Auteur Sujet: Le topic des idées impopulaires  (Lu 176321 fois)

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Le topic des idées impopulaires
« Réponse #270 le: mercredi 09 mars 2016, 00:11:36 »
En effet j'ai confondu avec le congé parental d'éducation :v

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Le topic des idées impopulaires
« Réponse #271 le: mercredi 09 mars 2016, 10:00:32 »
De mémoire, et à vérifier, il existe dans un pays scandinave (la Suède ?) le truc du congé post natal de 6 mois, avec 2 mois obligatoires pour la mère, 2 mois pour le père, et les 2 mois qui restent comme ils veulent. Temps qu'ils prennent comme ils le souhaitent sur les 6 mois.

Bon, je balance ça comme ça, je me rappelle avoir lu ça il y a trois ou quatre ans, je suis pas allée revérifier, mais j'aime bien le principe.


"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."

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« Réponse #272 le: mercredi 04 mai 2016, 01:20:48 »
Les parents ne sont pas nécessairement des modèle de discernement.

Je sais pas pour vous, mais j'ai longtemps eu une opinion favorable envers mes parents. Intuitivement je leur faisais confiance, je me disais qu'ils avaient de l'expérience, qu'ils connaissaient les choses du monde, comment ça fonctionne, comment ça devrait fonctionner, qu'ils avaient raison. Mais en fait, dés qu'il s'agit de parler de choses sérieuses, ils sont bidon. Entre mon père, aliéné par le travail et légèrement sexiste ordinaire ("Les femmes ont moins de facilités au volant", etc..) et ma mère qui ne voit en le cinéma qu'un divertissement et ne se pose pas énormément de questions de manière générale, les conversations ne volent pas très haut et j'ai pas souvent l'impression qu'écouter leurs opinions soit quelque chose d'enrichissant. Dans le coeur, je ne suis encore qu'un enfant bien faible devant les diverses difficultés de cette société que je ne comprend pas, mais en vrai, dés que j'écoute mes parents s'exprimer sur certains sujets, j'ai l'impression que nan, ça va, je m'en sors pas trop mal. Je dis pas que j'aime pas mes parents hein, je dis juste que parfois, j'ai juste envie de me facepalmer quand je les entend débattre en surface de choses qu'ils ont vaguement entendues et qu'ils n'ont envisagé sous aucun un autre angle (J'ai eu une discussion palpitante sur la récente et populaire loi El Khomri avec mon père, plein de lol). Donc, ouais, ça fait déjà un moment, mais j'ai passé un pallier dans ma vie ou je vois plus mes parents comme des modèles -ou même une inspiration- dés lors qu'il s'agit de jugement.

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« Réponse #273 le: mercredi 04 mai 2016, 01:24:34 »
Je pense que ça vient avec la réalisation que le concept d'adulte n'est finalement qu'un mythe. On ne se réveille pas un matin sûr de soi et de son avenir. On a juste plus d'expériences mais on n'en reste pas moins paumé. Quand on a compris ça l'aura des parents en prend un coup forcément.

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« Réponse #274 le: mercredi 04 mai 2016, 01:24:58 »
Ça me rappelle quand j'ai sorti un jour à mon père qui me demandait combien de temps j'allais rester à la maison à essayer de faire mon jeu de société, et que je lui avait répondu "Je fais ça parce que je ne veux pas finir comme toi, à me plaindre de mon travail et à être sous-payé toute ma vie !"

Après coup, je me suis rendu compte  que c'était méchant de ma part, car il avait fait comme il pouvait pour pouvoir financer la famille, et on a eu une super enfance. Depuis, j'ai mis de l'eau dans mon vin, et et je l'ai écouté en essayant de bosser pour financer ma vie de famille, mais je garde toujours du temps pour tous mes projets, avec bon espoir d'en vivre un jour ! v.v

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« Réponse #275 le: mercredi 04 mai 2016, 01:37:35 »
Citation de: Bilberry
Je pense que ça vient avec la réalisation que le concept d'adulte n'est finalement qu'un mythe. On ne se réveille pas un matin sûr de soi et de son avenir. On a juste plus d'expériences mais on n'en reste pas moins paumé.

