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Fable et jeu de l'Oie

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Yorick26:
Prince du Crépuscule ~ Mais non, je prends un malin plaisir à lire tes longs commentaires. Je ne les redoute point. Tu peux même ne pas te retenir ^^ !
Je trouve d'ailleurs tes remarques très intéressantes. Par exemple les références à Tales of sont très pertinentes. Surtout si l'on sait que que j'ai cherché une source d'inspiration dans le cinquième chapitre pour les noms. Il y a un drôle de mélange entre Wikipédia, Les orphelins de Baudelaire et Tales of symphonia. Je te laisse chercher si tu n'as pas déjà trouvé. Pour ce qui est des villes. C'est soit une source étymologique soit du pur hasard. Je crois me souvenir que Mnémé fait référence à la muse de la mémoire. Quant à Iolys vient du mot valise à partir d'Isola et Lys formant Isolys. J'ai raccourci en Iolys. La forme de l'île avec un peu d'imagination peut avoir la forme d'une fleure. En tout cas j'ai regardé l'animé... ^^ Tu sais comme j'adore ce genre de chose et j'apprécie particulièrement. En cadeau de remerciement. Un chapitre fraichement tapé ^^ ! J'espère qu'il sera bien. J'ai beaucoup de mal à sortir ce pauvre Frederik de son impasse. Quel lent je fais ! Quant au chapitre 4, je sais pas trop. Faut dire qu'il date. J'avais envie de relancer la fic. Ne savant pas trop par où commencer, j'ai fait ça. Ca m'a permis de présenter le gros méchant de l'histoire. Je crois que je l'imagine un peu comme Edéa dans Final Fantasy 8. Maintenant que j'y ait rejoué, je trouve qu'elle lui ressemble étrangement. Simple coïncidence ou fait inconscient. Je ne sais pas. Sur ce bonne lecture.

Raphael14 ~ Ca me fait plaisir de savoir que j'écris mieux. Surtout sans relecture. Des fois quand je remonte dans un texte, je vois de ces fautes. C'en est offusquant. Depuis j'ai peur de me relire. Quel cercle vicieux. J'espère bien m'en défaire un jour ou un autre. En tout cas. Pour ce qui est du scénario, dans ce chapitre, je te ballade entre les deux hypothèses. On n'apprend pas grand chose de plus. Mais suite à votre demande je ne fais pas attendre ^^ !

NB : Pour une meilleure représentation de la pièce à la fin du chapitre. J'ai comme modèle, la salle de Dumbledore dans Harry Potter. Le mobilier a changé, mais la taille est à peu près celle-là. Enfin je trouve.


