Merci à vous deux pour vos commentaires ^^
Ganon d'Orphée le confirmera, j'ai écrit ce chapitre avant que lui même n'écrive le début de son histoire Fortune, que j'ai lu ^^
Pour ma part, j'avoue m'être inspiré d'autres auteurs pour le début de mon histoire, en particulier Ursula.K.Leguin (une auteur americaine que j'adore^^). Et en plus, mon "vieux mage n'a moi", il a que 31 ans ^^
Place mnt au récit, avec la suite et fin du chapitre 1^^___________
Chapitre 1: Solanéa. (2e partie.)
Le mage s’appelait Rirjk et sa femme Erika. Ils étaient tous deux originaires d’un petit royaume, loin dans le Nord. Si elle ne parlait pas beaucoup, lui répondait volontiers à toutes les questions qu’on lui posait.
Ils s’installèrent dans la petite hutte qu’habitait avant la veuve du tanneur, un tout petit peu à l’écart du village. . Celle-ci était morte de vieillesse, un matin d’automne, mais on avait découvert le corps qu’une semaine plus tard… La pauvre avait quitté ce monde seule et ignorée de tous…
Sur Solanéa, toutes les maisons étaient faites de torchis et de chaume, des denrées qu’on trouvait en abondance sur l’île. La Dent ne comptait que six maisons, quatorze âmes et quelques têtes de bétail.
La femme de Rirjk, Erika, était enceinte et arrivait à son terme aussi ne tarda-t-elle guère à donner naissance à son fils. Ils le nommèrent Erik.
Dès qu’il le pouvait, Samyel se rendait chez eux, conformément à la promesse de Rirjk.
-Tu dois t’acquitter de ta dette, lui dit un jour le jeune garçon, deux ou trois jours après leur rencontre.
Rirjk alluma un feu dans le petit âtre de pierre qu’il avait construit. Puis il y mit à cuire deux lapins qu’il avait achetés et dépecés la veille.
-Très bien, fût sa réponse. Que veux-tu savoir ?
Le garçon resta un moment pensif. Il voulait tout savoir tout de suite ! Peu avant sa venue, il s’était débarbouillé à la fontaine claire qui coulait dans «sa » forêt. Et grâce à cela, Rirjk put s’émerveiller de la couleur des cheveux de l’enfant, jusque là cachée par la crasse. Un magnifique rouge sombre, semblable au sang séché….
-Parle-moi de ce que je dois savoir.
Encore une fois, Rirjk s’étonna agréablement de la finesse d’esprit de Samyel.
-Fort bien. Hum… par où commencer ? (il sortit un fin morceau de craie d’une des nombreuses bourses suspendues à la cheminée par des clous.) Fais tourner les lapins ! Bon ! Tout d’abord, tu dois savoir que l’Art se divise en sept disciplines distinctes, avec quelques ramifications pour certaines. (il commença à écrire des mots à même le sol ; Samyel s’en émerveilla car c’était la première fois qu’il voyait des lettres)
Il désigna l’un de ces mots.
-Ce sont des symboles magiques ? C’est un enchantement ?
Rirjk rejeta la tête en arrière et partit d’un grand éclat de rire. Il ébouriffa les cheveux du garçon .
-Non, Non, rien de tout cela. C’est ce qu’on appelle «l’Ecriture ». Tu vois, chaque symbole, c’est une lettre. ( il désigna la première lettre d’un des mots) Ça, c’est un « A ».
-Aaaaa… prononça Samyel avec un rictus comique.
-Voilà ! Là, c’est un « L », ici un « T » etc… De fil en aiguille ça donne A-L-T-E-R-A-T-I-O-N. Grâce à l’Ecriture, on peut… comment expliquer… s’exprimer, au travers d’un support visuel.
Émerveillé, mais ne saisissant pas encore toute l’ampleur de ce système, Samyel enchaîna les questions :
-Combien y-a-t-il de lettres ? Doit-on les écrire dans un ordre précis ? Comment s’écrit mon nom ?
