Communauté > Littérature, Fictions
À la bonne recette - Projet
Jielash:
Comme Yorick aimait l'idée de pouvoir ouvrir son restaurant ici, il nous fallait rencontrer les hautes autorités du village. Une vieille dame Sheikah nous indiqua la demeure de leur cheffe, Impa, placée au dessus de l'étang au bout du village, face à plusieurs cascades.
Sur le chemin menant au centre du village, on pouvait observer les maisons aux grand toits de pierre des habitants, ainsi que quelques champs. Plusieurs Sheikahs terminaient leurs activités de la journée ou se rendaient à leur domicile pour se reposer. Des lucioles sortaient en même temps que la nuit tombait pour se rassembler autour d'un point d'eau.
Un peintre peignait sur la place, sur sa toile était esquissée la grande demeure gardée par deux Sheikahs à l'air sévère. Yorick et Krystal se présentèrent à eux et expliquèrent qu'ils désiraient recevoir une entretien avec dame Impa. L'heure tardive n'était pas propice à ce genre d'entrevue mais la doyenne du village fut assez généreuse pour nous accorder quelques instants.
Une atmosphère à part régnait dans la salle principale de cette demeure, reflétant l'apparente sagesse et expérience de la propriétaire des lieux. Assise sur d'épais coussins, dame Impa salua notre entrée d'un mouvement de tête poli, qui fit tinter les décorations métalliques de son couvre-chef.
Yorick et Krystal exprimèrent leur requête, lui avec un rien de maladresse probablement causée par le stress, elle avec un peu moins d'entrain. Au cours de leur petit plaidoyer, Impa resta parfaitement silencieuse et très attentive, comme à l'écoute de leur moindre mot. Elle fut intransigeante dans sa réponse cependant, qu'elle leur fit parvenir d'une voix calme et contrôlée.
Malheureusement, elle ne pouvait pas les laisser construire un restaurant au village, qui se voulait un lieu reculé et un havre de protection pour les Sheikahs dont l'histoire en Hyrule avait en divers époques été pavée de difficultés. De plus, avec les Yigas qui causaient bien des troubles pour leurs confrères, la prudence était de mise et ils désiraient éviter tout risque qu'un espion s'introduisit au village.
La mention des Yigas me fit réagir et j'osais alors poser une question, demandant à en apprendre plus à leur sujet. Le visage d'Impa devint soudain sévère, les sourcils froncés, elle répéta ce que je savais déjà sur leur alliance à Ganon et leurs méfaits, avant de me conseiller de ne pas chercher à en apprendre davantage sur eux, car ils supprimaient ceux qui en savaient trop, s'ils ne pouvaient pas les manipuler à la place.
Sur cette note sombre, notre entrevue se termina. Yorick et Krystal me regardèrent d'un air incertain et je leur rendais probablement la pareille, perdue dans l'impasse que semblait à présent être notre situation.
Ils se rendirent à l'auberge pour dormir, tandis que je m'arrêtais à une table sur une petite terrasse en bois à côté de l'épicerie pour pouvoir réfléchir tranquillement et noter ces mots avant de devoir rejoindre Chompir et Linkondo.
Devant moi, une petite fille Sheikah préparait son diner dans une marmite, dans lequel elle mettait une bouteille de lait frais, un cristal de sel et une carotte tempo pour donner un velouté de légumes tempo. La bonne odeur me donnait envie de manger et d'aller faire un bon somme juste après mais j'avais promis d'aller m'occuper de Linkondo pour que Chompir puisse visiter... Seulement, la lune rouge qui brille actuellement dans le ciel nocturne a une aura pour le moins dérangeante.
Franchement, parfois je ferais mieux de me taire.
Chompir:
Après le départ de groupe, notre jeune Chompir du garder le Bokoblin. C'étatait déjà la deuxième fois en une semaine. Lui qui avait si envie de visiter Cocorico. Se retrouver si près devant sans pouvoir y entrer. C'était injuste.
- Linkondo : Tu peux y aller si tu veux je peux très bien me garder tout seul.
Le jeune Piaf ne l'écoutait pas du tout, il était trop en colère envers Krystal. Heureusement Jielash lui avait promis de garder le boko pour qu'il puisse faire une petite visite.
- Linkondo : Woh tu m'écoutes !!
(Aucune réponse.)
- Linkondo : ]ET !! Je te parles ! C'est pas très polie de ne pas répondre tu sais.
(Toujours rien.)
- Linkondo : Rho je m'en fiche de toute façon... Tiens la lune... Elle est... Étrange ? Elle est rouge comme le sang.