LES FLAMMES BLEUES
Chapitre VI : Les chandelles
      Gabriel poussa une lourde porte en bois.
« Posez-les là »      Frederik regarda les quatre jeunes domestiques poser les deux corps. Le plus fort avait rendu l’âme. L’autre respirait à grande peine. Ils se trouvaient dans un cachot d’une dizaine de mètres de superficie, voire moins. A quatre, une fois les serviteurs partis, on se sentait enserré par ces murs suintants. Le seul mobilier était une planche de bois assez grande pour servir de lit qui était fixée sur l’un des murs. L’oncle s’y assit laissant les deux assassins sur le sol. Il fit signe à Frederik de le rejoindre.
      Après l’attaque, il s’était assuré que les deux meurtriers étaient bien morts. Malheureusement l’un deux avait survécu. S’il se réveillait, il pourrait toujours être interrogé pour savoir qui voulait sa mort. En attendant, il moisirait avec son compagnon dans un des cachots de la demeure Dorr. Les domestiques ne s’étaient pas posés de question. Cela avait choqué Frederik. Dans quoi pouvait bien tramer son oncle pour que les domestiques agissent comme si rien n’avait été fait, comme si ces deux corps n’étaient qu’une pure imagination de l’esprit? Pourtant, ils les avaient portés, ces corps. Comment pouvaient-ils les ignoraient ? Avaient-ils à ce point l’habitude de transporter des cadavres dans des cachots dégoulinants ? Le jeune homme craignait la réponse. Pour lui, Gabriel Dorr était une personne illustre. Certes il ne savait pas sur quels faits se basait cette réputation, mais jamais il ne se serait imaginé une telle chose.
      Frederik s’assit à côté de son oncle. Ses muscles tremblaient encore. De peur ? Oui, mais pas seulement. Il regarda Gabriel, et chercha dans ses yeux quelques réponses. Il ne put y voir qu’une étrange convoitise ainsi qu’une admiration. Le silence était lourd et Frederik s’arrêtait souvent de respirer dans l’attente d’une quelconque réprimande. Allait-il le punir ? Il avait vu ses flammes. C’était la première personne qui savait. Cela faisait du jeune homme une personne bizarre, étrange, anormale. De ce fait,son oncle privilégierait-il les liens du sang à l’écœurance qu’il pouvait susciter ? Il savait que les gens le détesteraient s’ils savaient. Pourquoi son oncle serait-il une exception ?
« Montre-moi tes mains »      Gabriel avait parlé d’une voix plate et dénuée d’expression. Cela n’aida pas Frederik à coopérer. Lentement, il tendit sa main gauche. Son oncle l’examina. Il la retourna plusieurs fois avant de conclure :
« Pas de brûlure apparente. Pas de signe ou de glyphe. De quoi t’es tu servi pour faire apparaître tes flammes ? Tu t’es enduit les mains d’un liquide pour t’en protéger ? »      Comment lui expliquer ? Apparemment il ne croyait pas en une sorte de magie. Trouver une explication plausible serait trop hasardeux. Il y avait tellement de chose à justifier : l’absence de blessure, l’incongruité de la couleur, la spontanéité du phénomène, la propagation… Jamais il ne pourrait trouver quelque chose de plausible. Frederik soupira. Il lui raconta tout. Du début à la fin, Gabriel se montra sans aucune réaction. Il semblait juste écouter et noter mentalement les diverses informations. Quand Frederik eu fini, son oncle se releva. Il commença à faire les cent pas tout en murmurant des paroles sans lien logique :