-Holà ! Holà, calme ta fougue. Regarde. Tu as oublié les lapins. Ils vont mal cuire.
Samyel s’empourpra et bredouilla une excuse.
-Les réponses à tes questions viendront avec le temps. Pour l’instant, réintéressons nous à nos sept Disciplines.
Le temps était doux, et le feu émettait une agréable chaleur. Dans le lointain, on entendait les cloches d’un troupeau de moutons.
-La magie se divise donc en sept disciplines, sept branches qui forment un tout, qu’on appelle l’Art ; la magie. Ici (il pointa avec sa craie l’un des mots qu’il avait écrit), nous avons l’Altération. Pour ne rien te cacher, c’est la discipline que l’on considère comme « vulgaire ». Beaucoup de mages se refusent à la pratiquer, sous prétexte qu’elle est indigne d’eux…
Rirjk n’avait pas l’air de porter ces hommes dans son cœur.
-Pourtant, enchaîna-t-il, c’est une des discipline la plus difficile à maîtriser dans les niveaux supérieurs.
-Quelle est sa nature, à quoi sert-elle ?
-Une très bonne question. J’y venais. Par définition, c’est l’art d’influencer la matière pour modifier la réalité présente. Je sais, c’est pleins de termes compliqués mais arrête de me regarder avec ces yeux là. Concrètement, avec cette discipline, je peux changer la réalité de ce morceau de craie pour en faire quelque chose de nouveau.
Pour illustrer son propos, il prononça deux mots de pouvoir, et la craie dans un crépitement chargé d’énergie visible, se modifia et pris la forme d’un petit homme, de la taille d’un pouce. Samyël, éberlué, s’était reculé en rampant, instinctivement.
-Et bien, messire Chevalier, je pensais que rien ne vous faisait peur ?, rappela ironiquement Rirjk.
Son amour propre reprit le dessus et Samyël se rapprocha de nouveau.
-Hum…, non, non, bien sûr que non. Un moment d’égarement, sûrement.
Rirjk sourit.
-Ce n’est qu’une des propriétés de l’Altération. On peut, et c’est à cause de ça qu’on la qualifie de la sorte, on peut aussi créer des illusions, en déformant la réalité de l’air.
Le gamin hocha la tête, sans vraiment comprendre.
-La deuxième discipline, c’est l’art de l’Evocation, ou de l’invocation, les deux termes s’emploient. C’est l’art « d’appeler »… des choses.
-Quels genres de choses ?
-Mm…. Beaucoup de choses… Des animaux, des esprits de la nature, des…
Rirjk s’apprêtait à dire quelque chose mais se ravisa au dernier moment.
-Je suis désolé, mon garçon, mais je ne peux pas t’apprendre grand chose sur le sujet. Moi même je ne la pratique pas… Enfin, la leçon est finie pour aujourd’hui.
-Ho, non ! S’il te plaît, j’ai encore beaucoup de questions !
-Et moi j’ai faim, et voilà justement ma douce et tendre qui revient. Tu manges avec nous ?
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Etant donné que le texte est plus court, j'en profite pour placer une nouvelle que j'avais écrite pour un concours organisé par NicO l'année dernière. Elle met en scène un personnage, Falenz (se prononce Fa-Lé-N-Ze), qui apparaîtra dans le Cycle, beaucoup plus tard^^ (cependant, ce n'était qu'une version d'essaie de ce perso sur le plan psycologique). j'en dis pas plus... J'attends vos avis ^^ (hey une dernière chose, l'action ne se passe pas dans le monde de Samyël)_________________
Falenz
-Plus de puissance !, hurla Falenz pour se faire entendre dans la tourmente. Bâbord toute ! Canonniers ! A vos pièces !
Une agitation frénétique régnait sur le pont du Nostradamus II. Un bruit sourd se fit entendre tandis que des planches étaient littéralement arrachées du pont. Autour du l’immense vaisseau, une tempête se déchaînait, vrillant le ciel alentour d’éclaire. Des vents d’une extrême violence ballottaient le navire comme un fétu de paille, et cela malgré la puissance impressionnante de ses réacteurs.
