Je plussoie Coolben... J'ai personnellement bien aimé Hunger Games, qui, sans être la meilleure oeuvre de sci-fi que j'ai lu, se défend vachement bien en bouquin, et surprend beaucoup.
Si le premier tome peut ressembler à un BR à l'américaine, les nuances restent tout de même assez importantes puisqu'il ne s'agit pas d'une bataille entre camarades de classes, mais entre candidats tirés au sort contre leur gré, ce qui change beaucoup de choses. D'autre part, les armes, les spécificités de l'arène et la mentalité derrière les jeux sont très différents de BR. D'autre part, le personnage de Katniss est vachement plus intéressant sur papier, puisque le suivi de ses pensées est... Fascinant. Vraiment, c'est une héroïne qui m'a pas mal plu.
Et si le premier film a de grosses et indéniables faiblesses, en commençant par une caméra tenue par un vieillard tremblotant et une mauvaise exploitation de l'image, le second est franchement pas mal. Il a encore quelques soucis, notamment quand il s'efforce d'ajouter du romantisme là où il n'y en a PAS (Katniss est la fille la plus anti-romantique qui soit) de façon complètement absurde, mais il s'en sort pas trop mal. Si l'adaptation n'est pas un chef d'oeuvre, ça reste sympa à regarder, et y a certains des acteurs que j'apprécie beaucoup.
Après, Hunger Games est une de ses sagas de sci-fi jeunesse, à la fois adaptée à un public d'adolescents et réflexives, qui suit la mode de l'Uglies de Scott Westerfield (que j'avais adoré), et qui, honnêtement, s'en sort bien. L'univers est vachement cohérent et bien présenté, les personnages peuvent être vraiment cool, pas d'OOC et un traitement cohérent, du drama bien dosé... L'évolution de la trame est marquée par des plot twist plutôt sympa, le manichéisme se fait de plus en plus démolir et les thématiques abordées m'ont pas mal plu. Et puis, c'est un ouvrage qui n'hésite pas à heurter l'empathie du lecteur pour dire ce qu'il a à dire. Donc je pousse les déçus des films à tenter les livres, ils pourraient être agréablement surpris.
Sinon, dans le même genre, j'ai vu Divergente. J'avoue que l'affiche, très laide, et la catégorisation du film en science-fiction/romance m'a fait grimacer, mais heu, honnêtement... Honnêtement, c'est pas mal. L'oeuvre est également adapté d'un bouquin que je n'ai pas lu et donc que je n'évoquerais pas, même si les extraits qu'on m'en a proposé me tentent bien.
Ca se passe dans un Chicago fututiste, post-apocalyptique et dystopique, où les survivants coexistent à travers cinq factions aux moeurs et aux mentalités très orientés, qui permet de leur attribuer une place dans la société. Les Fraternels, soudés et pacifistes, travaillent la terre, les Sincères qui croient en la transparence absolue travaillent dans le droit et le journalisme, les Audacieux qui prônent la force et la bravoure forment la police, les Erudits sont des ingénieurs et des scientifiques, et les Altruistes, qui condamnent l'ego et vantent le collectivisme, travaillent pour le gouvernement.
Les règles et les moeurs au sein de chacune des factions peuvent être très durs, amènent les éléments inadaptés à en être évincés et à devenir des miséreux sans-faction, les factions fournissant logement et nourriture à leurs membres. Les enfants grandissent au sein de la faction de leurs parents, puis subissent un test psychologique permettant d'indiquer celle qui leur convient, avant de pouvoir choisir la faction qu'ils veulent rejoindre. Le test sert bien sûr à leur éviter un mauvais choix, qui pourrait les conduire à devenir sans faction ou à mourir.
L'héroïne, Béatrice Prior, est un cas unique : lors de son test, elle obtient un résultat non-conforme, elle tient de trois factions à la fois (Erudit, Audacieux et Altruiste) et est donc divergente, ce qui est considéré comme nuisible pour la société et pourraient l'amener à être éliminée. Pour survivre, elle doit s'adapter à une faction unique et cacher sa particularité. Fascinée par les Audacieux, c'est eux qu'elle choisit.
