Je rejoins assez l'avis de Guiiil sur le "Que veut dire prier ?". Cela ne me demande pas en tant qu'athée d'employer le mot "Prier". C'est juste un mot pour dire qu'on essaye d'apporter du réconfort et souhaiter un petit peu de bonheur et d'amour. Même si on n'est pas d'accord avec les réactions de nos proches (mes parents sont racistes ce qui me dérangent profondément), ce n'est pas une raison de s'embêter avec les manières de s'exprimer. On ne peut pas spécialement trouver une formulation qui signifie parfaitement tout ce que chacun veut dire. Mais l'idée d'utiliser une seule expression (et encore on n'a pas mal le choix je trouve... Entre Pray for Paris, fluctuat nec mergitur, une bougie sur sa fenêtre ou Je suis français...) permet cette idée de communion.
J'ai pas vraiment envie de faire le mec tatillon, mais j'accorde beaucoup d'importance à ce genre de choses : La désemantisation d'un mot ou d'une expression ne doit pas faire oublier son origine, d'autant plus lorsque le fait de langue en question prend une ampleur considérable. Au delà du fait évident que la France soit un pays laïque, prendre comme slogan, et tout cela a déjà été évoqué plus tôt, une expression d'ordre religieuse en réaction à un évènement causé par la foi, c'est maladroit. Et on se dira que ça rassemble, et que c'est beau, qu'il faut bien quelque chose ... Certes, mais pas ça. Choisissons autre chose. Lorsque l'on a besoin du langage, d'une formule en l'occurrence, et qu'on lui détermine une valeur fédératrice, on fait gaffe aux mots qu'on emploi. Le Larousse me dit que prier, c'est s'adresser à Dieu. Même si l'usage discursif que l'on en fait donne moins souvent un sens religieux au terme, nous devons faire attention à ce que l'on dit et faire d'autant plus attention à ce qui sera entendu de façon globale et ce, à travers l'Histoire. On ne joue pas avec les mots lorsqu'il s'agit d'un contexte important, cultiver les approximations, c'est le mal. Le moyen le plus efficace d'exprimer notre réalité, c'est le langage. Le langage, c'est précieux. J'ai peut être l'air d'en faire des caisses, mais ce que je veux dire par là c'est que quand une société entière, voir plus, entretient l'inexactitude qu'est "Pray for Paris" concernant une ville laïque, c'est pas cool du tout.
ça l'est d'autant moins qu'il me semble que le slogan a été importé de l'étranger et qu'il est repris par les français.
Et je parle pas du logo
Peace for Paris pour lequel je vois une croix en dessous de la Tour Eiffel (Et j'en parle pas, notamment parce que c'est un peu capillotracté. Il n'empêche, la règle "On ne laisse rien au hasard dans ce qu'on décide arbitrairement de mettre en avant" ne s'applique pas qu'au langage mais aussi aux illustrations).
Pour conclure, si, il faut s'embêter avec notre manière de s'exprimer.
Concernant le sentiment d'union que l'on peut observer actuellement en France : J'ai beau être une personne très peu patriote (Pour ne pas dire pas du tout) et ne pas vraiment saisir le concept d'appartenance à un Etat/Nation, bien qu'il soit parfois assez avantageux d'un point de vue pratique, je me sens aujourd'hui vraiment touché, comme j'ai pu l'être en Janvier, par les évènements. Je commence à réaliser ce qu'il s'est passé, mais vendredi soir, c'était vraiment le malaise.
Fonzie : Bien du courage à toi et mes sincères condoléances. Je vais pas faire dans l'original mais pareil que les autres, si tu as besoin de parler ...
Twitter s'étant hier transformé en véritable cimetière (Nombre incroyable d'avis de recherche avec, on le sentait, une lueur d'espoir et qui, dans 90% des cas, n'allaient aboutir à rien, sinon un constat plutôt amère), je me suis pris quelques minutes pour essayer de penser à ce que pouvaient ressentir les proches des victimes dans ces circonstances, à comment j'aurais réagit face à ça. C'est pas un exercice évident pour moi, je rejette assez naturellement l'empathie et puis c'est pas très souvent qu'il m'arrive d'être face à la mort d'un proche.