Falenz s’accrocha au bastingage pour éviter de passer par-dessus bord –et une belle chute de plusieurs kilomètre avec.
Une deuxième détonation rugit dans le lointain. Une bref lueur éclaira les cieux agités, fonçant vers le Nostradamus. Une explosion ébranla le massif vaisseau et un homme se retrouva avec la moitié supérieur du corps en moins.
-On nous tire dessus Capitaine !, rugit le timonier.
-J’avais remarqué Mr Smith !, répliqua Falenz.
D’un regard noir, le capitaine sonda la masse de nuages, cherchant un ennemie sur qui décharger les réserves de munitions de son bateau.
Une tempête lumineuse éclata devant ses yeux, l’aveuglant. Un rugissement du diable lui vrilla les tympans.
-Captinaiiiiiiine !!! Baissez vous ! Vite !
L’enfer se déchaîna sur le pont du Nostradamus.
Il viendra du ciel…Cette phrase tournait et tournait dans la tête de Denna.
La jeune femme reporta son attention sur la carte qu’elle étudiait. Bien qu’elle y soit habitué, l’immensité du monde qui l’entourait la terrorisait toujours. Sa ville n’était qu’un grain de poussière dans l’univers !
-Quelque chose te tracasse, denna ?, demanda une voix grave.
Se soustrayant à l’emprise quasi hypnotique du parchemin, elle leva la tête. L’homme qui lui avait parlé se nommer Uriel. Enfin, se nommait Uriel.
Un spectre immatériel lui rendit son regard. De couleur bleu transparent, l’hologramme avait l’apparence de l’homme de qui il avait reçu la mémoire.
-Voulez vous que nous changions de registre ? Qu’est-ce qui vous ferez plaisir ? Mon programme contient nombre de sujet. Voulez vous étudiez les épopées homérique ou bien un peu d’histoire de l’art ?
-Homérique ? Qu’est-ce que cela veut dire ?
Un léger soubresaut parcouru Uriel. Il pencha un peu la tête et une voix de machine sortit de sa bouche.
-Erreur programme, erreur programme. Question non prise en compte. Changez de requête. Effacement des fichiers système dans dix secondes… neuf…
-C’est bon c’est bon ! Changement de requête !
L’hologramme ferma les yeux. Il y eut un léger bip.
-Je suis votre fidèle serviteur. Que puis-je faire pour vous agréer ?
Denna tapota son stylo contre sa lèvre inférieur pendant quelques instants, pensive.
Il viendra du ciel…
-Eteignez moi ce feu !, tonna Falenz tout en retirant sa chemise en flamme.
L’incendie se propageait comme une traînée de poudre. Plusieurs matelots avaient trouvé la mort, instantanément carbonisés.
Le navire volant fit une embardée, sous la poussé d’un vent particulièrement violent, ce qui lui permit d’éviter de justesse un tir ennemi. Le bref flash que la détonation dispensa permit à Falenz de localiser le vaisseau adverse.
-canonnier, à vos pièces !, ordonna-t-il.
Les canons alignés le long du bastingage furent rapidement en état de marche. Leurs servants les chargèrent en boulet qu’ils enflammèrent avec de l’huile.
-Visez ! Feu !
Les obus s’élancèrent vers leur cible à une vitesse hallucinantes. Depuis sa position et malgré la tempête qui diminuait sa vue, Falenz estima les dégât plutôt important.
Se retournant vers ses hommes, il avisa ceux subît par son propre navire.
Les flammes continuaient de dévorer le pont fait de planche en bois tandis qu’elles n’entamaient pas la coque en alliage. Cette dernière était l’aboutissement de plusieurs années de travaux intensifs de la part des mineurs de Kharkag, des nains qui vouaient leur vie au culte des Dieux Machines.
