusement et les immenses crocs immaculés dévoilés, Link grogna férocement face à elle. Surprise, la petite créature du Crépuscule jeta une œillade à son compagnon de voyage. Lorsqu’il lui prenait de grogner de la sorte, c’était toujours parce que ses sens aiguisés les prévenaient d’un danger qu’ils ne pouvaient voir. Alors pourquoi…? Midona plissa ses yeux. Là ! Tout de suite ! Alors que l’épée s’était mise à scintiller d’une lueur dorée, il lui semblait avoir vu le spectre d’une silhouette bleutée à la robe et aux cordons similaires à la garde. Elle était penchée vers le loup et sa robe – ou alors était-ce des bras – caressèrent la sombre truffe de la bête.

   Dès lors, le halo de la lame scintilla avec une telle force qu’elle dut couvrir ses yeux avec le fragment du Cristal des Ombres qui lui faisait office de casque. Lorsque l’aveuglante lumière illuminant la clairière quelques instants plus tôt se dissipa, Midona hasarda à ouvrir un œil. Quelle fut sa surprise lorsqu’elle découvrit que la roche du Crépuscule, source du malheur de Link, flottait lentement à ses côtés. Co…comment ? Un petit gémissement attira son attention. Ce n’était pas un piètre simulacre d’aboiement lupin mais bien un bruit que seul un humain pouvait produire. La petite créature jeta un coup d’œil à l’instant où le loup au sombre pelage se trouvait plus tôt. Ses mains gantées serrant avec vigueur la poignée de l’épée, le jeune Hylien tentait de la déloger de sa prison de pierre. Tremblant légèrement dans son piédestal, la lame se découvrait peu à peu sous les efforts de Link. Le centre de son socle se mit à briller au fur et à mesure que la lame était tirée vers le haut et lorsqu’il l’extirpa sous un dernier effort, l’endroit où jadis se trouvait l’endormie durant des décennies s’illumina une ultime fois avant de retourner à ses couleurs ternes quand le jeune homme leva l’Épée de Légende vers la cime des arbres.

   La pointe de la lame fièrement dressée vers le ciel, un léger vent se propagea alors dans la clairière, soulevant la poussière accumulée durant ces années de repos. La sortie de la lame de son socle semblait avoir arraché toute la forêt de la torpeur dans laquelle elle s’était enfoncée durant des siècles, en l’attente d’un nouveau Héros.

   « La lame t’a accepté comme étant son maître, admit finalement Midona »

   À ses mots, elle vit les lèvres du jeune fermier doucement s’étirer tandis qu’il contemplait sa nouvelle lame mais ce ne fut pas sa réaction qui fit écarquiller les yeux de la Princesse déchue. À nouveau, elle avait cru voir ce spectre mauve et bleu émaner de la lame alors qu’elle scintillait délicatement. Sûre d’avoir bien vue cette étrange apparition, l’amie de Link battit des paupières plusieurs fois alors que Link s’essayait à quelques moulinets. Peut-être avait-elle mal vu alors était-ce l’Esprit de cette Épée Légendaire qui avait placé le jeune Toalien sous sa protection ?

   Le petit être du Crépuscule dévoila sa canine en un sourire tandis que son compagnon de voyage se familiarisait toujours avec cette relique légendaire. Qui sait ?






 
« Modifié: jeudi 02 juillet 2020, 15:56:17 par Xanto01 »

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« Réponse #231 le: vendredi 22 février 2019, 14:21:21 »
Je viens de lire tes trois derniers petits textes et c'est vraiment très bien écrit.
J'ai beaucoup aimé celui qui nous présente les intentions de Ganondorf et nous explique sa haine pour Hyrule et les Hyliens.
Celui sur Xanto était très sympa, ta vision du personnage pour expliquer comment il finissait pour être "perverti" par Ganondorf était très sympa.
Pour finir, le texte du jour était très sympa, j'ai adoré quand tu as sous entendu que Fay était là et ça m'a fait sourire. J'espère qu'elle reviendra un jour. :^^:

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« Réponse #232 le: dimanche 24 février 2019, 18:38:26 »
Merci @Chompir pour ton retour sur mes trois textes !

