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La Tour du Rouge : [Random | Très court] Sans titre #1

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Great Magician Samyël:
GdO==>Oui, j'aime bien les bois sombres, elles ont souvent tendance à abriter moult créatures plus monstrueuses les unes que les autres, cristalisant ainsi les peurs secrètes des hommes :niak: C'est bizarre, j'ai beau avoir écrit le texte, je n'ai pas pensé une seule fois au chant des Sirènes XD Comme je l'ai déjà dit, je suis souvent aidé de mon subconscient profond qui associe des choses entre elles sans que je ne m'en rende compte :niak: Ceci dit, j'aime bien, je n'avais pas vu cela sous cet angle, mais ça me plaît :niak:

Cependant, comme Nehëmah l'a dit, Argoth ne ruse pas avec Tarask, en effet, il remet à plus tard le combat par pure nécessité, car ne possédant pas d'épée :niak:
Et effectivement, Tarask signifie quelque chose. Elle est inspirée de la Tarasque, fille du Leviathan et de la Bounge Orientale, qui vit dans les "bois noirs" de Nerluc, entre Arles et Avignon, vers le Rhône. :niak: D'ailleurs, une ville française a hérité de son nom: Tarascon :niak:

Nehëmah==>On va bientôt pouvoir monter "Le Club des Hommes de Trois Lettres" :niak:
Hé bé, ca c'est ce qu'on appelle une éloge :niak: Un grand merci donc, ça m'a fait chaud au coeur  :$
Oui, LCA aura des conséquences sur le Cycle, mais je n'en dis pas plus pour le moment :niak:

PdC==>Effectivement, je ne connaissais pas cette brave Aylinn... Tu me la présentes? :arrow:
Ne t'en fais pas, la parution de suite pour LCA devrait être plus posée à présent, j'ai sorti les deux premières assez rapidement, parce que j'ai voulu écrire un maximum avant la reprise ^^
:love: Holala, c'est trop de compliments pour moi :love: Je ne puis que dire merci :<3:
Quant à ton affirmation en fin de commentaire, permet moi d'en douter :love:

Bref, je vous sens impatients de connaître la suite, non? :niak: Alors c'est partie!

__________


I/ L'épée du Chevalier. (Troisième partie)