« C’est ce que je craignais. Il valait mieux que ce soit moi qu’il le découvre. Peut-on l’utiliser maintenant ? Les conséquences vont-être terribles. Oui, il faudra rester discret dans un premier temps. On trouvera une excuse. Et les temples… »      Brusquement, il jeta son regard sur Frederik. Le jeune homme déglutit. Son oncle était devenu fou. Fou à lier. D’un coup il se sentit soulevé. Gabriel l’avait prit par le poigné et le tirait dans une succession de couloirs. Alors qu’une année auparavant, il avait acquis une certaine robustesse en travaillant chez un forgeron, à ce moment-là, il se laissa porté comme un fétu de paille. Il n’opposa aucune résistance. Le buste en avant, il traînait derrière son oncle. Il ne voyait pas où est-ce qu’il pouvait bien l’emmener. Dans un autre de ces cachots. Il pouvait en être capable. Pourtant, ils se dirigeaient vers une autre partie de la demeure. Plus fréquentés et moins lugubres que les prisons, les couloirs laissaient prétendre à Frederik qu'il ne devait pas à s’attendre un destin tragique. Il venait de sauver son oncle en usant de ses pouvoirs. Serait-il puni pour ça ? La montée d’un escalier le rassura. Au-delà de ces marches, le jeune homme connaissait assez bien les lieux. Droite, gauche, tout droit, toujours droit, encore une fois à gauche… Il cherchait des points de repère. Les portes se succédaient. Elles défilaient trop vite pour qu’il puisse en reconnaître une. Dès qu’il s’arrêtait devant une étrangement familière, une traction l’obligeait à passer sa route.
      Quand vint le moment de s’arrêter, Frederik fut pris de surprise. Dans son élan, il ne s’arrêta pas et devança son oncle jusqu’à atterrir sur le sol froid du couloir. Il se releva en haletant. Il n’avait plus l’habitude de courir. S’il s’en sortait vivant, il reprendrait une activité physique. Gabriel attendit que son neveu ait repris son souffle pour ouvrir la porte. Le jeune homme ne put se retenir de jeter un coup d’œil mu par une irrésistible curiosité. Il fut surpris d’être arrivé devant la bibliothèque. Tout d’abord, c’était pour lui un lieu qu’il ne fréquentait que trop peu. A Darter, il n’avait pas appris à lire. Dans ces livres, il y avait trop peu d’images pour beaucoup trop de texte. D’un naturel à ne pas rester cinq minutes sans rien faire, il n’avait pas jugé bon de passer son temps à farfouiller dans cette partie de la demeure Dorr.
      Lorsque Frederik entra dans la pièce « délicatement » poussé par son oncle, il se retrouva dans le noir. Dehors, Gabriel était la seule source de lumière. Il avait pris une torche qu’un des serviteurs avait laissée dans le cachot et s’en était servi pour se diriger à travers le dédale de couloirs.  Les flammes jaunes qui en sortaient donnaient des allures terrifiantes à son oncle. Le jeu des ombres et des lumières faisaient ressortir chaque trait du faciès qui était déjà très marqué par le relief de l’âge et par les cicatrices. Dans ses yeux, deux flambeaux brûlaient prêt à consumer le neveu sur le champ.
      Puis tout s’éteignit. La torche, les flambeaux, le visage de son oncle, tout se fondit dans l’obscurité. Seul le claquement sec d’une clef tournée indiqua Frederik sur les décisions de Gabriel. Il était enfermé dans une pièce qu’il ne connaissait pas. Il était dans le noir. Sur ce point, le jeune homme ne se faisait pas trop de soucis. Maintenant qu’il était seul dans cette pièce jetée dans l’obscurité, il pouvait utiliser ses pouvoirs sans la crainte d’être surpris. Il enflamma une de ses mains. Les lueurs bleutées jetaient sur les murs des allures