Soudain Linkondo devint agressif et se détacha de ses chaînes. Il commença à attaquer Chompir.
- Chompir : Mais t'es cinglé !! Tu m'attaque juste parce que je t'ignore ?!
Linkondo n'écoutant rien, poussait des cris monstrueux. Il ramassa une épée rouillée qui trainais dans l'herbe et tenta de tuer notre ami. Chompir se lança alors dans un combat acharné. Il ne voulait pas le tuer mais plus le combat s’éternisait, plus Chompir désespérait de lui faire entendre raison. La lune qui était de plus en plus grosse et rouge n'arrangeait rien. Le jeune Piaf du donc prendre une décision.... Le tuer.
......
Chompir était très triste et imaginais déjà le retour des autres et leurs réactions face à cette acte. Il se préparait à fuir quand des étranges particules commencèrent à flotter dans l'air. Soudain il vit le corps de Linkondo se reformer et il commença à se lever. Chompir constata que le Bokoblin était devenue blanc avec des touches de violet.
- Chompir : Mais qu'est-ce que c'est que ça !!!!
Il s’apprêta à s'enfuir.
Linkonod:
Alors que Krystal, Yorick et Jielash partaient dans le Canyon, Linkondo se retrouvait une énième fois exclu avec Chompir. Ça commençais vraiment à être énervant, de toujours rester à l'écart ! À quand un monde où bokoblins et Hyliens vivraient en amis ? Enfin, pour l'instant les bokoblins n'aident pas trop... De son côté, Chompir était resté figé devant l'entrée, un regard de haine se dessinait sur son visage. Linkondo le comprenait, c'est énervant de passer à côté de tant de choses !
- Linkondo : Tu peux y aller si tu veux, je peux très bien me garder tout seul.
Pas de réponse. C'était bien la première fois qu'il ne lui répondait pas ! Qu'est-ce que c'est agaçant !
- Linkondo : Wow, tu m'écoutes !?
Toujours aucun signe... Bordel ! Il ne va pas lui faire la gueule, tout de même ? Linkondo savait bien que c'était de sa faute si le piaf ne pouvais pas aller visiter le village, mais tout de même ! Le moindre petit signe, c'était trop demander ?
- Linkondo : EH !! Je te parles ! C'est pas très poli de ne pas répondre, tu sais ?
Le piaf commençait vraiment à lui taper sur le système ! Il fallait vite se calmer. Si au bout de deux jours il commençait déjà à y avoir des tensions dans l'équipe, ça ne va pas le faire ! Au moins, Yorick et Krystal, ils se réconciliaient, quoique leurs disputes sont bien plus violentes !
- Linkondo : Rho, je m'en fiche de toute façon...
Il remarqua une lumière rouge dans le ciel, et leva la tête.
- Linkondo : Tiens la lune... Elle est... Étrange ? Elle est rouge comme le sang...
Tout d'un coup il comprit. La lune de sang ! Pas ce soir, non ! À chaque fois qu'elle portait cette couleur, la lune lui donnait d'horrible maux de tête, après quoi il se passait toute une nuit où... Il ne savait pas trop. Il se réveillait toujours le lendemain avec sa douleur dans la tête. La lune devait sans doute l' "assommer"... Mais il souvenait qu'une fois, alors qu'il s'était fait blessé gravement par un voyageur, le sommeil de la lune de sang l'avait soigné. Pourtant, cette douleur... Ça ne pouvait pas être une bonne chose. La lune se dressait lentement dans le ciel, pourtant en une fraction de seconde, ce mal de crâne arriva. Il n'avait même pas la force de crier, la douleur était trop forte. Il regardait Chompir, ne pouvais même pas l'interpeller, et sa mémoire flancha.
Linkondo ne se rappelait pas d'avoir eu la tête aussi lourde. Il avait l'impression qu'une centaine de Krystal était en train de lui donner des coups de wok. Après que la douleur soit suffisamment descendu, il se força à ouvrir les yeux. Tiens ? Un toit. Ça le changeait ! Deux nuits de suite dans une maison, ça faisait combien de temps que ça ne lui était pas arrivé ?
Il entendit une voix familière. Deux voix familières. Il se tourna et vit Krystal asse à un bureau. Près d'elle, Yorick était en train de l'engueuler comme à leur habitude.
- Yorick : C'est pas une raison ! Laisse-moi au moins une place, tu n'a pas besoin de deux chaises !
- Krystal : Roh, laisse-moi tranquille ! Tu me force déjà à rester ici, alors tu peux au moins me concéder ça !
