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Errements Poétiques - [ Poème : Autre-Vert ]

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Synopz:
Mutique
Depuis le temps
que le désert croît
il a crû en moi

désert
visage de soi
quand on a trop tourné
autour de ce vide

plus d'écriture
rien qui coule
de l'aventure

Toute la vieillesse du monde
sur des épaules rondes
où le lion de Zarathoustra
a-t-il mis la joie ?

A force de tourner
dans l'intériorité
vide et vicié le soi
le désert croît

Lion ! Astres !
Toujours le retour
du terrible ou du désastre
face à quoi
le faible perd la joie

sec sur le sable
guère misérable
seulement sec
vélléitaire

Il saura encore chanter
quand il réapprendra la force
que du désert
il tirera l'amorce

de la pluie de ce qui fleurit
toujours porté loin de soi
là où au désert
mûrit la joie.

Synopz:
Le temps
Passe le temps
qu'on dit
passe-le tant pis

et rêves et vie
T'en vas pas
et pourtant si
tant va qu'on ne dit
plus

Passe le temps
Mais qu'on voudrait tant
lui dire va-t-en
lui dire

je me souviens du printemps
de mes vingt ans
il n'y a pas longtemps
et pourtant si
passé le temps.

Synopz:


Autre-Vert

tes yeux le vert
renvoient sur leur vitre
toujours fermée
que je fus autre

ironie bien sûr
de se voir dans toi
qui est fantôme
compte de toutes sommes
de ce qui ne fut pas

depuis le jour maudit
ou tragique ou divin
où tu partis
tout jamais ne fit
que me tomber des mains

te tenant là
je sens vide ma voix
tintant au verre
de ces yeux
où je laissai le moi
autre

et Paris même
tout l'alcool de Seine
les années pleines
ne suffirent pour naître
derrière ce verre

te tenant là
j'ignore tout du corps
qui sépare de la mort
bâti sans toi sans doute
sans moi

l'amour d'une autre
les livres le savoir
l'excès des soirs
ne changent guère
que je fus autre

ce blond ce vert
que j'étreignis
que fut sa vie
de dire tu fuis
derrière ce verre

A parler de reflet
tout hier remonte
ton corps reste absent
ton coeur distant
je fus autre

mais ce jour
la vitre toujours close
toi j'ignore tout
de tes joies
vitrée tu es floue
moi morose

Réveil !
Ce que je fus
tenait les choses.

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