Bon, mieux vaut tard que jamais, j'ai fait mon bilan.
Et comme j'avais
la flemme oublié de faire mon bilan de 2020,
je l'ai fait en même temps.
0) Résumez votre année en une phrase : Beaucoup, BEAUCOUP d'indés avec des concepts très originaux (
Rez,
Manifold Garden,
Overcooked), et une trilogie de RPG dark-fantasy ma foi pas mal du tout.
1) Votre GOTY : Il est arrivé un peu tard dans l'année, à deux jours près j'allais pas avoir de véritable GOTY.
Metroid Dread était vraiment un gros kiff à jouer, et ça fait du bien de revenir à un peu de
Metroid. Malgré tous les nouveaux metroidvania qui sortent, la série sait rester au niveau.
Le jeu a pris le parti de faire un monde dans lequel on se perd très peu, avec une tonne d'astuces de level design qui nous font toujours aller dans la bonne direction. J'ai été soufflé quand après l'obtention d'un power-up, j'ai voulu récupérer quelques collectibles avant de continuer, et qu'avec quelques réserves de missiles en guise de miettes de pain le jeu m'a fait traverser toute la zone pour me faire atteindre la suite. On passe 10-15 heures à se faire transporter implicitement dans le labyrinthe. Alors certes, ça limite l'exploration et le sentiment d'être perdu qu'on pouvait avoir dans
Super Metroid ou
MP1 et
2, mais c'est compensé par l'excellent pacing du jeu, on alterne fluidement entre les découvertes de zones, la traversée des zones E.M.M.I. (très réussi, ça aussi!), les combats de boss et les quelques bouts de narration. Le système de combat est très agréable, d'ailleurs, je n'avais pas fait le remake du 2 sur 3DS donc j'ai pu découvrir les coups au corps à corps et ça dynamise vachement les interactions, on passe moins les combats à simplement fuir en tirant. C'est un poil dommage que le jeu soit aussi généreux sur les checkpoint, cependant, j'étais bien content d'en avoir pour les zones E.M.M.I. Mais ça fait un peu trop baisser la tension de l'exploration et des combats le reste du temps. Oh, et grosse déception pour la musique, qui n'est pas au niveau de grosso modo tous les autres jeux.
2) Votre top 3 des sorties de 2021 : Pour une fois j'ai joué à au moins 3 jeux sortis cette année, incroyable.
1.
Metroid Dread, ofc.
2.
Ça faisait un petit moment qu'
Under-Night in-Birth me tentait, et vu que je voulais me mettre à de nouveaux jeux de baston avec quelques amis, on s'est lancés dans
Melty Blood : Type Lumina (le nouveau jeu de la série qui a inspiré
UNIB). Et autant
SF5 et
Skullgirls m'avaient vite refroidis (en même temps, c'était un idée moisie de se lancer dans ce genre avec
Skullgirls), autant celui-là est très plaisant à manier, et beaucoup plus accueillant pour les nouveaux joueurs ! Le jeu dispose d'un système d'auto-combo en mashant les boutons, ce qui est très pratique pour s'habituer à toutes les mécaniques et affronter des joueurs plus avancés avant de se mettre à apprendre des combos. Grosso-modo tous les coups sont des débuts de combos, et les mécaniques de parades sont très dynamiques, ce qui rend le jeu bien plus axé sur le yomi que sur la maîtrise des combos, et ça c'est un gros plus pour moi.
3.
It Takes Two était assez fun à jouer, et se renouvelle très bien avec sa fournée d'idées de gameplay et de passages scriptés. Les mini-jeux et interactions avec le décor sont de très bonnes idées pour garder l'implication après une redescente d'intensité quand on joue à deux (en même temps, tout seul le jeu perd en grande partie son intérêt). J'aurais bien aimé plus de profondeur dans le gameplay, même si je sais que c'est pas trop ce qu'on attend dans ce genre de jeu, mais à part ça le jeu est hyper bien polished, que ce soit sur les décors, le level design ou la maniabilité.