- Yorick : Mais enfin, c'est normal ! Jielash et Chompir n'ont pas pu visiter Cocorico parce qu'ils l'ont surveillé. On peut bien leur accorder le droit de se balader !
- Krystal : Alors tu peux bien le surveiller tout seul, non ? Je vais me balader.
- Yorick : Restes-là ! Si jamais il est devenu violent, comme a dit Chompir, il faut mieux être plusieurs à le garder. Et puis tu as bien vu ! Il est devenu argenté !
- Krystal : Franchement, tu a peur de ce monstre ? Cette femmelette ! Tu te souviens du cri qu'il a poussé hier ?
Elle lâcha un fou rire
- Krystal : Et puis, on n'en serait pas là si la volaille l'avait pas blessé !
- Yorick : Tué, u veux dire.
- Krystal : Tu vois bien qu'il est en vie ! Tu ne crois tout de même pas que les monstres ressuscitent ?
- Yorick : Et pourquoi pas ? Tu sais, c'est pas impossible !
- Krystal : Tu délire ! Et pourquoi pas Ganon qui revient maintenant sous forme d'un porc qui montre ses points faibles à tout le monde, et que n'importe qui pourrait tuer ? Et puis, honnêtement, on a son wok, pourquoi se casser la tête à s'occuper de lui ? La seule chose qu'il sait faire c'est des champignons en brochette...
- Linkondo : Et toi, tu sais faire quoi à part critiquer tout le monde ?
- Krystal : (elle se tourne vers lui)Tiens, le tire-au-flanc, tu te lève enfin ?
- Linkondo : Traîne-rapière !
- Krystal : Tête de lard !
- Linkondo : Troglodyte !
- Yorick : Hé ! Ho ! Hé ! Ho ! On se calme. Les duels de mots, c'est entre moi et Krystal ! Explique-nous plutôt ça, là !(il désigne Linkondo)
Le bokoblin regarda derrière lui, mais il n'y avais rien.
- Yorick : Mais non, ta peau !
Il observa son bras, qui était devenu blanc avec des tâches violettes ! Le bokoblin, frappé de surprise, s'observa un peu mieux. Il était recouvert de blanc ! Que s'était-il passé ?
- Yorick : Bon, je vais chercher les autres.
Et il sortit, laissant le bokoblin avec Krystal.
...
- Linkondo : Patate.
- Krystal : Pignouf.
- Linkondo : Paltoquet !
- Krystal : Phlébotome !
Krystal:
PAVÉÉÉÉÉ EN APPROOOCHE !
La nuit était tombée sur le paisible village de Cocorico, dont les allées étaient illuminées par la lueur des lanternes dispersées, créant ainsi une ambiance cosy. Une atmosphère parfaite pour une balade au clair de lune, un petit dîner aux chandelles ou tout simplement pour regarder les étoiles, scintillantes dans la nuit. Même si ces activités étaient des plus alléchantes, le groupe, composé de Yorick, Jielash et Krystal, devait quitter les lieux, afin de rejoindre leurs deux amis, les attendant à l'extérieur. Ils étaient arrivés trop tard dans la journée pour pouvoir visiter le village comme il se devait, aussi s'étaient-ils mis d'accord pour rester plusieurs jours, et ainsi permettre à Chompir de rencontrer les autochtones. Cela devrait sûrement lui remonter le moral, lui qui n'était pas ravi d'être de garde avec Linkondo.
Malgré les protestations de quelques villageois, qui les incitaient à rester, les trois compagnons passèrent le portail du village. Si cela attrista quelques habitants, qui les virent partir, ce fut pire de l'autre côté.
— Krystal : Non mais franchement, y a une auberge géniale dans ce village et on est obligés d'aller se pieuter à la belle étoile parce qu'on a la malchance d'avoir un Bokoblin comme compagnon ? Va falloir prendre des mesures radicales pour le bonhomme, parce que ça va pas continuer ainsi, c'est moi qui vous le dit. Un tronc, une corde, le tour est joué.
— Yorick : Oh mon dieu, t'es consciente que t'as pas arrêté de te plaindre depuis qu'on est sorti de chez Impa ?
— Krystal : On change pas les bonnes vieilles habitudes.
— Jielash : J'ai été assez déçue de notre entretien avec la doyenne. Elle n'a pas mâché ses mots sur les Yigas, et n'a pas voulu nous en apprendre plus...
— Krystal : Elle cherche juste à nous protéger, c'est tout. Les Yigas, c'est un groupe d'attardés mentaux bouffeurs de bananes qui se trimbalent avec des arcs à double encoche et des serpes pour tailler les haies. De mauvaises fréquentations, en outre. Mieux vaut pas les chercher, ou c'est eux qui vont te trouver.
