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[Fiction Collective] Miderlyr - Saison 2
Yorick26:
Sinon arrêtaiez d'utilisaier la première personne.
Linkonod:
Comme je risque d'être moins régulier pour une fic co, j'ai décidé de m'inscrire avec un perso "semi-secondaire", un compagnon quoi. Je me suis mis d'accord avec Vaati pour faire un personnage qui va accompagner son personnage Alaïa. :oui:
Nom : Öhlraj
Age : ???
Race : Changeforme
Profession : Félin errant (?)
Physique : Öhlraj peut se métamorphoser en à peu près tout ce qu'il souhaite, mais se contente généralement de deux formes :
* Forme de Gento : Équivalent fictif du Caracal. C'est un félin proche du Lynx, en plus petit. De la taille d'un chat errant, il a une morphologie plus mince et élancé, avec une queue très courte. Son poil est court et raide, d'une couleur brune claire un peu rougeâtre. Son poitrail est encore plus claire, et tend sur le blanc. Il possède des oreilles légèrement plus longue qu'un chat ordinaire, avec un bouquet de poils qui en dépassent de quelques centimètres. Il a des yeux verts, un museau aplati et une moustache courte. On le prend couramment pour un chat sous cette forme, mais un expert saura reconnaître les traits du Gento.
* Forme Humaine : Homme de taille moyenne, avec de longues jambes et des pieds particulièrement long (du 47 environ). Il fait dans la vingtaine, mais certaines fois il apparait plus vieux lorsqu'il se transforme. Il est maigre et peu musclé, mais pas chétif non plus. Il a des traits faciaux en commun avec sa forme de Gento : cheveux bruns clairs, yeux verts et nez aplati. Ces cheveux sont très longs et attachés en queue de cheval, et une barbe courte et sculptée - il adore sa barbe. Les vêtements qu'ils portent sont inventés en même temps qu'il se métamorphose, aussi il porte un peu de tout. Cependant ses tenues sont toujours larges, afin d'être plus à l'aise dans ses mouvements.Mental : Lorsque qu'un changeforme se métamorphose, son caractère se transforme souvent. Aussi, sous forme de Gento, Öhlraj est très joueur. Il est curieux et s'intéresse beaucoup aux affaires personnelles des autres (et sa forme de chat l'aide pas mal). Il se fait passer pour l'animal de compagnie d'Alaïa mais n'apprécie pas trop être chouchouté. Sous forme humaine, il est bien plus discret et peu social. Cependant il peut se montrer très bavard quand on parle d'un sujet qu'il connait bien, et adore partager son savoir. C'est d'ailleurs un véritable puit de connaissances. Il reste généralement avec Alaïa, car il n'aime pas se retrouver complètement seul. De plus, c'est la seule personne à connaître sa nature de Changeforme.
Biographie : öhlraj a eu un passé douteux qu'il a décidé de refouler, aussi personne ne sait ce qu'il a vécu avant de rencontrer Anaïa, un an environ avant notre histoire. Depuis, il vagabonde dans les quartiers de Miderlyr, à l'affut de la moindre info croustillante. Il essaie d'aider Alaïa dans ses projets comme il peut, mais n'aime pas s'engager personnellement dans des affaires.
But : Continuer sa vie discrète tout en apprenant de nouvelles choses
Vaati the Wind Mage:
Et voilà l'intro de mon deuxième perso !
21 Juillet
Je quittais paisiblement mon logis, Öhlraj me suivant de près. Je veillais à ne pas mettre trop de distance entre nous deux, il n’aime pas être trop éloigné de moi. Je m’appelle Alaïa Delma, et Öhlraj est mon « chat ». Marchant vers la Basse Ville afin d’atteindre ma destination, je passai devant la maison de la Mère Mich’Ayl, qui jeta un regard plein de jalousie vers Öhlraj. Visiblement, elle avait encore perdu son chat, la pauvre ! Elle discutait avec un homme douteux, en lequel je reconnaissais le Père Luss Tukru. Il avait, selon la rumeur, joué de mauvais tours à certaines femmes, et promettait de les régler en échange de… Pouah, je ne voulais même pas y penser ! Je continuais donc mon chemin, en espérant que la Mère Mich’Ayl retrouverait son chat en toute innocence.
