Doublet mais bon, ça vous apprendra à laisser le meilleur topic de PZ à l'abandon
(et fuck la police)
Pas vraiment un film que j'ai vu l'autre jour, mais un documentaire intitulé
Cutting Edge : the Magic of Movie EditingC'est un documentaire qui, comme son nom l'indique, est consacré au montage au cinéma. C'est un peu vulgarisé (car le sujet est ultra complexe en vrai), mais du coup accessible et très intéressant. Le docu nous passe l'historique du montage depuis ses débuts, lorsqu'on s'est rendus compte que passer d'une scène à une autre procurait une sensation au spectateur (alors qu'au tout début un film contenait un seul et unique plan). Qu'à l'origine, le métier de monteur n'était pas considéré comme important et, qu'en conséquence, était principalement reversé aux femmes.
On apprend également que les bolchéviques lors de la Révolution Russe de 1921 avait tellement compris la puissance du montage sur l'esprit humain qu'ils ont inventés des techniques qui sont devenues la base du montage, même jusqu'au Hollywood d'aujourd'hui. La même réflexion est faite sur les films de propagande nazie lors du IIIe Reich.
Et puis il y a aussi ces passages sur ces films qui brisent les codes, comme
Bonnie & Clyde,
Easy Rider ou les films de la Nouvelle Vague. Ou comment le montage a une importance capitale pour faire d'une scène de sexe une scène érotique et non pornographique. Sans oublier de nombreuses anecdotes avec des interventions de Tarantino, Spielberg, Scorsese, Lucas, Cameron et bien d'autres. Entre le monteur d'
Under Siege II qui a peur que Steven Seagal lui pète la gueule en salle de montage, celui d'
Easy Rider qui apprend à ses dépends que monter sous LSD n'est pas une brillante idée, Rob Cohen en plein délire qui applique sa compréhension limitée du cubisme au montage de
XXX, ou James Cameron qui découvre que retirer une frame par minute pour raccourcir
Terminator 2 ne rend pas très bien, il y a à boire et à manger dans ce petit documentaire très sympathique.
Aucun rapport avec les saucisses sinon mais j'ai également vu
Snowpiercer la semaine dernière.
Bon, vu comme ça, ça ressemble à une série B moisie qui ne mérite absolument pas de payer une place de ciné. C'est sans compter que c'est réalisé par l'un des meilleurs réalisateur coréen actuel (ou réalisateur tout court en fait), Bong Joon-ho (aka le mec derrière
The Host,
Memories of Murder, et
Mother). Bon, pour être honnête, je trouve les films sus-cités bien plus réussis que celui ci, mais force est de constater que c'est quand même un excellent cru.
L'histoire, un peu basique, c'est que la Terre est dans une ère glaciaire et que les derniers survivants de l'Humanité sont réunis dans un train qui ne s'arrête jamais et qui est capable de résister aux conditions les plus extrêmes. Le soucis c'est que dans ce train subsiste une lutte des classes avec les plus pauvres à l'arrière et les plus riches à l'avant. On suit alors un personnage nommé Curtis (Chris Evans, vu dans
Captain America, plutôt bon dans ce film malgré ce qu'on pourrait penser) qui est à la tête d'une révolution qui consiste à aller à l'avant du train. Dit comme ça, ça a l'air ultra simpliste, mais fort heureusement l'histoire évolue et la morale de cette révolution est plutôt couillue, en fin de compte.
Bref, j'ai trouvé que le film avait des moments de fulgurance incroyable mais aussi des moments un peu gênants (notamment la fin que je trouve un poil ratée). Ce qui m'as vraiment plu c'est l'emballage général du film (décors, costumes, photo), comme le réalisateur a l'habitude de le faire dans ses films, ainsi que la grande cruauté (physique et psychologique) des personnages. C'est simple, c'est une société brutale qui est dépeinte, une société où les plus pauvres n'hésitent pas à se bouffer (littéralement) pour survivre. Une société où la révolution se passe à coup de haches dans les genoux et dans la tête. Pour un film emballé dans sa promo comme un blockbuster mainstream ça fait quand même plaisir. A ce titre la scène du flambeau (ce qui l'ont vu comprendront) est une des meilleure mise en scène que j'ai vu au ciné cette année, le meilleur moment du film sans aucun doute.
Le gros intérêt, au final, c'est bien de dépeindre les différences de niveau de vie entre les plus privilégiés et les autres. Du coup chaque "wagon" apporte un changement de ton et plus on avance plus on est choqués par le train (quel humoriste de talent je suis 8)) de vie à l'avant. Ces changements de ton peut apporter une certaine confusion au niveau de l'espace, mais ils apportent à chaque fois une nouvelle trouvaille visuelle (la scène de l'école est excellente). Je pense pouvoir dire que l'avancée des révolutionnaires est inspirée d'un jeu vidéo, chaque wagon peut être apparenté à un niveau différent et ça, c'est quand même la classe !
Bref profitez en pendant qu'il est encore en salle, ça vaut bien plus le coup que les 3/4 des autres films à l'affiche.