Le fait que tu les aies tous les trois apprécié me fait grandement plaisir, notamment pour le texte sur Ganondorf. Je voulais vraiment me dissocier du stéréotype " Je suis méchant avec les Hyliens parce que je suis le Mal Incarné". Et ravie, que mon vision de Xanto t'ait plu. Avec ses pitreries et ses postures étranges, on a tendance à le prendre pour un clown. Je suis donc partie du principe que les hauts placés du Crépuscule le prennent pour le looser ou le fou de leur peuple.

Quant à Fay, j'aimerais aussi la revoir un jour. L'Épée de Légende est récurrente dans la saga donc revoir l'esprit qui s'y trouve serait un beau clin d'oeil à Skyward Sword. D'autant plus, qu'elle avait dit espérer revoir Link dans une autre vie donc..qui sait ?

_____

Bon, on continue avec Twilight Princess et le Sanctuaire de la forêt mais cette fois-ci avec un autre élément emblématique ! Si je vous dis le mot Temple ?

(Cliquez pour afficher/cacher)


J'espère que ce texte vous a plu, n'hésitez pas à me donner votre avis ! Sur ce...


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« Modifié: lundi 25 février 2019, 16:38:29 par Xanto01 »

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« Réponse #233 le: mardi 26 février 2019, 17:43:53 »
Salutations à tous les Pziens ! Comme d'habitude, un nouveau one-shot, ça change pas mais...Aujourd'hui, pour changer je vous propose un court texte humoristique ! Et si notre protagoniste en avait marre ? Qu'est-ce que nous ferions ?


The Legend of Zel...Bad Guy Link !

« Champion élu des Déesses… »

   Stop. On arrête tout. Link regarda l’Esprit. À chaque fois que Ganondorf ou une autre menace pour Hyrule faisait son apparition, on l’appelait lui. Depuis la création du Royaume par les trois Déesses on ne cessait de l’appeler à la rescousse et visiblement, ça allait continuer jusqu’à la fin des temps. À croire qu’ils n’allaient jamais apprendre à se débrouiller par eux-mêmes. Et puis, Champion élu des Déesses ? Sérieusement ? Ils n’avaient trouvé que ça ? Qu’ils l’appellent plutôt le commis national d’Hyrule, ça sera plus juste et moins hypocrite.

   « Le Mal ronge ses terres ; toi seul peux le pourfendre. »

   Le nouveau héros le laissa poursuivre son monologue. Patati patata… À chaque fois, c’était la même chose… « Le destin d’Hyrule repose sur la vaillance de ta lame. » ou encore le fameux « Que le courage de Farore guide tes pas… » Comment ses anciennes incarnations avaient réussi l’exploit de ne pas craquer ?

   Parce qu’honnêtement, voir des fantômes censés être des entités soit disant supérieures, c’était d’un ennui... Et puis, s’ils étaient si puissants que ça, ils n’avaient qu’à sauver le monde eux-mêmes au lieu de venir le déranger tous les siècles. Ou mieux, qu’il ressuscite l’un de ces prédécesseurs et qu’il le laisse tranquille lui. Des Héros compétents, c’est pas ça qui manquait à Hyrule. Rien que le Héros du Temps, par exemple ! Même mort, enterré et un vieux tas d’os casqué, il avait trouvé le moyen de venir enseigner des bottes à son descendant ! Quitte à faire des apparitions, il n’avait qu’à sauver le monde indéfiniment ! Et puis, en parlant du Héros du Temps… S’il avait véritablement la capacité de remonter le Temps, ne pouvait-il pas supplier le premier Héros de troquer ces horribles collants blancs et moulants pour une tenue pus convenable ?
Les pensées de Link furent interrompues par l’Esprit qui se tenait face à lui. Visiblement, il s’attendait à ce qu’il hoche docilement de la tête avant de se mettre en route, ses bottes en daim juchées sur la selle flanquée aux flancs d’Epona. Le jeune Hylien fronça des sourcils. Pendant des siècles, non des millénaires, il avait enduré sans qu’aucun ne se préoccupe de ses états d’âmes. Durant des années, lorsqu’il tentait d’émettre une objection minime, ses différents guides – qui se gardaient bien de l’accompagner dans son périple dès lors que sa prochaine destination lui était révélée -  l’envoyaient à l’autre bout de la plaine, afin de le faire taire. Mais cette fois-ci, c’était terminé. Il allait émettre son opinion et personne n’allait trouver à y redire.