— Jielash : Je te trouve étonnamment bien informée.
— Krystal : On est dans le même groupe de soutien pour psychopathes.
— Yorick : Tu devrais songer à changer de groupe, ça ne te fait aucun bien.
Ils remontèrent la gorge jusqu'à redescendre vers la plaine, là où attendaient leurs deux amis. Mais bien avant de les apercevoir, un éclat rouge attira leur attention. Arrêtant leur route, les trois compères levèrent le regard vers le ciel, où se découpait nettement une lune de couleur sang, au milieu de nuages grenats.
— Yorick : C'est quoi ça !?
— Jielash : Une lune de sang. Ca arrive de temps à autre.
— Krystal : Ca porte bonheur à ce qu'il paraît.
— Yorick : Pourquoi je n'en ai encore jamais vu ?
— Krystal : C'est ça de tout le temps se coucher à l'heure des poules. Hey, regardez, c'est Chompi' !
Le groupe trottina jusqu'au Piaf qui se tenait non loin, dos à eux, droit comme un i. Il ne semblait pas bouger, fixant quelque chose dans l'herbe haute, leurs affaires et les chevaux attendant sagement à quelques dizaines de mètres de là. Arrivés au niveau de l'homme oiseau, Jielash l'interpella, et il finit par se retourner au bout de longues secondes. Rien durant leur voyage ne les avait préparé à une telle vue : les plumes de Chompir étaient teintés d'un rouge sombre qui dégoulinait au sol. Ses vêtements clairs montraient des éclaboussures de la même couleur, qui s'étendaient à son visage qui affichait une expression confuse et terrorisée. Quelque chose ne tournait vraiment pas rond. Cette vision d'horreur réussit même à choquer Krystal, qui resta sans voix devant le spectacle qui s'offrait devant elle.
— Krystal : Woh.
Oui, ce fut tout ce qu'elle put articuler. A côté d'elle, Yorick était devenu aussi blanc qu'une craie. Seule Jielash sut réagir.
— Jielash : Par les déesses, Chompir ! Que t'est-il arrivé, tu es blessé ?
— Chompir : Ce... ce n'est pas mon sang.
— Krystal : Wat, t'as tabassé quelqu'un ?
— Chompir : C'est... c'est Linkondo. Il est devenu fou, il... il m'a attaqué ! Je suis désolé, je me suis défendu et... et...
Sa phrase resta en suspens. Il était sous le choc, c'était indéniable. Les trois autres étaient pendus à ses lèvres. Le suspens était insoutenable, ils devaient savoir ce qu'il s'était passé.
— Yorick : Et ?
— Chompir : Je l'ai tué.
Le silence qui suivit fut lourd. Tellement lourd que l'on pouvait presque entendre un Moblin péter à l'autre bout du pays. Personne n'osait parler, accusant la nouvelle. Comment ça Linkondo l'avait attaqué ? Était-il vraiment mort ? Après quelques minutes de total mutisme, les esprits se rassemblèrent, certains plus vite que d'autres.
— Krystal : ... Non mais les gars, quand je disais qu'il fallait quelque chose de radical par rapport à Linkondo, je pensais pas à ce radical là !
— Yorick : Putain Krystal... Un peu de compassion !
— Krystal : Ouais, ouais. Linkondo, tu es - enfin, étais quoi - un ami fidèle, et un compagnon de route acceptable. Tu vas nous manquer...
— Jielash : C'est... touchant de ta part. Trop même. Je me demande si y a pas...
— Krystal : Preum's pour le wok !
— Jielash : Bah tiens...
— Yorick : Mais t'es horrible !
— Krystal : J'veux bien admettre qu'il va me manquer, ce bokoblin, mais on vit dans une époque sombre et si on s'arrête de vivre à chaque fois que quelqu'un meurt, on est pas sorti de l'auberge. Donc oui, c'est triste qu'il soit mort, mais il faut aller de l'avant.
— Chompir : Il n'est pas mort !
Les trois se tournèrent vers le Piaf, qui avait crié ça de manière hystérique. Ils s'échangèrent un regard confus.
— Jielash : Mais tu viens de nous dire que tu l'avais tué !
— Chompir : Oui, je l'ai tué !
— Krystal : J'suis pas sûre qu'on ait la même définition du verbe "tuer"...
— Chompir : Je sais ce que veut dire tuer ! J'ai bien tué Linkondo, mais il a ressuscité ! Regardez !