Si j’avais rejoint la Guide des Voleurs, c’était avant tout pour trouver la Tiare de Sanderline, comptant sur ses pouvoirs pour faire le bien autour de moi. J’avais réussi par miracle à me faire accepter, ce grâce à Alabaross, un des membres de la Guilde qui a réussi à convaincre ses supérieurs que je pouvais aider. Néanmoins, il m’a dit que mes objectifs étaient quand même « très niais », et a dit qu’il me remettrait les idées en place ! Sur le coup, ça m’a vexée quand même… Mais bon, je suis sûre qu’il blaguait, et qu’en vérité il comprend mes objectifs. Je pense. Je suppose…
D’ailleurs, Öhlraj est du même avis, ce qui me plonge dans la perplexité. Même si lui me l’a dit avec un peu plus de tact quand même ! Néanmoins, il m’a toujours vivement déconseillé de rejoindre la Guilde, mais bon, je n’ai pas trouvé de meilleur moyen de remplir mon objectif…
Alors que je m’enfonçais dans la Basse Ville, je fini enfin par trouver l’enseigne délabrée indiquant l’entrée du Quartier Général de la Guilde des Voleurs. Je frappais trois coups à la porte, attendait deux secondes, puis toquait à nouveau. La porte s’ouvrit, et j’entrais directement à l’intérieur. Une fois entrée, une petite trappe s’entrouvra devant moi, et la voix familière posa la question familière : « Prouve ta bonne fois.
-Confiance, ai-je répondu du tac au tac. »
Immédiatement, la porte s’ouvrit, et je pu pénétrer à l’intérieur de notre repaire. Celui-ci était en réalité un immense complexe souterrain. Je n’ai jamais réussi à comprendre comment Aube, telle que notre cheffe se faisait surnommer, avait réussi à construire le repaire. Quoiqu’il en soit, je rejoignais rapidement la salle dans laquelle je m’entrainais avec Alabaross. Il disait qu’avec de l’entraînement, j’étais devenu plutôt douée au vol. Je ne sais pas si je devrais en être fière, mais en tout cas ça m’a fait plaisir de l’entendre me faire un compliment.
« Salut salut, ai-je lancé joyeusement en entrant dans la pièce.
-S’lut petite, a répondu Alabaross. Ah, toujours flanquée de ce chat à ce que je vois ?
-Eh, je t’assure qu’il peut être utile ! »
Comme pour me contredire, Öhlraj bailla et alla se lover dans un coin, en ronronnant paisiblement. C’était très petit de sa part, généralement sous sa forme Gento il ne fait que se faufiler partout où il peut pour entendre les conversations des gens. Faisant totalement abstraction d’Öhlraj, Alabaross tourna la tête vers moi. Alabaross était gigantesque, avait une forte musculature, des cheuveux noirs qui lui descendaient jusqu’en haut du dos, et avait un œil en moins. Malgré son apparence hum… impressionnante de prime abord, je vous assure que c’est quelqu’un d’adorable !
« Aube souhaite s’adresser à toute la Guilde ce matin. Tu sais que le vol de la Tiare approche, ça pourrait être important. Après ça, j’aurais quelque chose d’important à te dire petite. »
Nous nous rendîmes donc jusqu’à la salle qui servait d’auditorium à Aube, Öhlraj nous suivant de près. Lorsque nous arrivâmes, une bonne centaine de voleurs était là, et il en manquait une bonne douzaine. Je reconnu dans l’assemblée le jeune homme qui était venu d’une autre guilde. Alabaross disait qu’Aube devrait s’en méfier, mais moi je pense qu’on devrait surement lui faire un peu plus confiance ! Quoiqu’il en soit, une fois tout le monde arrivé, Aube apparut. Celle-ci gardait toujours une grande discrétion, et personne dans la Guilde ne connaissait son véritable nom. Elle était arrivée quelques semaines avant moi, et possédait déjà le complexe souterrain. A quoi lui servait-t-il ? Je n’en ai absolument aucune idée. Aube nous apparaissait toujours habillée d’une tenue noire, constituée d’une cuirasse serrée contre son petit corps et d’un pantalon bouffant toujours aussi noir qui en dépassait. Aube portait toujours une capuche nous empêchant de voir sa chevelure , et de somptueuses boucles d’oreilles serties de joyaux la coiffaient. Elle portait constamment un masque magnifique, fait en or, et représentant un visage abstrait. Deux ouvertures permettant de voir ses yeux, d’un bleu saphir magnifique.
