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Aujourd'hui j'ai vu...
Yorick26:
L'Île aux chiens, plus d'une semaine après sa sortie je ne pensais pas pouvoir le voir un jour férié. Une pote m'a demandé "Dis, ça te dirait pas un ciné ?". Je m'attendais à devoir regarder les Avengers et comprendre la souffrance de tant de gens (hein @Krystal ), alors que moi je m'en fiche. Et bien non, elle l'avait déjà vu (et ça l'avait fait beaucoup rire). Du coup, je tente et je regarde les séances pour l'Île aux chiens en désespoir de cause. Et là, miracle, il y est. C'est pas le cinéma habituel et ça fait des années que je n'y suis pas allé. Le dernier film que j'avais vu dans ce cinéma, je crois qu'il s'agit d'Harry Potter 3 ou 4. Donc c'était il y a bien longtemps. J'arrive presque en avance (comprendre 10 minutes en avance, donc pas une grosse marge selon mes critères). Là, je tombe derrière une famille de chieurs devant moi qui voulait un pass pour 10 films, dont 5 pour aujourd'hui, sauf que seules 4 sont possibles.... Bref, j'ai rien compris, mais il y avait aussi un problème technique qui fait que le paiement par carte n'est pas possible. Entre l'aller retour pour retirer des billets et attendre que la famille se décide et finalise l'achat par chèque, on est arrivé dans la salle pile poil.
Bon, vous n'êtes pas là que pour entendre ma vie. Du coup, le film. Dans mes attentes, j'étais assez mitigé. D'un côté, je ressors d'un W. Anderson foutrement difficile à suivre d'un coup, et un style stop motion qui me rappelle beaucoup trop les figurines empaillées des grands parents. D'un autre, il y a quand même le stop motion, l'histoire qui m'intrigue et un côté vétérinaire qui ne peut que m'interpeler.
A la fin du film, j'en ressors avec à peu près les mêmes nuances. Visuellement parlant, le stop motion taxidermiste me dérange quand même un peu. Je préfère d'autres matériaux comme le papier ou la pâte à modeler. Néanmoins, c'était bien fait en ce qui concerne les personnages. Contrairement à @Rodrigo qui avait insisté sur le côté graphique du film, j'ai pas été tant sublimé que ça. Les décors sont quand même jolis malgré le sujet : l'Île Poubelle. Il y a mieux pour nous faire rêver, mais visuellement on s'en sort plutôt bien. Il n'y a que certaines scènes où on se demande si c'est fait exprès que ça ressemble à autre chose. Par exemple, la scène d'"atterrissage" représente un oeil marron sur un fond blanc qui représente la sclère. Est-ce voulu ? Je ne sais pas, mais on sent quand même que dans tout le film il y a des intentions.
Je passerai sur le côté musical qui ne m'a pas du tout bercé. Je ne retiendrais pas grand chose à la sortie de la salle, mis à part quelques sifflements et des saccades de tambour japonais endiablées.
Par contre, par rapport à mes attentes d'avant visionnage, je suis rassuré sur le côté Anderson. C'est moins prise de tête. Il y a des doubles lectures un peu partout, mais, elles ne sont pas complexes à comprendre et toujours intéressantes. On se pose tantôt la question sur ce qu'on fait subir aux chiens et tantôt ce qu'on fait subir aux hommes. Et quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas trop, c'est le second degré. Il y a tout un côté moqueur d'absurdité qui est vraiment sympathique, il n'est pas lourd. Par exemple, lorsque les médias découvrent qu'Atari n'est pas mort. Il y a tout un blabla sur le devenir d'Atari et qui finit par "qui de toute évidence n'est pas mort." Tiens donc ! Ca passe aussi par des petites précisions dans les traductions qui sont rigolotes parfois pas utiles. Ou parfois même le sujet. L'épidémie est décrite par des symptômes qui feraient rire n'importe quel connaisseur canin une fois qu'on a un peu traduit le jargon : les "éternuements sporadiques" deviennent les chiens atteints de cette maladie éternuent très rarement, mais ça leur arrive. Bref, si on résume, le scénario est basée sur une maladie qui n'existe pas. C'est d'autant plus drôle.
Bref, j'ai bien aimé. Peut-être pas pour les mêmes raisons de tout le monde, mais j'ai bien aimé.
Suijirest:
J'ai vu Avengers : Infinity War et je suis la déception même. :mouais:
Genre, le MCU a quand même réuni dans un même film, et dans plusieurs dialogues, les deux acteurs que sont Robert Downey Jr et Benedict Cumberbatch, mais ils ne se disent jamais "no shit Sherlock". Sérieux, ce gâchis, c'est comme quand Keaton nous dit "Je suis Batman", j'y crois pas. 3/20.