Tant qu'à faire, j'étends aussi le concept aux grands parents. Certes, c'est probablement lié au fossé entre les générations et il y a peut être une explication sociologique là-dessus, mais je trouve la "sagesse des anciens" vachement surestimée. Ok, ils ont plus d'expérience, mais je vois plus de vieux qui se reposent sur ce qu'ils ont connu et ne se posent pas de questions sur "les choses de la vieTM" que de gens qui s'interrogent réellement (Oui, pour moi, se poser des questions, c'est quelque chose de primordial lorsqu'il s'agit d'essayer de comprendre ce qu'il se passe autour de nous. Et par extension, comprendre ce qu'il se passe autour de nous, c'est quelque chose d'essentiel). Donc ouais, les vieux sont pas moins paumés que nous et nos parents.

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« Réponse #276 le: mercredi 04 mai 2016, 08:11:58 »
En fait je pense que les anciens avaient surtout de la sagesse quand il n'étaient pas considérés comme "retraités" et qu'ils étaient au coeur de la famille et de la société.
De nos jours, ils sont clairement en retrait de la société qui ne fait qu'évoluer et finalement ils sont déphasés et la plupart radote en parlant du bon vieux temps.

Je pense qu'à une époque, on était également plus respectueux des traditions, des us et coutumes, dans une société, qui certes évoluaient mais où on était surement moins libres et plus ancré dans le patrimoine culturel et religieux.
Du coup je peux comprendre que la parole  des seniors valait de l'or.
Maintenant, dans une société très ouverte au monde, et où chaque génération semble se globaliser un peu plus que les autres et où les anciens sont de plus en plus mis à l'écart (le fameux jeunisme), ça me surprend pas.

Pour le savoir des parents, je ne peux qu'être d'accord avec vous. Jusqu'à un gros moment, c'est une référence dans nos vie jusqu'au moment où on cherche à les dépasser et devenir une personne encore meilleure (c'est pas un mal ni une critique envers ses parents, mais on cherche souvent à faire mieux que ses parents, choses qu'ils espèrent d'ailleurs aussi et qu'on souhaitera aussi avec nos propres enfants).
On fini par se forger notre propre expérience, nos propres idées avec le temps ce qui va fatalement nous éloigner de notre modèle familial.
Certains y arriveront et ça créera un décalage avec ses parents (ce qui résultera des discussions "intéressantes" dont des débats familiaux ... passionnants) et d'autres non. Mais bon c'est la vie.
ça n'empêche pas de garder notre famille comme source pour se reconstruire parfois (ou non mais là c'est des histoires de famille :p) et d'aimer sa famille.
« Modifié: mercredi 04 mai 2016, 08:20:43 par Moon »

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« Réponse #277 le: mercredi 04 mai 2016, 10:27:05 »
Je rejoins Bilby sur le sujet, effectivement, c'est surtout quand on se retrouve, progressivement, face à une vie d'"adulte", qu'on se rend compte qu'il n'y a pas de moment de rupture.

Et, pour l'avoir envisagé, soyons honnête, l'idée de passer à l'état de parent (qui là, par contre, arrive du jour au lendemain, celui de la naissance, même si on peut essayer de s'y préparer) est terriblement flippant. Parce qu'on sait qu'on va être un temps ces gens en qui nos enfants auront confiance (du moins, on le souhaite), et qu'il va falloir qu'on y arrive, et, voyant tous les potes et proches jeunes parents ces derniers temps, y a pas de mode d'emploi magique, pas de solution miracle. Pire on entend de tous les côtés par un peu tout le monde tous les meilleurs conseils du monde (allant d'un opposé à un autre pour un même sujet selon qui le donne). Mais à trois heures du mat', on se retrouve seuls devant le petit lit et le bébé qui pleure, et qui pleure, et faut bien se démerder tout seuls.
Enfin, bref, se retrouver face à ces réflexions, ça fait encore mieux voir qu'être parent, c'est loin d'être une personne parfaite qui sait tout. Mais faut bien en donner l'impression si on veut pouvoir guider les enfants tant qu'ils sont trop petits pour le faire eux-mêmes. (Et je ne dis pas qu'on le fait forcément bien, on le fait, je pense, comme on pense être au mieux, et selon ses convictions et ses idées, on va chercher à les formater à ce qu'on pense être le droit chemin, ou au contraire les forcer à s'ouvrir au maximum de choses, et tous les intermédiaires bien sûr, et sans pour autant y arriver  :R)

