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Fable et jeu de l'Oie

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Yorick26:
Commentaires des commentaires
Great Magician SamyëlAlors oui, la syntaxe, l'orthographe et tout et tout et tout. J'écris malheureusement comme je parle. Enfin presque. C'est le cas pour mes défauts. Je fais un effort mais les lacunes restent quand même. Donc j'essaye de faire du mieux que je peux et c'est déjà beaucoup. Je ne connais rien à la syntaxe et je ne me souviens pas avoir eu des cours là dessus. Donc si tu pouvais à chaque petit commentaire ^^ (adorable) me dire ce qu'il ne va pas, ça m'aiderait beaucoup. En tout cas je suis flatté ^^! Merci beaucoup pour ta présence sur mon humble topic. Je te laisse avec la suite.

John Craft (alias Franccccck)Moi aussi j'aime ma fic. Enfin j'aime bien savoir que ça plaît et j'aime bien écrire une histoire comme ça. Donc bon si tout le monde aime. Que demander de plus (à part un commentaire plus constructif que le tien ? Nan je ne vois pas ^^)?

En bonus : La carte de Iolys (disponible dans le menu du premier post) et la nouvelle taille normale longuement réclamée


LES FLAMMES BLEUES
Chapitre III : Et si on commençait l'intrigue ?
Un peu éloignée de la ville, la forge se trouvait au milieu de quelques maisons parfois inhabitées. La chaleur qui s'en dégageait était très appréciable l'hiver, mais en saison  estivale elle était sujette des critiques du voisinage se plaignant d'avoir assez chaud comme ça. Pendant les deux autres périodes de l'année, la forge restait considérée comme une simple entreprise au même titre qu'une épicerie. Monsieur Fiez la tenait depuis déjà plusieurs dizaines d'années et ne songeait pas encore prendre sa retraite. Si la vieillesse ne l'aidait pas à faire son travail, il avait pris un apprenti qui lui permettrait de ne pas à faire les corvées que tout imbécile venu serait apte à accomplir. Au fur et à mesure de l'apprentissage de Frederik, le propriétaire de la forge c'était attaché à ce jeune homme. Arrivé quelques jours après ses dix-sept ans, il avait impressionné Fiez par sa motivation de gagner de l'argent par tous les moyens possibles pour pouvoir aider sa mère alitée. Il avait été pris à l'essai et il n'avait pas déçu. Travaillant maintenant en tant qu'apprenti, il avait au fil des jours gagnait en force, en précision, en dextérité. Même s'il n'était pas encore forgeron, il maniait néanmoins plutôt bien le marteau et l'enclume pour son âge. Les tâches demandant une grande expérience étaient réservées à Monsieur Fiez, mais Frederik se chargeait presque de tout ce qui était à la portée d'un forgeron.
Assis sur un tabouret, le front en sueur, le jeune homme remplissait le rôle d'un maréchal ferrant. Il avait presque fini : il n'en lui restait plus qu'un à faire. D'un revers de manche il essuya ses tempes humides et soupira. Le bruit de la porte s'ouvrant lui fit lever la tête. Fiez lui demanda d'aller voir qui s'était. Il fallait absolument qu'il ait fini de confectionner ses épées avant le lendemain. C'était une commande de la garde royale et s'il n'y répondait pas comme il le devait, il serait sacrément puni. Frederik se leva et rejoignit l'entrée. Une jeune fille s'y tenait. Les cheveux châtains, les prunelles grises, à peine de son âge, elle regardait les armes de collection qu'avait créées son employeur. Un bouclier et une épée avaient été accrochés au mur. Le jeune homme s'essuya les mains sur son tablier et accosta la personne qui devait être une cliente :

« Puis-je vous aider ?
- Oui. répondit-elle tout simplement. »

Frederik attendit pendant quelques secondes la suite mais, il se résigna. Le sourire aux lèvres il continua :

