Hobo with a Shotgun (Jason Eisener)Hobo with a Shotgun, comme son nom l'indique, c'est l'histoire d'un clochard puant, campé par le formidable Rutger Hauer (robot détraqué dans
Blade Runner, psychopathe dans
Hitcher, religieux cannibale dans
Sin City) qui arrive totalement par hasard dans une ville en proie à la violence la plus extrême. La première scène trash que l'on voit dans ce long métrage ambitieux de Jason Eisener, c'est un homme se faire décapiter, et une pin up prendre une douche avec le sang qui gicle de sa gorge. Toute cette belle ville est dirigée par un gang familial composé d'un certain Drake et de ses deux films, tout aussi dérangés que lui. Autant dire que, comme son nom l'indique, Hobo with a Shotgun est un film grindhouse qui joue à fond sur la violence et le sang.
Car le concept d'Hobo with a Shotgun date d'il y a bien longtemps. A l'instar de l'honnête mais un peu faible
Machete, Hobo était à l'origine une fausse bande annonce diffusée avant les Grindhouse de Rodriguez et Tarantino. Le concept a tellement plu au public que, comme Machete, celui ci s'est retrouvé adapté en vrai long métrage. En bien ou en mal ?
Oui, il y a un hic, entre temps, la vague Grindhouse (qu'on aimerait bien oublier, surtout Death Proof), est passée, Machete avait l'air déjà bien faiblard à l'époque de sa sortie (pas si lointaine), et
Hobo peine à révolutionner le genre. Mais ça ne veut pas dire que le film est mauvais, en tant que grand amateur de films gore un peu barrés, j'ai largement trouvé mon bonheur. Je vais pas tout reveler mais c'est probablement le seul film ou vous verrez une prostituée se faire broyer la main par une tondeuse à gazon et poignarder un homme avec l'os qui reste. C'est idiot, mais jouissif.
Je peux aussi citer une mise en scène pas exceptionnelle mais qui tient la route, une photographie à l'image des Grindhouse (= vieillissante), les musiques sont de bonnes factures, le film est ultra referentiel, bien ancré dans les années 80. Les personnages sont bien campés, surtout le rôle du clodo, difficile de trouver mieux que Rutger Hauer qui est devenu bien trop méconnu (mais qui arrive bien au dessus de 90% des acteurs celebres) et les deux "The Plague" qui m'ont bien fait marrer (il faut le voir pour le croire).
Pour résumer, Hobo with a Shotgun arrive un peu en retard, pourtant j'aurais tué pour voir un film comme ça, avant de voir
Planète Terreur. Malheureusement, il faut faire avec ce qu'on a. En ressort un bon petit film à prendre au 3e degrés, un métrage honnête qui n'a aucune prétention mais qui pourtant marche bien, tant la violence est amenée de manière jouissive. A déconseiller aux cinéphiles un peu péteux-elitistes par contre...
Autre petit détail pour ceux qui s'y interessent, le film est passé au Festival international du film fantastique de Neuchâtel (aka NIFFF) cette année ^,^
Sucker Punch (Zack Snyder)Et voila, je l'ai vu, Sucker Punch, le dernier bébé de Snyder, et, enfin, création originale (ouf !). C'est la que j'ai toujours eu un problème avec Zack Snyder, car toute sa filmographie était composée de remake moisis (
Zombie est un massacre en règle et donc une merde, merci JeK) ou d'adaptations de BD. Certains diront que les adaptations c'est bien, et ils ont raisons, j'adore des dizaines de films de super-héros, le problème avec Snyder, c'est qu'il adaptait les BD au mot prés, aux situations identiques à l'originale, et qu'aprés cela on le taxait de réalisateur visionnaire. Awesome, moi aussi je peux le faire B) Enfin bon je m'égare, ce que je retiens surtout de ce réal, c'est que c'est un trés mauvais scenariste, qu'il a une drôle d'oreille musicale, mais que par contre, il sait y faire quand il s'agit de faire de belles scènes d'actions.
