Et un 6ème chapitre riche en tyrannie, un ! et oui ! je n'aime pas les divinités !
Chapitre 6 : Déesses
" La princesse des ombres
Au cœur qui, peut-être, résonne
Pour cet oublié qui s'illusionne
Livré aux caprices des reines sombres
Un cœur qui se blesse
À l'ombre restée muette
D'une âme aux larmes imparfaites
Pour un rêve qui effleure la dame de l'ombre sans cesse..."
La fille aux cheveux verts se leva, elle marchait dans une sorte de couloir aux murs inexistants, sa longue chevelure émeraude flottait librement dans son dos et une légère robe couleur feuille l'habillait. De longs gants en satin blanc recouvraient ses mains et ses yeux semblaient pouvoir transpercer l'âme des mortels. Farore, déesse des vents et du courage. La déesse déboucha dans une salle aux contours flous où se trouvait deux autres jeunes femmes, la fille à l'imposante crinière rouge et au teint mat se leva, la déesse était vêtue à la manière des Gerudos, un pantalon bouffant et un haut recouvrant seulement sa poitrine, tout deux de couleur crème. Des flammes brillait dans son regard de rubis. Elle portait de nombreux anneaux dorés aux poignets et un diadème orné de pierres précieuses la ceignait. La puissance était là en la personne de Din, déesse des brasiers et de la force.
" Ils sont arrivés, annonça Farore.
- Si ils survivent à nos gardiens, nous pourront peut-être ...
Une voix chantante l'interrompit :
- Ils réussiront et ils continueront à nous haïr ..."
Din se retourna vers celle qui venait de l'interrompre, il s'agissait, d'une autre jeune fille aux longs cheveux bouclés couleur turquoise. Une robe saphir simple et resserrée à la taille par un fil d'or la parait et elle tenait une harpe dorée dans ses bras. Dans ses yeux bleus profonds chantaient le coulis des ruisseaux et son visage au teint pâle ne connaissait pas le moindre défaut. Nayru, déesse des eaux et de la sagesse était là. Din ne releva pas l'intervention et continua.
- Les Hyliens nous adulent mais un seul peuple reste rebelle... Mes sœurs, ces élus sont notre dernière chance de mater ces ombres belliqueuses "
* * *
Luna se releva et essuya sa lame tachée de sang sur les vêtements de son adversaire avant de rengainer. Étrange créature que celle qu'elle venait d'affronter... Un visage et un corps d'apparence humaine, des mains terminées par de longues, épaisses et acérées griffes. Le point le plus surprenant de son anatomie était de longues ailes noires d'une envergure d'environ un mètre qui jaillissait entre les omoplates... Le combat n'avait pas été de tout repos et la jeune fille était abîmée par une multitudes de petites entailles ainsi que par une longue et profonde coupure sur la cuisse causée par un coup de griffe bien placé. Elle s'avança vers la porte qui venait d'apparaître en claudiquant, Synopz avait sans doute combattu une créature semblable, l'issue du combat était évidente mais une petite pointe d'inquiétude résonnait tout de même en elle.
La porte s'ouvrit toute seule dès qu'elle atteignit son seuil ; la sheikah passa pour entrer dans une salle obscure, une porte similaire à celle qu'elle venait de franchir s'ouvrit quelques mètres plus loin. Synopz vint la rejoindre et, avant qu'ils n'aient pu prononcer une parole, la lumière inonda la salle et les trois déesses d'or apparurent. La déesse de la force soupira puis leva un regard impérieux vers les deux Sheikahs et se lança dans une longue tirade :
"N'importe quel peuple se serait déjà incliné devant nous, mais pas celui de l'ombre, trop fier, continuant de murmurer des paroles à la Lune et à chuchoter des rimes au vent... Cultivant cette différence, vénérant la liberté, ayant, sans l'accord de leurs créatrices, appris à maîtriser les forces invisibles... Fier, libre et insolent peuple que le vôtre...
- Et nous sommes plus que jamais fiers de notre insolence, nous sommes ce que vous ne serez jamais, nous sommes libres ! railla Synopz d'une voix ironique qui tranchait avec la haine pure qu'on pouvait lire dans ses yeux vermeils.
Farore le fixa d'un regard indéchiffrable pendant quelques secondes et se décida à parler :
- Synopz, Il ne s'agit pas d'une vaine querelle entre les ombres et nous mais de l'avenir d'Hyrule, de la légende, du début et de la fin, de tout...
Synopz fut devancé par Luna, la jeune fille éclata d'un rire forcé et sans joie :
- De tout... Et c'est nous qui sommes insolents ? Si il s'agit de l'avenir d'Hyrule, pourquoi ne tout simplement pas supprimer le roi du désert ? Pourquoi laisser des milliers d'Hyliens se faire tuer dans des batailles meurtrières ?