« Et pouvez-vous me dire en quoi ? Si c'est une chaîne que vous voulez qu'on vous répare il n'y a ...
- Ce n'est pas une chaîne. coupa Artémis en sortant de sa poche les deux morceaux de son arme. En fait c'est un couteau. J'aimerais que vous me recolliez les deux morceaux. Je ne veux pas d'une nouvelle lame, seulement qu'on me répare mon couteau. J'y tiens et je ne veux pas en changer.
- Ça me parait un peu difficile. Vous êtes sûre que vous ne voulez pas qu'on vous en fasse un autre. Ça sera plus simple. On peut rassembler les deux parties, mais ça va la fragiliser et votre lame risque de se casser au même endroit plus facilement. Vous en êtes vraiment sûre. Vous y êtes attachée, mais ne vaut mieux-t-il pas avoir une meilleure lame que celle-ci ?
- Non, je ne veux pas qu'on m'en fasse une nouvelle. Je veux que ce soit la même arme. Il doit bien y avoir un moyen de garder ma lame sans qu'elle devienne plus fragile. rétorqua la jeune fille.
- Bien sûr, mais pour cela je ne peux pas garder vos deux morceaux tel quel. Je suis obligé de les faire fondre. Si ça ne vous gêne pas, il y a cette solution là. expliqua Frederik.
- Si vous faites comme vous dîtes, ma lame y sera toujours à l'intérieur ? demanda-t-elle.
- C'est cela. Et si vous le souhaitez, je peux vous rajouter un autre métal. C'est une technique qu'on appelle le Damas. Apparemment votre couteau est fait d'acier qui a pour caractéristique comme vous pouvez le remarquer d'être coupant, mais cassant. On parlera à ce moment d'Acier Damas. Pour éviter qu'il se casse à nouveau, on va le mélanger avec un métal souple : le fer. On obtiendra ainsi une lame à la fois souple, qui ne se coupera pas facilement et tranchante. C'est très répandu et je vous les conseille. Ça fait de joli motif. Et ce n'est pas plus coûteux que de reforger votre couteau. Il suffit de rajouter un peu d'acier fondu et quelques applications pour le traiter. Rien de bien l'onéreux. expliqua l'apprenti.
- Dans ce cas-là... puisque ce sera toujours le même fer... j'accepte. Mais ça va prendre du temps ? questionna-t-elle encore.
- J'ai bientôt fini ce que j'étais en train de faire. Pour arme de cette taille, je pense qu'une demi-journée devrait suffire. Revenait ce soir ! proposa le jeune homme.
- C'est d'accord. Merci bien. A ce soir donc. dit Artémis en partant. »

Elle lui avait laissé son couteau et avait quitté la pièce sans d'autre question. Elle s'en fichait. Tant qu'elle retrouvait sa lame, cela lui allait. La porte se ferma pendant que Frederik était reparti confectionner ses fers à cheval.


Les cloches placées derrière la porte tintèrent. Artémis ferma vite cette dernière avant que le vent s'engouffre à l'intérieur de la pièce.  C'était une petite salle assez haute de plafond mais courte en profondeur. Les dizaines de tiroirs remplis d'herbes tapissaient les trois quarts des murs. Sur chaque emplacement avait été posée une étiquette sur laquelle était écrit de manière manuscrite un nom. La jeune fille aurait été incapable de retenir toutes ces appellations alambiquées. Pourtant, l'herboriste y arrivait avec une aisance fascinante. Chaque plante, chaque feuille, chaque baie, chaque fruit était connu sous son nom qu'il appelait scientifique, mais qui n'était que pour Artémis baragouinement barbare imprononçable. Le gérant de l'établissement se tenait derrière le comptoir et était affairé à remplir sa sacoche assortie à sa veste marron clair qu'il remplissait sans hésitation de multiples remèdes. A l'évidence, il n'avait pas entendu le carillon sonné, car ce fut seulement quand il s'apprêta à sortir qu'il se rendit compte de la présence de la jeune fille. Reprenant une place statique, il ne perdit pas le temps pour lui annoncer :

