Je me permets d'intervenir vaguement puisque j'ai quelques connaissances sur le sujet du trouble borderline.

Effectivement c'est maladroit et très redondant les discours immédiats de "non-autodiagnostication", une piste est une piste et quand on fait face à une incompétence médicale depuis des années, je pense qu'on peut se permettre de chercher par soi-même. Beaucoup de troubles disposent de gestes ou d'habitudes spécifiques à prendre qui peuvent améliorer un état, ça ne coûte rien d'essayer, ce n'est pas comme si on pouvait se procurer des traitements dangereux sans un diagnostic de toute façon.
Je rejoins quand même D_Y sur certaines choses : le trouble borderline est diagnostiqué n'importe comment, même par les spécialistes, honnêtement l'auto-diag est sûrement aussi fiable que le vrai diag, c'est-à-dire pas beaucoup. C'est confondu avec plein d'autres troubles comme la bipolarité ou autres. Pas forcément par incompétence, mais parce qu'il est très souvent couplé à d'autres troubles, justement, c'est pour ça qu'il faut très longtemps pour poser un diagnostic.
Ensuite, le problème de cette piste, c'est qu'elle est pas du tout joyeuse. Le trouble borderline ne se soigne pas vraiment, on apprend à vivre avec, et je pense qu'avec tout le chemin que tu as déjà fait toute seule, y a pas grand-chose de miraculeux à y ajouter. Les traitements existent mais sont rares, très lourds ou juste pas donnés aux femmes parce que c'est dangereux pour les femmes enceintes, donc les spécialistes préfèrent juste ne pas le donner tout court pour ne pas prendre de risques (pour eux-mêmes, pas pour les patients.) J'imagine que c'est pas le cas partout et pour tout le monde, donc mes propos sont à prendre avec des pincettes, mais c'est mon expérience personnelle ainsi que les propos tenus directement par des professionnels que j'ai consultés. Et pour les traitements je confirme qu'ils sont loin d'être faciles à adopter voire carrément plus dangereux qu'autre chose.
Donc j'espère pas que ce soit ça.
Je reviens aussi sur les hôpitaux psychiatriques. Tant mieux pour ta soeur si elle a croisé une amie ou quoi, mais c'est pas toujours joyeux. Il n'y a pas forcément d'établissement "spécialisé" près de chez soi, la campagne existe, et c'est un établissement global dans ces cas-là. Et désolée ça va être cru mais il y a des "fous" aussi, et quand on est jeune et fragile, on n'a pas envie d'être à côté d'une personne sénile qui crie toute la journée, je parle par expérience. Il n'y a rien de mauvais là dedans, ni aucun jugement, c'est simplement normal d'envisager qu'une personne qui a besoin d'être prise en charge ne soit pas forcément dans un environnement aussi difficile et rempli de choses qui peuvent vite faire péter les plombs. Ca ne veut pas dire que les HP sont horribles, le personnel est quasiment toujours compréhensif, on peut faire de belles rencontres, leur but est évidemment d'aider les patients, et dans beaucoup de cas, ça se passe très bien, je pense qu'on est tous au courant ici. Il est pourtant possible que ça se passe pas si bien pour d'autres raisons, on peut le noter, surtout si on y est forcés.
Voilà, dans l'idée de calmer le jeu, je pose mon opinion sur le sujet.