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Errements Poétiques - [ Poème : Août IV ]

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Synopz:
Plus Jamais
"Dans la nuit, plus que le silence
Et la mort.

Fini, fini, fini.
Oui, plus rien.

Je ne suis plus que douceur
Tristesse terrifiante, infinie douleur.

Je ne pourrai plus jamais crier,
Plus jamais pleurer, plus jamais aimer.

Plus jamais sourire, plus jamais rire,
Plus jamais espérer.
Fini.
Fini.

Maintenant, j'attends,
Ombre parmi les ombres,
Amas informe de tremblements.

Je ne veux plus parler,
Je veux que cessent mes pleurs,
Je veux juste cesser.

D'exister, de penser, de délirer.
Corps recroquevillé et abandonné,
Oui, après tout elle l'a dit : "fini".

Plus d'aube demain dans mon cœur,
Plus de bonheur au fil des heures,
Plus de frissons et de tendres humeurs.
Le vide, le désert, le monde asséché.

Plus rien.
M'entends-tu ? " Plus rien " elle a dit.
PLUS RIEN !

Et vous dieux, déesses, démons, divinités malignes
Que faites-vous, pourquoi me laisser ainsi ?
Et toi que j'aimais, en qui je croyais :
Que fais-tu encore ici à me regarder ?
Va-t-en ! Va-t-en ! Ne reviens jamais.
D'autres bras que les miens t'attendent
Cours t'y réjouir, toi qui m'as abandonné.

Au fond de moi il y avait une plaie
Que je t'avais offerte et montrée
Et je voulais avec toi la soigner,
Tu devais t'en occuper.
Et je t'ai cru.

Dans ma bouche, seulement le goût du métal,
Et mon cœur est devenu, oh, si pâle...

Je frissonne avec une ferveur psychotique,
Mes molaires rongées font un bruit cynique.
Tremblements idiots, mes nerfs lâchent... !
FINI ! PLUS RIEN !
SILENCE !
SILENCE !
JE NE VEUX PLUS ENTENDRE !
Plus rien, pitié, plus rien...

TAISEZ-VOUS, AH !
Immondes voix.
SILENCE !
Silence.
Ne vous emmêlez plus
Sous mon pauvre crâne.

Silence, taisez-vous, croyez-moi...
Cela vaudra mieux.
Je veux écrire encore
Sans aucun sens, aucun mouvement.
Marcher sans m'arrêter, voir la nuit,
Ne plus jamais croiser Âme qui vive.

Le silence, toujours.
Puis la route qui défile et
Avec elle, le papier.
Marcher à l'éternel,
Ne plus rêver d'elle.

Je t'exècre, oh, mais pas autant que moi,
Infortunée amante, trahis-moi une nouvelle fois
Que je te haïsse un peu plus encore, toi.
Va, va, cours te réfugier dans ses bras
Car après tout je sais, qu'ils ne t'amèneront
Que malheur, sarcasmes et déraison.
Et tu le mériteras.

Peut-être, un jour, à nouveau t'aimer
Mais surtout, ne jamais y penser.
Pour le moment, je veux te mépriser,
T'oublier, te nier, t'enterrer.
Disparais, disparais
De mon cœur, de ma tête, de mes pensées.
Je veux aimer, je veux aimer, ah !
Mais pas toi, surtout plus toi.

Je veux laisser la sauvage musique
Au destin, perversement, faire la nique.
J'oublierai tout ce que je suis,
Je brûlerai tout petit à petit.
Papiers, paroles, caresses...
Jusqu'à la saveur de ta peau
Incrustée au fond de mon lit.

Un beau matin d'hiver
J'oublierai la saveur des jours amers.
Je te jure, infidèle compagne, je partirai
Et j'oublierai tout, jusqu'à ton visage et ton nom.

J'irai par de froides contrées,
Et je laisserai le silence m'apaiser,
Le blanc, la pureté me raconteront
Que la paix peut exister.