Jielash, Yorick et Krystal firent quelques pas vers l'endroit qu'indiquait Chompir. Et si la soirée avait été pleine de surprises, celle-ci surpassait de loin celles qu'ils avaient vécu jusque là. Car sous leurs yeux ébahis se tenait un bokoblin blanc tacheté, inconscient. Mais contrairement à ce qu'attendait Chompir, ses trois amis furent dubitatifs.
— Krystal : En fait, t'as juste assommé un autre bokoblin.
— Chompir : Mais c'est Linkondo ! Je vous le jure !
— Yorick : Chompir, tu es sous le choc. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais ce n'est pas Linko...
— Chompir : Mais c'est lui ! Il est devenu enragé quand il a vu la lune rouge et il m'a attaqué ! C'était lui ou moi !
— Krystal : Et du coup, ça a été lui.
— Chompir : Je l'ai tué. Il s'est décomposé mais, je sais pas, il s'est reformé sous mes yeux, et il était d'une différente couleur !
— Jielash : Est-ce que ce serait... la lune rouge qui a fait ça ?
— Yorick : C'est pas tout ça, mais il faut trouver un abri. Le temps se dégrade, et notre tente fera pas l'affaire. Il faut également que Chompir et, euh, Linkondo, se reposent...
— Krystal : Y a une auberge entre Cocorico et le relais, je l'ai aperçue en venant ici. On pourrait aller là-bas.
— Yorick : Avec un bokoblin ? Il nous laissera jamais rentrer.
— Krystal : Au pire, on s'installe dans l'écurie, on sera à l'abri. Allez, traînons pas.
Tous acquiescèrent et se mirent au boulot. Jielash alla chercher les chevaux sur lesquels elle chargea les affaires. Yorick et Chompir, encore un peu fébrile, s'entraidèrent pour monter Linkondo sur l'une des montures, tandis que Krystal courut chercher de l'eau dans une rivière non loin de là. Elle en imbiba quelques serviettes piquées dans les affaires de Yorick et alla les donner à Chompir pour qu'il puisse essuyer le sang qui le maculait. Elle maquilla cette preuve d'attention par un "Fais-toi présentable pour l'aubergiste" avant d'installer le Piaf sur le cheval, et de partir en direction de l'auberge citée.
L'aubergiste de "L'Étang Apprivoisé", quarantenaire bedonnant et somnolant derrière son comptoir, a rarement été aussi surpris par l'entrée de clients : trois jeunes Hyliens, dont deux filles, un Piaf aux plumes à la couleur bizarre et... un bokoblin. La vue du monstre, pourtant inconscient, l'électrisa, et il sauta de sa chaise pour mieux regarder par dessus son comptoir, au cas où il aurait mal vu. Mais ses yeux ne lui jouaient aucun tour, encore moins quand il vit le petit groupe hétéroclite s'avancer vers lui et s'arrêter juste devant SON comptoir.
— Jielash : Bonsoir, on voudrait une chambre avec cinq lits, s'il vous plaît.
Long silence. Et pas des plus engageants. Il y avait beaucoup de silence en ce moment.
— Aubergiste : C'est quoi ce foutoir ? Virez-moi ce monstre de mon établissement !
— Chompir : Ce monstre, c'est notre ami, et on ne compte pas l'abandonner !
— Yorick : Doucement, ne nous énervons pas. Nous souhaitons juste une chambre.
— Aubergiste : Vous plaisantez ? Sortez tout de suite ! De toute manière, nous sommes complets !
— Jielash : Mais y a pas un chat par ici.
— Aubergiste : Je refuse de vous héberger, avec ou sans ce monstre. Sortez d'ici !
— Krystal : Ok, ça me les brise. Poussez-vous.
La jeune fille se fraya un chemin vers le comptoir sur lequel elle s'accouda, soudain sérieuse. Elle plongea son regard dans celui de l'aubergiste, qui fronça les sourcils. Les autres ne dirent mot, se contentant de regarder la scène.
— Krystal : Mon bon monsieur. Mes camarades, ainsi que moi-même, souhaitont louer une de vos chambres. Une chambre de cinq, si possible, ou bien deux chambres de trois et de deux lits. Nous resterons ici trois jours, pas un de plus, pas un de moins.
— Aubergiste : Le monstre !
— Krystal : Le monstre ici présent est un bokoblin répondant au nom de Linkondo, et c'est notre ami. Une amitié que les pauvres d'esprits ne peuvent comprendre, j'imagine.
— Aubergiste : Je ne permettrai jamais une telle chose !
— Krystal : Vous connaissez le petit Nobert de l'auberge "Moblin Bourré" et le scandale qu'à fait son client mystère ?
