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Errements Poétiques - [ Poème : Août IV ]

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Synopz:
Exhorter
"Et nous sommes supposés être passionnés,
Nous lever le matin,
Trouver quelque chose à aimer,
Quelque chose à dire !

Un truc, quelque chose d'idiot, ce qui passe dans la tête,
Quelque chose pour éloigner un instant
Les ténèbres et la terreur.

Et on nous dit des choses,
On nous donne de ces valeurs
Qu'on brade à la première occasion.
" Ceci est bien, ceci est mal "
Et personne n'a le moindre début d'accord,
Tout ça s'entremêle et n'a jamais eu aucun sens.

On se retrouve jetés là-dedans,
A devoir se persuader
D'avoir aperçu une lueur,
Que quelque chose est sur le chemin,
Alors qu'il n'y a rien.

On ne nous laisse pas choisir :
Viens ici, goûte un peu et apprends à mourir.
Quoi ? Tu n'as pas eu le temps d'apprendre ?
Et bien tant pis. Tout le monde ne peut pas réussir.

On se ronge les ongles à en pisser le sang,
Et on nous fait croire qu'il y a des réponses :
Dieu, l'Amour, le marxisme ou bien les maths...
Mais moi je crève, tu entends ?
IL FAUT ME DIRE, ICI, MAINTENANT.

Je sais qu'il n'y a rien mais allez, prends mes doigts
Tu les presseras cent fois,
Tu me feras croire
Que l'on s'aimera, que ça donne du sens
Et on fera bien semblant
D'être heureux ou d'avoir mal.

Tu danseras pour moi, tu damneras ton cul,
On se gavera jusqu'à la lie.
Puis finalement ça ne voudra rien dire de plus :
Peut-être que tu partiras,
Ou que tu resteras te dessécher avec moi. 
On jettera nos vieux os rances au feu ou dans un trou
Et il ne restera plus rien.
Une photo écornée retombera à la poussière
Avec quelques feuillets de papier,
Tout sera froid, il paraît.

J'écris la nuit, j'écris, et demain
Ou dans mille ans je meurs.
Ca ne mène nulle part, et j'ai peur,
Alors imaginons à notre manière
Que ça ne veut rien dire,
On fera comme si, mais tu n'es pas dupe,
Je sais car moi non plus, vois-tu.
Mais essaie avec moi, prends le masque là
Et serre mes doigts,
Et rapproche tes lèvres,
Et joue avec moi pour voir,
Fais-moi vibrer un instant,
Je veux que ce soit fauve,
Avant la pourriture. "

Leena:
Un poème très fort et vraiment beau. En tout cas il m'a réellement touchée. Je sais pas, j'ai l'impression que c'est un ressenti qu'on a tous eu à un moment de notre vie (ou c'est juste moi ^^'). Il y a beaucoup de choses qui me viennent à l'esprit en le lisant mais c'est assez brouillon dans ma tête v.v
Tout ça pour te dire bravo Synopz, et merci :^^:

Synopz:
Merci à toi Leena, c'est toujours aussi agréable de savoir qu'on n'écrit pas dans le vide et que ça peut toucher les quelques personnes qui lisent ! Oui, je comprends ce que tu veux dire, c'est un poème qui a été un peu " jeté " comme ça, pour exprimer quelque chose qui bouillonne un peu l'intérieur de nous.

Leena:
Je pense que le verbe "jeter" est bien employé et ça se ressent clairement dans la lecture. Pas dans le sens où c'est mal structuré ou mal écrit, mais dans le sens où on sent les sentiments forts qui ont besoin d'être exprimés et de sortir.

Synopz:
La Tangente
"J'ai envie de disparaître.
On vient là, on essaie des trucs, puis ça foire,
Ça foire tout le temps, pourquoi on s'emmerde ?
Pourquoi on ne partirait pas demain ?
Pourquoi on s'enfuirait pas ?
Pourquoi on prendrait pas la tangente vers nulle part ?
J'en ai vraiment marre de tout ça,
Marre que tout se brise, marre que le temps file.
Oui, moi je t'aimais, moi je trouvais que c'était bien,
Pourquoi ça ne pourrait plus l'être ?
Les choses ont changé, d'accord, et alors ?
On les emmerde les choses.
J'ai envie de la prendre cette putain de tangente
Et de défoncer les vitrines avec.
Ensuite, je l'enfourcherai, et on volera.

C'est pas facile la vie, c'est sale, ça grouille,
On y parle que de cul, de macabre et de regrets.
Mais moi je me souviens avoir juré des trucs,
Tu te souviens pas ? T'es sûre ?
Sous les draps là, tu m'avais promis l'éternité,
Des paroles en l'air du genre :
" Tu seras toujours à moi et je serai toujours à toi ".
Putain, c'est passé où ça ? On en a fait quoi ?
Qu'on parte s'amuser un peu par-delà les limites
D'accord, ça, ça ne me gêne pas.
Mais pourquoi on pourrait plus y croire ?
Pourquoi tu veux pas y croire ?
Je trouve ça nul, moi, un peu d'idéal que diable !
Il est où le romantisme ? Ils sont où les sentiments ?
J'ai envie de disparaître.

Monde de merde qu'on nous dit finalement,
Peut-être qu'on a raison en fait.
Je ne sais même pas si je te hais en vrai,
Est-ce que je pourrais te traiter de tous les noms ?
Chiennasse, salope, des trucs comme ça...
Non, franchement, c'est vachement vulgaire.
Puis finalement, dans le fond, j'en ai rien à foutre,
Je me casse, je prends la tangente.
J'ai envie de disparaître.

On essaie des trucs puis toujours ça foire,
Mais quand même, je t'aimais bien.
Tu étais belle, le matin, et aussi le reste du temps,
Des grands yeux verts, un corps un peu délié.
Mais apparemment je suis le seul qui se soucie des règles,
Tout le monde en a rien à foutre des serments,
Les trucs sous la Lune, les corps sous les étoiles,
Tout le monde s'en branle, vraiment.
On se balade dans l'existence, tranquillement,
Et paf on nous donne des grandes idées,
Et puis des grands espoirs, ah ça oui !
Et finalement, on se les carre profondément,
On arrête tout, on ne croit plus en rien.
Mais moi je croyais en toi, je croyais en nous même,
Ca t'emmerde j'espère ? J'ai rien lâché.

J'ai envie de disparaître.
De me casser, de prendre la tangente.
Et puis t'as qu'à pas venir si tu veux pas,
Après tout, c'est pas mon problème
Si tu préfères être une trainée ici
Plutôt qu'une reine avec moi.
Je me barre, j'te dis, je prends la tangente,
Je t'aimais, j'y croyais moi, toi non, on dirait.
Tant pis. Je me taille.
On essaie des trucs et puis ça foire,
Alors moi je m'enfuis, je rejoins l'horizon,
Ça ne me soucie pas beaucoup de toute façon,
J'ai envie de disparaître.
Je me casse, je prends la tangente
Vers nulle part."

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