glaciales à la pièce. Un frisson parcouru la nuque du jeune homme. Celui-ci fit brûler un second feu dans la main restante. Il avait maintenant assez de lumière pour voir dans la globalité la bibliothèque. Elle était divisée en deux parties toutes deux circulaires. La première où se trouvait Frederik était la plus large. De chaque côté s’étendaient des rangées de livres de tailles et de couleurs différentes. Deux échelles sur roulettes permettaient d’atteindre les plus hauts ouvrages. Au centre, une table basse était entourée de trois fauteuils aux aspects confortables. Dans la seconde partie, par conséquent, plus petite, les livres étaient cette fois protégés par une vitre. Frederik monta quelques marches pour y accéder. Les ouvrages en général paraissaient ternes et semblaient plus vieux. En se rapprochant de l’une des parois de verre, il put contempler son reflet. Sous quel aspect se présentait-il ? Ses cheveux étaient mouillés de sueur et partaient dans tous les sens. Son regard était rempli de peur et d’appréhension.
      D’un coup, Frederik eut froid. Ses flammes étaient là, mais elles n’apportaient aucune température. Il fallait un vrai feu. Il n’allait pas se brûler les mains juste pour se réchauffer. Il n’allait pas non plus se servir des livres disposés dans la bibliothèque. Il ne les portait en une très haute estime, mais il savait que pour d’autres, et pour son oncle notamment, certains ouvrages avaient une valeur immense. Il devait bien avoir un moyen de s’éclairer dans cette bibliothèque. Le jeune homme avisa un chandelier qui trônait sur la table basse dans la pièce principale. Il s’assit sur un des fauteuils et saisit une mèche des cinq bougies. Les flammes bleues prirent matières précisément à cet endroit, conformément au souhait de Frederik. Ce dernier retira sa main. La bougie brillait d’un feu saphir, éclairant ainsi ses consœurs. La lumière fournie n’était pas assez suffisante pour qu’on puisse se déplacer facilement dans la pièce sans trébucher sur un quelconque objet posé là comme un piège tendu.
      Frederik enserra une seconde mèche. Elle prit elle aussi feu. C’est à ce moment que la porte se déverrouilla. Le jeune homme prit subitement de panique éteignit les flammes bleues de ses mains. Il restait pourtant les deux bougies allumées qui trahissaient ses pouvoirs. Sans prêter attention à la brûlure qu’il pourrait subir, il pinça les mèches des bougies. Il n’avait pas pris le temps de s’humidifier les doigts. Il réussit cependant à les éteindre avant que la porte ne s’ouvre. Deux hommes se tenaient sur le pas de la porte portant chacun dans leur main droite une torche. Ils s’approchèrent et allumèrent complètement le chandelier. Frederik soupira de désespoir. Deux flammèches sur les cinq brûlaient d’une étrange lueur. Le bleu vif jurait avec la lumière orangée des chandelles qui n’avaient pas été allumées plus tôt. Le jeune homme s’était trompé. Cela n’avait pas suffit d’éteindre rapidement les deux bougies. Un simple contact avec le feu des torches avait suffit pour raviver la magie qu’il s’était efforcé de faire disparaître.
Le neveu releva la tête. Devant lui se tenait son oncle souriant et assis sur le fauteuil qui lui faisait face. A ses côtés, un jeune homme occupait la dernière place. Il n’était pas plus âgé que Frederik. Son attitude était étrange. Dans ses pupilles anormalement jaunes brûlaient un fol espoir rivé sur le chandelier allumé de manière bicolore.