   « Non. »

   L’Esprit en fut décontenancé.  Alors qu’il avait été élu par Farore la valeureuse, voilà que ce jeune insolent trouvait une chose à répondre. De tous ces prédécesseurs, il était le premier à s’opposer au destin. Ne pouvait-il pas se taire et obéir en silence ? Et puis d’ailleurs, depuis quand l’élu de Farore savait-il parler ? N’était-il pas censé être muet depuis sa première incarnation dans le monde des mortels ?

   « Tu parles ?

   - Bien sûr que je parle, rétorqua le jeune Hylien agacé, je n’ai jamais été muet. »

   Au fur et à mesure que le Héros parlait, il ne cessait de froncer les sourcils. Mais lorsque l’Esprit tenta de lui répondre, avant même qu’il n’ouvre la bouche, le jeune homme le devança.

   « C’est parce qu’on ne m’a jamais laissé parler que vous m’avez tous pris pour un muet. Mais malheureusement pour vous, c’est terminé. »

   Le Héros prit une inspiration, bouffée d’air libératrice. Oui, c’était fini maintenant. Terminé de jouer les coursiers à balader Zelda d’un endroit à l’autre, de battre Ganondorf alors qu’il n’avait rien contre lui, de parcourir le pays sans obtenir une récompense en retour parce que, soit disant, un Héros tel que lui n’avait que faire des biens matériels. Combien de fois s’était-il retrouvé à gratter le sol comme un chien – ou un loup – à la recherche de pauvres rubis et ce, rien que pour payer un tailleur voulant bien raccommoder sa tunique usée ?

   Le jeune homme serra des poings à l’évocation d’autres souvenirs de la sorte avant d’étirer le coin supérieur de sa bouche en un sourire. Il lui manquait de l’argent ? Qu’à cela ne tienne… À Hyrule, il manquera un Héros ! Fini d’être gentil pour tout le monde, à supporter toutes sortes de caprices inimaginables, maintenant il allait enfin s’occuper de sa personne ! Et cela commençait à partir de cet instant !

  « Je démissionne ! Hurla Link avant de se ruer sur la selle de sa jument, filant à toute allure »

  Ah, jamais il n’avait apprécié la brise de la plaine à sa juste valeur… Ce vent frais qui faisaient voleter ses mèches blondes, c’était celui de la liberté ! L’ancien Héros sourit en pensant à sa liberté fraichement acquise, le scandant dans l’immensité de la plaine à qui voulait l’entendre. Libre ! Il était libre, enfin ! Il allait agir comme il l’entendait, sans subir la pression que lui incombait sa mission ! Ah, ils allaient s’en souvenir d’un Héros tel que lui ! Link le preux ? Désormais, qu’ils le surnomment Link le mauvais garçon ! Car, tout ce qu’ils lui avaient subir durant ces millénaires, il allait leur rendre !





J'espère que ça vous a plu ! Peut-être que, si l'inspiration me vient, il y aura une suite.