Et Dieu sait que j'aime les films d'action.
J'en reviens à
Sucker Punch. C'est l'histoire d'une jeune fille de 20 ans, surnommée par la suite "Baby Doll", qui est envoyée en hôpital psychiatrique, aprés avoir tué accidentellement sa soeur qu'elle essayait de protéger de son beau père (qui voulait lui même la tuer pour récupérer un héritage, blablabla). Arrivée à l'asile, il s'avère qu'il est prévu de la lobotomiser dans 5 jours pour qu'elle ne témoigne plus contre son beau père. Pendant ces 5 jours, elle s'enferme dans un monde imaginaire ou elle invente un plan pour s'évader de sa prison, à l'aide de 4 autres filles, grâce à des objets qu'elles devront récupérer dans plusieurs mondes différents, plein de dangers, dans le but d'éviter de se faire lobotomiser par le terrible "High Roller".
A première vue, Sucker Punch est avant tout un grossier mélange entre
Inception (dans la structure du rêve) et le
Labyrinthe de Pan (monde imaginaire pour échapper à la réalité), mixé à l'arrache et saupoudré de scènes d'action dont Snyder a le secret. C'est là le problème de ce film en réalité, bien qu'il parte d'une base originale, le final est une coquille vide, récupérable uniquement grâce à ses scènes d'action (bien foutues mais j'y reviendrai), le rythme est bien trop bancal et surtout, le slow-motion, qui était une plaie dans
300 du même réal est ici beaucoup trop présent dans les scènes d'action et ça rend le tout bien trop ennuyeux. Le slow-motion j'aime bien, c'est marrant quand c'est bien fait (Matrix pour ne citer que lui) mais en mettre pendant la moitié du film pour simuler un semblant d'originalité, j'adhère pas tellement. La BO est aussi une catastrophe, alors que paradoxalement le film tend vers la comédie musicale (la BO est très présente, le film est chorégraphié...), en gros Sucker Punch, c'est du viol auditif pur et simple (si on excepte l'intro que j'ai mise un peu plus haut). C'est aussi un film bourré de references... en fait reference est un bien grand mot quand on se rend compte que certaines séquences et certains personnages sont pompés d'un peu partout. Là ou les references de
Scott Pilgrim vs the World étaient subtiles et surtout ephemères, Sucker Punch se gêne pas pour pomper le design des ennemis de Jin-Roh, les Hellghasts de Killzone (eux même pompés sur Jin-Roh tiens) et une grosse séquence de pas loin de 15 min est une copie conforme d'une séquence de FF13 (en réalité elle doit durer 5 min mais le slo-mo la rend interminable).
Mais contrairement à ce qu'on pourrait penser, j'ai quand même plutôt apprécier ce Sucker Punch, à tel point que j'ai très envie de me chopper la Director's Cut en Blu Ray (celle ci rajoute 20 min au film original, dont un combat final entre Baby Doll et High Roller). On va dire que je suis pas difficile, mais j'ai pris mon pied sur les scènes d'action qui sont des tueries techniques, malgré le sur-abus de slow motion, on en prend quand même plein la gueule, et bien que je considère Zack Snyder comme une tâche dans à peu prés tout, il faut bien reconnaitre que la seule qualité de ses films, c'est bien la technique. En plus, y'a des belles filles. Que demander de plus ?
Oui je sais en fait, un scenario qui tient pas sur du PQ, des scènes qui ne rappellent pas les nanars les plus sombres de l'histoire, de bonnes lignes de dialogue, une action rythmée, des personnages fouillées. La on aura du très bon film, en l'état, on a qu'un bon film, sans plus, vite oublié.
Un autre truc dont j'ai pas parlé, c'est que le film peut être sujet à double interpretation. Mais c'est naze parce que la double lecture est très très mal amenée, dommage.
Tant qu'à faire, j'ai une autre review de prévu dans quelques jours :