raphael14:
Convoitise...Je crains le pire pour Frederik. Je dirais même plus, ça craint. Cependant, tu nous attire dans les filets sournois de ton intrigue et on a forcément envie de savoir ce qu'il se passer.
Niveau orthographe c'est mieux, quelques fautes qui m'ont fait sursauter mais sinon RAS.
Je suis légèrement pressé par le temps, je dirais donc, bonne chance car tu le mérite.

Yorick26:
Rapahel14 ~ Merci de ton assiduité. Ca fait plaisir d'avoir des lecteurs récurrents. Pour ce qui est des fautes d'orthographes, je suis désolé. Ce sont souvent des erreurs d'inattention, tu t'en doutes. De plus je déteste me relire, donc ça fait que cela ne va pas de paire avec une orthographe irréprochable. Je relis parfois les fics après (le chapitre VI, je l'ai relu un peu après en partie et enlevant quelques fautes d'orthographes horribles.). Je préviens tout de suite que je n'ai pas relu ce chapitre. Du coup il risque d'y avoir de nombreuses fautes d'orthographes.

PS : L'image de la mort fait référence à la Prophétie des Pierres, un livre que j'ai lu il y a bien longtemps et qui m'a extrêmement plus. Notamment, la personnification de la mort.



LES FLAMMES BLEUES
Chapitre VII : Retour à Darter
Un an plus tôt…

      « Artémis » dit quelqu’un à voix basse.
      La jeune fille s’approcha. Elle tenait dans sa main un chiffon humide qu’elle passa sur le front de la jeune femme. Elle allait doucement. Il y avait un certain respect dans son geste. Depuis qu’elle travaillait pour Miriam, elle avait appris à la connaître. Un petit peu. Elle savait que c’était une femme douce et agréable. Elle passait ses journées à ses côtés à discuter ou à préparer des soins. L’état de la mère de Frederik avait vite empiré. Elle ne quittait plus son lit et pouvait à peine parler.
      Artémis  repensa aux premiers moments qu’elle avait passés avec Miriam. C’était agréable. Elle était une des rares personnes à s’être souciée d’elle. Au fur et à mesure de leur discussion, la jeune fille avait appris de nombreuses choses sur le jeune forgeron. D’après les dires de sa mère, cela devait être quelqu’un d’admirable. Il lui avait déjà fait bonne impression lors de leur rapide rencontre. C’était bref, mais suffisant pour se faire une idée de la personne qu’il pouvait être. Et puis, il lui avait rendu service. Sa lame était intacte et renforcée.  Les larmes roulèrent sur ses joues.
      Elle lava les paupières de la jeune mère. Elle avait l’air d’être si paisible. Seule l’absence de mouvement de sa poitrine trahissait l’hypothèse d’un simple sommeil. Elle était morte. La maladie l’avait tuée et l’avait rongée. Des tâches noires remontaient jusqu’à sa poitrine que sa robe de deuil n’arrivait pas à cacher. Etendue sur son lit, elle était entourée des personnes qu’elle appréciait du temps de son vivant. Chacune portait un lys blanc. Alors que la plupart le tenait dans ses mains, Artémis avait préféré le mettre dans ses cheveux. Elle les avait noués, pour l’occasion. Dans sa robe blanche, la jeune fille continuait de laver le visage. Une main la retînt. C’était l’herboriste.  Pourquoi l’arrêtait-elle dans sa tâche ? C’était la seule chose qui lui donnait l’impression que Miriam était encore en vie. Si elle s’occupait d’elle comme avant, le souvenir des jours passés ensemble perdureraient.
      Petit à petit la pièce se vida de ses invités. Artémis ne partit pas en dernière. Elle ne faisait pas partie de la famille, ni des réels amis. Pourtant elle aurait souhaité passer un peu plus de temps en sa présence. A la sortie elle se tint droite à côté de l’herboriste. Elle regardait les proches de Miriam pleurer. Tous souffraient autant qu’elle,  si ce n’est plus. Comment en si peu  de temps avait-elle pu s’attacher aussi facilement à une inconnue ?


      Artémis se releva. Elle maudit intérieurement la racine qui l’avait fait trébucher. Elle était de retour au village. Elle savait que peu de monde serait heureux de la revoir, néanmoins elle avait souhaité revenir sur ses pas. Elle avait échoué dans sa mission de veiller sur Miriam. Elle allait réparer sa faute. Tout du moins, elle cherchait à apporter une compensation à toute la peine qu’elle avait pu causer. Elle était peut-être la seule personne à se sentir coupable, mais, pour Miriam, elle devait payer. L’herboriste l’avait envoyé à Parmis à l’école de formation. Même si sur le moment elle s’était battu bec et ongle pour ne pas y aller, maintenant elle le remerciait. Ces études lui avaient appris les rudiments des soins. Surtout elle savait comment se rendre utile. Dans une ville où personne ne l’a connaissait, elle avait su se faire apprécier et se rendre utile. Elle voulait maintenant rendre service à ceux qui avaient été là.
Elle avait bien changé depuis qu’elle avait quitté Darter. Sa rancœur s’était atténuée et son tempérament était nettement plus réfléchi. Il n’existait plus qu’une personne contre qui sa haine resterait toujours inébranlable. Ce frère qui avait tant fait pour qu’elle se sente malheureuse. Il avait failli réussir. Elle lui en voulait. Il pouvait l’excuser, mais en aucun cas elle pourrait le pardonner. Elle aurait préféré l’indifférence.
      En haut d’un rocher, elle surplombait de peu les vastes prairies qui entouraient le village. De loin elle put remarquer que quelques maisons s’étaient construites en plus. Par contre, beaucoup de maison n’avait pas de cheminé allumée. Pourtant, avec cette matinée fraiche, voire froide, et la nécessité d’un feu, il y aurait du y avoir moins de foyers éteints. La situation était-elle pire que ce qu’elle pensait ? Les médecins de Parmis l’avaient prédit. La situation serait catastrophique de l’autre côté du Menh. Y avait-il eu tant de blessé en son absence ? Si c’était le cas, elle revenait trop tard. Encore une fois, elle aurait échoué dans la mission qu’elle s’était donné. Sentant le temps manquant, elle se mit à courir. Son maigre baluchon frappait sa hanche à chaque pas. Elle l’avait accroché en bandoulière. Elle sentait les quelques livres dont un herbier qu’elle avait emportés. D’autres objets lui serviraient pour calmer la douleur des pauvres malades. Enfin, au fond de son sac se tassait une couverture légère pour ne pas prendre trop de place et les restes de nourritures.
      Quand elle arriva dans le village, il semblait étrangement vide. Il y avait toujours quelques vieilles pies qui discutaient de ragots qu’importe la météo. Ce jour-là, la place qui dans son souvenir avait toujours été plein de vie était déserte.