« Tu tombes très bien Artémis. J'aurais besoin de tes services et plus particulièrement de certaines herbes que je vais devoir utiliser en grande dose. Un cas grave se prononce un peu à l'extérieur de la ville. Pourrais-tu aller me chercher le plus rapidement possible beaucoup d'épilobe à feuilles étroites ? Je risque d'avoir besoin de cet anti-inflammatoire et anti-septique, même si j'ai une assez bonne réserve d'alcool. Il me faudrait aussi du panax quinquefolius.
- Du quoi ? hoqueta Artémis.
- Écoutes-tu donc ce que je t'apprends lorsque tu m'apportes des plantes. Le ginseng à cinq folioles. C'est pour les maux de têtes et autre tracas de l'esprit. Tu m'en apportais il y a deux jours déjà ! Je t'ai dit qu'il aurait fallu que tu m'apportes aussi les racines avec le reste. critiqua l'herboriste.
-Ah, je vois de quoi vous parlez. C'est cette plante à cinq feuilles ressemblant un peu à de l'ortie. J'avais hésité à en prendre. Et... commença la jeune fille.
- Très bien tu t'en souviens. Donc il m'en faut le plus possible. Donc n'hésite pas à remplir ton sac à rabord. Chaque bout pourra m'être utile. Pars tout de suite, je te laisse l'adresse de la patiente. Et surtout ne traîne pas. coupa le vieil homme. »

Sans ménagement, il venait de la sommer de sortir. Une manière peut être peu délicate, mais au moins très clair sur les intentions. Il fallait qu'elle se dépêche. Apparemment le cas du patient était assez important. Sa participation pourrait même lui sauver la vie. Elle partit vite en direction de la forêt à l'extérieur de Mohan chercher ce que l'herboriste lui avait demandé. La sacoche lui tapait sur la cuisse droite. L'excitation montait. Ce que son père lui avait appris lui servirait au moins à sauver l'existence de quelqu'un. Il ne fallait pas qu'il le déçoive.


Dernier coup, cela y était. Il avait fini. La lame semblait comme neuve. Le manche usé contrastait un peu avec le tranchant maintenant brillant et luisant sous les lumières des flammes de la forge. L'arme était devenue plus longue, mais elle ne devenait que plus dangereuse. Les motifs de la partie métallique avait été particulièrement bien réalisé cette fois-ci. Il faut dire qu'il avait fait attention, qu'il s'était appliqué. La jeune fille qui lui avait demandé ce service était attaché à cet objet et n'avait pas eu l'air très réjoui à l'idée de modifier l'apparence d'origine. Frederik espérait vraiment que ça lui plairait. Il ne trouvait rien de pire qu'un client qui était mécontent de son travail et que tout était de sa faute, qu'il n'avait pas assez travaillé et fait attention. Il prit son œuvre et sortit à l'extérieur tout en regardant le couteau. Quand il fut dehors, il aspira une bonne dose d'air frais qui changeait du tout au tout à la chaleur qui régnait à l'intérieur de la forge. La sueur coulait entre autre sur son front. Du revers de son bras découvert, il l'essuya. Il n'avait plus qu'à ranger les outils maintenant. Il prit encore une respiration et rentra dans la forge. Il n'eut pas le temps de quitter l'entrée pour rejoindre l'atelier situé derrière que déjà un homme l'appelait de loin. Frederik fit demi tour, ouvrit la porte et se retrouva nez à nez avec celui qui criait son nom. Il avait couru : il haletait. L'homme ne prit pas le temps de reprendre son souffle. Ce qu'il devait lui dire était sûrement urgent. Une commande spéciale? Certainement pas. Sinon cela aurait été le nom de son maître qu'il aurait hurlé. C'était au jeune homme que cette personne voulait parler et rapidement. Entre deux respirations il lança :
 
« Frederik, il faut absolument que tu retournes chez toi »

Paf, comme ça ! De but en blanc ! L'angoisse et l'inquiétude arrivèrent d'un coup. Il n'avait pas encore dit ce qu'il se passait, mais son ton ne présageait rien de bon et il n'avait pas vraiment envie d'avoir la surprise. Frederik voulu demander de quoi il en retournait mais l'homme le devança :

« C'est ta mère ! Miriam. Elle est très malade. C'est ton père qui nous a prévenu. Il est revenu pour la journée. Une chance qu'il soit là. Sinon personne n'aurait été au courant. L'herboriste est déjà en route. »

Sans demander son reste, le fils de Miriam, la peur au ventre, remercia l'homme et lui demanda de prévenir Monsieur Fiez. Il sortit comme une flèche par la porte déjà ouverte. Il fallait qu'il se dépêche. Pendant qu'il courrait en direction de chez lui, les questions fusèrent et revinrent incessamment dans sa tête. Il était effrayé à l'idée qu'il arrive quelque chose à sa mère. Il ne se rendit même pas compte que les jointures de ses doigts devenaient blanches à force de serrer le couteau d'Artémis.