Quand j'aurai tout déchiré, je reviendrai
Mon cœur lacéré aura tant pleuré
Que plus une larme n'en pourra jamais sortir.
Et à ce moment-là, je te dis, je ne serai plus moi.
Le temps m'aura lavé, le silence m'aura grandi,
Les pleurs m'auront acéré, le destin m'aura pris.

Je jure, je jure, je partirai demain.
Demain, demain, le départ...
Mais pour l'instant, encore la nuit,
La peur et les pleurs.
Plus jamais tes lèvres,
Plus jamais ton corps,
Plus jamais tes promesses,
Plus jamais tes yeux
Qui étaient verts et qui étaient deux,
Que j'aimais et voulais
Voir tous les jours briller.

Pour l'instant, encore des mégots
Plein le cendrier.
Pour l'instant, encore ma vie
Qui dans la ville s'enfuit.
L'horizon s'est effondrée,
Je ne peux plus la rattraper.
Plus jamais ton Amour,
Plus jamais tes courbes.
Mais en revanche toujours,
Furieusement, si sombre,
Avec une rage toujours renouvelée...
Oui, toujours, toujours
Ton Absence.

Plus jamais, plus jamais.
J'ai pour toi trop pleuré."

Xanto01:
C'est encore un magnifique poème ! Il m'a vraiment éue tant il est si bien écrit. Bravo Synopz !  :^^:

Synopz:
Merci à toi, Xanto01, ça me fait plaisir de voir que ma galerie est à nouveau un peu visitée ces derniers temps !  :^^:

J'aurais préféré ne pas avoir à écrire ce poème mais, hé ! On ne peut pas toujours avoir ce que l'on veut, je suppose ! Pouvoir écrire est déjà un soulagement, alors autant en profiter.

Xanto01:
Mais c'est normal que je passe pour laisser un petit commentaire, tu es un très bon écrivain ! :^^: Si cela te permet de decompresser tant mieux. Comme tu le dis vaut mieux en profiter. Je te dis encore bravo si seulement je pouvais écrire aussi bien que toi.

Yorick26:
Tout d'abord quelques fautes que j'ai lu au cours de ma traversée de ton dernier poème : "recroqueville" auquel il manque un accent et "à ce moment là" auquel il manque un tiret.

Après avoir lu vaguement les commentaires, j'ai jeté un coup d'oeil au texte et la longueur a attisé ma curiosité, alors même si j'ai un milliard de choses à faire, j'ai pris le temps de lire le poème. J'aime beaucoup la manière dont sont écrites les choses. Les figures de style dont principalement celles qui usent de répétitions sont bien utilisées.

Quelques points m'interrogent à la lecture de ce poème. Il y a tout d'abord une première partie qui se lance dans les "Plus jamais" qui semble donner une idée de mort sans que l'on en sache un peu plus. J'ai d'abord cru que tu allais parler d'un décès au sens propre du terme, et il s'avère que ce n'est pas si littéral. Mais après tu sembles reprendre bie, alors que tu pouvais plus jamais pleurer, te voilà en train d'espérer, de souhaiter de ne plus pouvoir pleurer comme si les larmes ne pouvaient être retenues. Du coup je me demandais si c'était juste que la douleur et la colère était tellement intense que tu ne pensais pas être capable de pleurer, sans vraiment te rendre compte que tu es surtout incapable de t'arrêter ou c'est que tu as souhaité détacher deux temps, deux états d'esprits différents comme si la conclusion avait été mise au début ou qu'au contraire tu souhaitais montrer une évolution de l'homme incapable à celui qui espère puis à celui qui renait.

Voilà. Je ne suis pas doué pour trouver des choses à dire sur les poèmes. J'admire ceux qui pratiquent l'art de la poésie. Mais il y avait ce point qui m'intéressait et qui m'a fait relire les premières lignes.


Je rajoute la musique que j'ai écouté pour lire ton poème :
http://youtu.be/Qxt1xv6FKpw

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