      La porte s’ouvrit et cela fit tinter les clochettes placées près de l’entrée. L’herboriste leva les yeux et fut surpris par la nouvelle venue. Il ne s’attendait pas à la revoir. Certes elle avait beaucoup changé, il la reconnu sur le champ. Ce qui frappait le plus dans se changement était l’absence de cette mélancolie qu’elle avait toujours portée sur son visage. Aujourd’hui elle semblait s’en être libérée. On pouvait lire sur ses traits une drôle d’angoisse, mais derrière se dissimuler une nouvelle joie. Cette joie s’effaça quand Artémis vit qui se tenait aux côtés de l’herboriste. Son « frère » lui tournait le dos. Sans plus attendre, elle fit demi-tour. Elle n’était pas prête pour une confrontation. Elle n’en avait pas envie. Cela aurait été déplacé : il y avait plus important en jeu qu’une simple querelle familiale. La jeune fille fit le tour du bâtiment. Il l’aurait sûrement vu en sortant. Cela tenait déjà du miracle qu’il ne l’ait pas remarquée lors de son entrée dans le magasin. Il ne fallait pas pousser le destin. Il fallait attendre avant l’affrontement. Derrière la maison de l’herboriste, un simple potager avait été installé. C’était judicieux. La plupart des plantes nécessaires aux soins se trouvaient loin dans la forêt, au pied des montagnes. Les avoir à disposition était du temps gagné sur la maladie. Artémis en fit rapidement le tour. Il n’était pas très complet. Avec un peu plus d’attention, il serait beaucoup plus efficace. Néanmoins, la terre y été bonne et déjà quelques pieds se répandaient. Quelques arbres complétés le jardin. Un eucalyptus avait été planté. L’herboriste avait du bien chercher pour le trouver, car, tout au long de ses aventures dans la forêt, jamais encore elle n’en avait vu un. Si Artémis aidait l’herboriste, à deux ils auraient bien le temps de s’occuper des malades et du jardin.
      La jeune fille resta adossée au mur, les pensées tournées vers l’avenir, jusqu’à ce que le claquement de la porte se fasse entendre. Son frère était sortit. Elle pourrait maintenant parler avec l’herboriste. Elle attendit quelques secondes, observant de loin le jeune homme qui s’en allait. Quand il fut assez loin, Artémis rebroussa chemin et se dirigea vers l’entrée de l’herboristerie. Elle n’eut pas le temps d’atteindre la porte, car déjà le vieil homme était parti à sa rencontre. Lorsqu’ils se rencontrèrent, ils ne parlèrent pas tout de suite. Chacun d’eux préférait sceller leur retrouvaille par une étreinte amicale. L’herboriste sembla plus petit à Artémis. Elle avait immanquablement grandi et elle fut la première surprise. Au lieu d’aller à l’intérieur, ils retrouvèrent le potager, puis ils entamèrent une discussion digne de deux amis qui se retrouvent après plusieurs années. Au cours de celle-ci, la jeune fille raconta ce qu’elle avait appris à Parmis. Elle ne put pas tout dire en une seule fois, si bien qu’elle n’en dit que l’essentiel. En échange, l’herboriste lui raconta les évènements qui s’étaient passés depuis son absence. Artémis ne fut pas choquée d’apprendre la mort de personne qu’elles connaissaient. Même si pour la plupart, elle n’avait entretenu avec eux qu’un lien désagréable, cela lui fit tout drôle de savoir la mort aussi proche d’elle. On ne s’attend souvent pas à la mort. On ne se rend compte de la menace de cette jeune femme aux cheveux noirs se dirigeant vers nous que lorsqu’elle frappe à notre porte pour venir nous chercher.
      Ils échangèrent encore quelques banalités jusqu’à ce que l’herboriste dise à la jeune fille :
« Demain, il faudra absolument que je te montre quelque chose. Cela risque de prendre plusieurs jours.  Alors que je cherchais quelques fleurs au loin dans la forêt, j’ai découvert un endroit étrange. Ici les gens se méfient, et n’osent pas y aller. Ils préfèrent rester auprès de leurs familles. Certains pour profiter du peu de temps qu’ils leur restent à passer ensemble. Je ne peux pas y aller. La vieillesse m’en empêche. Et puis je dois être là, le plus de temps possible, à la disponibilité des villageois.
Toi, tu pourrais y aller ? Je dois aller chercher les herbes que ton frère m’a dévalisé. Au passage, je t’amènerais à ce drôle d’endroit. Je ne t’en dis pas plus, vaut mieux que tu voies par toi-même. Ca vaut le coup d’œil. Je te l’assure. »      Heureuse de se sentir utile et curieuse, elle acquiesça. La proposition était alléchante. Elle avait envie de parcourir une fois de plus la forêt avec l’herboriste comme elle l’avait fait un an plus tôt. Un an avant que Miriam meurt…

