Ben en fait j'ai dû mal m'exprimer parce que je suis d'accord avec quasiment tout ce que tu dis. :x
L'idée de développer un propos au cours d'une (ou des) oeuvres, pour moi, c'est du partage car c'est une expression. Là ou je voulais en venir (pour répondre à Rodrigo surtout), c'est que c'est plus (beaux arts (pour reprendre tes premiers exemples)) ou moins (arts appliqués) personnel et/ou lié à une demande (et donc un marché). Suis-je clair avec toutes ces parenthèses ?
Même dans le cas de Van Gogh, qui était si je puis dire un "marginal" (dans le sens où les gens étaient grave blasés par ce qu'il faisait et lui achetaient rien), il y a une notion de partage. Il avait clairement un tas d'idées à montrer aux autres, c'est juste que ça n'a pas été reçu (vendu) de son temps. En fait, pour moi, partage revient un peu à expression, j'ai juste choisi le mot partage pour éviter la redondance avec expression personnelle. Mais il y a clairement un émetteur (l'artiste) et un récepteur (le public). Sauf dans le cas où tu gardes tes tableaux au placard :B
Quant à la technique, je voulais surtout parler d'"intentionalité". Par exemple, Pollock c'est du dripping, donc d'après une approche basique de l'art (genre blabla faut représenter la réalité), du n'importe quoi. Mais la différence entre Pollock et un singe qui réussirait à obtenir un résultat équivalent (même si bon dans le cas de Pollock en particulier faut le vouloir pour avoir un rendu pareil vraiment sans connaître la peinture, BREF je m'égare), c'est l'intentionalité et le propos de Pollock. Il exprime quelque chose à travers son "n'importe quoi" à savoir ses taches et expérimentations. Alors certes, ça peut paraître tordu de parler d'intentionnalité et de technique pour un mec qui agite son pinceau au-dessus d'une toile pour voir ce que ça donne. Mais c'en est !
Dans "technique", je voulais vraiment dire "façon", "manière", en fait. Et la spontanéité, quelque part c'est intentionnel. On peut choisir de contrôler ou lâcher son trait selon ce que l'on cherche à exprimer (et tu cites de bons exemples pour ça). S'ajoutent aussi l'expérimentation et la recherche. Parfois, sans vraiment choisir son trait, on a un truc très expressif et libre (ça s'appelle le talent je crois leaule), mais le fait de continuer d'utiliser ce trait, alors qu'on pratique et qu'on découvre de nouvelles façons de tracer, là aussi, c'est intentionalité.
Même derrière le gamin qui fait un dessin très sensible et joli sans le vouloir et sans le chercher, il y a SA façon de tenir le crayon, de faire ses lignes, etc. Il y a quelque chose de lui et quelque chose de ce qu'il voulait représenter, une synthèse en gros.
J'étais sans doute pas clair (et c'est normal vu comme j'étais crevé et je le suis toujours #LesExcuses), mais je cherchais surtout à dire que l'art est vraiment pas différent du langage quelque part vu que c'est un moyen de retranscrire des idées. Est-ce qu'une installation qui a BESOIN d'un écriteau de 15000 mots écrits par l'artiste pour expliquer son propos est réellement de l'art ? Est-ce que la Guirlande au Centre Pompidou va trop loin ? (Réponse : oui) Une question assez compliquée selon moi, et j'ai pas la prétention de vouloir disserter là-dessus, mais je pense qu'elle est intéressante à envisager lorsque l'on crée. Il y a soi et ce que l'on exprime, certes, mais purement exclure l'autre de l'équation, je pense qu'à un haut niveau (fréquent et régulier) de pratique, c'est impossible.
Sinon instant mylife : aujourd'hui je devais voir un groupe (RADWIMPS) au Trabendo. Pour situer un peu ceux qui fréquentent Paris, c'est à porte de Pantin sur la 5, au bout d'une allée de merde full platanes derrière la Philarmonie de Paris. Je me pointe. Pas un rat, personne, même pas une lumière, pas un vigile, rien, nada, le néant distordu. Eh ben en fait le concert était à la Flèche d'or. Et ce sont des gentils gens aussi paumés que moi qui ont réussi à m'aiguiller parce qu'ils l'avaient vu en ligne la veille mais étaient vraiment pas sûrs. C'est la PIRE organisation de concert que j'ai jamais vue de toute ma vie. Pas un mail pour prévenir à l'avance, mêle pas une pancarte devant le Trabendo, rien.
J'ai vraiment eu de la chance de tomber sur eux. Du coup on a dû sprinter pour choper la 5, puis la 2, on en a fait la moitié, et après on a encore du courir 20 minutes pour atteindre la salle. Par un miracle de Dieu, les portes venaient tout juste d'ouvrir !
Le concert valait la cavale, en tout cas. Solos et duels de guitare/basse en veux-tu en voilà, versions live des chansons avec des impros complètement démentes, le chanteur qui nous fait du rap virtuose avec une articulation sans faute, pur niveau et qualité de son, équilibrage aux petits oignons, ambiance de fou, public hyper réceptif et très bon musicien (les rythmes que le groupe nous faisait tenir en tapant des mains étaient parfois syncopés et très costauds pour des gens peu habitués, mais là, la foule était comme un orchestre ! Jamais vu ça !)... j'ai rarement fait des concerts aussi énormes. J'ose pas imaginer ce pur moment que j'aurais loupé si j'avais pas été rédirigé vers la bonne salle. (J'ai même gardé contact avec ces bons samaritains, faut dire c'était un peu un grand moment d'angoisse pour nous tous, ça tisse des liens.)
À quand la prochaine ?