Le silence était impressionnant. Ceci était d’ailleurs d’autant plus étrange que tout autour de nous la foudre se déchaînait, les éclairs frappaient le sol en de sauvages explosions. Mais pas sur les versants du Petit Pic. Ici, tout était calme. Nul son ne venait perturber la sérénité du lieu, si ce n’était le bruit réguliers des sabots de Sor’n. Cela était sûrement l’œuvre de l’Enchanteur.
Nous grimpions avec peine, la pente était très raide, faite non de terre mais de milliers de petits cailloux qui roulaient sous nos bottes. Messire Argoth allait à pied, préférant mener sa monture par la bride plutôt que de courir le risque d’une chute.
Je ne pouvais m’empêcher d’admirer les traits foudroyants qui lardaient le ciel d’intenses lumières, sans pourtant avoir l’impression qu’ils existaient. C’était vraiment perturbant. Nous marchions en silence, de peur de briser ce silence imposant. Contrairement à ce qu’avait dit le vieil homme de l’auberge, le Petit Pic n’abritait nulle créature, pas même quelques bouquetins ou lapins.
Nous arrivâmes finalement au sommet, qui était plat. Là, nous avions vu sur tout le Haut Pays, et à l’horizon, la grande plaine de l’Arch’Land. A l’Est, l’océan. Le ciel était noir, comme toujours au dessus des Khaz’Khoradan. On disait d’ailleurs à ce propos que c’était la gueule d’une créature titanesque qui vomissait ces éclairs sur le monde.
Mais ce n’était pas là la chose la plus étrange. Devant nous, se dressait une porte. Une simple porte, à peine plus haute qu’un homme, faite de bois verni. Elle tenait dans le vide, sans murs ni sol pour la maintenir.
« Quel est donc ce sortilège!, m’écriai-je aussitôt »
Messire Argoth s’approcha. Il l’étudia un long moment, tournant autour, touchant le chambranle, le battant. Puis il me regarda, et je secouai la tête. Il frappa, doucement, sept coups.
Honnêtement, je m’attendais à ce que nous pérîmes, sous une boule de feu, un souffle glacé ou que sais-je encore. Au lieu de ça, une voix, sortie de nulle part, répondit:
« Entrez, c’est ouvert ».
Messire Argoth planta sa lance dans le sol mou, puis y attacha Sor’n. Il se saisit de son écu, puis poussa la porte vers l’intérieur. Il n’y avait rien, si ce n’était une forte lueur blanche. Sans hésiter, mon Maître s’y engouffra et disparu, en m’aillant auparavant fait signe de le suivre; ce que je fis.
Lorsque je passai dans l’ouverture, j’éprouvai une sensation étrange, comme un picotement dans tout le corps. Presque aussitôt, je me retrouvai dans une vaste salle, aux murs de pierres vertes décorés de tableaux, de tapisseries, et de moult autres choses propres aux gens de magie. Un véritable brasier brûlait doucettement dans un grand âtre, répandant une chaleur plus que bienvenue après le froid de la montagne, et nous foulions aux pieds un magnifique tapis de laine colorée, décoré d’arabesques et de symboles cabalistiques.
Dans le fond, face à nous, un homme sans âge siégeait sur un trône immense, en or et en pierreries. Il était vêtu d’une robe bleue sombre, et d’un large chapeau pointu de même couleur. Il fouraillait dans sa barbe fournie, qui lui tombait sur la poitrine. Il avait l’air intrigué, en nous observant.
« Qui êtes vous?
-Je suis le Chevalier Argoth.
-Argoth? Je ne connais pas ce royaume. Qui sers-tu?
-Personne. Argoth est mon nom.
-Tiens donc, un Chevalier Sans Terre. Voilà qui est étrange. Que viens-tu faire en ma demeure, Chevalier?
-L’on m’a parlé de vous.
-Et que t’as-t-on dit de moi?
-Que vous pourriez peut être me fournir une épée.
-Je le peux.
-Je vous le demande, donc.
-Sais-tu combien de guerrier comme toi se sont présentés à moi, tous me mandant la même chose?
-Je crains que non.
-Je dirais une bonne centaine. Tous sont repartis bredouille. Pourquoi en irait-il autrement avec toi?
-Vous seul avez la réponse.
-Certes. Je te concède cependant un avantage sur tes prédécesseurs. Tu es le seul à avoir frapper avant d’entrer. En cela tu es plus proche de ta quête que tous les autres. La politesse est une des nombreuses vertu de la chevalerie, les hommes n’ont que trop tendance à l’oublier. »
Messire Argoth s’inclina.
« Tu désires l’une de mes épées.
-Assurément.
-Fort bien. Sache cependant que mes lames ne sont faites que pour des hommes pouvant s’en montrer digne. Crois-tu être de ceux-là?
-Je le pense.
-Alors tu devras le prouver. Dans ma cave vit une bête, qui depuis trop longtemps me gène. Débarrasse m’en, et j’accéderais à ta requête. »
Mon Maître s’inclina de nouveau.
« J’ai un souci cela dit, sans vouloir vous importuner. J’ai attaché ma monture à la hampe de ma lance, et je me retrouve ainsi désarmé.
-Et tu espères donc que je vais te fournir une arme?
-C’est cela même.
-Tu es audacieux, Chevalier… Tiens, voilà pour toi.
-Un couteau?
-te plains tu?
-Non, non, mille excuses, je ne voulais pas paraître grossier. Cela me convient parfaitement. Où se trouve votre cave? »
L’Enchanteur se leva, puis se dirigea vers le mur de gauche, sur lequel il passa la main un bref instant. Une porte dérobée se révéla dans un crépitement d’étincelles mauves.  C’était une porte toute simple, sans ornements. Messire Argoth l’ouvrit, découvrant un escalier de pierre qui s’enfonçait en tournoyant dans les profondeurs de la montagne. Enfin, si toute fois nous y étions toujours. Aussitôt, des râles d’une extrême violence nous parvinrent.
« Je vous souhaite bien du plaisir, dit l’Enchanteur avec un petit sourire. »
Mon Maître hocha la tête, puis m’intima de le suivre en me jetant un regard. Il récupéra la torche qui flambait sur le mur, puis commença la descente. L’escalier était étroit, raide et glissant. Au fur et à mesure que nous nous enfoncions, les cris de la bête s’amplifiaient. Messire Argoth tenait fermement son arme de fortune, et gardait son flambeau à bout de bras pour bien éclairer le chemin.
« Messire, quel peut bien être ce monstre, pour faire pareille cacophonie, demandai-je »
Il secoua la tête sans répondre, comme à son habitude.
Je perdis vite la notion du temps. Les marches se succédaient avec une lente monotonie. Des dizaines, des centaines, des milliers. Plus nous approchions de notre but, plus la chaleur s’intensifiait. Soudain, Messire Argoth se stoppa,
« Sommes nous arrivés? »
Il me fit signe que oui. En effet, je n’entendais plus les cris de la choses. Face à nous s’étendait une très vaste salle, littéralement plongée dans les ténèbres. On n’y voyait goutte, une fois le regard en dehors de la sphère de lumière qu’émettait le flambeau.
Je la percevais. La respiration lente et puissante de la bête. Elle se tapissait dans le noir, sûrement attendait-elle le bon moment pour fondre sur nous. Malgré moi, je reculai de quelques pas. Messire Argoth agita la torche devant lui, essayant tant bien que mal d’y voir un peu plus. Sans succès. Alors il rejeta le bras en arrière, et, comme pour son combat avec les Spectres, lança loin la torchère. Elle voleta un moment dans les airs, perçant les ombres, puis retomba sur le sol nu en roulant un peu.
Le monstre, car s’en était vraiment un, était immense. J’estimais à [à] peu près deux mètre quatre vingt sa hauteur. Il possédait un long corps de serpent, couvert d’écailles verdâtres et répugnantes, suintantes une liquide ignoble et épais. Sa tête oblong se finissait par un bec d’oiseau encore maculé de sang et garni de crocs monstrueux. Ses yeux, petits et vicieux, rougeoyaient dans la pénombre. Sa queue fouettait l’air, terminée par un dard impressionnant d’où s’écoulait un poison mortel. Ses pattes puissantes étaient celles d’un aigle, et ses serres raclaient la pierre avec impatience. La bête n’avaient pas de pattes à l’avant, mais une paire d’ailles membraneuses, à la manière des chauve-souris.
Elle rugit alors, secouant les fondations de l’endroit où nous nous trouvions. Messire Argoth s’avança. Il inspira profondément, puis cria à son tour, mais ce n’était pas là le cri d’un homme, ni celui d’un monstre, mais celui d’un animal, noble et fier, sans peur ni vices. Je craignais pour mon Maître. Malgré toute sa vaillance, je doutais que sa malheureuse dague puisse entailler la peau épaisse du monstre.
Lui ne se posait pas autant de questions. Il se mit à courir vers son adversaire, son écu devant lui. Le combat s’engagea ainsi. Ce fut une lutte acharnée, brutale, nerveuse et sanglante. Messire Argoth se déplaçait vivement afin d’éviter les morsures, les griffes, les piqûres, et les flots de miasmes que la créature inhalait à chaque souffle. Il dut souvent utiliser son bouclier, qui s’endommageait un peu plus à chaque choc. Son armure également reçut de nombreux coups, qu’elle absorba. Jouant habilement de son arme, Messire Argoth infligea blessure sur blessure, entaille sur entaille, et la bête ne tarda guère à saigner abondamment, en poussant des cris de douleurs abominables. Finalement, voyant sa fin proche, elle tenta de s’envoler vers les hauteurs de la salle, pour se mettre à l’abris. Mon maître s’agrippa à l’une de ses pattes, et escalada petit à petit le corps reptilien du monstre, se protégeant de la queue empoisonnée à l’aide de son écu. Lorsqu’il fut sur sa tête, il leva haut son couteau, puis le planta avec force. La créature hurla une seule fois, et de sa gueule jaillirent des torrents de muqueuses, de boue, et d’autres choses encore plus ignobles. Puis, lentement, elle bascula dans le vide, et s’écrasa sur le sol, soulevant un nuage de poussière.
Messire Argoth était victorieux. Nous entendîmes alors des applaudissements. L’Enchanteur était là, assis sur son trône, et souriait. Nul doute qu’il avait usé de magie pour arriver ici en aussi peu de temps.
« Je suis impressionné, Messire Argoth. C’était un beau combat. Vous m’avez donné la preuve que j’attendais. Je forgerais votre épée. »
Mon Maître se tapa la poitrine du poing en s’inclinant.
« Ce monstre s’appelait Wyvern. Cela faisait des années qu’il m’importunait, saccageant ma demeure, troublant mon sommeil et dévorant mes gens. A présent tout va rentrer dans l’ordre. »
L’Enchanteur frappa dans ses mains. Aussitôt, des centaines de torches apparurent sur les murs, inondant la salle d’une lumière orangée. Sous nos yeux ébahis, ce qui n’était qu’une vaste cave vide et froide se changea en une bibliothèque somptueuse. Les grandes étagères jaillissaient des murs, les longues tables d’étude poussaient du sol, recouvertes d’un fatras de parchemins et de vieux ouvrages reliés de cuir, les alambics et les fioles colorées voletaient dans les airs pour venir atterrir dans de grands coffres finement travaillés. Un forte et plaisante odeur de papier vint rapidement agréer nos narines. Des armures décoratives s’assemblèrent d’elle-même pour venir se placer le long des murs. C’en était merveilleux, un véritable prodige de magie.
« Monseigneur, sans vouloir paraître grossier, dis-je, pourquoi ne pas vous en être débarrassé vous-même, vos pouvoirs sont immenses!
-Je ne pouvais pas. Ma magie n’avait nulle emprise sur lui. Toutes mes belles arcanes ricochaient sur son corps.
-Comment est-il arrivé ici?
-Wyvern était le fils du grand dragon Sigür, qui dort dans les profondeurs des Khaz’Khoradan. C’est lui que me l’a envoyé pour me punir d’avoir élu domicile sur son territoire. Mais n’en parlons plus, tout cela est fini à présent. »
L’Enchanteur se leva de son trône puis se dirigea vers le corps encore fumant de la bête occise. Il fit quelques gestes étranges dans les airs, et une hache énorme apparue dans ses mains, qu’il tendit à Messire Argoth.
« J’ai besoin du bec de Wyvern pour votre épée. »
Mon Maître se dépêcha de découper le précieux ingrédient à grands coups de hache.