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[Petits textes en prose ou Fadaises d'Hyrule] | Xanto01
« Réponse #234 le: dimanche 10 mars 2019, 20:22:28 »
Bonsoir à tous, me revoici avec un nouveau texte ! Il prend place entre Ocarina of Time et The Wind Waker, avec pour personnage central, un personnage féminin bien connu du premier opus cité.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture en espérant que ce texte vous plaise.

Une prière pour Hyrule

   Les mains jointes en une prière, la jeune fille leva ses grands yeux, brillants et humides, vers le marbre sculpté. Là, sur une immense estrade de pierre dont la démesure égalait celle des lieux, se trouvait la monumentale statue à l’effigie du pourfendeur d’ombres, jeune Hylien aux mèches d’or et au regard azur que les foules et sages avaient baptisé comme étant le Héros du Temps. D’un chant, disait-on, cet élu de Farore pouvait manier les capricieux grains de sable du temps à sa guise. D’un geste, replaçant dans le piédestal millénaire la Lame Divine, voyait les saisons se mouvoir et le temps. C’était ainsi que le Héros vainquit cet effroyable Gerudo, unique homme dans un peuple de femmes, et ses ignobles ambitions. Du moins, ce fut ainsi qu’il le terrassa une première fois. Car le destin ironique, non satisfait d’élire pour Champion la bête qui aspirait à dominer Hyrule, choisit une toute autre tournure. Par elle ne savait quelle farce, les Trois Créatrices laissèrent de nouveau le roi à la chevelure de flammes saccager leurs terres.

   Sans Héros pour entraver ses ambitions ardentes.

   Ils avaient beau prier implorer les Déesses de faire revenir ce Héros, les divinités demeuraient sourdes face à leurs prières. Mais le peuple pouvait-il blâmer celles qui créèrent de leurs mains ce monde ? N’était-ce à eux de subir le courroux des Déesses pour s’être comporté ainsi ? Ceux qui eurent le pouvoir ravagèrent leurs terres par la guerre, et quant aux autres… N’y avait-il pas plus déshonorant, plus dépravant que de  tuer, voler quelques larcins ou d’offrir son corps pour quelques bijoux et rubis d’or et d’argent ? Que dirent de ceux qui, par pauvre pauvreté, s’abaissaient  à toutes ces atrocités ? Valaient-ils mieux que tous ces gens, aux toges et à la soierie, qui tueraient leur propres frères pour être nommé héritier ?

   Malon s’attarda sur le visage de l’homme. Ses traits, bien qu’ils avaient délaissé la rondeur de l’enfance, elle les reconnaitraient entre milles. Grandi, magnifié à l’image de ce que le peuple qualifierait de héros, l’image du petit enfant Kokiri ne cessait de se superposer à ce visage gravé dans la pierre. Ah, que donnerait-elle pour le voir une nouvelle fois dissiper le Mal en Hyrule ?

   Une larme roula sur sa joue pâle, amoindrie par la faim. Si seulement, était-il là à pouvoir remonter le temps et changer son cours. Que les larmes remontent leurs sillons pour se muer en rires et que les fleurs aux pétales calcinés retrouvent leur floraison naissante. Ah comme elle paierait cher pour revivre l’un de ces précieux instants, quand le temps était synonyme de bonheur. Et pourtant, elle ne pouvait pas refaire le chemin à l’envers ; aussi fort était son souhait de se replonger dans le passé, elle n’en avait pas les pouvoirs. Tout ce qu’elle pouvait faire était de prier et d’attendre, murmurant de ses lèvres gercées le nom de celui qui mettra fin à leur souffrance. Ce nom, qu’autrefois elle criait avec l‘enthousiasme et la ferveur innocente d’une enfant, elle le gémissait pitoyablement aujourd’hui.