Alors que dans l'ombre, la politique de la cité crée des dissensions qui pourraient avoir des conséquence fâcheuses, les Erudits semblant lorgner la place au gouvernement des Altruistes, Béatrice, devenu Tris, découvre la vie au sein des Audacieux, faction aux moeurs brutales et suicidaires, chez qui prouver son courage à tout instant est une obligation. Ils escaladent les infrastructures par leurs façades, sautent dans les trains en marches, et doivent passer des tests d'aptitudes physiques et mentales très difficiles. Il lui faut donc survivre et trouver sa place au sein de ses casse-cous violents...
La première faiblesse que je pourrais reprocher au film tient de ce qu'il soit extrêmement difficile de faire un résumé à la fois condensé et explicite. Les synopsis sont généralement soit court et peu alléchants, soit très longs et plein de spoil ; c'est un mauvais point. Mais il est vrai que la richesse du monde, les particularités qui le rendent attractifs sont difficiles à aborder brièvement.
De ce dernier, je dirais qu'il est franchement pas mal conçu. On retrouve un système de castes, vers lesquelles la jeunesse est orientée en fonction de son profil psychologique, et au sein desquelles il faut se mettre à niveau et s'adapter, ce qui est parfois très dur. La thématique de l'adaptation sociale, de ses difficultés, dangers et aléas... y est vraiment bien travaillée, les transfert nés dans d'autres factions doivent se faire aux moeurs de celle qu'ils ont choisis et subissent une forte pression (chez les Audacieux, ceux qui ratent les test d'aptitudes sont évincés), il y a violence, mensonge, corruption et intimidation, et les divergents, qui pensent différemment et sont du coup considérés comme des dangers, doivent cacher leur nature pour survivre.
On a beaucoup reproché à Divergent l'incohérence de cette notion de profil psychologique qui destine à une fonction sociale, mais, heu... Personnellement, j'estime que toutes ces pratiques d'embauche récente qui tourne autour du profiling lui donnent au contraire une certaine tangibilité. De même, les divergents pourraient être tous ces gens inadaptés à la société car pensant trop différemment pour ne pas inquiéter les employeurs.
La trame est bien menée, on suit à la fois l'évolution de Tris, qui doit rester à niveau pour ne pas devenir sans-faction tout en cachant sa nature divergente, et à la fois l'intrigue politique qui se dessine en arrière-plan, et qui conduit le scénario vers son point culminant. C'est peut-être traité un peu trop vite par moment, mais le livre a l'air très dense, et ils ont apparemment dû supprimer pas mal de personnages secondaires pour le mettre à l'écran.
Sur le plan technique, le film a bien peu à se reprocher. En fait, je dirais qu'il subit un traitement classique, peu audacieux mais efficace, et plutôt sensible. De bonnes musiques, des décors post-apo très sobres, peut-être un peu épurés, des costumes pas trop mal travaillés, un jeu d'acteur qui passe bien avec quelques mollesses de certains et marques d'héroïsmes d'autres (j'ai beaucoup aimé celui de l'actrice principale), un jeu de costume bien trouvé (vous comprendrais en regardant, je suppose), et un bon travail de réalisme sur les cascades, le traitement de la violence, etc... C'est pas extraordinaire, mais ça pêche pas, quoi.
Ah, si, un truc qui m'a clairement agacé : la romance. TRES TRES MAL JOUEE. C'EST NAZE. STOP LA ROMANCE. FINI. ON FAIT PLUS DE ROMANCE DANS LA SCI-FI, CA SE PETE TOUT LE TEMPS LA GUEULE. Sérieusement, j'ai eu l'impression qu'à chaque scène romantique, le jeu des acteurs se ramassait par terre. C'était ignoble et vachement mal introduit dans le récit. Paraît que dans le bouquin aussi, ça se rate un peu. M'enfin.
En bref, un monde extrêmement intéressant et travaillé, de très bonnes thématiques bien traitées, une certaine sensibilité qui ne m'a pas déplu... Mais aussi quelques mollesses et, surtout, un romantisme guimauve absolument gratuit et mal foutu qui m'ont parfois gâché mon plaisir. Un divertissement agréable, qui manque un peu d'audace mais m'a au moins donné envie de lire le livre.