— Aubergiste : Je vois pas le...
Krystal afficha alors un sourire éclatant, lourd de sens, tandis que l'aubergiste devint blême.
— Krystal : Alors voilà ce qu'on va faire, papy. Tu vas nous filer une chambre de cinq, la meilleure que tu aies, et étant donné que tu n'as pas voulu coopérer, tu vas nous la faire gratis. Repas compris. Et on va emmener le bokoblin avec nous, que ça te plaise ou non. J'en ai plus que marre de dormir par terre et dehors avec les moustiques, alors tu vas faire ce que je vais te dire de faire ou ça va mal se terminer. On va rester trois jours, tu n'iras pas chercher des chasseurs de monstres, tu n'en parleras pas autour de toi et tu ne viendras pas nous déranger. Si jamais tu ne respectes pas ce que je viens d'énoncer, ce que je te ferais sera mille fois pire que ce qu'a pu voir Norbert. Me suis-je bien fait comprendre ?
Pour toute réponse, l'aubergiste s'empressa de farfouiller en dessous du comptoir et d'en sortir un trousseau de clé. Il leur indiqua leur chambre en bafouillant avant de disparaître à l'arrière, la porte claquant bruyamment après lui. Le petit groupe empoigna leurs affaires et Linkondo et monta à l'étage, dans leur nouvelle chambre.
— Yorick : Le petit Norbert...
— Krystal : Disons que je sais comment faire couler un établissement juste en étant moi-même.
— Yorick : Pourquoi ça m'étonne pas...
— Krystal : Je t'apprendrais un jour.
— Yorick : Sans façon, et évite de faire couler notre futur restaurant, ça serait très aimable de ta part...
Leur chambre était spacieuse, et les lits confortables. Ils installèrent Linkondo dans l'un d'eux et le bordèrent, puis ils aidèrent Chompir à débarbouiller ses plumes avant de tous aller se coucher. Ils l'avaient bien mérité.
Krystal observait avec dédain Linkondo, et ce dernier lui renvoyait le même regard. Depuis que l'albinos s'était réveillé, il n'avait eu que des mots méchants à lui dire. Ok, elle n'était pas tendre, mais c'était quand même grâce à elle s'il avait dormi dans un lit cette nuit. Un peu de reconnaissance, ça tue personne.
— Krystal : ... Mauviette.
— Linkondo : Mongole.
— Krystal : Merdeux.
— Linkondo : Moins que rien.
— Yorick : Oh mon dieu, vous avez pas fini tous les deux ?
Yorick venait de revenir avec Jielash et Chompir, qui avaient pu faire un petit tour à Cocorico le temps que Linkondo reprenne ses esprits, ce qui avait pris la matinée entière. Bien entendu, avec ces deux là en escapade, il avait fallu que quelqu'un garde le bokoblin décoloré, et ce furent Yorick et Krystal qui s'y collèrent, ce qui ne plut pas à cette dernière. Et elle l'avait bien fait sentir à Yorick tout le long de la journée.
A peine rentré dans la pièce, Chompir se précipita au chevet de son ami, les larmes aux yeux.
— Chompir : Je suis désolé ! Je suis désolé de t'avoir tué ! Tellement désolé !
— Linkondo : D'après ce que j'ai compris, c'est moi qui ait voulu te tuer, c'est donc à moi de m'excuser. Pardon de t'avoir causé autant de soucis.
— Krystal : Oooh, qu'ils sont mignons, un joli petit couple. C'est bien beau tout ça, mais on peut m'expliquer pourquoi Linkondo a changé de couleur ? Je savais pas que les bokoblins pouvaient changer de couleur de peau à tout va.
— Linkondo : On peut pas, c'est ça qui est étrange.
— Jielash : Si vous voulez mon avis, ça a un rapport avec la lune rouge.
— Yorick : Ca serait la lune qui l'aurait ressuscité ? Un peu tiré par les cheveux.
— Jielash : Ca tient la route. On pourrait retourner à Cocorico chercher des infos, ou bien au relais.
— Krystal : Okay, faisons ça : Yorick et Linkondo, si t'es d'attaque, au relais. Jielash, Chompir et moi, à Cocorico.
— Yorick : De quoi ?
— Linkondo : Depuis quand c'est toi qui commande ?
— Chompir : Ca me va.
— Jielash : Pourquoi pas.
Mais ce ne fut pas au goût de tout le monde. Si Linkondo finit par accepter son sort, c'était déjà mieux que de rester enfermé dans la chambre, Yorick, lui, avait quelques réserves.
— Yorick : C'est pas contre toi, Linkondo, mais si jamais il re-pète une durite, je fais quoi moi ?
