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Les questions bêtes de la vie.
D_Y:
--- Citer ---L qui ont atterri là parce que "le technique c'est dégradant, un bac général sinon rien"
--- Fin de citation ---
Pourquoi tu prends juste les L en exemple ? La philo est enseignée à tout le monde et pareillement tout le monde trouve qu'un bac techno est dégradant, peut être même plus dans la branche scientifique qui a tendance à penser qu'ils sont l'élite de la nation. Les L sont déjà amalgamés assez souvent punks à chien en devenir, on va pas commencer à leur donner l'exclusivité de quelque chose qui est un fléau dans tous les bacs généraux.
Sinon je vois pas en quoi un ado qui penserait exclusivement à Léa et qui se moquerait de la moustache de Nietzsche trouverait subitement un cour de math idyllique ou comme étant un taf de rêve. Ça a pas trop l'air d'être le genre de personne à se passionner pour les études en général.
Et puis ça m'intéresse cette notion de "taf de rêve", ça veut dire quoi concrètement dans notre système scolaire actuel ? Ça t'es arrivé souvent que l'EN te fasses rêver ? Te pousses à être curieux ? Te fasses découvrir des choses que tu juges vraiment "utiles" ? D'ailleurs j'ai énormément de mal avec cette notion d'utilité comme expliqué plus haut, une très grande majorité des choses apprises à l'école sont absolument inutiles en apparence et quantifier ce qui est utile et ce qui ne l'est pas est très abstrait (en plus de dépendre des personnes).
--- Citer ---Tu m'étonnes que certains veulent supprimer cette matière au profit de cours d'économie ou de politique qui seraient "plus utiles au quotidien", ou d'heures supplémentaires en matières "plus concrètes" comme les langues ou les maths.
--- Fin de citation ---
Oui sauf que la philosophie c'est pas que de la métaphysique, les cours d'économie existent déjà (note qu'il existe aussi la philosophie économique) et la politique s'apprend via la philosophie. Platon, Hobbes, Rousseau, Tocqueville, ce sont des philosophes pas des mathématiciens.
Je pense qu'on sous-estime beaucoup l'importance de la philosophie parce que cette matière partage les même "défauts" que la plupart des autres : elles ne sont pas utiles dans l'immédiat et/ou on nous incite à apprendre sans comprendre, à régurgiter sans saisir ce que l'on vomit. Note que c'est un peu pareil que les maths, la plupart des gens à part les additions, soustractions, multiplication, voire pourcentage (pour les soldes, et encore) ils ne se servent littéralement de rien de ce qu'ils ont appris (ou pas compris) et ils s'en sortent très bien.
La philo quand tu t'investis te fait voir le monde différemment et bouleverse un peu ton esprit logique, exactement comme les maths en somme c'est pour ça que je dis que les deux sont paradoxalement très similaires et complémentaires.
En passant je vois les langues concrètes je veux bien comme l'anglais, mais le grec ancien ça sert à quoi dans notre monde ? ;)
Yorick26:
Le grec ancien sert à se la péter pour lire du grec sur les notices d'appareil électroménagers. :hihi: Non en vrai ça me sert notamment pour les étymologies des mots que je ne comprends pas. Cela m'aide à comprendre la langue française un petit mieux parce que certains mots ont tendance à dévier et qu'avec l'étymologie on s'y retrouve.
Mais après, la philosophie est méga importante. Perso, j'utilise la philosophie non pas pour paraître intellectuel, mais pour m'aider à me comporter de manière un peu plus juste. C'est un peu l'équivalent de ma bible. C'est un ensemble de pensées et de réflexion qui m'indiquent quelles sont les voies qui peuvent être prises, lesquelles pourraient être les meilleurs. Comment analyser mes actions et leurs conséquences. Même si j'ai fait S, j'ai adoré mon année de philosophie. J'ai poursuivi un petit peu avec la littérature en école préparatoire. Si le thème de l'année "Les énigmes du moi" était très mal foutu, le thème de ma dernière année tournait autour du "Mal" et c'était méga instructif. Et même si je ne suis pas fan de Jean Jacques Rousseau j'ai été surpris de la portée que pouvait avoir en moi ce qu'il écrit dans la Profession de foi d'un vicaire savoyard.
C'est comme les films qui te remettent en question quand ils abordent les thèmes des choix, de la folie, de la liberté etc... C'est très instructif. C'est intéressant de le mettre en valeur en l'appliquant dans ta vie.
C'était quoi la question au début ?
Rodrigo:
Ah ah, puisqu'on dévie, je réponds juste sur deux petits points :
--- Citation de: Suijirest le mercredi 28 février 2018, 12:45:48 ---
A l'origine, oui, c'est l'objectif du français et de la philo au lycée : apprendre à compiler, recouper et opposer des sources variées. A terme, on doit pouvoir dégager une opinion personnelle et éclairée (le fameux thèse, antithèse, synthèse) au lieu de répéter ce que les autres disent. On doit pouvoir aussi bien approuver que remettre en question les opinions d'autrui, pas pour le plaisir ni la facilité de le faire, mais parce que c'est pertinent, quant bien même autrui serait bardé de diplômes ou recommandé par des instituts prestigieux. Pour toutes ces raisons, l'enseignement de la philosophie au lycée est une nécessité (surtout quand on voit la quantité de moutons qu'a encore maman télé qui a jamais raison mais qu'on continue d'écouter et de citer régulièrement).