Après, niveau expérience personnelle, j'ai pas à me plaindre, et j'ai jamais spécialement cherché à dépasser mes parents (intellectuellement, la barre est haute, et de toute, j'ai jamais vraiment cherché à dépasser qui que ce soit, la compet' ça m'a toujours repoussée), mais ouais, j'ai depuis longtemps réalisés qu'ils ne sont que des humains qui ont vécu, avec leurs succès et leurs échecs. Reste que dans beaucoup de domaines, je leur fais encore entièrement confiance, et pas que parce que je les aime. Juste parce que je sais qu'ils sont compétents, et en plus, que je peux compter sur eux.


"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."

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« Réponse #278 le: mercredi 04 mai 2016, 12:05:31 »
Les parents ne sont pas nécessairement des modèle de discernement.

Je sais pas pour vous, mais j'ai longtemps eu une opinion favorable envers mes parents. Intuitivement je leur faisais confiance, je me disais qu'ils avaient de l'expérience, qu'ils connaissaient les choses du monde, comment ça fonctionne, comment ça devrait fonctionner, qu'ils avaient raison. Mais en fait, dés qu'il s'agit de parler de choses sérieuses, ils sont bidon. Entre mon père, aliéné par le travail et légèrement sexiste ordinaire ("Les femmes ont moins de facilités au volant", etc..) et ma mère qui ne voit en le cinéma qu'un divertissement et ne se pose pas énormément de questions de manière générale, les conversations ne volent pas très haut et j'ai pas souvent l'impression qu'écouter leurs opinions soit quelque chose d'enrichissant. Dans le coeur, je ne suis encore qu'un enfant bien faible devant les diverses difficultés de cette société que je ne comprend pas, mais en vrai, dés que j'écoute mes parents s'exprimer sur certains sujets, j'ai l'impression que nan, ça va, je m'en sors pas trop mal. Je dis pas que j'aime pas mes parents hein, je dis juste que parfois, j'ai juste envie de me facepalmer quand je les entend débattre en surface de choses qu'ils ont vaguement entendues et qu'ils n'ont envisagé sous aucun un autre angle (J'ai eu une discussion palpitante sur la récente et populaire loi El Khomri avec mon père, plein de lol). Donc, ouais, ça fait déjà un moment, mais j'ai passé un pallier dans ma vie ou je vois plus mes parents comme des modèles -ou même une inspiration- dés lors qu'il s'agit de jugement.

En même temps c'est normal, chaque génération a sa mentalité qui lui est propre et remet en cause les idées de ses aînés. Ça a toujours marché comme ça et c'est comme ça qu'avance le monde, personne n'aime ne pas être maître de ses idées, et la première démarche à faire pour l'éviter, c'est de sortir du carcan familial, voir et penser ce qui se passe réellement autour de nous. Sans ça, la loi El Khomri serait passée sans que personne n'en ait rien à foutre.
Après, je pense que tu mélanges ce phénomène générationnel avec un problème sociétal bien réel et très grave, quand tu dis que ta mère n'y connais en cinéma par exemple. C'est parce que la société lui dit que le cinéma doit être un divertissement, c'est c'est sa raison d'être. Aujourd'hui les gens ne lisent plus, n'ont plus aucun esprit critique, sont manipulés à chaque fois qu'ils allument la télé (soit pour les faire consommer soit pour leur faire peur et les tenir en laisse). L'humanité aujourd'hui, elle a beaucoup de mal à mériter son titre d'espèce dominante :oui:
Problème, ça concerne aussi bien la génération de nos parents que la nôtre, donc bon, dire qu'une est plus clairvoyante que l'autre, je ne suis pas spécialement convaincu.
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« Réponse #279 le: mercredi 04 mai 2016, 12:40:54 »
Je ne dis pas que c'est un problème de générations. Certes, j'ai le sentiment que la jeunesse actuelle a moins de soucis à remettre en cause certaines question mais je me base principalement sur mon entourage plus ou moins direct et ce que je vois sur internet, ce qui est vraisemblablement une donnée erronée puisque non représentative de toute une génération. Il est plus question d'une réalisation intime que compter sur ses parents en tant que mentor intellectuel, ça peut être quelque chose d'assez décevant, que ce soit parce que les mentalités évoluent ou parce qu'on se rend compte que mis à part l'expérience, nos ainés ont été et sont encore comme nous.