Elle prit la parole :
« Mes chers camarades, aujourd’hui est la veille du tournoi. Comme vous le savez, celui-ci constituera une formidable distraction pour notre vol. N’oubliez pas, vous êtes mes yeux et mes oreilles, vous devez m’informer de tous les faits et gestes auxquels vous serez témoins. Je vous recommande également la plus grande prudence : la Guilde des Assassins semble avoir un nouveau chef, qui semble plus aggressif que le précédent. Si les Assassin veulent une guerre, ils vont l’obtenir, mais évitez de les provoquer jusqu’au vol de la Tiare. J’ai envoyé deux espions l’épier, nous découvrirons ainsi leurs intentions. Continuez les préparatifs du vol sans vous laisser distraire. Par ailleurs, l’Invisible ici présent nous apportera son aide généreuse, envoyé par sa Guilde. Je vous prierais de le traiter comme l’un des notres. »
Après cela, elle énonça les différentes tâches auxquelles étaient affectées les différentes équipes de la Guilde. Pour l’instant, étant toujours en formation, je n’appartenais à aucune équipe. Une fois la séance terminée, Alabaross me tira vers lui, et m’annonça fièrement :
« Ta formation est à présent terminée petite. Demain tu sera affectée à mon équipe, et nous accomplirons nos premières missions. Mais avant cela, tu vas avoir un petit examen final. Celui là, tu évitera de le foirer comme celui du Collégium ! »
Face à ce rappel, je rougis, embarrassée.
« Mais ne t’inquiètes pas, cet examen sera beaucoup plus simple : tu devras mettre en pratique mes conseils, et t’entraîner au larcin… en situation réelle, et ce sur de vrais citoyens. »
Cap:
Je prends la suite du côté des voleurs, qui arrivera ce soir/demain matin :8):
Great Magician Samyël:
Aller zou, une petite suite, comme ça. Parce que.
_________
16 Juillet
Le soleil brillait haut à l'heure du midi. La chaleur était insupportable. Vêtu de ma simple tunique et de mes braies légères, je sentais malgré tout la sueur dégouliner le long de mes vertèbres. Je ne pouvais qu'imaginer la fournaise qui devait faire rage à l'intérieur de l'armure de ma marraine. Cependant, elle se tenait bien droite à mes côtés, stoïque. Habituée, sûrement, à ces conditions.
Avec l'approche des jeux, les routes majeures qui reliaient les quatre entrées principales de Myderlir au reste du pays étaient noires de monde. Nobles et leurs escortes, marchands en caravanes, manants, chevaliers pleins d'espoir, artisans, toute cette foule se côtoyait bon gré mal gré, patientant dans la poussière et la canicule que leur tour vînt d'être inspectés par la garde du duc pour pouvoir enfin pénétrer dans la cité.
C'était un processus lent et laborieux, qui mettait les nerfs de tous à rude épreuve. Ma marraine, bien qu'elle essayât de le masquer, commençait elle aussi à en souffrir. Je le voyais à l'ombrage de son regard, qui grondait d'une frustration refoulée.
Pour se distraire, elle regardait de tout côté, essayant de repérer des visages ou des blasons familiers.
-Regarde celui-ci, me dit-elle en m'indiquant un chevalier grisonnant qui se tenait à cheval à côté d'une voiture aux rideaux tirés.
Son bouclier arborait une tour sable solitaire sur un champ d'azur.
-Prestor de Lombard. Ce vieux renard ne paie pas de mine mais sache qu'il se fait une spécialité de faire vider les étriers aux jeunes fanfarons.
Comme s'il l'avait entendu malgré la cacophonie ambiante, le seigneur de Lombard se retourna vers nous. Avisant ma marraine, il lui adressa un court hochement de tête respectueux.
-Si ta lance doit un jour croiser la sienne, vise bas.
J'écoutais à peine ce qu'elle me racontait, abruti de chaleur que j'étais. Je sentis soudain quelque chose me percuter par derrière, me faisant trébucher en avant. Je me retournai.
-Excusez-m...
Les mots me manquèrent lorsque je me retrouvai nez à museau avec un énorme bélier au pelage immaculé. Un massif anneau de bronze était accroché à ses naseaux et ses effrayants yeux jaunes aux pupilles horizontales me contemplaient d'un regard placide. Ses cornes monstrueuses s'entortillaient sur elles-mêmes, leur pointe s'encadrant de part et d'autre de mon visage.
Je pris un pas de recul, par réflexe, et heurtai ma marraine, mur d'acier sur lequel je rebondis. Ma stupeur passée, je relevai les yeux, découvrant la cavalière de la bête. C'était une Naine, bien sûr – qui d'autre pour monter de tels bestiaux. Je restai un moment interdit. L'on m'avait souvent raconté des choses sur les Naines, d'horribles bonnes femmes avec des visages de sorcière et des barbes mangées de bestioles. Or, celle-ci était loin d'être déplaisante à dévisager. Certains aventuriers l'auraient peut-être même qualifiée de belle.