— Linkondo : Y a pas de mal.
— Jielash : Si vous voulez, je vous accompagne au relais. J'ai déjà été plusieurs fois à Cocorico, ça ne me dérange pas.
— Krystal : Deal. On fait comme ça.
— Chompir : Attendez, vous allez pas me laisser avec cette... cette femme !
— Krystal : Oooh, allez, Chompi' ! Ca sera marrant !
Peu enchanté de passer la journée avec Krystal, Chompir dut se résoudre à son sort et soupira. Ils se préparèrent et se donnèrent rendez-vous devant l'auberge au crépuscule.
— Krystal : Juste, Linkondo, quand tu descendras, évite de croiser l'aubergiste. Il est, comment dire, un peu traumatisé...
Linkonod:
Linkondo, tout content, trottinait à côté de ses compagnons. Tout était au mieux aujourd'hui : il n'était pas dans le groupe de Krystal, qui l'aurait énervé à longueur de journée, il avait réussi à emporter avec lui son wok et de plus il était devenu blanc. Car tout le monde savait que chez les bokoblins, les différentes espèces possédaient un physique différent, ainsi qu'une couleur particulière. Et il ne sait pas comment, mais grâce à Chompir il était passé du faible boko rouge au meilleur des monstres : le bokoblin blanc ! Il sentait dans tout son corps que ses capacités étaient boostées : il marchaient plus vite, avait une meilleur vue et une meilleur ouïe, avait une force décuplée... C'était très amusant de se sentir plus vif que jamais ! Il s'amusait sur la route vers le relais à shooter dans des grosses pierres et à gober des mouches en plein vol. Avec cette concentration hors norme, cette intelligence supérieure et ces muscles boostés aux hormones, il était sûrement devenu un combattant surpuissant ! Il allait pouvoir devenir le chef de la troupe, et manipuler ses sous-fifres ! Il pourrait même être directeur du restaurant en sous-traitant les employés, et devenir riche et célèbre ! Peut-être même qu'il pourrait rallier les bokoblins à sa cause grâce à sa toute puissance ! Une intelligence hors-norme dans un corps taillé pour le combat, il avait tout ce qu'il faut pour mener une armée de monstre ! Il serait un grand chef pouvant rallier les moblins, les lézalfos et même les lynels et les Hinox ! Il se vengera de tous ces Hyliens qui les ont humiliés, chassés, rejetés ! Puis il instaureras un royaume légendaire, où il sera le seigneur tout-puissant ! Et là, Krystal verra bien ce qu'elle verra ! Il l'enfermera dans un cachot, où il la forcera à écrire des livres faisant l'éloge de Linkondo le Grand pour le restant de sa vie !!! Pour l'instant, il allait devoir se forger une arme qui deviendra légendaire, avec un nom qui claque du style Chunchunmaru ! Ensuite, il irait...
- Jielash : Bon, tu viens ? Et arrête de pousser un cri diabolique, tu n'est pas du tout crédible !
Il observa ses amis. Ils était postés en contrebas d'un rocher sur lequel il était monté sans s'en rendre compte, elle regardait fixement, l'air énervé.
- Linkondo : Euh... Oui, désolé...
- Yorick : Allez, dépêche ! On part sans toi, sinon, et avec ton wok.
Yorick agitait le wok devant lui.
- Linkondo : Eh ! Rends-le-moi ! Et arrête de le secouer comme ça, tu va l'abîmer !
- Yorick : Oui, oui grouilles-toi...
Et ses compagnons repartîmes, laissant le boko en plan.
- Linkondo : (En descendant du rocher) Eh, attendez-moi ! Me laissez-pas comme ça, enfin !
- Jielash : Alors marches plus vite ! On n'as pas toute la vie.
- Yorick : On doit arriver au relais avant midi, si on veut être efficace et manger. Krystal a encore pris toute les provisions dans son sac, on va devoir acheter sur place...
CRAC ! Son poignet avait fait un drôle de bruit. Linkondo se retenait de crier et de pleurer, et le tout à la fois lui fit lacher un hurlement bouche fermée, les yeux plissés, le bras à moitié le long du corps et l'autre qui hésitait à le tenir, de peur de montrer qu'il s'était blessé.
- Jielash : Tout va bien ? Tu t'es fait mal ? Ton bras a l'air de...
- Linkondo : Moui, oui...
Il allait lâcher une larme. Alors, dans un geste complètement pas naturel, il détourna sa tête de Jielash, afin de cacher sa douleur. Il regardait le pommier qu'il avait cogné. Aucune pomme n'était tombée, malgré son coup. Ce pommier devait être sacrément résistant pour que les pommes résistent à un choc de cette ampleur.