raphael14:
Rétrospection :
C'est bizare je me demandais justement ce qu'était devenu Artémis. C'est du bon. Figure-toi que je n'ai remarqué aucune faute d'orthographe. J'ai pu donc apprécier ce chapitre sans sursauter à chaque faute.
En tout cas l'histoire reste ourlée de mystère et plus tu dévoiles des choses, plus tu nous en fais entrevoir. Ainsi tu continu à nous tenir.
Nous avons tous hâte de savoir ce que tu nous montreras la prochaine fois.
Salut^^

Prince du Crépuscule:
Content que mon précédent commentaire t'ait séduit et qu'il se soit avéré un minimum utile, mon mage complice! Je dois dire que j'aime beaucoup les Tales of, et ressentir une partie de cet univers dans ta fiction c'est plutôt... enchanteur. D'ailleurs je suis ravi que cet opening t'ait plu (car je suppose que tu n'as pas regardé la série, qui elle aussi est excellente! meilleur scénario des Tales of franchement ^^). Et enfin ne t'inquiète pas pour ta lenteur, je dirais même mieux: prends ton temps, fais-toi plaisir, c'est tout ce qui compte! :)

Bon aujourd'hui je ne me sens pas de faire un super pavé bien dégoulinant sur les bords (beurk X'3), néanmoins je tiens à commenter ces deux chapitres.
Premièrement comme l'a dit ce cher Raph', je constate avec un plaisir non contenu que tu t'es amélioré en matière de grammaire/orthographe. C'est nettement plus agréable pour les yeux, crois-moi! Malgré ce que tu prétends, je pense que tu t'es vraiment relu cette fois-ci. Non? :3
Bref, c'est une belle amélioration. Certes, il y a encore quelques fautes par-ci par-là, surtout pour les accords en fait, mais rien de bien méchant. Par contre, j'ai relevé un mot qui n'existe pas dans le chapitre VI: "écoeurance". Dans la phrase on ne peut pas vraiment remplacer par "écoeurement", alors je pense que "répugnance", "aversion" ou tout simplement "dégoût" conviendraient à merveille.
Voilà, sinon il y a quelques petites maladresses, mais je sais pas je trouve que c'est presque une qualité qui contribue à la "naïveté" de ton style, qui est assez parlé finalement, sans fioriture.