La déesse du courage n'essaya même pas de s'expliquer et répondit d'une voix aussi froide que la mort :
- Petite insolente, si tu n'étais pas élue des ombres tu serais déjà morte...
Nayru qui était restée impassible, jusque ici, s'avança :
- Princesse des ombres, sans les ténèbres, la lumière ne peut exister. Il s'agit d'un équilibre nécessaire à la survie du monde... Je comprends votre colère, mais, il ne peut en être autrement...
Synopz reprit :
- Si tel est le cas, alors vous pourriez tout simplement éviter toutes ces batailles sanglantes... Sans détruire le mal...
Farore soupira.
- La vie est toujours suivie par la mort et nous avons choisi de ne pas intervenir à ce niveau...
Synopz se contint avec grande peine mais c'était trop pour la princesse des ombres :
-Quoi ?!? Vous pourriez intervenir et...
Din la coupa :
- Vous accomplirez votre mission, que vous le vouliez ou non..."
Une lumière blanche envahit la salle mettant fin à l'échange. Luna et Synopz se sentirent soulevés avant de s'évanouir... Une dernière phrase retentit dans leurs esprits :
Vous accomplirez votre mission, que vous le vouliez ou non...Synopz sentit la caresse du vent sur son visage et ouvrit les yeux, Luna émergeait lentement de l'inconscience à coté de lui. Ils étaient au pied d'un arbre, dans la plaine et l'aube pointait à l'horizon. Les deux Sheikahs se relevèrent en s'aidant de l'arbre, Luna tremblait de colère :
- Elles osent s'appeler déesses...
Une voix ironique de femme retentit :
- Allons, princesse... N'insultez pas nos créatrices...
Synopz pivota lentement, il avait très bien reconnu cette voix, il croisa le regard de Luna, elle était inquiète... Synopz, un sourire faussement joyeux aux lèvres, répondit :
- Vaila ! Quelle bonne surprise...
La jeune sheikah qui se tenait devant lui était habillé d'une tenue de cuir sombre, de courtes bottes aux pieds, des cheveux couleur corbeau et un visage pointu à la peau pâle. Une menace de mort émanait de tout ses gestes. Vaila, une guerrière de l'ombre parmi les plus douées et les plus cruelles... Elle détestait Synopz et Luna et, pour ne rien arranger, ses parents étaient morts, tués par Synopz, quand, âgé de treize ans, celui-ci s'était emparé de l'arme qu'il portait maintenant...
- Tu sais ce que je suis venue chercher, Synopz, évitons des paroles inutiles. Je veux faire couler ton sang...
- Et tu sais aussi bien que moi que je ne suis pas totalement responsable...
- Peut-être... Mais tu l'as fait et tu vas mourir, ici et maintenant...
Les pensées se bousculaient dans l'esprit de Luna, Vaila était venue venger ses parents, Synopz au moment où il avait touché le sabre des ombres avait été animé d'une folie meurtrière. Quinze Sheikahs, dont les parents de Vaila, étaient tombés avant qu'il parvienne à se maîtriser, c'est cet événement qui avait engendré son départ... Bien que la majorité des Sheikahs avait compris son incapacité à repousser cette pulsion cela avait causé de grandes inimitiés. Le temps s'était écoulé et tout le monde avait pardonné sauf cette fille, Vaila, qui exigeait un combat à mort... Synopz ne pouvait refuser...
- Eh bien, soit, viens mourir sous ma lame... Lança le jeune homme.
- Avec plaisir ! "
Les deux combattants dégainèrent devant le soleil levant. Vaila passa à l'attaque, un geste prodigieux de rapidité... Synopz para le coup avec une facilité déconcertante et d'une improbable roulade, se retrouva sur le coté et traça une ligne de feu sur le flanc gauche de la jeune fille. Ils se retrouvèrent de nouveau face à face et le sheikah lut dans les yeux de la sheikah une haine pure alliée à une volonté implacable. Elle effectua un saut et ouvrit une large blessure dans l'avant-bras de Synopz, se retrouvant sans défense une fraction de seconde, Synopz s'engouffra dans la brèche et enfonça sa lame jusqu'à la garde dans la poitrine de la jeune fille, le combat avait duré moins d'une minute. L'étonnement d'abord puis la douleur, il retira sa lame et elle s'effondra.
"Je suis désolé. Murmura Synopz."
"Douleur et hésitation
Assailli de questions
Il se prend à hésiter,
A tromper la vérité...
Elle est sans vie
Parti pour un voyage infini..."