Nehëmah:
Bon, voilà. Il m'a bien fallu lire les trois chapitres pour pleinement accrocher. Le premier se focalise sur Frédrik, le deuxième sur Artémis. Nous supposions bien sûr qu'ils allaient se rencontrer, mais il a fallu attendre le troisième chapitre pour se sentir propulsé dans l'intrigue, tel que le suggére le nom de ce troisième (bien que le titre soit plutôt moyen en passant :niak: ).
Donc voilà, à bien y réfléchir, c'était prévisible dès le deuxième chapitre avec les besoins réciproques des deux personnages et donc leurs facultés opposées mais complémentaires. Une maîtrise du récit avec narrateur interne, donc, bien joué de ce côté-là.
Ce qui est un peu dommage réside plutôt dans le fond. Autre que la police d'écriture relativement minuscule (mais apparemment tu sembles comprendre que les lecteurs n'apprécient pas ce genre de petit truc donc tu as modifié pour le chapitre 3 xD), il y a un problème du langage. Ce n'est certes pas catastrophique, mais j'ai l'impression que ça reste très faux... Enfin, c'est peut-être ta manière de raconter qui ne m'accroche pas, en quel cas tu n'y pourrais rien et en quel cas je ne pourrais pas en faire l'éloge ou le blâme. Ceci dit, attention aux fautes d'orthographe, elles restent légion et même la grammaire est parfois problématique. Il est interdit, par exemple de démarrer une phrase par une conjonction de coordination (mais, où, et, donc, or, ni, car)(logique puisque l'on ne peut pas coordoner ce qui n'existe pas).
Sinon, je ne crois pas avoir d'autres choses à dire. une petite hypothèse : il y a fort à parier qu'Artémis soit la première à découvrir ce secret des flammes bleues et que nos deux bras héros, rejetés l'un par sa famille d'adoption, l'autre par la mort de sa mère, partent à l'aventure. Ceci n'est, bien sûr, que pures hypothèses :niak:

John Craft:
Espèce d'ingrat, Yorick ! XD qu'elle soit constructive ou pas, ma remarque est censé être sympathique !
Et sinon, à quand la suite ? ;p

raphael14:
Yorick, j'ai une question, une seul. Pourquoi as tu arrêter d'écrire ta fiction elle est trop bien !
C'est prenant, c'est palpitant, c'est bien écrit(à part quelques fautes). Tu es cruel de nous laisser sans suite alors que ta fiction est grandiose et par-dessus tout on ne sais rien sur la maladie de la mère de Frederik. Si tu ne poursuis pas "Les Flammes Bleus", ce serait du gâchis.

Yorick26:
Neh : Merci. Je sais pas trop ce qui ne plaît pas. Pour ce qui est de la conjonction, j'essaye, mais j'ai des habitudes et il est probables que j'ai refais la faute. Sinon, essayeras tu d'apprécier ce chapitre ? Il n'est pas très important, enfin en apparence. Mais j'ai du mal à lancer les intrigues, j'ai toujours tendances à faire des débuts qui durent ... C'est pourquoi je participe à des fics collectives, tiens. L'intrigue est déjà en place...

Les autres : merci de votre soutient. Cela m'a redonné l'envie de faire une suite assez conséquente (après pourtant divers essais).