« Du Minerai de Naïn pour une lame fine et éternellement tranchante.
De l’Alliage de roches pour sa résistance et son équilibre.
De l’or pur, pour une garde sans faille qui éclaire les ténèbres.
Un rubis pour une parure qui canalise les Arcanes.
Et de l’Ivoire de Dragon pour un manche solide et fidèle, qui guide le bras et l’esprit. »
Devant nous, sur un établi de fer, s’étalaient tous ces matériaux, plus rares les uns que les autres. L’Enchanteur les désignaient un à la fois, pour nous expliquer leur fonction. Puis il commença la fabrication. A l’aide de quelques mots de pouvoir, il fit apparaître un petit marteau duquel émanait une lueur orangée. Sa tête et son manche étaient couverts de runes et de symboles.    
Le mage travailla d’abords longuement le minerai, à grand coup de son marteau, qui projetait de nombreuses étincelles colorées à chaque choc. Tout en s’agitant, l’Enchanteur psalmodiait une lente litanie, et ses yeux se teintèrent d’orange et d’or. De ses mains experte ne tarda guère à naître une lame d’une perfection inouïe, longue d’environ un mètre soixante, fine et plate, et également acérée comme nulle autre pareille.
Fidèle à la vieille tradition, Messire Argoth ne perdait pas une miette de la fabrication de son épée -qui l’accompagnerait toute sa vie- les bras croisés.
Après quoi, l’Enchanteur fusionna l’Alliage à la lame, lui conférant une couleur un peu vermeil. La résidence de notre hôte résonnait de la lutte entre l’enclume et l’outil. Saisissant la lame chauffée au rouge à main nue sans même se brûler, le mage la refroidit dans un tonneau d’eau glacée, qui s’évapora dans une tourbillon de vapeur. Puis il prit l’or et recommença son labeur, pour lui conférer la forme stylisée de la garde, sur laquelle il greffa le Rubis qui s’illumina subitement.
Enfin, il réduit le bec de la Wyvern en une très fine poudre. A l’aide de sa magie, il l’a fit s’enrouler autour de son doigt tendu, puis il força la voix alors qu’il in[cantait]. La poudre s’assembla de nouveau, se solidifiant au contacte, adoptant la forme effilée du manche, terminée par une pointe que l’Enchanteur rehaussa d’une fine feuille d’argent. Puis il assembla chaque partie à l’aide de ses sortilèges, faisant une colle magique toute en runes qui s’unifièrent, assurant à l’ensemble une cohésion parfaite. L’épée se souleva alors d’elle-même, et vint flotter jusque dans la paume ouverte de Messire Argoth. Il l’a brandit devant lui, pour la saluer, la caressant du regard, faisant connaissance avec sa nouvelle compagne. Il plaqua la lame contre son front et ferma les yeux, selon un ancien rite de la Chevalerie, communiant avec son arme pour créer un lien symbiotique qui ne se briserait jamais.
« Quelle nom dois-je inscrire dessus? »
Messire Argoth reposa l’épée sur l’enclume, et réfléchit quelques instants.
« Arrrendia, finit-il par lâcher. »
L’Enchanteur le regarda en souriant, puis, à l’aide d’un très fin burin et du marteau, grava avec une minutie extrême deux runes, calligraphiées de fort jolie façon.
« Qu’est-ce que cela signifie?, demandai-je »
-Pureté, me répondit-on. 
-C’est un jolie nom. »
Les runes, une fois leur inscription finie, brillèrent d’une très forte lumière, puis s’apaisèrent. Messire Argoth possédait enfin une épée, et pas n’importe laquelle.

