Pour revenir à ta question sur le handicap, Floax, j'ai quelques potentielles réponses à ajouter, autant pour toi que pour ceux qui s'intéressent au sujet.
Je pense tout d'abord que c'est contradictoire de mettre l'empathie en cause, parce que tu décris quelque chose qui va au-delà de la gêne, et touche à la peur, n'est-ce pas? Ce serait donc plutôt une inaptitude à comprendre qui crée ce sentiment. Peut-être que justement, tu as vraiment du mal à te mettre à leur place, que leur handicap te met mal à l'aise parce qu'il sort de ton champ de perception?
Ou alors, peut-être que tu te projettes bel et bien sur la personne handicapée que tu observes, et que ça t'effraie de t'imaginer à sa place?
En ce qui me concerne, j'avoue que ma principale crainte, quand je côtoie une personne ayant un handicap, c'est bel et bien de la froisser par mon comportement. Certains attendent vraiment de l'autre de la compassion, d'autres veulent au contraire être considérés comme "normaux" (j'aime pas ce mot, au passage), chacun ayant sa perception de son handicap et ses exigences envers les autres. Et s'il est vrai que la plupart ne supportent pas qu'on s'apitoient sur eux, d'autres, au contraire, ne demandent que ça.
De nombreuses personnes m'ont dit me trouver insupportablement arrogant, parce que je donnais toujours l'impression de me foutre de tout, et d'avoir pitié de tout le monde, comme si je me sentais au-dessus. C'est bien sûr faux, hein, je ne suis pas (trop) ce genre de personne, ou alors j'ai vraiment du mal à l'admettre, mais si des gens qui n'ont pas de problèmes m'en veulent d'avoir un comportement du genre, qu'en pensera une personne en fauteuil, un nain ou quelqu'un qui a perdu un bras?
C'est là ma plus grande crainte: donner l'impression à l'autre que je ne le considère pas comme un égal, sous prétexte qu'il est handicapé, quand bien même je serais loin de le penser.