   « Link… »

   Ce fut à peine un souffle qui se répercuta dans l’immense salle vide. Dès lors, ce fut un torrent de sensations qui s’empara d’elle. Les fracas contre les portes, les cris, le fracas des bottes aux semelles d’acier sur les dalles craquelées, les féroces troupes de Ganondorf Dragmire, à l’haleine fétide empestant l’alcool et les côtes de maille éclaboussés de tâches brunes. Le grossier fracas des lances et des lames sur les boucliers, la faisant piteusement sursauter la première fois. Dès lors qu’ils s’approchèrent d’elle, Malon se sentit étrangère à son propre corps. Une curieuse sensation que celle de se sentir spectatrice de son propre sort. Elle ne sut combien de temps elle resta là, les cuisses écartées et la robe déchirée. Ce ne fut qu’une fois les hommes du Seigneur Dragmire partis, que la réalité cruellement s’imposa. Son corps sortant de sa léthargie, elle grimaça face à une douleur sourde, brûlant la chair où ces bêtes avaient apposé leurs marques.

   Humiliée. Déshonorée. Souillée. Le regard pétillant de la jeune femme, empli de larmes, leva une nouvelle fois les yeux vers le marbre aux traits ciselés. Puissent les Déesses entendre les suppliques et prières d’une pauvre fille de campagne, dont la beauté des prés lui porta préjudice. Puissent-elles entendre les prières d’un peuple souffrant milles martyres, dont on disait que les longues oreilles effilées servaient à entendre les chuchotements des Créatrices. Qu’un torrent de flammes ou de flots les emportent, si elles laissaient le Malin sombrer avec eux ! Ainsi, ils expieraient leurs crimes, ne laissant qu’une Terre purgée de leurs actions impures et de leurs odieux excès !

   Malon tendit sa main pâle, tremblante, vers le visage du Héros du Temps, gravé dans la pierre. Que les Déesses les punissent tous et, lorsque leur sentence s’abattra… Qu’un nouveau Héros vienne fouler ses terres pures. Qu’il pose son regard sur ce nouveau monde, aux châtiments expiés, et qu’il en restaure la grandeur.



Comme dit précédemment, j'espère que ce texte vous a plu et je suis curieuse de connaître vos avis. Sur ce, à la prochaine !



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[Petits textes en prose ou Fadaises d'Hyrule] | Xanto01
« Réponse #235 le: lundi 15 avril 2019, 22:08:20 »
Bonsoir à tous les PZiens ! Je suppose que vous avez suivi les news comme moi et que vous êtes donc au courant de ce qu'il passe. Du coup, aujourd'hui, pas de nouvel écrit sur Zelda mais sur Notre-Dame de Paris. J'avais déjà écrit un petit texte en 2015 sur la cathédrale et là, en voyant ce qui arrive à cet immense édifice, je ne pouvais pas m'empêcher d'en écrire un nouveau.

C'est juste un jet comme ça, qui m'est venue en regardant les infos et les images, histoire de soutenir le monument en quelque sorte.

Notre-Dame de Paris II


    L’épaisse fumée grise rejoignait les cieux, dissimulant l’édifice. Le feu, d’une incroyable couleur rouge aux teintes, léchait le bois calciné. Les flammes voraces dévoraient la charpente, ne laissant que de la cendre. Tel un doigt pointé vers l’éther, la flèche, d’ordinaire resplendissante, était engloutie par un immense brasier, torrent de rouge ocre et de brume. Suppliante, la flèche était dirigée comme une supplication vers les cieux et le feu, infernal, ne cessait de ravager le bois centenaire, le grignotant un peu plus à chaque instant. C’était là, un malheur de l’Histoire qui se produisait, et la Dame de Pierre, impuissante, n’avait que d’autre choix de se laisser immoler.  Le verre de la rosace centrale, brillant habituellement sous l’éclat du Soleil, luisait sous une teinte rouge, beaucoup plus sombre, tandis que le feu perpétuait son massacre. Derrière l’immense vitrerie bordeaux, à l’intérieur de la nef, oscillaient avec vigueur les flammes obsédantes. Les teintes variaient selon les courbures, virant de l’orange au jaune vif, comme un fer forgé. Elles dansaient les insolentes, leurs formes volages et leur valse intense, tandis que l’eau tentait vainement de les estomper. C’était là la valse de la destruction, infernale et cruelle, qui se jouait de la cathédrale, la dévorant lascivement.

