Communauté > Littérature, Fictions

La Tour du Rouge : [Random | Très court] Sans titre #1

<< < (51/51)

Doutchboune:
Je vais pas écrire un roman, parce que je ne me sens pas l'âme un critique littéraire, mais juste un petit mot pour dire que je viens de lire Quelqu'un de bien, et j'ai vraiment bien aimé. Bravo !

(et oui, je fais de la nécrologie de topic, même pas peur)

Great Magician Samyël:
Yop, salut tout le monde j'espère que vous allez bien la famille toussa. Je suis fatigué, je glande sur le pc et je suis retombé sur ce site un peu par hasard : http://www.cfsl.net/poule-de-cristal/#  Du coup j'ai spammé jusqu'à tomber sur un truc qui m'inspirait plus d'une ligne et #YOLO comme disent les jeunes. Voici donc le résultat, c'est super court, pas forcément fou mais ça faisait un moment que j'avais envie d'écrire pour écrire alors pourquoi pas ? Je mets l'énoncé à la fin en spoiler car il... spoil #LOL #MDR.

Bonne lecture !

___________

Sans titre #1

   C’était une chose étrange, vraiment.
   La longue embarcation, dénuée de mâts et de rames, voguait paisiblement sur les vagues de vent qui venaient timidement lécher les hautes murailles d’Orazon. C’était un vaisseau sans rien de remarquable, hormis les deux yeux stylisés peints de part et d’autre de sa proue sans ornement. Son bois à la peinture blanche écaillée craquait doucement dans la brise, rappelant à Saron les soupirs d’un vieillard assoupi.
   Il était assis au sommet d’une section à moitié effondrée des remparts qui surplombait le vide de l’à-pic. De ce côté-ci, il n’y avait rien au-delà des murs d’Orazon ; rien qu’une chute vertigineuse vers les profondeurs inconnues. Le vent y soufflait plus fort, peut-être car ici plus qu’ailleurs il était libre de souffler tout son saoul sans obstacles pour l’importuner.
   Il était donc assez inhabituel, pour ne pas dire étrange, de voir un navire voguer dans le vent. De mémoire, Saron n’en avait même jamais vu de toute sa courte vie. Les pieds dans le vide, les mains posées à plat légèrement en retrait de son buste, il observait l’embarcation qui dérivait visiblement sans but précis. De sa position, il distinguait mal les passagers mais il voyait clairement une silhouette debout à la poupe, scrutant l’arrière du vaisseau avec une longue-vue.
   Une rafale de vent secoua les cheveux de Saron, les envoyant danser follement tout autour de son visage ; moins d’une minute plus tard, elle faisait vaciller le bateau. Une certaine appréhension gagna Saron. Pour une raison qu’il ne s’expliquait pas, il craignait que l’embarcation ne se retournât et n’envoyât ses occupants directement dans les profondeurs. Mais l’esquif tint bon. Vaillamment, il se redressa, ses yeux peints obstinément braqués vers l’avant.
   Un sourire léger fleurit sur les lèvres de Saron. Pris d’une inspiration toute enfantine, il frappa dans ses mains et cria des « hourra » qui résonnèrent le long des remparts, comme craignant de s’enfoncer dans le grand inconnu. Malgré tout, son éruption de joie ne passa pas inaperçue. Une silhouette se redressa et vint s’accouder au bastingage. De son perchoir, Saron ne distinguait que son long manteau rouge qui flottait dans le vent. Un symbole était brodé dessus au fil d’or mais Saron eut beau plisser les yeux, il ne parvint pas à l’identifier. L’homme au manteau lui adressa un signe de main auquel Saron répondit avec vigueur.
   Lentement, l’embarcation continua sa route, bercée par les vents capricieux qui la firent obliquer vers l’horizon. L’homme à la poupe ne sembla jamais bouger, visiblement bien décidé à scruter l’arrière du vaisseau. Peut-être était-ce parce qu’ils avaient oublié de peindre des yeux à l’arrière, songea Saron. Le soleil n’était plus qu’une poignée de rayons rougeâtres dans son dos lorsque le bateau disparut tout à fait hors de sa vue.
   Avec un soupir, il se releva et s’épousseta consciencieusement, ne souhaitant pas s’attirer l’ire de sa mère. Le cœur léger, il descendit du rempart, sautant de pierre en pierre le long de la grande fissure ouverte dans la muraille avec l‘aisance née de la familiarité. L’ombre des Tours plongeait déjà la cité dans de profondes ténèbres que les quelques globes à lumière peinaient à dissiper. 
   Sur le chemin du retour, Saron repensait à ce curieux bateau et sa vigie attentive. Il ne pouvait s’empêcher de songer que l’homme au manteau aurait été meilleur à ce poste : à défaut d’avoir deux bras, il possédait encore sa tête, lui.

(Cliquez pour afficher/cacher)Des morts étrangers voguent le long d'une cité magique.

Yorick26:
C'est très sympathique mais c'est malheureusement trop court. Je trouve personnellement que la difficulté d'un texte court est d'en peindre juste assez pour que le lecteur voit la même chose que l'auteur, mais pas trop histoire que le lecteur ne veuille pas en savoir plus. Là j'ai eu un peu du mal à visualiser cette cité. Et même le personnage principal, j'ai mis longtemps (enfin j'ai compris vers la fin du texte) à comprendre que c'était un gamin. Je pensais au départ que c'était une femme adulte. Après j'ai peut-être lu de travers puisqu'en y réfléchissant après je comprends mieux pourquoi tu parlais de "courte vie".

Mais bon, comme d'hab la qualité est là. Les idées aussi. Le suspens et le cliffhanger sont là. Bref, un banal texte de GMS qui nous procure beaucoup de plaisir.

Navigation

[0] Index des messages

[*] Page précédente

Sortir du mode mobile