L’Enchanteur donna à Messire Argoth un fourreau qu’il créa à l’aide des écailles de Wyvern, pour lui assurer une grande résistance. Puis, sur demande de mon Maître, il lui remit également un flacon fait d’un métal magique. Messire Argoth trancha alors le dard de Wyvern, et recueillit son poison dans la fiole. Il en versa également quelque gouttes sur la lame d’Arendia, afin de la protéger de toute corrosion. Il conserva le reste dans un sac, qu’il me remit, avec également l’aiguillon de la bête, comme trophée de victoire.
« Brave Chevalier, tu m’as rendu un très grand service en occitant la bête de tous mes tourments. En cela je te serais éternellement redevable. Voici un petit cadeau, pour te remercier. »
L’Enchanteur tendit le bras vers l’écu de Messire Argoth et agita les doigts. En quelques instants, il n’y eu plus aucune traces des dommages causés par le combat. Puis une fine bande mauve emplie d’arabesques d’or colora le contour du bouclier, débutant ainsi le blason de Messire Argoth. Celui-ci s’inclina pour le remercier. Après quoi, le mage nous renvoya à la surface dans une spirale de magie. Nous franchîmes la porte solitaire dans l’autre sens, et nous nous retrouvâmes de nouveau sur les hauteurs des Khaz’Khoradan. Cependant, derrière nous, une grande tour d’ivoire s’élevait dans les nuées, où sa flèche de tuiles bleues piquait les nuages chargés de foudre. Messire Argoth récupéra sa lance, passa Arendia à sa ceinture, battant sa cuisse gauche, puis nous entamâmes la descente du Petit Pic…