Citation de: D_Y
personne n'aime ne pas être maître de ses idées

Dépend du degré d'aliénation. Puis il existe des familles très ancrées sur leurs propres traditions à qui il ne viendrait pas l'idée de rejeter une éducation quasi ancestrale.

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« Réponse #280 le: mercredi 04 mai 2016, 12:45:36 »
À titre personnel, je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui ait les balls/le culot de se considérer comme un modèle de discernement ou d'un niveau intellectuel supérieur. Tout est une question de sujet, imo.

Pour recentrer, je suis dans la situation où mes parents deviennent sacrément vieux, la différence d'âge étant plus prononcée que chez la moyenne. Et je profite de ma période prolongée sans emploi pour profiter au mieux de mon cercle familial. Je constate donc avec évidence, au fil des débats, leur faiblesse sur pas mal de sujets que j'ai moi-même pu creuser ces derniers années. Mais aussi, avec violence, mon total manque de recul sur leurs expériences passées, notamment professionnelles. Certaines, dont je n'avais jamais entendu parlé avant, me paraissent au choix : importantes à transmettre ou ne serait-ce qu'à connaître en prévision.

Tout ça pour dire que de mon point de vue : la désacralisation des parents et plus généralement de l'âge adulte n'est pas en soit une raison pour s'affirmer plus que de raison et se couper des expériences des autres, même dans le cas où elles n'ont pas été pertinentes. Justement.


Un universitaire qui méprise un ingénieur est tout aussi détestable que l'inverse.

Sortant moi-même d'un cursus universitaire de 5 ans, j'ai plus d'une fois subit l'indifférence générale vis-à-vis de mon diplôme, et ce dans tous les types d'entourage possibles. Face à ça, j'ai tout autant fait preuve d'indifférence, ne cherchant même pas à savoir ce qui pouvait justifier cette attitude (complexe ? généralisation ? besoin de s'affirmer ? nécessité de décrédibiliser l'interlocuteur pour une raison quelconque ? osef). Je dis tout type d'entourage, mais d'autant que je me souvienne - et aussi surprenant que cela puisse paraître - je n'ai pour ainsi dire jamais entendu un (futur) ingé me taunter. Probablement parce que je n'en fréquente pas des masses, les seuls profils m'ayant marqué étant ceux d'ingés informaticiens à en devenir, et probablement les plus cools du lot si vous voulez mon avis. Mais ça reste très subjectif là aussi :hap:

Par contre, des universitaires, des L1 aux thésards, j'en ai fréquenté et j'en fréquente toujours. J'ai connu leurs galères d'étudiant en même temps que j'ai traversé les miennes, et j'ai été surpris de la fréquence à laquelle survenaient les remarques de type "ces gros cons d'ingés", "c'est juste des lobotomisés", "ils sont contents de ne plus avoir de vie", ou encore "ils intègrent tout ce qu'on leur fait ingurgiter en cours sans réfléchir"... :-|

Honnêtement j'ai pas trop envie de développer là-dessus, vu qu'en général ce genre d'attitude me fait au mieux rouler des yeux au pire vomir, d'autant que je ne sais pas à quel point c'est impopulaire comme idée. Du coup je vais simplement reformuler mon idée de base.