Elle avait un visage aux traits prononcés de ceux de sa race, aux lignes volontaires qui respiraient l'assurance et la noblesse altière propre aux gens de pouvoir. Ses yeux d'émeraude aux reflets dorés et aux pupilles étroites glissèrent sur moi comme si je n'étais qu'une quantité négligeable, ses épais sourcils se haussant une fraction de seconde. Son nez large et ostensiblement cassé en son milieu se fronça d'un dégoût rapidement dissimulé qui se transmit à ses lèvres rebondies et peinturlurés de mauve. Ses oreilles décollées étaient ornées, du lobe à leur sommet, d'anneaux d'or et d'argent, ciselés ou non, sertis ou non et qui tintinnabulaient discrètement à chacun de ses gestes, accompagnant les mouvements fluides de sa véritable crinière de cheveux roux, parcourue de tresses épaisses terminées par de similaires anneaux, bien que plus épais. Plus curieux, elle arborait de longs favoris, taillés avec une minutie évidente.
Elle portait une magnifique armure en plate dorée sur le plastron duquel avait été gravé la tête stylisée d'un nain casqué et qui laissait à nue ses bras épais aux muscles saillants. Un casque à ailettes ainsi qu'un imposant écu et une superbe épée pendaient à la selle de sa monture hors normes.
-Je me disais bien que je reconnaissais cette vilaine bobine, fit-elle en portant son attention sur ma maîtresse, sa voix profonde et suave.
Un sourire mauvais déforma le coin de sa bouche, révélant des dents carrées à la blancheur de perle. Ma marraine pivota vers la nouvelle venue et son expression s'assombrit instantanément. Il ne fallait pas être devin pour comprendre que ces deux là se connaissaient.
-Sigurndottir, grinça-t-elle à travers ses dents serrées.
-D'Euphorie, répondit l'autre avec dédain. Comment se porte votre genou ?
-Bien mieux que votre nez, de toute évidence, rétorqua aussitôt ma maîtresse.
La Naine porta hâtivement une main gantée et ornée d'anneaux à son visage, touchant précautionneusement sa proéminence blessée. Elle se rendit vite compte de son geste et se força à reprendre les rennes de sa monture. Son sourire disparut, remplacé par une grimace colérique. Même ainsi perchée sur son bélier, ma dame la dépassait d'une bonne tête, la forçant à lever les yeux.
-Il me tarde de vous croiser sur le pré, d'Euphorie. Je n'ai qu'une hâte, celle de contempler votre visage tordu de douleur implorant ma pitié.
-Je constate que la dernière leçon que je vous ai inculquée n'a pas été suffisante. Vous me permettrez d'y remédier, Sigurndottir.
-Vous vous oubliez, d'Euphorie. Vous vous tordiez dans la poussière, hurlant comme une truie à l'abattoir.
-C'était vos propres hennissements de jument que vous entendiez, Sigurndottir. Ou bien étaient-ce vos suffocations, difficile à dire avec tout le sang qui pissait de vos naseaux.
Lesdits naseaux se dilatèrent lorsque la Naine expira profondément. Ses yeux grondaient d'un orage de violence qui trouvait un écho quasiment identique dans ceux de ma marraine. Toutes deux avaient la main fermement lovée autour de la poignée de leur épée. Je constatais alors que la foule avait ménagé un cercle autour de la joute verbale. Les visages étaient tournés vers l'échauffourée, remplis d'excitation ou de crainte.
La tension était tellement palpable, j'aurais certainement pu trancher l'air qui les séparaient et mon épée aurait rebondi comme ayant frappé de l'acier. Je remarquai juste alors que cette Sigurndottir n'était pas seule. Une jeune Naine se tenait à droite de sa monture, tenant la bride de la bête. Elle était jolie, dotée d'une beauté plus discrète, plus simple, sans artifice. Son visage étroit aux traits doux arborait quant à lui une longue barbiche du même noir que ses cheveux tressés. Elle portait un gambison de cuir orné d'armes similaires à celles de l'armure de sa maîtresse.
Elle me jeta un regard implorant, visiblement inquiète que la situation ne dégénérât. Je soupirai intérieurement. Il valait mieux, en effet, éviter un esclandre, surtout ici, au milieu d'une foule abrutie de chaleur et d'ennui qui n'attendait probablement que ce genre d'événement pour éclater en émeute.
Je fis un pas en avant, venant me placer aux côtés de ma maîtresse.
-Ma dame, dis-je de ma voix la plus douce, la plus diplomatique. Le seigneur votre père attend probablement notre arrivée. Nous devrions reprendre la route.