Nehëmah:
Etant amorphe ce soir, telle une larve, je n'aurasi pas grand chose à dire j'en suis fort désolé :niak:
Je tiens d'abord à te préciser qu'il y a pas mal de fautes dans ce texte quand même (enfin pas non plus trois tonnes mais une petite dizaine mettons) dont la plus importante à te faire part est la suivante : "arcane" n'est pas un nom féminin malgré les apparences. On parle d'un arcane et non d'une arcane (et attention au sens, un arcane signifie un mystère et non une technique par ailleurs, même si ça peut désigner en effet un sortilège... Cependant je pense que ça vaut plus pour un sortilège interdit que pour des sortilèges rudimentaires).
A part ça un bien chouette combat, bref, efficace, en un mot : concis. Argoth est toujours aussi classe et possède enfin son épée : l'heure d'aller occire la Tarask et après ceci d'en apprendre sûrement davantage sur sa quête et son passé :niak:

Great Magician Samyël:
Comme disait un vieil ami "Un Magicien n'est jamais en retard, ni en avance. Il arrive à point nommé" , du moins, quelque chose dans le genre. :niak:

Voici donc le début de la deuxième partie de la Geste du Chevalier Argoth, rien que pour vous :niak:

Ceci dit, je ne vous cache pas que j'ai repris l'écriture du Cycle en parallèle, et que donc je pense qu'une fois cette deuxième partie d'Argoth achevée je ferais un p'tit break pour mettre la suite du Cycle... ou pas :niak: enfin je verrais, je voulais juste vous prevenir :niak:

Sur ce, bonne lecture!


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II/ Premiers exploits (Première Partie)