3) Déceptions de l'année : Blasphemous, qui m'a pas mal refroidi avec son rythme et son gamefeel. J'imagine qu'il y a une partie de ces reproches qui sont intentionnels et reliés à l'univers horrifique inspiré de l'Eglise catholique espagnole, qui est d'ailleurs très réussi, mais manette en main, ça ne passe pas super bien. Les déplacements sont lourds, le double saut est à moitié inutile et vraiment contre-intuitif, et pour un metroidvania il met très très peu l'accent sur l'obtention de power-ups qui donnent accès à de nouvelles zones. Ça rend l'exploration très peu agréable, ce qui est dommage vu comment les zones et les boss ont des designs très inspirés et originaux. Et comme j'ai touché à
Metroid Dread au milieu de ma run de
Blasphemous, c'était difficile d'y retourner ensuite, le jeu souffrait bien trop de la comparaison dans ma tête.
Je dirais
Transistor aussi, vu comment je ne colle pas du tout à son système de combat et de progression, mais là j'ai plus l'impression que ce n'est juste pas mon genre de jeu. Un peu comme ma « déception » de l'année dernière en fait.
4) La palme d'or ès graphismes : La direction artistique de
Sayonara Wild Hearts est très, TRÈS marquée, avec des textures style aplat numérique et des couleurs qui sentent bon l’électro-pop des années 80 (et qui sont ainsi très cohérentes avec la bande-son, ce qui est quand même important pour un jeu de rythme). Chaque niveau possède des nouveautés dans le gameplay, mais aussi dans le style de l'environnement, qui s'adapte à l'humeur de la musique, ce qui leur donne à chacun beaucoup de personnalités (y aurait moyen de faire une petite tier list, tiens). C'est courant dans un jeu de rythme d'avoir l'environnement et les effets visuels qui collent au rythme de la musique, mais là je parle bien du ton, de l'émotion qui se dégage de chaque phrase musicale. Il y a une cohérence entre le visuel et le son qui est assez bluffante, et qui sent l'influence de
Rez ; ce n'est clairement pas un hasard qu'il soit un des nombreux jeux auquel
Sayonara Wild Hearts fait référence dans ses niveaux.
4bis) La palme d'or ès musiques : Dans l'absolu, je dirais
NieR Replicant 1.22, mais outre le fait que je suis loin de l'avoir fini, la B.O. date de 2011, et sa version remastered est bien mais pas incroyable. Donc on va dire
Hadès, le petit dernier de Supergiant Games, et probablement celui où Darren Korb s'est le plus lâché pour la musique. Le mélange de musiques rock et d'harmonies orientales marche très bien pour moi, et j'ai un petit coup de cœur pour les musiques de boss et mini-boss (The Unseen Ones
). Et c'est toujours un plaisir de tomber sur les chansons avec Ashley Barrett ! Mention spéciale à
Katamari Damacy Reroll, aussi, avec sa bande-son inclassable mais unique qui donne tellement la pêche. Et à
Fez, où la musique apporte tellement à l'univers qu'elle construit une très grosse partie de l'ambiance. Dur de trancher, des fois.
