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Errements Poétiques - [ Poème : Août IV ]
Synopz:
Mutique
Depuis le temps
que le désert croît
il a crû en moi
désert
visage de soi
quand on a trop tourné
autour de ce vide
plus d'écriture
rien qui coule
de l'aventure
Toute la vieillesse du monde
sur des épaules rondes
où le lion de Zarathoustra
a-t-il mis la joie ?
A force de tourner
dans l'intériorité
vide et vicié le soi
le désert croît
Lion ! Astres !
Toujours le retour
du terrible ou du désastre
face à quoi
le faible perd la joie
sec sur le sable
guère misérable
seulement sec
vélléitaire
Il saura encore chanter
quand il réapprendra la force
que du désert
il tirera l'amorce
de la pluie de ce qui fleurit
toujours porté loin de soi
là où au désert
mûrit la joie.
Synopz:
Le temps
Passe le temps
qu'on dit
passe-le tant pis
et rêves et vie
T'en vas pas
et pourtant si
tant va qu'on ne dit
plus
Passe le temps
Mais qu'on voudrait tant
lui dire va-t-en
lui dire
je me souviens du printemps
de mes vingt ans
il n'y a pas longtemps
et pourtant si
passé le temps.
Synopz:
Autre-Vert
tes yeux le vert
renvoient sur leur vitre
toujours fermée
que je fus autre
ironie bien sûr
de se voir dans toi
qui est fantôme
compte de toutes sommes
de ce qui ne fut pas
depuis le jour maudit
ou tragique ou divin
où tu partis
tout jamais ne fit
que me tomber des mains
te tenant là
je sens vide ma voix
tintant au verre
de ces yeux
où je laissai le moi
autre
et Paris même
tout l'alcool de Seine
les années pleines
ne suffirent pour naître
derrière ce verre
te tenant là
j'ignore tout du corps
qui sépare de la mort
bâti sans toi sans doute
sans moi
l'amour d'une autre
les livres le savoir
l'excès des soirs
ne changent guère
que je fus autre
ce blond ce vert
que j'étreignis
que fut sa vie
de dire tu fuis
derrière ce verre
A parler de reflet
tout hier remonte
ton corps reste absent
ton coeur distant
je fus autre
mais ce jour
la vitre toujours close
toi j'ignore tout
de tes joies
vitrée tu es floue
moi morose
Réveil !
Ce que je fus
tenait les choses.
Synopz:
Août IV
2022 - 2025
Aux étés finissant
revient la gloire des regards traînants
sur ce qui aurait pu être
l’on sent au seuil
qu’il faut laisser l’alcool glissant
les lèvres les écueils
les coins du monde à pleine main
ont mûri pas encore vieilli
que sont ces fruits ?
–
Août devient toujours Novembre
le sais-tu ?
secouer les peaux mortes
tu vas t’en aller
aussi sûr que la terre nous porte
je n’ai su jamais
qu’être plein de moi
il faut laisser venir
tout ce dehors dans la vie morte
nourrie à la sève
des choses des lèvres
de cet autre – rêve
qui de là nous achève
on laissera là l’amour
toutes choses qu’on prend
pour remplir son temps
–
Et puis non
on tempête déraisonne
on se hait frissonne
il est besoin d'amour
grands détours
qui peut-être n'achèveront pas
qui peut-être sonnent
de meilleurs jours
–
Les terres où pour des hasards
nos vies s'accrochent
résonnent longtemps
de ces creux et temps nuls
dont on fait la vie
aux baies bleutées et pins parasol
répond la solitude
tous les temps les attitudes
de notre long lignage
Floruit
âge de la vie venu si vite
promenant cette errance
de ma jeunesse finissante
Août
encore une chance ?
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