LES FLAMMES BLEUES
Chapitre IV : Une nuit tourmentée
      Il tourna encore une fois dans ses draps. Incapable de dormir, il tentait en vain de trouver le sommeil. Excédé d’attendre sans rien faire, il se leva. Il descendit au rez-de-chaussé pied nu. Alors qu’il atteignait les dernières marches, il s’arrêta. En face de lui, de l’autre côté de la pièce d’entrée, une femme se tenait à la porte d’entrée. Droite et impassible, seul son sourire indiquait à Frederik  qu’il s’agissait plus que d’une simple statue. Son apparence était comment dire … crispante. Sa longue robe bleu nuit lui donnait la chair de poule. Sa peau blanche qui ressortissait lui donnait un air mortuaire.  Ses mains, fines jusqu’à y voir clairement les veines bleutées, tenaient un sceptre d’un métal sombre. Simple et sans ornement, ce grand bout de ferraille aurait tout simplement pu passer pour une canne, mais l’attitude calme et mystérieuse de cette inconnue montrait visiblement qu’elle était magicienne. Frederik  n’en avait pas vu en vrai – et il n’aurait pas pu puisqu’il s’agissait seulement d’une légende  -, mais il en avait lu des descriptions dans les livres. Rien ne semblait le paraître, mais Frederik  le savait. Elle était une magicienne, peut être une simple sorcière de bas étage, mais il savait qu’elle manipulait la magie. Il le savait tout aussi bien qu’il était convaincu que cette personne mystérieuse n’était pas là pour son bien. Tout chez elle connotait la mort : ses cheveux ébènes, ses yeux gris, sa peau blanche. Seule sa robe bleu sombre amenait une touche de couleur.
      Frederik  tourna la tête vers sa gauche. Dans une autre pièce vivement éclairée se tenait sa mère allongeait sur son lit. A ses côtés, l’herboriste, son père et Artémis qui s’était révélée l’assistante du soigneur. Ils s’affairaient chacun à leur tâche sans jeter un regard au jeune homme qui venait de descendre. De même, la magicienne semblait passer inaperçue. Détail aussi surprenant qu’anormal, ils ne distinguaient pas ce que ses parents et les herboristes se disaient. Ils voyaient leurs lèvres bougées, mais aucun son ne lui parvenait. Pourtant la distance qui les séparés ne dépassait pas une dizaine de pas. Ce n’était pas normal.
      Il se retourna vers la sorcière pour essayer de comprendre. Celle-ci souriait de plus belle. Elle en était la cause, c’est sûr. Elle n’avait encore rien fait de réprimandable, mais déjà le fait qu’elle se serve de Frederik , de sa famille et des personnes en qui il avait confiance, lui suffit pour qu’il sert les poings. Une nouvelle vérité s’imposait à lui. Elle était magicienne, avait de mauvaises intentions et était détesté par le jeune homme à présent. Il ne fit rien. Frederik  resta tout simplement figé au bord de l’escalier, à fermer les poings et à attiser une haine qui devenait croissante. Cela devenait intenable. Il fallait qu’il agisse. Dans un coin de sa tête il se dit que sa réaction était exagérée. Pourtant, sans savoir pourquoi, il avait envie de sauter au cou de cette femme. C’était presque incompréhensible, mais il le fallait.
      Soudain, n’y tenant plus, il se jeta. Il eut à peine le temps de parcourir le quart de la pièce que déjà son corps s’engourdissait. A la moitié, il était ralentit. Enfin, il était presque arrivé à son but quand son corps s’immobilisa complètement. Seule sa tête était libre de mouvement et cela se voyait. Frederik  fulminait comme un enragé. Pestant et crachant une colère rouge, il criait à la sorcière. Celle-ci souriait de plus en plus. Elle était satisfaite. Elle le contrôlait comme elle le voulait. Attiser sa haine était un jeu d’enfant, l’immobiliser était encore plus simple. C’était à son tour de passer à l’action. D’un pas lent et mesuré, elle traversa le peu de distance qui la séparait du garçon. Il était pitoyable avec ses yeux enragés. D’une main confiante, elle tint le menton du jeune homme. Pour se défendre, celui-ci tenta de la mordre. En échange, il reçut une gifle qui dans l’état actuel des choses, il ne put éviter.