--- Fin de citation ---
Je rebondis là-dessus, j'avais suivi un cours avec un public issu de pas mal de pays européens, mais j'ai aussi pu le constater lors de mon Erasmus : la manière d'enseigner la structure dans l'argumentation et dans les plans de rédaction en France est très bonne. Le modèle thèse-antithèse-synthèse n'est pas universel et on travaille beaucoup dessus en France. Ce que je trouve très intéressant, parce que c'est une structure efficace et qui tient compte des opinions favorables comme contraires et a pour but de forcer la personne à peser le pour et le contre, et à dégager quelque chose. Ce qui s'apprend sans doute dans les cours de philosophie, mais aussi de français j'imagine ? J'ai également appris ce modèle, même si pas autant, mais j'ai souvent constaté que pas mal d'étudiants étrangers (hors monde francophone, de ce que je connais) ont vraiment des problèmes pour faire des travaux écrits aussi structurés et synthétiques (par définition) que les travaux de Français.
Et pour le grec ancien, c'est facile de taper dessus, mais avec du recul, je ne regrette nullement de l'avoir appris pendant quelques années (avec le latin en plus), parce qu'il y a des avantages réels et mesurables. En dehors des arguments classiques, mais pertinents, tels que la meilleure compréhension de l'étymologie des mots, et de l'orthographe globalement, et la découverte d'une culture historiquement importante pour comprendre notre propre société, il y a aussi le fait de mieux comprendre la grammaire et la structure de sa propre langue. Je pense avoir eu des bons cours de français, mais c'est vraiment avec le latin et le grec que j'ai vraiment appris à définir et à schématiser comment fonctionnait une grammaire, ou une phrase en général, parce qu'en français, tout est automatique pour moi. Je ne pensais pas en termes de phrases subordonnées ou de mots se rapportant à d'autres grammaticalement (si ce n'est des accords) parce que pour à peu près tout le monde, la langue parlée précède la langue écrite, et que donc on réfléchit à la manière d'écrire par rapport à ce qu'on dit. Je ne sais pas si je suis très clair. Mais concrètement, la manière dont on apprend le latin et le grec (c'est-à-dire des langues qu'on apprend juste à lire, pas à écouter, parler ou écrire) fait qu'on prend plus conscience du squelette de la langue, ce qui est même utile pour apprendre d'autres langues. (espagnol, italien ou portugais sont plutôt faciles quand on a eu des cours de latin et qu'on parle déjà une langue romane) De plus, cette recherche du "squelette" des phrases est aussi un excellent exercice logique, qui développe l'analyse de textes (différemment du cours de français) et la traduction, deux compétences utiles.
(c'est un peu décousu, désolé)
D_Y:
Je précise juste parce que personne n'a compris, je trouve le grec ancien (et le latin) extrêmement intéressant et enrichissant. Je citais cet exemple pour démontrer par l'absurde que même une langue morte (donc définitivement inutile dans la "vie de tous les jours") pouvait justement être une matière pertinente à étudier.
Yorick26:
Si on commence à faire des raisonnements par l'absurde aussi... Déjà que j'ai du mal à capter le second degré dans certains messages...
--- Citation de: Rodrigo le mercredi 28 février 2018, 18:58:43 ---Je rebondis là-dessus, j'avais suivi un cours avec un public issu de pas mal de pays européens, mais j'ai aussi pu le constater lors de mon Erasmus : la manière d'enseigner la structure dans l'argumentation et dans les plans de rédaction en France est très bonne. Le modèle thèse-antithèse-synthèse n'est pas universel et on travaille beaucoup dessus en France. Ce que je trouve très intéressant, parce que c'est une structure efficace et qui tient compte des opinions favorables comme contraires et a pour but de forcer la personne à peser le pour et le contre, et à dégager quelque chose. Ce qui s'apprend sans doute dans les cours de philosophie, mais aussi de français j'imagine ? J'ai également appris ce modèle, même si pas autant, mais j'ai souvent constaté que pas mal d'étudiants étrangers (hors monde francophone, de ce que je connais) ont vraiment des problèmes pour faire des travaux écrits aussi structurés et synthétiques (par définition) que les travaux de Français.
--- Fin de citation ---
C'est marrant parce qu'au contraire, ayant rabâché ça toute ma scolarité j'ai eu l'impression à la fin de suivre ce format par obligation et facilité. Genre si tu fais pas ça, tu vas être saqué. Parce que bon clairement, à chaque fois j'ai l'impression d'exposer longuement telle ou telle partie pour en finir avec la synthèse. Comme si c'était des préliminaires en deux étapes avant d'arriver à ce qu'on veut vraiment dire. Après j'ai jamais essayé aussi en dissert.
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