Que vous ayez, même à juste titre, une quelconque raison de critiquer un système ou un style de vie qui diffère du vôtre, cela ne vous donne pas le droit, en quelconque occasion, de faire preuve d'un mépris mal placé à l'égard d'une personne qui aurait choisie cette voix. Que ladite personne soit en face de vous ou non à ce moment-là, cela ne contribuera qu'à la mettre mal à l'aise ou conforter votre entourage de fausses idées. Et clairement, sous cette forme, cela ne contribuera en aucun cas à apporter une vision critique pertinente de ce que vous cherchez à dénoncer. Bien au contraire.

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« Réponse #281 le: mercredi 04 mai 2016, 12:54:02 »
Contrairement à toi, j'ai connu des ingés qui traitent plus bas que terre les universitaires. Avec des remarques à peine poiles du genre "ah oui, c'est vrai, tu viens de l'université..." et autres soupirs condescendants. J'en ai même vaguement souffert au cours d'un de mes tafs.

D'un autre côté, j'aime taunter les ingés sur le côté "apprentissage massif" et "recrachage d'info", justement parce que j'ai pas mal de copains ingés, et que je sais très bien que c'est des gens capables de réfléchir. Juste (et leur témoignage à l'appui), c'est pas toujours ce qu'on leur demande, surtout dans leurs premières années de taf. C'est plutôt "applique et tais-toi". Du coup, je titille pour ne pas leur faire oublier que c'est bien d'utiliser toutes leurs connaissances (et je suis toujours impressionnée par la quantité de ces connaissances), mais que c'est mieux quand on prend le temps d'y réfléchir  :^^:


"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."

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« Réponse #282 le: mercredi 04 mai 2016, 17:43:19 »
Je suis en école d'ingé, et on vient un peu tous d'endroits différents. Certes, la grande majorité vient de prépa, mais il y en a qui viennent de la fac, d'autres de la prépa intégrée (sisi, en vrai, c'pas une vraie prépa intégrée, mais c'est un peu comme si puisque pas de concours), et d'autres encore du concours interne (ce sont des plus anciens de la fonction publique qui se réorientent). On n'a pas de ségrégation ou de remarques déplacées en fonction de notre provenance. Certes, on s’envoie des piques ('awi, twa, ta pa fé 2 konkour' ou autres du même style, mais c'est jamais rien de méchant.
Et je n'ai jamais entendu ce genre de remarque. Alors, ouais, je connais bien plus d'étudiants en ingé qu'en université, mais personne ne rabaisserait quelqu'un pour les études qu'il a fait :-*

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« Réponse #283 le: mercredi 04 mai 2016, 18:02:02 »
Bah, j'ai l'impression que tant que c'est dans le cours des études que ça se mixe, ça pose pas de souci, c'est quand les deux ont bien été séparés qu'il peut y avoir des frictions. Mes expériences datent un peu (celle de mon taf qui passait son temps à faire des réflexions du genre "vous apprenez vraiment rien à la fac", c'était y a 9 ans), s'il peut y avoir du mieux et des croisements de filières qui arrondissent les angles, tant mieux.

Mais quand je me rappelle mon ex (qui ne l'était pas, donc ça date de bien 12 ans !!) qui a fait la fac puis deux DESS pour obtenir un statut ingénieur, quand il a eu son premier taf, en stage et qu'il a mangé avec ses collègues, ils ont tous fait les présentations. Untel avait fait X, l'autre les Mines, etc. Et quand mon ex a dit "Moi, j'ai fait la fac" il y a eu un gros blanc. Il l'ont regardé avec des yeux ronds, limite à attendre qu'il dise "ah ah c'est une blague". Puis ils ont pris le parti de le voir comme une sorte de miraculé quand ils ont compris que c'en était pas une.

Mais tout ça est arrivé après la fin de nos études respectives. (Et pour ajouter à ma manie de titiller les ingés, je dois reconnaitre que je viens d'une fac dans une ville où il y a aussi une grosse école d'ingé sur la même matière. On a toujours plaisanté sur le fait qu'ok, ils savaient faire des maths, mais bon, ils étaient pas fichus de reconnaitre un calcaire d'une marne, ce qui, pour des géologues, est un comble. Petite rivalité locale, quoi^^ Je sais pas comment ceux de l'école plaisantaient sur nous, mais je pense pas qu'ils aient été plus aimables  :R au final, plusieurs de notre promo ont fini leur études là-bas après leur maitrise, donc bon... Et sur pas mal de sujets de recherche et pro la fac et l'école bossaient de concert, et on le savait !)