   La braise filait vers le ciel bleu nuit, tandis que des légers volutes de fumée s’évanouissait avec elle. La charpente mise à nue, ne laissait de l‘édifice que de poutres rendues maigres sous l’assaut du feu, insolent. Ces flammes narguaient l’édifice, moqueuse face à la foule et aux pompiers, qui s’efforçaient à vouloir contenir le feu. La flèche, fierté autrefois dressée vers le ciel, avait déjà succombé, ses restes calcinés avaient sombré dans le gigantesque méandre rouge.  La pointe tombée, sa chute avait entrainé de nouvelles flammes, ravivant l’incendie de plus belle.

    La foule silencieuse avait les yeux rivés sur ce monumental brasier, interdite. Cela pouvait paraître idiot, impensable pour certains, mais ces spectateurs muets ne pouvaient détacher leurs yeux de ce spectacle, comme si leurs milliers de regards soutenaient la cathédrale dans sa souffrance. De là où ils se trouvaient, les flammes s’étaient tapies dans le bâtiment pour ne dévoiler aux yeux de tous qu’un rougeoiement intense, faisant luire les pierres et rongeant le bois, gratifiant l’édifice d’une aura sacrificielle. La Dame centenaire se faisait lacérer par les flammes capricieuses, sous une prière silencieuse. Celle de voir, d’espérer qu’elle tienne encore debout. 

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[Petits textes en prose ou Fadaises d'Hyrule] | Xanto01
« Réponse #236 le: lundi 15 avril 2019, 22:33:34 »
Merci pour ce petit texte, @Xanto01

Je suis bien plus touché par cet évènement que je ne l'aurais pensé. Toute la succession de l'histoire qui s'en va, c'est extrêmement triste, je ne sais pas, de penser à toutes les vies humaines qui ont croisé la route de ce bâtiment, à toute la succession des âges que cela peut représenter... Je ne vis pas à Paris depuis très longtemps, mais je trouve cela terrible, effectivement.
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[Petits textes en prose ou Fadaises d'Hyrule] | Xanto01
« Réponse #237 le: dimanche 21 avril 2019, 12:43:10 »
J'avais pas encore pris le temps de lire ton petit texte Xanto et je te remercie pour cet écrit (c'est le débat qui m'a rappelé que je devais lire le texte :oups:). Je suis très attaché à la cathédrale et cet événement m'a mis un sacré coup. Ton texte était vraiment très beau.

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« Réponse #238 le: dimanche 28 avril 2019, 22:24:20 »
   Merci @Chompir et @Synopz pour vos retours ainsi qu'à tous ceux qui ont mis un p'tit rubis !

   J'avais écrit ce texte tout en regardant les images de l'incendie qui défilaient aux infos. En tout cas Chomp, je suis ravie que tu trouves mon texte très beau malgré le fait que la ferveur soit retombée et que la situation de ND soit médiatisée. Et tout comme toi Synopz, j'ai également été très touché par cet évènement. D'autant plus que, pendant mon enfance, j'aimais bien me promener aux alentours.
   
  Je vous présente désormais un texte, de nouveau sur Zelda ! Il met en scène un personnage énigmatique de Twilight Princess. Au début, j'avais pensé à en faire un One Shot mais l'idée de faire une histoire en plusieurs chapitres me trotte dans la tête du coup voici ce qu'on peut qualifier d'un premier chapitre.