-Mr Smith ! Quatre vingt dix degrés bâbord ! Armez l’Obusier de proue ! Et éteignez moi ce feu !
Aussitôt, les hommes s’exécutèrent.
-Quelque chose te tracasse, Denna ?, demanda Uriel de sa voix grave.
Ses yeux vides d’émotions fixaient la jeune fille qui s’était levée pour observer quelque chose par la fenêtre.
-La tempête sera bientôt sur nous, constata-t-elle.
De lourd nuages d’orages avançaient lentement vers la ville, obscurcissant tout ce qu’ils recouvraient. De temps à autre, de brefs éclats lumineux –qu’elle prenait pour des éclairs- illuminaient le ciel obscure.
-Je reviens !, lança Denna à l’hologramme tout en empruntant l’escalier qui menait au rez-de-chaussée.
Ses parents se tenaient sur le seuil de leur maison, fixant les cieux l’air inquiet.
-‘man, ‘pa ! Qu’est-ce qui ne va pas ?
Les deux adultes se tournèrent vers leur fille.
-Tu as entendu parler de ces pirates des cieux venus de Westmarch ?
-Ceux qui ont traversé Bilka et Myridion en ligne droite sur un navire à la pointe de la technologie volé au Gouvernement ?
-C’est ça. Et bien figure toi que ton père pense qu’ils sont en ce moment même en train de livrer bataille à une frégate de l’armée.
Cette information parut étonner la jeune fille.
-Mais d’après le dernier rapport ils auraient dû se trouver près de Sandrosis !
Pour toute réponse, son père lui tendit une petite longue-vue. Portant la lunette à son œil, Denna la dirigea vers la source des présumés éclaires.
Elle repéra aussitôt l’énorme bâtiment en feu. Sur sa coque était peint deux dents pointus, de chaque côté de la proue et son nom était inscrit en lettre capitale rouge : Nostradamus II.
L’Obusier était la plus grosse pièce d’artillerie encore jamais conçu pour un navire volant. Fixé à l’avant du vaisseau, sur un plaque tournante lui assurant une mobilité optimale, ce canon était capable de tirer des obus de plus de cinquante millimètres à une vitesse maximale de deux cent kilomètre heure. De plus, un ingénieux système de plaque coulissantes permettait de tirer à répétition avec un intervalle de deux à trois secondes entre chaque coup.
Les yeux rivés sur le bâtiment ennemie, Falenz supervisait la mise en place du canon.
-Chargez cinq boulet de trente ! Visez leurs réacteurs, si nous les immobilisons les aborder nous sera facile !
Depuis la dernière salve, aucune riposte n’avait été tiré du camp adverse. Cela rassurait le capitaine du Nostradamus car cela signifiait qu’ils leur avaient sûrement détruit plusieurs canons.
Ses hommes s’affairaient toujours à endiguer l’incendie. Cela s’avérait plus difficile que prévus à cause du vent qui renforçait le feu. S’ils ne parvenaient pas très vite à enrayer la catastrophe, le pont risquait de s’écrouler.
Et ça, il ne pouvait ce le permettre !
Quelque chose tira sur son bras et le visage exsangue de la vigie lui apparut. Aussitôt, Falenz su que quelque chose n’allait pas car il avait rarement vu son officier dans un tel état.
-Que se basse-t-il Mr. Zarok ?
L’homme pointa son doigt vers le navire ennemie.
-Notre ennemie est un Capitaine Corsaire…
Falenz jura entre ses dents serrés.
Un Corsaire ! Il ne manquait plus que ça !
Se reconcentrant sur la bataille, il constata avec satisfaction que le feu était maîtrisé petit à petit.
-Obusier chargé capitaine !, cria un homme de la proue.
-Parfait ! Visez leurs réacteurs ! A mon commandement… Feu !
Les canonniers enclenchèrent la mise à feu. Les boulets partirent comme des flèches.
Des explosions se firent entendrent tandis que des trous impressionnants se formaient dans la coque du navire ennemi.
Une ovation salua cette performance.