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« Réponse #284 le: lundi 19 septembre 2016, 20:37:11 »
Allez, je déterre un peu pour parler d'un sujet qui a été mentionné plusieurs fois autour de moi ces derniers temps.

Je suis pour la dépénalisation de toutes les substances considérées comme « drogues » (c'est à dire psychotropes). À moins de vivre dans un trou sans fond, vous devez savoir que toutes ces substances sont au cœur d'un trafic très dangereux, duquel de nombreuses personnes meurent tous les jours. C'est un monde très complexe, dans lequel on risque sa peau sur tous les fronts : vendre sur le mauvais territoire, vendre aux mauvaises personnes, ou tout simplement devoir faire face aux autorités, et ce que ça implique (les éliminer ? risquer de se faire sauter à la gorge par un chien ? tirer dessus ?). Bref, c'est un univers particulièrement hostile et nocif dans son ensemble pour la société, et dépénaliser toutes ces substances ferait sauter une grande partie de ce trafic.
Mais ce n'est pas tout. Légaliser les substances psychotropes, c'est aussi contribuer à leur déstigmatisation au sein de la société, et c'est très important. La grande majorité des gens est tout simplement mal informée sur ce que produisent réellement la majorité des drogues (douces ou dures) sur le cerveau, pour de nombreuses raisons : mauvaises représentations dans les médias, diabolisation à outrance (parfois à tort, mais pas toujours, concevons-le), et tout simplement le fait que c'est souvent un sujet tabou. Quelqu'un « sombre dans la drogue », et il aura alors deux issues : s'en sortir, auquel cas il deviendra un héros, un modèle pour la société ; ou y rester, voire y mourir, et ce ne sera qu'un déchet. Cette façon de percevoir la victime de dépendance est totalement malsaine, car elle n'incite en rien à chercher le salut. Beaucoup de consommateurs ont peur de chercher de l'aide auprès de leurs proches ou d'autorités car ils savent que, l'activité étant illégale, ils recevront autant, si ce n'est plus, de blâme que d'aide. Qui plus est, la dépendance n'est pas toujours une fatalité provenant de la substance : ça dépend bien évidemment de quelle drogue on parle (je pense que tout le monde est d'accord pour dire que l'héroïne est un cas à part), mais la dépendance résulte le plus souvent d'une prédisposition psychologique, qui a pu se développer aussi bien pour des raisons génétiques (comme certaines études tendent à penser que l'alcoolisme pourrait être génétique dans une certaine mesure) que sociales. Vouloir consommer, c'est vouloir s'exiler d'un état que l'on considère mauvais ; continuer à consommer, c'est trouver de la satisfaction dans ce que procure la substance psychotrope plutôt que dans la réalité. Et ce qui crée le dégout de la réalité, ce n'est pas une simple perspective qu'il suffirait de changer, c'est souvent bien plus que complexe que ça : dépression ou toute autre difficulté psychologique, échec scolaire, professionnel ou social, difficultés familiales, abus, etc.
Plus que d'être blâmé pour sa dépendance, le consommateur régulier de drogues a besoin d'être épaulé et pris en charge. Et ce n'est certainement pas en le foutant sous subutex en prétendant vouloir diminuer ses doses progressivement qu'on réussit à sauver ces gens. Il faut un réel soutien psychologique et moral, au même titre que pour n'importe quelle condition psychologique. Ce que notre société actuelle, en menaçant de jeter les addicts en prison, ne propose pas du tout. (Je sais qu'il existe des centres d'aide, souvent tenus par des bénévoles, et de grande qualité ; mais le fait est qu'ils sont souvent accompagnés d'une peine pour le consommateur, et ne proposent pas toujours de suivi médical en plus.)