5) La meilleure narration/écriture : Le genre de jeu qui ne correspond généralement pas à mon profil de joueur, mais il faut reconnaître que niveau histoire et narration,
Kentucky Route Zero a des leçons à donner. Il s'agit d'un jeu d'aventure narratif, même si en réalité c'est assez compliqué de le classifier, vu comment il mélange des éléments de visual novels, de point&click et de théâtre. Oui, de théâtre. Le jeu nous donne plus le rôle de metteur en scène que de joueur ou de spectateur. On suit les rails d'une histoire selon le point de vue de Conway, le pseudo-personnage principal, ou d'une des personnes qui l'accompagne, ou bien d'une caméra de surveillance et du gardien qui regarde les écrans, ou même d'un groupe d'amis, etc. Et les décisions que l'on prend ne relèvent absolument pas de choix décisifs de l'histoire, mais plutôt de petits détails qui façonnent l'univers sans impacter le cheminement : le nom d'un chien, la situation de la boîte de Conway, les pensées intérieures d'un personnage... Je ne spoilerai pas plus toutes ces idées, et j'ai gardé les meilleures pour la découverte, mais le jeu nous permet de choisir le sens que l'on donne à ces scènes via ces choix, l'interprétation que l'on en fait ; il nous y engage d'une façon et d'un point de vue que je n'imaginais pas être aussi fascinants. Et dans un jeu qui parle de sujets à la foi aussi sérieux et peu courants que l'Amérique rurale, la dette et la solitude, ne pas avoir tenté une approche plus sensationnaliste ou dénonciatrice rend les propos beaucoup plus réels et personnels. Je ne suis pas le mieux placé pour parler de ce jeu, mais je vous recommande chaudement d'aller vous renseigner si vous ne l'avez pas déjà fait. Nostalgeek en a fait
une très bonne vidéo, d'ailleurs.
6) Le meilleur gameplay : J'aurais pu mettre
Metroid Dread, mais bon, faut varier un peu. Après avoir fait la trilogie
Dark Souls, je pense que je préfère le
3, mais tous les jeux ont clairement de grosses qualités et de gros défauts par rapport aux autres. Pour le meilleur gameplay, je dirais
Dark Souls 2 ; il est nettement plus maniable que le
1 (bon sang, enfin un saut ergonomique) et a un buffer bien plus correct, je me suis beaucoup moins pris de bouclier → roulades in-intentionnels qui ruinaient plein de combats du
1. J'avais peur que l'histoire des frames d'invincibilité de la roulade qu'il faut monter avec ses âmes gâche le début de jeu, mais en fin de compte ça s'oublie très vite. Le
3 est très cool, mais il est à l'inverse pas assez punitif, je trouve (sauf sur quelques boss, Iudex Gundyr
), les roulades vont tellement vite et consomment tellement peu d’endurance dès le milieu de jeu que ça en fait une option extrêmement safe. Le
2 a un meilleur équilibre dans ses options. Et surtout, quelques idées qui rendent l'exploration bien plus intéressante : les mobs qui arrêtent de respawn une fois qu'on les a tué un certain nombre de fois, les portes de pharros, les branches de dépétrification qui poussent à revenir dans les zones. Et j'avoue que la mécanique des torches était un énorme kiff, ça ajoutait beaucoup de tension à l'exploration des souterrains. J'ai eu du mal à ne pas porter mon bouclier en permanence au début, mais on s'y accroche, à cette petite flamme qui protège de certains monstres et permet de s'y retrouver dans ce @#$&% de dépotoir. Sans compter toutes les interactions qu'il peut y avoir avec ! C'est bien dommage d'avoir autant réduit son intérêt dans
DS3.
7) Votre jeu multi de l'année : Après avoir autant apprécié
Furi, j'ai voulu tenter
Haven, le nouveau jeu du même studio. Je ne l'ai pas encore fini, mais c'est un excellent jeu d'action-aventure en coop. Assez simple à prendre en main mais avec un gameplay de combat qui prend du temps à maîtriser, ça demande pas mal de synchronisation et à deux joueurs c'est pas évident. On joue un couple qui arrive sur une île assez étrange qui ressemble plus à une archipel d'îles volantes, et on explore chaque île en les nettoyant d'une étrange rouille... Y a une grosse composante metroidvania, des raccourcis à débloquer et des power-ups qui enrichissent le jeu au fur et à mesure que l'on explore, et c'est clairement pas pour me déplaire. Et en plus des combats et de l'exploration, on a la gestion du vaisseau, le « Nid », dans lequel on suit la vie de couple des deux protagonistes, avec plein de scènes qui se débloquent en fonction de notre progression et de leur niveau de « complicité ». Le jeu est pas très long et beaucoup de mécaniques sont faites pour le jeu à deux, donc même si le jeu peut se faire seul je recommande vivement de le faire avec quelqu'un, outre la convivialité il doit perdre un peu d'intérêt tout seul.