Elle ne réagit pas immédiatement, comme si elle ne m'avait pas attendu. Puis, quelques secondes plus tard, elle expira profondément, forçant son corps à se détendre. Sa main s'ouvrit et son bras retomba le long de son flanc.
-Tu as raison. Il n'y a aucune raison de le faire patienter à cause d'une nuisible. Partons.
Elle se retourna et fit un pas en avant. Le ricanement de Sigurndottir retentit derrière elle.
-C'est cela, d'Euphorie. Fuyez. Sauvée par une pucelle. Qui est-ce, d'ailleurs ? Votre servante ? Vous devriez la faire combattre en votre nom, elle proposera certainement un bien meilleur spectacle.
Je sentis mes joues rougir sous l'insulte et surtout d'être, une fois encore, pris pour une femme. La servante de la guerrière baissa les yeux, visiblement mortifiée par le comportement de sa maîtresse. La mienne, de maîtresse, se stoppa et se raidit. Elle fit volte-face mais contrairement à ce que je m'imaginais, c'était un sourire triomphant qui se dessinait sur ses lèvres.
-Vous avez raison, Sigurndottir. Ainsi, vous aurez enfin un adversaire à votre mesure, rétorqua ma dame en exagérant les deux derniers mots, ce qui provoqua l'hilarité de la foule.
Ce fut au tour de la Naine de rougir violemment, mais sous le coup de la colère.
-Eugénie, gronda-t-elle en faisant avancer sa bête.
-Hyldegarde, gronda ma marraine en retour, lui rendant son regard noir.
Elles s'avancèrent l'une vers l'autre. Hyldegarde se dressa sur sa selle, jusqu'à ce que leurs fronts se touchent et qu'elles se grognent à la figure l'une de l'autre, leurs nez s'écrasant l'un l'autre, leurs lèvres à quelques centimètres à peine, repliées pour dévoiler leurs dents serrées.
-Je vais t'écraser comme la vermine que tu es, souffla la Naine avec rage.
-Lorsque j'en aurai fini avec toi, tes ancêtres se couperont la barbe de honte.
-Tu retourneras ramper en pleurant dans les jupes de ton père.
-Ton nez ne sera bientôt plus seul à se lamenter de sa forme incongru, je lui dois bien ça.
Elles cessèrent de s'insulter, se contentant de gronder sourdement comme deux chiennes luttant pour la domination. Je n'avais encore jamais vu ma maîtresse dans un tel état. Quoi qu'il se fût passé entre ces deux là, ce devait-être quelque chose de grave. Je m'imaginais déjà devoir expliquer à la garde pourquoi ma maîtresse et cette Naine étaient ainsi étendues dans la poussière, entre-tuées.
Cependant, à la surprise générale, elles se séparèrent comme d'un commun accord tacite et toute leur animosité se vaporisa sous mes yeux ébahis, remplacée par un froid dédain.
-Ne prenez pas trop vos aises, d'Euphorie, fit Hyldegarde en ordonnant à sa monture d'avancer d'un coup des talons. Votre séjour à Miderlyr sera des plus brefs. Je m'en assurerai personnellement.
-Continuez de prendre vos désirs pour la réalité, Sigurndottir. Je vous verrai sur le pré.
La Naine lui lança un dernier regard par dessus l'épaule avant de disparaître, avalée par la foule qui s'empressait de s'écarter sur son passage. Je poussais un soupir à pierre fendre. Je n'avais aucune idée de ce qu'il venait de se produire.
-Qui était-ce, demandai-je en reprenant ma place aux côtés de ma marraine, tirant la bride de Caramel pour qu'il me suivît.
-Hyldergarde Sigurndottir, fille héritière du thane Sigurn Olsgerson de la maison Excavard, seigneur souverain des Grimmonts.
-Une princesse ?
-Et pas des moindres.
-Que s'est-il passé ? Je veux dire, pardonnez ma curiosité, mais tout ceci avait l'air fort grave.
-Grave ? Ah ! Ne dis pas de sottises, filleul. Cette idiote arrogante pense m'arriver à la cheville, simplement car l'arbitre de notre unique duel a déclaré un match nul.
Je clignai des yeux.
-Un match nul ? Dans un duel ? Je ne savais pas que c'était possible.
-Ca ne l'est pas, grinça ma marraine.
Je venais visiblement de toucher un point sensible.
-Mais il faut croire que la fierté de « sa majesté » valait bien une entorse aux règles ancestrales du noble art.
Elle cracha par terre de dédain, un geste bien peu élégant que je ne lui avais encore jamais vu faire.
-Prends moi au mot, filleul. Lorsque j'en aurai fini avec elle, il n'y aura pas que sa fierté qu'il faudra panser.
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