De toute façon, la société a toujours été profondément hypocrite au sujet des substances récréatives, dans la mesure où l'alcool a de quoi se vanter d'être une drogue aussi dure que la cocaïne. La descente de la cocaïne n'a rien à envier à la violence de la gueule de bois qu'engendre une forte consommation d'alcool ; les deux affectent profondément le cerveau et d'autres organes sur le long terme (on connaît bien les conséquences de l'alcool sur la bouche et le foie) ; ce qui crée la dépendance pour la cocaïne, c'est « ce rail qu'on prend quand on commence à descendre », et pour l'alcool, c'est « cette bière qu'on boit pour mieux faire passer la gueule de bois » ; un cocaïnomane fait parfois pâle figure à côté d'un alcoolique tant la dépendance physique de l'alcool est dangereuse ; et la seule réelle différence majeure entre les deux, c'est que l'alcool est très accepté dans la société, tandis que la cocaïne pas du tout.
Je trouve ça totalement hypocrite de coller des images gores sur des paquets de cigarette et de se limiter à un « l'abus d'alcool est dangereux pour la santé » sur les bouteilles, de vouloir interdire aux marques de cigarette d'avoir un attrait graphique alors qu'on crierait au scandale si on en venait à interdire aux étiquettes de vin d'avoir leur propre personnalité. Car en comparaison à l'alcool, le tabac est une drogue douce.
Et qu'on ne vienne pas de me parler des propriétés positives des tanins ; de nombreuses substances psychotropes n'ont rien à leur envier. La THC du cannabis fait plus que ses preuves lorsqu'il s'agit d'aider à apaiser les tensions musculaires, le stress, et à le dépression. Des recherches récentes s'intéressent de plus en plus à la psilocybine (propriété active des champignons hallucinogènes) pour aider aux troubles de l'attention. Et bien entendu, le pavot apparaît dans de nombreux aliments et médicaments, en plus d'être la source de l'opium.

L'une des critiques qui revient le plus souvent est que la société serait dégénérée si on légalisait les drogues. Pourtant, si demain l'héroïne était légale, iriez-vous vous faire piquer ? Non, puisqu'avec la légalisation de ces substances, il faudrait bien entendu mettre en garde convenablement à leur sujet (ça voudrait aussi dire lever certains mythes sur les drogues douces comme le cannabis et l'ecstasy ainsi que sur de nombreux hallucinogènes).
Certains pays sont d'ores et déjà les témoins des qualités de ce projet, d'ailleurs, à commencer par les Pays-Bas pour ce qui est du plus connu. Mais il y a surtout le cas du Portugal, où toutes les drogues sont dépénalisées, du cannabis à l'héroïne. Plutôt que de grossir les statistiques de consommateurs de drogues morts par overdose par an, cette légalisation l'a fait chuter de façon drastique.
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Overdose deaths decreased from 80 the year that decriminalization was enacted to only 16 in 2012. In the US, by comparison, more than 14,000 people died in 2014 from prescription opioid overdoses alone.
Je vous laisse d'ailleurs le lien de la source, sur laquelle je suis tombé par hasard l'autre jour, et qui est très enrichissante sur le sujet du Portugal.

Voilà voilà. Ce post n'a aucune vocation d'être un plaidoyer sur les drogues, bien au contraire, ça reste dangereux et l'abstinence est le meilleur des choix. En revanche, j'estime qu'il est d'une très grande importance de déconstruire les mythes qu'on nous inculque sur le sujet, et de chercher à s'éduquer. La société diabolise beaucoup tout ça, et c'est pas bieng.
Dans tous les cas, même si la dépénalisation de toutes les drogues mettra encore du temps à arriver, j'espère au moins voir celle des drogues douces dans les années à venir (cannabis, psilocybine, MDMA), voire des drogues dures présentant un risque très faible pour l'individu et la société (LSD, mescaline, DMT, amphétamines). D'ailleurs je vous laisse le lien de ce graphique tiré d'une étude sur le préjudice personnel/social des drogues les plus communes, qui risque d'être surprenant pour beaucoup lorsqu'on voit où tombe l'alcool.

Ah the ticking of the clock
And the ringing of the stocks
Are relics of our lives