The Hero's Shade


   « Avant le début des temps, avant que vie et esprit n'existent, trois déesses d'or et de lumière descendirent sur l'amas chaotique qu'allait devenir Hyrule. Din, déesse de la force. Nayru, déesse de la sagesse. Farore, déesse du courage. Din, de ses bras enflammés, sculpta le sol et créa la terre rouge. Nayru, elle, inonda de sa sagesse la terre et apporta ordre et loi sur ce monde. Farore, de son âme infinie, donna vie aux êtres issus de l'ordre et de la loi. Les trois déesses, leur œuvre accomplie, s'en retournèrent vers les cieux. Leur départ fit alors apparaître trois triangles d'or, seuls vestiges de leur pouvoir. Depuis, les triangles sacrés symbolisent l'essence de notre création. Et depuis ce jour, le Saint Royaume est le berceau des triangles de justice. »


   L’épaisse brume grise s’épaississait, déformant la haute cime des arbres lointains tandis que la pluie continuait de s’abattre avec fracas sur ce paysage terne. C’était un large sentier inoccupé, tapissé de feuilles rougeâtres et écornées, où seuls ses pas lourds accompagnaient le clapotis monotone de la pluie sur la terre ratissée. Il était le marcheur solitaire de cette route, en proie à ses pensées et à ses souvenirs. Comme à chaque fois qu’il arpentait le bas-côté des sentiers, ses pensées se dirigèrent vers les paroles de son père adoptif, vénérable chêne dans l’orée d’une forêt millénaire. Cette légende il ne lui avait conté qu’une fois lorsque, mourant,  l‘antique âme de la forêt l’avait envoyé partir à la quête des autres pierres ancestrales. Cette quête en avait alors entrainé une autre beaucoup plus grandiose et ce fut ainsi qu’il fut nommé par ses pairs comme étant le Héros traversant les âges grâce à une épée légendaire : le Héros du Temps.

  Il s’esclaffa, de la buée s’échappant de ses lèvres en même temps qu’un ricanement cynique. Ce titre de Héros, ainsi que cette lame millénaire, voilà longtemps qu’il les avait perdus ! Si l’une reposait dans le superbe Temple du Temps, plantée dans le piédestal défiant les époques ; l’autre était oubliée des mémoires. Une chimère qui avait sauvé le royaume de son ombre car, hormis quelques uns venant d’un autre âge, qui se souvenaient du Héros du Temps ? Ce monde où l’on avait renvoyé à la fin de son épopée, ce n’était plus le sien. Comment pouvait-il l’être d’ailleurs ? Son enfance dérobée, remplacée par la fièvre des combats ; on demandait ensuite au jeune homme que la vie avait éprouvé de vivre dans un corps fluet.
Qu’ils voient donc l’ombre du Héros du Temps, l’ombre d’un homme aux exploits oubliés par le commun des mortels ! Les traits durs, le menton parcouru d’une cicatrice qui remontait jusqu’à sa joue, ses longs cheveux blonds et ternes attachés hasardeusement sous une cape brune au tissu rugueux, il n’avait rien d’un Héros ; il ressemblait plus à un vulgaire mercenaire qu’un noble chevalier d’Hyrule.

   Ses mains se raffermirent sur la capuche brune qui protégeait sa tête de la pluie battante puis il marcha, son regard d’un bleu dur rivé sur l’avant. À chacun de ses pas, il sentait le fer de son épée, aux bords crantées et à la pointe rouillée, cogner l’intérieur de sa cuisse. Ce n’était pas une épée d’une grande beauté, juste un vulgaire morceau de fer. Les lanières de cuir usées du pommeau n’avaient rien à voir avec la parure mauve de l’Épée de Légende, juste une protection désuète pour ses mains écorchées par les batailles. Ah, qu’il était loin le temps où il chevauchait Epona tout en brandissant son épée ! Aujourd’hui, le voilà… Un vagabond errant avec une vieille arme volée, sans sa jument bien-aimée.