D'ailleurs, c'est pour ça que parfois j'accroche sur quelques mots un peu trop élaborés. Je pense notamment aux questions toutes scientifiques que se pose ce brave Frederik sur sa flamme magique, sa propagation et tout le flan qui va avec. ça fait tout sauf naturel pour le coup, et crois-moi pour un littéraire comme moi de telles questions sont carrément le contraire de la spontanéité. J'ai remarqué tu avais tendance à mettre des plâtrées d'interrogations de ce genre, surtout dans tes suites pour Bloody. Alors voilà, moi ça me choque. X'P
Bref, ce n'est qu'un détail. Sinon pour les vieilles pies qui parlent de la "météo", je trouve que c'est un terme assez anachronique. Je sais je suis embêtant, mais bon ça m'a encore une fois accroché et je te le dis. ;)

Sinon c'est pas mal du tout ce que tu nous as fait là! Je suis même sous le charme, ces deux chapitres un peu plus poussés sur la psychologie des personnages sont intéressants. On ne peut s'empêcher de ressentir une forte empathie pour ce cher Frederik, qui décidément me semble bien perdu. Quoi de plus normal dans un monde où la magie n'est pas très répandue? ça a de quoi effrayer et d'ailleurs ça ne manque pas. Le but est atteint: les flammes bleues perturbent tout un chacun et sèment le doute et la convoitise. La réaction de l'oncle et le désemparement de son neveu sont très bien rendus. J'ai vraiment hâte de voir ce que tu nous réserves concernant l'altercation entre Frederik et ce mystérieux jeune homme aux yeux jaunes! pourvu qu'il n'arrive pas malheur à mon Fredy é_è *crève*

J'ai encore plus aimé le dernier chapitre avec le retour d'Artémis. Comme le dit Raph', je me demandais aussi ce qu'elle était devenue, et maintenant j'ai mon content d'informations! Ou presque. :) Je suis impatient de voir comment elle évolue désormais dans son environnement, en tout cas cet aperçu m'a bien plu. Elle semble vraiment plus sage et beaucoup moins sauvage qu'avant, on le voit dans son indifférence contrôlée à l'endroit de son frère détesté. Son amitié avec le vieil herboriste est bien retranscrite et leur relation est touchante je dois dire. Quoique, j'aurais bien aimé avoir un peu plus de dialogue entre eux deux en fait, même si c'est juste des "banalités"; ça contribue tout de même à la plénitude d'un monde. ^^

Bref, vivement la cueillette de champignons d'herbes dans la forêt étrange! J'ai hâte de voir ce que tu nous réserve encore une fois, ce qui prouve bien que ton intrigue me tient en haleine et que tes personnages sont particulièrement attachants. Poursuis sur ta lancée Yorick, j'ai regardé dans ma boule de cristal et je prédis du bon pour la suite des événements. Porte-toi bien. ;)

PS: Eh oui, c'est déjà (enfin) fini mon mage complice. Tiens, j'ai envie de lancer une nouvelle tradition entre nous deux. Maintenant chacun de mes posts sera accompagné d'une jolie musique (rends-toi compte de l'honneur que je te fais quand même *tousse*), si c'est pas beau ça! ^-^
Bref, voici la musique en question, tu sauras ce que c'est en lisant le titre. Un conseil: prépare ta boîte de mouchoirs, la réunion de Yoko Kanno et de Mayaa Sakamoto c'est toujours quelque chose! :niais:  Gravity

NB: Et après cette séquence émotion, je me demandais tout autre chose. Accepterais-tu de me faire un petit blason comme le tien? Je le trouve vraiment très joli et je dois dire que j'aimerais bien en avoir un pour ma fiction aussi. o^^o Si tu préfères les garder pour toi je comprendrais mais vraiment j'adore. Dis oui =^^=

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