« Tu es revenu Chevalier.
-Je suis revenu.
-Quel est tom nom déjà ?
-Argoth. Messire Argoth.
-Messire Argoth… Et ton écuyer ?
-Je ne sais pas. »
           La réalité me frappa en entendant ces mots. C’était vrai. Mon Maître ne connaissait pas mon nom.
« Tu ne sais pas ? Hahaha… Comment peux-tu faire confiance à un homme que tu ne connais pas ?
-Je ne sais pas. »
Et moi non plus, je ne savais pas.
La Tarask s’agita dans son bassin. Ses yeux fous fixaient Messire Argoth avec appétit.
« Bien, Chevalier. Assez parler. Il est venu le temps d’honorer ton serment.
-Soit »
Mon Maître revint quelque peu sur ses pas, et enfourcha  Sor’n, qui piaffait d’impatience. Il attacha son écu à son bras, et prit sa lance dans l’autre main. Tarask étendit son cou par dessus la prairie, la souillant de l’infection qui écumait de sa gueule. Elle s’apprêtait à sortir de l’eau.
Le monstre ne ressemblait à rien de ce qu’il m’avait été donné de voir jusqu’à maintenant. Il avait six pattes d’ours, puissantes et courtes, de par et d’autre d’un corps chevalin. Sa queue de loup était hérissée de pointes acérées qui suintaient un poison mortel. Etrangement, son émergence ne troubla en rien le calme surnaturel de l’onde noire.
« Prépare toi à finir déchiqueter par mes crocs.
-J’en suis honoré »
Les adversaires se firent face un moment. Puis Messire Argoth talonna les flancs de Sor’n en poussant un cri de guerre. Il brandit haut sa lance, et passa sous la tête de Tarsak avec agilité. Arrivé à hauteur du côté droit de la bête, il y planta avec force son arme, qui se ficha dans un bruit mat. Puis il repartit au galop en sens inverse.
Tarask hurla en s’ébrouant. Elle cracha des torrents de miasmes épais qui répandirent une fumée âcre sur la clairière.
« Argoth ! »
Tout en prononçant le nom, elle chargea avec une vitesse impressionnante pour sa morphologie. Elle ondulait du corps dans son mouvement, à la manière des serpents. La bête frappa Sor’n de plein fouet, l’envoyant voltiger dans les airs. Messire Argoth retomba durement sur le sol, et roula vite sur le côté pour éviter la gueule avide qui tentait de se saisir de lui. Trouvant une occasion, il déferra Arendia, et d’un geste prompt trancha net dans la chair. Le monstre recula en hurlant, la moitié gauche de sa mâchoire pendant dans le vide, et d’où un sang obscur et épais s’écoulait lentement.
Alors que mon Maître se relevait, j’eu l’impression que l’endroit se faisait moins menaçant, moins sombre. On aurait dit que Arendia dissipait quelque peu les ténèbres.
Tarask repartit à l’assaut. Messire Argoth se jeta en avant, roula pour éviter les dents pointues, se releva et *tenta d’embrocher la bête. Malheureusement, le monstre, à une vitesse fulgurante détendit son cou comme un ressors, et parvint à capturer le Chevalier entre ses crocs. Par bonheur, l’armure de Messire Argoth était résistante, aussi ne finit-il proprement coupé en deux. S’avisant de cela, Tarask projeta sa proie dans les airs, l’envoyant voltiger contre un arbre. La force du choc fut telle que le végétal se déracina et tomba lourdement sur le sol, provoquant un vent qui fit voltiger un paquet de feuilles mortes et d’humus pourri. Messire Argoth se redressa vaillamment, sa longue queue rouge fouettant l’air derrière lui. Il releva la lame d’Arendia, se tassa sur lui même puis bondit en avant. Sprintant à une vitesse plus que rapide, il bondit au dernier moment pour éviter la mâchoire grande ouverte qui fonçait sur lui. Il se réceptionna souplement, et s’élança afin de récupérer son écu, tombé un peu plus loin sur le sol. Ainsi équipé, il se retourna et repartit batailler. Ecartant la tête de lion d’un revers puissant de son bouclier, il courut vers la flanc ainsi découvert. Cependant, la bête fit un écart, et son corps monstrueux percuta le Chevalier avec assez de force pour l’envoyer bouler dans l’herbe. Vive comme l’éclaire, la Tarask commença à enrouler son cou immense autours de la taille de Messire Argoth, comme un serpent, l’étouffant.
« Où sont donc passés ta force et ton courage Chevalier ?, susurrait la bête. Voilà donc tout ce dont tu es capable.
-Sache… Monstre… Qu’un Chevalier… ne renonce… Jamais ! »
Argoth se pencha en arrière, puis projeta son crâne avec le maximum de force qu’il put mettre dans le mouvement. L’impacte arracha un cri de douleur à Tarask, qui relâcha son étreinte, permettant ainsi à son adversaire de se dégager et de chuter au sol. Messire Argoth roula sur le côté pour se mettre à l’abri puis se releva. Les duellistes se dévisagèrent, puis d’un accord tacite chargèrent l’un vers l’autre. Alors même qu’ils allaient se percuter, le Chevalier réalisa une prouesse digne de lui. Il sauta au dernier moment, retombant souplement sur le cou tendu du monstre, puis courut le long du membre grêle. Saisissant son épée à deux mains, il bondit une dernière fois et larda le flanc découvert du monstre d’un coup d’épée fulgurant. La bête s’écarta promptement en criant. Elle essayait de couvrir la blessure de ses pattes, mais celles-ci étaient trop courtes.
Mon Maître pointa sa lame vers la tête de Tarask, et déclara :
« Je t’ai vaincu. Jure de partir et de ne jamais plus paraître sur la terre des hommes, et tu pourras vivre.
-Sois maudit, Chevalier. Toi et tous les tiens. Jamais mon trésor ne sera tien, jamais ! »
Alors Tarask bondit gueule grande ouverte. Argoth plaça Arendia bien droite devant lui, juste entre les yeux. Le salut Chevaleresque.
Puis, dans un éclair de lumière, il trancha la tête du monstre, qui partit tournoyer quelques instants dans l’air.
« Mon père viendra. Oui, il viendra. Il me vengera, Chevalier, il me vengera ! Sois en certain ! »
Et c’est ainsi que périt la légendaire bête de Tarask. Un rayon de soleil solitaire vint illuminer mon Maître, dans ton sa gloire.
Il était victorieux, une fois de plus.