Moon:
Je vais parler d'un petit film obscure que personne ne connait et que j'ai vu hier soir : Ready Player One (Cliquez pour afficher/cacher) :hihi:
Et bien, j'y ai passé un très bon moment.
En fait le film ne brille absolument pas par son scénario ni par ses protagonistes car le tout est déjà vu (rien que le système de second Life dans un environnement virtuel, je ne compte plus le nombre de mangas qui ont ce background) et les personnages clichés au possible et les 3/4 sont hyper convenu (j'avais vu venir de très très loin les petits rebondissements)
(Cliquez pour afficher/cacher)Enfin .. disons que j'avais bien vu que son meilleur pote était une femme, là où je me suis trompé c'est que l'avatar avec qui il est tombé amoureux était bien une fille et surtout bien une gentille (je voyais plus une fausse méchante comme celle qui s'est révélée ... Sans surprise une vraie méchante)
Mais .... Le tout est bien fait, c'est un beau spectacle et surtout c'est une leçon d'amour à toute une culture populaire et je trouve ça génial.
En plus il y a aucun vrai discours moralisateur (Cliquez pour afficher/cacher)bon, on te balance quand même qu'il faut se mesurer et que la vie irl est plus cool que la vie virtuelle mais sans réellement démoniser cette dernière.Tout le monde a intégré cette culture, pas de critiques en disant que c'est naze ou des trucs de gosses. J'ai l'impression que Spielberg a eu un réel plaisir de faire tous ces easters eggs et qu'il a fait un film bien plus personnel qu'il en a l'air.
Perso je savais plus où regarder pour voir toutes les références et c'est plutôt bien fait car l'univers le permet et c'est vraiment une leçon d'amour pour tout ça (j'ai vu après qu'il y aurait peut être Link, Zelda et Ganondorf, je les ai pas vu bien que je les ai cherché car je les trouvais bien plus à leur place que certains qui y ont été montrés. Faudra que je rechecke ça même si j'ai vu un poster d'ALTTP à un moment).
Je pense que la démarche de l'auteur est vraiment sincère et que c'était pas juste un attrape nigaud pou geeks (qui pour le coup est représenté par le méchant avide d'argent très caricatural), du coup je n'ai que de la bienveillance pour ce film.
Donc voilà, un avis pas hyper constructif mais ça a été une bonne surprise pour moi qui n'ai rien suivi de son actualité (j'ai même pas regardé les bandes annonces pour dire) mais faut juste être dans l'esprit "spectacle" et pas se poser trop de questions sur le scénar et les personnages.
Modération Je déplace ton message ici car le sujet a été ré-ouvert.
D_Y:
Personnellement je ne trouve pas que Spielberg respecte tant que ça la pop culture ; cf les rageux qui perdent au jeu au début du film (dont un qui veut carrément se défenestrer tellement il rage, et une gamine, et une mère de famille...), le beau-père avide qui joue pour se faire du fric, le créateur du jeu handicapé social qui a peur d'embrasser une fille, ou le fait qu'au fond "jouer" c'est une activité de pauvre.
Il y a énormément de références, certes, mais moi je vois plutôt Spielberg et sa team comme les scientifiques recrutés par IOI, ils sont payés en labo pour s'informer mais ne s'intéressent fondamentalement pas à la chose, d'où le fait qu'ils ont casé des références à droite à gauche en mode random (particulièrement aux potes : nombreuses références à Zemeckis, au moins une à Lucas, le King Kong de Jackson...). Ils arrivent à te sortir des infos que même les connaisseurs ne pourraient pas trouver (le nom du lycée dans Ferris Bueller et Breakfast Club, le nom du gars qui a créé Adventure...).
Relativement à ça, le principe même du monde Doom est excessivement stupide. Spielberg s'imagine qu'une mêlée générale sans aucune stratégie avec plein de robots et des explosions partout, c'est l'image même d'un jeu vidéo. Il arrive à caser une référence à StarCraft dans un monde virtuel où la stratégie semble bannie. Et qui serait assez stupide pour acheter une combinaison qui restitue la douleur dans un monde aussi violent ? D'où je pense que Spielberg ne comprend pas tellement ce qu'est le monde du jeu vidéo.
Et à titre purement subjectif, je trouve ces parties un peu moches, un peu comme le Tintin.