Denna se remémora sa visite à la Voyante du village, quelques heures plutôt.
-Comment sera l’homme que j’aimerais ?
-Il viendra du ciel, c’est tout ce que je vois.
La jeune fille chassa ces souvenirs.
Une détonation lui fit lever les yeux. Les deux bateaux des cieux continuaient de se battre, avançant toujours vers son village. Le Nostradamus venait d’envoyer une salve particulièrement bien centrée, qui avait visiblement infligé de lourds dégâts à son adversaire.
Les villageois s’étaient réunis sur la place du village et tenaient un conciliabule.
-Que devons nous faire ?, demanda le père de Denna.
-Il faut les abattre ! Nous avons nos propres armes !
-Mais s’ils survivent, ils descendront sur nous !
-Si l’on ne fait rien, ils survivront de toute façon !
-Parvis a raison ! Que ceux qui tiennent au village me suivent aux canons !
-Messieurs, à vos armes ! Préparez vous à l’abordage !
Pendant que son équipage s’armait, le Nostradamus avala la distance qui le séparait de son opposant.
Falenz pouvait à présent voir les combattant du Rouge de Saliblie –le vaisseau du Corsaire- qui se regroupait en ligne devant le bastingage.
Le capitaine pirate sourit : Ils étaient nettement moins nombreux !
La proue du Nostradamus percuta le flan du Rouge de Saliblie. Un tremblement furieux parcourue les deux navires tandis que le Rouge se pliait sous l’impact.
Falenz fut rapidement de nouveau sur pied.
Brandissant son arbalète de poing, il visa le premier homme qu’il vit. Le carreau partit comme le vent.
Falenz était un tireur invétéré et son trait toucha l’homme en plein entre les yeux.
Deux des ses hommes apportèrent une petite passerelle qui relia les deux vaisseaux.
Vif comme l’éclaire, Falenz sauta dessus et, tirant son épée, tua l’homme qui voulait repousser le pont. Il bondit au-dessus de son prochain adversaire et le décapita. De l’autre main, il jeta son arbalète sur l’ennemi le plus proche, qui bascula par-dessus bord. Les pirates envahissaient le pont du Rouge. Les combats éclataient partout sur le pont du navire Corsaire.
Falenz fauchait ses ennemies avec une précisions mortelle, n’accordant que quelques secondes à ses adversaires avant de les achever. Il jubilait intérieurement.
Comme cela était facile !
Soudain, un changement dans l’air attira son attention. Par réflexe, il attira son allié le plus proche devant lui, juste avant qu’un éclaire ne le frappe. Réduit à un tas de cendre pulvérulent, ce qui restait du pirate roula sur le pont puis fut emporté par le vent furieux.
« Un Psychik ! », pensa Falenz.
Des yeux il chercha sa proie. Il bondit sur le côté, évitant de justesse un autre éclaire.
Le capitaine pirate arracha son bouclier à un ennemi et fonça vers le jeteur d’éclaires. Il évita d’autres tirs surnaturels puis bondit en avant, bouclier devant le visage et épée brandit. Il sentit un résistance alors que son bouclier prenait subitement feu. Il s’en débarrassa d’une torsion du poignet et retira son épée du corps du Psychik, un homme pouvant commander aux éléments. Enfin, qui pouvait.
Une secousse particulièrement violente ébranla les navires, jetant tous les combattants au sol. Plusieurs détonations retentirent, suivit par un horrible craquement. Falenz se releva d’un bond et pâlit, assistant impuissant à la chute de son bateau, et avec lui un bon nombre de ses hommes ainsi que toute sa fortune.
Des cris de joie jaillirent de la foule massée sur la grand’place. Les canons placés à intervalles réguliers sur les fortification étaient braqués vers le ciel.
Tous les villageois regardaient avec plaisir le grand vaisseau qui chutait doucement, comme dans un cauchemar, vers le sol.