« Ecuyer, aujourd’hui est un jour glorieux. J’ai vaincu l’une des bêtes les plus effroyables de la contrée. Voici le point de départ de ma légende. Oui de ma légende. Et cette légende, je veux que ce soit toi qui l’écrives. Je suis pareil à Tristïus, j’ai peur de mourir sans que personne ne me connaisse. J’ai besoin que l’Histoire se souvienne de moi. Je suis spécial. Je suis différent. C’est ce qui fait ma force. »
Je l’écoutais, captivé. Sa grandeur impalpable me fascinait. Oui, il était différent. Il était fort, il était brave, il était bon. Il était Chevalier.
« Je suis destiné à devenir un héros. Mais pour cela il me faut accomplir une quête. Une quête que nul encore n’a eu le courage d’accomplir. Par exemple, Tristïus défit le géant Kor’Gath à l’aide d’une simple dague ; Falawÿn le Mage apprivoisa le Dragon Auswÿn en lui racontant des histoires ; Galariade d’Esboni luta seul contre cent hommes dans le Défilé D’Argent et vainquit. Tous ont fait de grandes choses. Je suis le prochain.
-Messire, puis-je vous poser une question ?
-Je t’en pris.
-Quelle est votre quête ?
-Je recherche la Faërite Ecuyer. La Faërite… »
La Faërite. La Pierre des Fées. La Magy’Pierre. Le Roc des Dieux.
« Qu’en ferais-vous, Messire ?
-Je la détruirais. Et sa magie sera mienne, à jamais.
-Personne ne sait où elle se trouve.
-Je la trouverais.
-Beaucoup y ont consacré leur vie.
-J’y mettrais la mienne s’il le faut. Je parcourais le monde à sa recherche. J’ai confiance Ecuyer. J’ai confiance. »
Messire Argoth enleva sa ceinture, son armure, et posa Arendia dessus. Après quoi, il plongea dans la marre que gardait Tarask. Quant à moi je réfléchissais. Tout cela me paraissait bien étrange. Une entreprise folle et sans espoir.

Nous contemplions le véritable trésor que Messire Argoth avait remonté des profondeurs de la mare, qui était en réalité beaucoup plus profonde qu’on ne se l’imaginait. Il y avait là des bijoux, de l’or, des pierreries, de l’argent, des objets d’arts, des reliques oubliées, des armes étincelantes, épées, haches, lances, arcs, des pièces d’armures polies… Je n’avais jamais osé rêver pouvoir tenir entre mes mains le centième de tout cela.
« Ce trésor n’était pas le bon. Je ne vois trace de la Faërite, Et je suis sûr d’avoir tout rapporté.
-Qu’allons-nous faire de tout cela ?
-Je n’en ai que faire. Rien de ceci ne m’intéresse. A l’exception peut être de ces choses là… »
Messire Argoth se pencha et ramasser un arc de chêne, de bonne facture, mais pourtant rien d’exceptionnel en comparaisons de ses homologues qui se trouvaient toujours sur le sol. Mon maître remplit le carquois associé de bien curieuse façon : Il y inséra trois flèches de frêne, trois de cuivre, trois de bronze, trois d’argent et trois d’or.
« Bien, nous avons assez traîné par ici Ecuyer. Le destin nous appelle, et il ne se trouve pas ici. Prend de quoi acheter des vivres et un cheval pour toi lorsque nous ferons halte dans le prochain village. »
Alors qu’il enfourchait Sor’n, il se stoppa soudainement et regarda autour de lui.
« Regarde, me dit-il »
Le spectacle me laissa sans voix. Les sombres bois de Tarask étaient méconnaissable. Le soleil s’infiltrait avec force dans les frondaisons, baignant la clairière d’une lumière aveuglante après l’obscurité du bosquet. Les oiseaux chantaient, les insectes bruissaient gaiement, et l’on pouvait entendre le pas de plusieurs animaux dans les fourrés. La forêt de Disëry était enfin libérée de sa malédiction. L’onde noire qui servait d’antre à Tarask commença doucement à se clarifier, le phénomène se propageant comme un remous lorsqu’une pierre vient troubler la surface. L’eau qui en résulta était la plus pure qu’il m’ait été donné de voir. Messire Argoth s’en approcha, et y remplit son outre. Après quoi, il jeta le reste du trésor dedans, m’assurant mystérieusement qu’il serait bien gardé. Puis nous reprîmes la route, après que j’eus récupéré la tête de Tarask, qui alla rejoindre le Dard de Wyvern…