- Jielash : Tu sais, c'est pas avec tes petits coups de poings que les pommes vont chuter. (elle se posta face à Linkondo) Tu es sur que ça va ? Ton poignet fait un drôle d'angle...
Linkondo remit son poignet en place d'un coup un peu brutal, et cette fois-ci roula au sol, se mit en position fœtale et poussant un hurlement rauque.
- Yorick : (il les rejoignit près de l'arbre) Bon, Linkondo, je sais que t'a faim, mais les pommes sont trop hautes pour nous. (il se tourna vers Jielash) Bonne nouvelle : le relais est en vue, on arrivera dans moins de 5 minutes.
- Jielash : Parfait ! On devrait choisir qui reste ici avec Linkondo.
Après avoir tiré une nouvelle fois le tour de garde à la courte paille, il s'avéra que Yorick irait au relais.
- Yorick : Vous inquiétez pas, je reviendrais vite avec de quoi manger !
Au bout d'une bonne heure, Jielash et Linkondo, toujours en fœtus, attendaient encore et toujours Yorick. Leurs ventres lançaient des mélodies dramatiques dignes des meilleurs opéras. Jielash se décida enfin à briser le silence :
- Jielash : Bon, il en mets, du temps, Yoyo...
Silence.
- Jielash : Tu ne penses pas que l'on devrait préparer nous-même à manger ?
Silence, encore. Exaspérée, elle se tourna vers Linkondo, et entendit des "Pas assez de force gnanagna... C'est pas avec tes petits cous de poings gnagnagna... Tu t'es fais mal..."
- Jielash : Roooh, allez ! Viens m'aider, on va chercher de quoi manger !
Linkondo chuchota un faible "De toute façon j'ai pas assez de force...Je suis nul..."
Énervée, elle laissa le bokoblin blessé dans son orgueil et partit vers une forêt en contrebas. Quand elle revint, Linkondo s'était rassis normalement, en tenant son poignet cassé. Quand il la vit, il se tourna dos à elle et lâcha un petit "Hum !" signifiant qu'il lui faisait toujours la gueule. Elle secoua deux bouts de viande en annonçant :
- Jielash : J'ai trouvé plein de bêtes dans les bois, et j'ai eu une biche ! Allez, aides-moi à préparer la mangeaille, sors ton wok !
- Linkondo : 'Toutes façons, c'est Yorick qui l'a...
!!!
Elle cria un juron en se frappant la tête. Yorick était parti avec le wok ! Ils se trouvaient dans la nature avec ni nourriture, ni de quoi en préparer ! Génial ! Après une minute de réflexion, elle posa la main sur l'épaule du monstre et lui dit :
- Jielash : Bon, je te fais la courte échelle, et tu attrapes des pommes, ok ?
Linkondo, bien que toujours fâché, accepta. C'était une bonne idée ! Il se plaça face au pommier et Jielash lui saisit les pieds. Avec un petit effort, elle souleva Linkondo et son poids plume, qui commença à tendre sa main valide vers la pomme la plus proche. Avec un petit coup sec, il la récupéra et la fit tomber pas terre. Il fit de même avec une demi-douzaine de fruits.
- Jielash : Bon, t'as bientôt fini ? Je vais pas pouvoir tenir très longtemps...
Jielash fit l'erreur de lever la tête vers Linkondo. En effet, les bokoblins n'ont pour seul vêtement qu'un bout de tissu à l'avant et à l'arrière des hanches, afin de cacher les parties intimes... Elle, se trouvant en dessous, vit ce qu'elle n'aurait jamais dû voir...
- Jielash : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!
Elle lâcha le bokoblin qui tomba en arrière, se cogna la tête au sol et tomba dans les pommes, au sens propre comme au figuré. C'est à ce moment-là que Yorick revint en compagnie d'un inconnu à la peau grise.
- Yorick : C'est moi ! Je ramène à manger et un amateur de monstres ! Et vous ne devinerez jamais ! J'ai oublié de rendre son wok à L...
Il vit alors le bokoblin étendu par terre derechef ainsi que Jielash au pied de l'arbre avec la peau blanche et qui visiblement était elle aussi évanouie. Tandis que Yorick commença à lui donner des petites tapes pour la réveiller, l'inconnu s'approcha de Linkondo et l'observa attentivement.
- Kilton : Alors c'est lui, le bokoblin blanc ? GYAH !!!
Navigation
[#] Page suivante
[*] Page précédente
Sortir du mode mobile