  À cette pensée, ses sourcils se froncèrent. C’était lors d’une chevauchée, alors que sa bourse était encore pleine et que ses vêtements n’étaient pas encore des guenilles. Il avait été acculé par un groupe de pillards qui, l’œil attiré par la bourse pleine attaché à sa ceinture, tentèrent de l’intimer pour s’accaparer son dû. Il refusa et la riposte fut sans appel. Un carreau d’arbalète fusa alors vers le cou à la robe brune d’Epona, se fichant dans sa chair. Les lèvres du Héros oublié se pincèrent en y repensant. Si seulement il avait été moins idiot et leur avait cette fichue poche de cuir, Epona serait encore là à ses côtés.
 
Un secouement de la tête puis il reprit sa route sans jamais détourner les yeux, sans jamais jeter un regard en arrière. Tandis qu’il marchait, ses bottes lourdes écrasant la terre mouillée à chacun de ses pas, il entendit un bruit se mêlant à celui de la pluie. Pour l’avoir si souvent entendu, il le reconnut instantanément. Des chevaux courant à perdre haleine. Il s’arrêta, son bras prêt à attraper la garde de sa lame sous son manteau. Qui sait qui empruntait ce sentier désolé. Le fracas répété de sabots martelant la terre se rapprochait de plus en plus avant de finalement cesser. Une calèche était désormais à sa droite, les chevaux hennissant tandis le cocher tirait sur les rennes. C’était un vieillard, aux traits tirés par l’âge et aux joues creuses parsemées par les vestiges d’une barbe mal rasée, vêtu d’un haillon gris. Derrière lui, deux gamins étaient protégés par l’immense toile tendue. L’Hylien ne les vit pas, conservant sa tête baissée, le regard vers l’horizon brumeux et la main se resserrant sur son épée en vue d’une éventuelle attaque. Ce fut la voix du vieil homme, chaleureuse et paternelle, qui baissa légèrement sa garde.

   « Hey l’ami ! L’orage va bientôt faire rage !

   - Ne te dérange pas pour moi et continue donc ta route. »

   Il y eut un court silence où seuls le clapotis de la pluie et la respiration hachée des chevaux se faisaient entendre, puis le vieux cocher reprit la parole.

   « Viens donc, il y a de la place pour une personne supplémentaire. De plus, la route n’est jamais sûre pour un marcheur seul. »

   Il leva alors les yeux vers le vieil homme. C’était un regard bien trop dur pour un homme dans la fleur de l’âge, d’acier tel une lame et ayant vu milles souffrances. Un regard qui faisait frémir l’échine dès qu’il se posait sur vous. Ce n’était pas un homme ordinaire, pensa alors le vieux pendant que cet étrange marcheur le scrutait de son regard.

   « Si tu insistes. »

   Le vagabond se tourna complètement, se dirigeant vers l’arrière de la calèche pour y grimper. Alors qu’il posait ses mains sur le bois s’apprêtant à enjamber la petite marche, une simple question vint troubler la mine grisâtre du marcheur, le faisant tiquer légèrement.

  « Comment tu t’appelles, l‘ami ? »

  La réponse fut brute, hachée sous le fracas de la pluie sur la bâche écru. C’était le nom d’un être qui reliait les époques et dont le temps avait effacé les traces. Le nom d’un Héros dont on ne souvenait nullement.

  « Link. »





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« Réponse #239 le: mercredi 08 mai 2019, 13:49:04 »
J'ai pris le temps de lire ton texte et j'ai adoré rien que l'histoire déjà ou l'on découvre le héros du temps adulte mais revenu à son ère oublié de tous et juste géniale et très bien retranscrit et tu nous amènes jusqu'à la fin en nous racontant comment il fini déchu avec cette fin très forte ou il donne juste son nom. Tu as très bien géré ton texte, les sentiments de tristesse qu'on éprouve pour le héros, nous lecture qui connaissons des hauts faits. Franchement bravo.