Nehëmah:
Je te hais ! Je te hais presque autant que je t'aime !

Au moment même où j'allais me déconnecter je me suis permis un petit tour supplémentaire sur le forum. Bien entendu, loin de moi l'idée de trouver un chapitre supplémentaire de ce brave Argoth... Et pourtant... Mais tu n'imagines donc pas qu'à cause de ça, je suis resté une dizaine de minutes voire un quart d'heures de plus sur l'ordinateur ? Certes, le commentaire prend plus de temps que la lecture, assurément, puisque le lecteur passe du statut de passif à actif, ce qui, si l'on en croit les hautes instances, demande plus de travail et donc de temps. A préciser : les hautes instances semblent être celles de mon cerveau.

Donc voilà, je m'égare, je m'égare et Argoth ne s'égare pas, ça non. Il achève la Tarask en deux temps trois mouvements au sein d'une lutte acharnée qui aurait mérité à être plus significative, plus longue (mais pas plus anecdotique, un simple combat pour du combat n'a, à mon sens, que peu d'intérêt). Il se trouve que ce combat pour du combat a un intérêt certain : l'affirmation de la force d'Argoth. Le combat en lui-même me semblait anecdotique, du genre grands films d'action ("là, Argoth fait une roulade puis embroche Tarask") bon, ça fait un peu holywoodien mais à bien y repenser, il y avait-il d'autres choix ? Ce qui est le plus à critiquer est peut-être la rapidité du combat et un manque d'implication qui fait qu'il paraît plat et exprimé en termes purement techniques. Un peu plus de détails sur chaque action, un développement, plus de style pour expliquer que Argoth ne faisait pas une roulade pour le simple plaisir d'esquiver la Tarask mais aussi car il a choisi la roulade et non le pas de côté, par exemple. Enfin, peut-être dis-je ça car mon cerveau est parti pour s'imaginer un combat dantesque que peut-être personne (ni moi qui l'imagine) ne serait capable de rédiger. Les mots sont bien peu de choses, finalement, mais la dimension nouvelle qu'ils dépeignent est de loin plus intéressante encore.

Et voilà, je me perds en réflexions presque philosophiques (mais qui n'en sont pas) et j'oublie de dire que la quête d'Argoth est enfin éclairée par ses paroles ! De plus, l'origine du conte, à savoir le narrateur, c'est à dire l'écuyer est enfin révélé, ainsi qu'un pan de l'Histoire de ton univers. Qui sait, peut-être retrouverons-nous bientôt Le Mage Falawÿn au même titre que Le Chevalier Argoth dans cette Tour du Rouge ?

Bref, bref, que de bonnes choses annoncées, avec, toujours cependant, cette réserve sur le combat. M'enfin, que cela ne t'mepêche pas de continuer à écrire des textes de combats, il n'y a que comme cela que l'on s'améliore !

Great Magician Samyël:
Moi aussi je te hais :niak: En lisant ton commentaire, plus particulièrement la partie sur le combat, je n'ai pas pu m'empêcher d'éprouver des remords, et j'ai donc développer ledit combat un peu plus, que j'ai ensuite rajouté au texte. La nouveauté commence à partir du petit astérix en gras.

Certes après une nouvelle relecture, je l'ai trouvé également un peu maigrichon. Ceci dit, Argoth est un texte assez différent de ce qui se fait d'habitude dans la mesure ou c'est une légende racontée par un conteur, et donc dans un certain sens, j'ai trouvé logique de ne pas m'attarder sur les combats autant que je l'aurais dans le Cycle du Rouge par exemple :niak: Mais bon, j'avoue que pour un combat annoncé depuis un moment, je me suis pas trop foulé. Mea culpa :niak:

Quant au reste, j'ai déjà de nombreux projets d'écriture dans l'univers du Continent et autours de Samyël, ceci dit l'histoire du Mage Falawÿn n'en fait malheureusement pas parti =p du moins pas encore... :niak:

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