La morale finale ne démonise pas la culture pop mais elle est curieuse dans un contexte socio-economique aussi tendu. Il est sous-entendu au début du film que la pauvreté mondiale est due à une guerre numérique, pourtant tout le monde se connecte au jeu alors qu'ils vivent la misère irl. Donc ce sont ceux qui s'enfuient dans la réalité virtuelle qui ne font rien pour redresser la situation, ils se contentent de survivre (comme dit Wade au début du film). Au fond j'ai trouvé bizarre que le film ne fasse pas le parallèle entre le fait que tout le monde vive irl dans un monde pourri VS tout le monde vit une vie de rêve dans un Eldorado artificiel, comme s'il n'y avait aucun lien de cause à effet.
Tandis que de l'autre côté ils ne se gênent pas pour critiquer les dérives possibles de le réalité virtuelle entre de mauvaises mains.
Or moi je pense qu'ils font le parallèle mais qu'ils n'osent réellement le dire. Toute la fin repose sur la scène du créateur du jeu qui regrette sa "fuite" de la réalité, c'est même la leçon donnée au héros (via sa love story). Ce qui est extrêmement bête puisque jouer à un jeu n'est pas une "fuite" dans le sens péjoratif du terme mais un "voyage". On ne dit jamais de quelqu'un qui lit un livre ou qui écoute beaucoup de musique "il fuit la réalité". C'est ce que fait Spielberg un peu en douce.
Et si vraiment le film n'avait pas l'intention de dire que c'était bizarre de faire dépérir son monde au profit d'une réalité virtuelle, alors c'est que l'univers du film manque de cohérence ; car c'est bien beau de parler de Tolstoï pour montrer que le héros geek n'est pas con mais si personne dans le film ne se fait la réflexion...
Enfin, j'en ai vraiment eu très marre des références à tout bout de champs pour flatter l'ego du spectateur. Pratiquement toutes les phases virtuelles c'est de la référence à chaque plan (littéralement) et même les phases réelles sont des clins d'oeil (à Minority Report, Matrix, RoboCop...). Moi ça m'a saoulé parce que j'ai vite eu l'impression que c'était un quizz pour trouver le plus de références possible ou bien un énorme coup de coude dans les côtes pendant 2h20 (et je case ici le fait que le film soit beaucoup trop long pour ce qu'il raconte), au bout d'un moment ça fait mal au côtes quand même. Les "Mondes de Ralph" était plus subtil à ce niveau et un peu plus respectueux à mon sens.
D'ailleurs bien que Spielberg ait lui même apporté sa pierre dans la pop culture, proposer toutes ces références dans un environnement full-CGI est une contradiction ; la pop-culture s'est fondée sur un marché de niche avec des créateurs qui faisaient leurs œuvres avec des bouts de ficelle. Mettre King Kong ou la moto de Kaneda au milieu d'explosions, ce n'est pas très honnête, ce n'est pas réellement respectueux des œuvres de base. Le cinéma hollywoodien s'approprie la pop culture et la melange de manière random ; ils se l'approprient comme les méchants du film s'approprient le jeu pour se faire du profit.
Bon après je ne cible que ce qui m'a dérangé mais le film était plutôt divertissant au fond. La partie Shining était plutôt pas mal :hap: Il y a une bonne gestion du rythme et c'est évidemment bien filmé ; les scènes d'action (qui dépotent bien faut l'avouer) sont lisibles ce qui est plutôt rare. Ça reste un bon petit film d'aventure, pas la pire prod Amblin mais pas un chef d'oeuvre non plus. Il ne suffit pas de citer Citizen Kane pour donner de la profondeur à un film (en plus Picsou l'a déjà fait).
(et y'a que moi que ça fasse tiquer qu'un gamin de 11 ans puisse jouer pépère à des jeux de guerre violents en réalité virtuelle ? :hap:)
Moon:
Comme quoi, les à prioris sur les intentions ou non d'un auteur en changent radicalement le point de vue et son appreciation du film.
Je comprends totalement ton argumentation si effectivement Spielberg serait du côté des "méchants" du film, à savoir juste caresser le fan dans le sens du poil et faire du fric.
Pour ma part, je le vois au contraire comme un geek et qu'à l'instar d'un Tintin, il le fait car c'est un film qui lui fait avant tout plaisir alors qu'il n'en avait absolument pas besoin pour sa carrière.
Oui c'est un énorme pot pourris de références de pop culture mis bout à bout sans trop de vraisemblance contrairement à d'autres films (comme tu l'as cité, Ralph est plus cohérent) mais je le vois plus comme un bon gros délire de fan/de gamin qui s'amuse avec ses jouets.
Rien que la bataille finale qui est du grand n'importe quoi, je le vois comme du n'importe quoi assumé.
C'est un film, qui je pense, ne peut parler qu'à une public bien précis ce qui explique son succès mitigé.
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