8) Votre plus belle découverte "retro" de l'année : J'ai enfin lancé
Katamari Damacy avec la version
Reroll, je sais pas si 2004 c'est considéré comme retro aujourd'hui, mais tant pis.
J'adore le concept du jeu, c'est extrêmement satisfaisant de rouler son katamari sur absolument tout et n'importe quoi. Encore plus si ce n'importe quoi faisait 5 fois ta taille au début du niveau et n'en fait même plus la moitié ensuite. La maniabilité est pas simple, mais on sent bien l'inertie de la boule, et le poids des obstacles ; la physique est bien foutue, et c'est particulièrement important dans ce jeu. Et autant l'histoire et les dialogues ressemblent plus à une grosse blague, autant c'est toujours fascinant d'écouter le roi parler, on sait jamais sur quelle ligne de texte improbable on va tomber. La musique donne une pêche infinie, même quand elle est elle-même déconnante, j'imagine que c'est pas le style de tout le monde mais perso c'est ce qui m'a fait prendre le jeu à la base.
Allez écouter Lonely Rolling Star, peut-être que ça vous fera craquer aussi.
9) Votre meilleure surprise : Je m'attendais à un puzzle-platformer sympa avec de jolies musiques pour
Fez, même si je n'étais pas spécialement fan de la B.O. avant d'y jouer. Mais l'ambiance, OMG, je m'attendais pas à être tellement absorbé par ce petit univers onirique et énigmatique. Les anti-cubes, les langages secrets, les puzzles uniques, il y a toujours un truc en plus à découvrir, on se croirait dans un
The Witness (en moins chiant
). Et le monde est très attirant ! C'est pas du pixel art très très détaillé, mais chacun de ses mondes a une personnalité très forte, accentué par les effets visuels et sonores (en chiptune), et la musique. Celle-ci apporte une grosse plus-value à l'expérience, comme pour
Hyper Light Drifter, Disasterpeace fait un excellent job d'implémentation de la musique. J'aime pas les 100%, mais c'est un des rares jeux où je l'ai atteint (bon, en même temps c'est pas le plus long dans ce domaine).
10) Votre plus grosse fierté vidéoludique de l'année : Avoir repris
Furi en hard mode, ce qui n'était clairement pas une croisière. J'ai encore des traumas du combat contre The Line et de comment j'ai gâché ma run en tentant la fin secrète (Je pensais pas que ça sauvegardais T.T), ce qui m'a fait recommencer et affronter à nouveau The Line. Mais surtout, ma run du mode speedrun en 39 minutes et 34 secondes. On est loin des runs optis, mais c'était une bonne expérience et mon premier essai de speedrun !
11) Votre plus grosse attente pour 2022 : Y en a pas mal. Dans les attentes raisonnables,
Elden Ring et la version Switch de
13 Sentinels: Aegis Rim. Dans les moins raisonnables,
BotW2 (j'y crois pas trop) et
Bayonetta 3. Dans les déraisonnées,
Hollow Knight Silksong et
Metroid Prime 4.
12) Votre plus gros regret de l'année : J'ai dû mettre en pause
NieR Replicant pour mes concours, et je n'ai pas eu le courage de le reprendre ensuite, alors que j'en meure d'envie. Je tangue entre l'envie de reprendre le jeu depuis le début pour être frais sur l'histoire, et la flemme de recommencer qui me pousse à juste reprendre là où j'en étais. Et j'ai toujours pas pris ma décision.
Il y a aussi le fait de ne toujours pas avoir fini
Umineko, aussi, alors qu'il me reste une moitié de chapitre, mais je me console en me disant que comme ça je n'aurai pas à trancher entre lui et
Kentucky Route Zero pour la palme de la meilleure histoire. Je me console comme je peux.