      Reprenant ses esprits, Frederik perdit de sa colère. Ce fut la peur qui la remplaça. Pourquoi s’était-il jeté sur elle ? Cela n’avait aucun sens. Il aurait mieux fait de se réfugier avec ces parents. Au lieu de cela, il avait pris une décision imprudente, mais surtout idiote. La sorcière le sentit. Il était brisé. Plus une seule révolte ne serait à attendre de lui. Il était prêt à l’écouter. D’un mouvement lent, elle rapprocha sa bouche de son oreille. Frederik, dans une dernière tentative de fuite, tira son cou pour éviter tout contact physique. La magicienne s’en amusa, mais elle lui susurra rapidement :
« Frederik, cher Frederik. Est-ce des manières d’agir ? S’attaquer à une vieille dame… voyons. Tu n’aurais pas du. Certes je t’y ai poussé, mais tu aurais du résister. Que tu es faible ! Si faible … Aucun caractère. Aucune force morale, ni charisme. Tu sais ce qu’il arrivera si tu continues de t’emporter comme cela. Tu risques de perdre ta famille. Tes amis. Tout ce qui t’est cher. Pourquoi s’animer, s’agiter, tout ça pour être malheureux. Ne devrais-tu pas écouter ta mère ? Rester chez ton oncle en attendant qu’elle guérisse. Partir à l’aventure ne t’apportera rien. Rien d’autre que le malheur et la désolation. Regarde par là. »      Du bout des doigts, elle tourna le visage de Frederik vers la gauche lui offrant la vue de la chambre sa mère éclairée. D’un claquement de doigt, la sorcière fit s’écrouler le vieil herboriste. Les autres protagonistes qui jouaient une scène muette continuèrent leurs occupations sans se soucier de leur camarade mort. D’un second claquement, ce fut le tour d’Artémis. Puis vint le troisième claquement de doigts. Son père tituba. Il serrait sa poitrine, il souffrait. Cela se voyait. Il fit quelques pas puis tomba.
      La magicienne ricana. Son hilarité n’était pas contagieuse. Au contraire, Frederik en eut froid dans le dos. Puis en prenant tout son temps, elle plaça ses doigts devant les yeux du jeune homme, puis les claqua. Le jeune homme ferma instinctivement les yeux. Il n’avait pas envie de voir cela, mais rien ne l’empêcha d’entendre les cris de souffrance de sa mère. Jamais il n’avait entendu ça. Il ne pouvait pas boucher ses oreilles. Il était figé, tant par le sort que par sa peur. Il ne pouvait pas… non il ne pouvait plus. C’était trop dur. Alors que sa mère se dirigeait vers une mort lente et tortueuse, la sorcière glissa à l’oreille de Frederik  :
«  N’oublie pas. L’agitation n’apporte rien de bon. Rester calme a toujours été mère de sûreté. Fais-toi discret chez ton oncle et tout se passera bien. »      Puis elle disparut, mais les cris eux continuaient. Ils ne cessèrent jamais. Même quand il se réveilla en sursaut, trempé par la sueur, il lui sembla que les hurlements étaient encore là. Peu à peu, reprenant conscience d’où il était, le cauchemar finit par disparaître complètement. Ne voulant plus sombrer dans le sommeil, il se redressa. Autour de lui, des caisses et des boîtes étaient entassées de manière désordonnée. A ses côtés, son père dormait à poing fermé et ce n’était pas les soubresauts de la carriole qui les transportait qui allaient faire taire ses ronflements. Il s’en était habitué. Voilà plusieurs jours qu’ils se côtoyaient. Seuls, ils avaient décidés de traverser rapidement la forêt et les montagnes pour atteindre la plaine. Les chemins étroits ou escarpés ne permettaient pas un chemin facile pour les chevaux et leurs marchandises. Maintenant qu’ils étaient au-delà des montagnes de Menh, la plaine leur avait permis de trouver un vieux transporteur qui leur avait autorisé à dormir pendant un bout du trajet. Ils arriveraient dans un jour ou deux à la capitale, Mnémé. Dans un jour ou deux, Frederik habiterait chez son oncle, et cette idée ne lui plaisait guère.

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