Denna ne pu s’empêcher de vomir lorsqu’elle vit les petites silhouettes qui tombaient du navire…
-Mon bâtiment…, souffla Falenz, ahurit.
Tout le monde était dans le même état d’hébétude que lui. Mais les hommes du Corsaire se reprirent vite, tout comme les pirates. Les combats recommencèrent.
Malgré les lourdes pertes dû à la chute du Nostradamus, il ne resta bientôt plus que quelques hommes pour tenir tête à Falenz et son équipage.
D’un pas furieux, il se dirigea vers la cabine du capitaine, deux hommes sur les talon. Il ouvrit la porte d’un coup de pied rageur et entra précipitamment, épée au poing.
La pièce était spacieuse et élégamment meublée. Une grande carte était étalée sur un bureau, un tapis délicat couvrait le sol et des hublots donnaient vu sur l’extérieur.
Dans une alcôve, un homme leur tournait le dos.
De taille moyenne, il caressait une statue de chat en or qui lui arrivait au niveau du torse.
Falenz pointa son arme sur lui.
-J’ai pris votre navire… Et pour la perte du mien, vous allez devoir payer de votre vie.
Le Corsaire se tourna vers lui, un sourire aux lèvres.
-Je ne vois pas de quel navire vous parlez, par contre je suis sûr d’une chose : Je ne mourrait pas seul.
Et sur ces mots il s’écarta.
Falenz écarquilla les yeux de surprise et de peur.
Une mèche sortait de la tête de la statue et elle était allumée.
Une bombe ! Le Corsaire voulait faire exploser son navire pour détruire ce qui restait des pirates !
Jurant, Falenz abattit frénétiquement son épée sur la mèche qui rétrécissait à vue d’œil. Un ting sonore répondit à son attaque. Horrifié, le pirate remarqua que sa cible était protégée par un petit tube en métal transparent –un autre alliage nain.
Faisant volte-face, il se précipita vers la sortie, tandis que le Corsaire éclatait de rire.
-Ecartez vous, bande de crétins !, hurla Falenz à ses larbins.
Comme ils ne semblaient pas comprendre la situation, il les décapita d’un coup, puis enjamba leur corps pour sortir.
Courant comme un damné, il émergea sur le pont, sous les regards de ses hommes.
Paniqué et désespéré, il chercha un moyen de sortir de ce mauvais pas. Et n’en trouva aucun. Hurlant comme un fou, il sauta par-dessus bord.
Au même moment, le Rouge de Saliblie explosa.
-Ce n’est pas la peine, soupira sa mère, il n’y plus rien ici. L’explosion était trop puissante. Personne n’aurait pu y survivre, et encore moins à une chute pareille…
Ecartant un buisson, Denna entra dans la clairière où reposaient les restes calcinés du Rouge de Saliblie. Le carnage la fit frissonner.
Des membres humains à la chair calcinée gisaient un peu partout. Des débris explosés ou encore en feu étaient profondément enfoncés dans le sol.
-Ba… ce n’est plus notre affaire… Viens, Denna, rentrons.
-Oui maman…
Alors qu’elle se retournait, un bruit attira son attention. Son cœur fit un bond lorsqu’elle s’aperçut que quelqu’un était couché dans un fourré.
S’approchant, elle découvrit un homme de grande taille, aux cheveux bruns. Une épée rougie de sang était encore dans sa main. Des branches cassées gisaient près de lui. L’inconnu remua faiblement.
Denna se jeta par terre et lui releva la tête.
L’homme rouvrit les yeux.
-ça va ?, demanda la jeune femme.
Il hocha faiblement la tête.
-Qui êtes vous ?, continua-t-elle.
-Falenz…
-Vous êtes un pirate ?
Il fronça les sourcilles, cherchant dans sa mémoire.
-Je ne sais pas, avoua-t-il.
-Ce n’est pas grave. Je vais appeler des secours. Maman ! Il y a un survivant ! Ici !
L’inconnu lui sourit tristement puis referma les yeux.
Denna aussi sourît.
Il viendra du ciel…