Gluck : pour répondre à cette question il n'a rien fait directement sauf détruire conscienscieusement (j'ai du mal avec ce mot) tous mes idéaux et rêves parce que les siens étaient détruits. Pour faire simple, ça a été mon prince charmant. Je l'ai vu je l'ai désiré, j'ai été curieuse, intriguée, je l'ai trouvé beau, étrange... Il avait ce côté ange déchu tellement pur et fragile qu'on a envie de le prendre pour soi, comme pour le rendre heureux alors qu'on sait au fond de soi qu'il ne le sera plus. Ca a été un rêve, celui de connaître enfin l'amour passion, de se sentir aimé, de se sentir envahie par un amour sincère et simple qui se suffit à lui même, qui nous rend bien juste parce qu'il est là, qui fait se sentir tellement différent, qui fait que le matin quand on se regarde dans la glace on est presque capable de soutenir son propre regard, et de se trouver belle. Puis ça a été la chute, le retour à la réalité qui file la gueule de bois et fait se sentir plus bas que terre. On rampe encore et encore, on attend on espère on rêve à nouveau tout en sachant que de la chute originelle aucun retour n'est possible. Pourtant on y croit malgré tout, et finalement il revient et on se dit que c'est bon, tellement bon... mais plus possible.
Alors, on commence la phase la plus difficile : celle durant laquelle on encaisse, parce qu'au fond de soi on y croit encore, et que tout prouve le contraire. On encaisse de diverses façons, j'encaisse très mal. Je suis devenur comme une petite fille fragile que le moindre mot exaspère et attriste, une de ses poupées au regard vide qui ne sait plus si elle doit être heureuse ou apprendre la patience. J'ai été patiente, puis prise et rejetée, mais transcendée par cet idéal amoureux persistant qui me faisait croire que je vivais ma tragédie et que si je devais mourir je voulais que ce soit pour lui et non de vieillesse. Je me suis enfermée dans cette vision d'un fardeau à porter, d'une passion à subir en gardant un espoir de le changer qu'il connaisse à nouveau l'amour avec moi et plus seulement en pensant à elle. Je n'ai rien subit d'horrible, j'ai juste fait disparaître certaines parties de moi. J'ai attendu et subi, il n'était pas là pour moi, il létait pour elle. Pourtant j'y croyais tout en jouant les cyniques j'attendais le retour à l'eden, mais je savais que c'était impossible, et pendant ce temps là lui détruisait mon idéal...
Et un matin il n'y avait plus rien. Juste l'amertume profonde, et le dégout de l'amour. Mes rêves de petites filles envolés, plus d'attente face à la vie, le néant. Juste la gerbe, une vision de moi-même rendue douloureuse par le retour de mon amour propre. L'impression d'avoir été détruite, rongée de l'intérieur, qu'il m'avait tout pris, espoir, attente illusions... Ca ne parait (et ce n'est sans doute) qu'un drame de post adolescente confrontée à la vie, mais ça a revêtu une importance considérable à mes yeux.
Et maintenant, reste la destruction et je me demande encore si une reconstruction est possible. Parfois j'en rêve, d'autre fois j'en *crève*, comme si plus rien ne pouvait est rebati, mais que pourtant on s'accroche à des ruines en se considérant tous deux comme un couple laid, sans amour ni attaches, juste là parce que finalement on s'habitue à l'autre.
Pour le temps ça fait 7 mois que c'est comme ça.
Pour les clopes, oui ça fait un bien fou et comme toi dans les soirées je ne les compte plus.
Pour la vaisselle, il me reste juste un épluche patate, je suis mal barrée.
(j'ai encore fait un beau pavé, désolée)