Hello
(ce post a été épinglé par le CSA pour racontage de vie inintéressant, merci :(8:)
A cause de
The Cursed Child (qui est une grosse daube) et
Fantastic Beasts (Transformers meet HP), je pensais en avoir fini avec Harry Potter à jamais, sans compter le script du film
Fantastic Beasts, qui est vendu un peu partout comme un tome à part entière, ce qui est une pratique commerciale que je trouve excessivement honteuse. Que Rowling passe de la pauvreté crasse à la gloire capitaliste, en tant qu'homme je peux le comprendre, mais j'imagine que c'est l'antithèse même de l'artiste, de vivre grâce à ce genre de pratique.
Le fait est qu'en grandissant, j'ai toujours trouvé ces aventures un peu idiotes (symbolisées par la blague de Uranus citée deux fois, je crois, dans les livres). Non seulement idiotes, mais comme Harry a pendant sept années une grosse vie de merde (dans le 5 c'est frappant, il passe son année à subir), le côté magique de l'histoire d'origine perdait grandement sa saveur. En fait, je pense que le parallèle peut être fait avec Kaamelott, déconne au début, histoire sombre à la fin. Je conçois que c'est un choix conscient de l'auteur, de rendre son univers de plus en plus sombre au fur et à mesure que ses lecteurs grandissent. Mais ça ne m'allait pas.
Mais comme avec Kaamelott je me suis remis en question et j'ai relu les livres et revu les films. Il faut que je mentionne que je suis allé à Edimbourg l'année dernière, et que par le plus grand des hasard (vraiment le plus grand des hasard, je ne l'ai su qu'après), je suis allé boire un café à l'endroit où Rowling a écrit ses brouillons de
The Sorcerer's Stone, ce qui est inintéressant en soi, puisque l'anecdote est connue. Ce qui l'est moins, je pense, c'est que ce café se trouve dans un quartier d'Edimbourg avec un style architectural gothique/victorien dont certaines allées semblent avoir grandement inspirées Diagon Alley. Se promener là bas, c'est être immergé dans l'univers même d'HP, et c'est sans aucun doute que l'esprit de J.K Rowling a été imprégné de cette atmosphère quand elle a écrit les balbutiements de l'histoire.
L'autre chose dont je me suis souvenu, c'est que j'ai commencé à lire HP à l'époque où les films n'étaient pas encore sortis. J'avais à cette époque le premier et le troisième tome (ce qui est complètement stupide mais j'avais acheté les livres au pif et je m'en contrefoutais, puisque je détestais lire, et qu'en plus l'univers
à priori ne m'intéressait pas (notez que je suis allé voir
The Two Towers à contrecœur pour l'exacte même raison et qu'aujourd'hui je suis un méga-fan du
Silmarillion).
En bref, en me remémorant cette époque où je n'avais vu aucun film Harry Potter, et l'époque où je les avaient vus, je me suis questionné sur l'impact que pouvait avoir un film sur l'imaginaire. J'entends par là que j'ai quelques réminiscences, parfois, de quand je lisais les livres et quand, dans ces moments, mon esprit était livré à lui même pour rendre une image crédible de ce que je lisais. Poudlard, le Quidditch, les héros, Hagrid, Voldemort, tout ce que je m'imaginais par rapport à tout cela, était presque totalement différent de ce qui a été adapté par la suite.
Le fait est qu'aujourd'hui je ne peux lire ces livres sans penser aux films, même si j'ai des souvenirs d'enfance qui ressurgissent souvent (notamment le premier match de Quidditch du premier tome). Mais je ne dis pas que c'est une mauvaise chose, car puisque je n'avais pas de repères à l'époque autre que mon environnement immédiat, je n'avais pas spécialement idée que Rowling essayait de faire transparaitre sa propre culture dans ses livres. J'aurais pu imaginer Harry faire de la magie avec une baguette de pain dans une ruelle d'un village du Cantal que ça n'aurais pas choqué mon esprit d'enfant.
C'est là que je pense que les deux premiers films sont réussis : parce qu'ils posent un vrai contexte. Et comme Edimbourg a été d'assez loin ce qui s'est le plus rapproché du "bonheur" dans ma vie, j'ai eu l'idée que Harry Potter n'était pas étranger là dedans, comme c'est un souvenir d'enfance particulièrement important, et comme, je l'apprends encore aujourd'hui, cet univers revient toujours vers moi, que je le veuille ou non.
Du coup, comme j'ai pris conscience que cette histoire n'était pas conne du tout, mais qu'au contraire était soit un miroir (effrayant souvent) de notre propre société, soit inculquait aux jeunes des valeurs nobles, sans les prendre pour des demeurés, je me suis permis de replonger dans les livres et les films. Alors si ces derniers sont presque tous nuls voire au mieux moyen, et que les livres sont infiniment plus riches, et qu'en plus j'ai un petit bagage littéraire derrière moi, j'ai voulu recenser la "richesse" de l'univers.
J'ai repensé à ma lecture de
Mac Beth en lisant
Order of the Phoenix, autant pour les sorcières que pour la prophétie (prophétie qui envoie Mac Beth à sa perte pour la seule raison qu'il a accordé de l'importance... à la prophétie qui annonçait sa perte). Mais aussi la légende arthurienne et les contes de Canterbury. J'ai envie de décrypter l’étymologie de tous les noms (prota/antagonistes) et ce que leur consonance suggère. Savoir si les sorts ont une signification en latin, et si non, analyser si c'est du faux latin, et si cela a une signification (à propos, je n'ai toujours pas compris pourquoi
Expecto Patronum était traduit en français par
Spero Patronum).
J'ai même été inconsciemment, depuis quelques temps, poussé à apprendre la place des principales constellations et le nom de leurs étoiles les plus importantes, car Sirius (Alpha Canis Majoris) est la plus brillante de Canis Major (d'où la forme de Sirius en chien) et Bellatrix (Gamma Orionis) la troisième d'Orion.
Bref, même si c'est une histoire d'ado qui n'a pas de grandes qualités littéraires (bien que Rowling manie bien l'humour), j'y trouve suffisamment de richesses pour plonger dans un imaginaire plus grand encore, tellement énorme que des oeuvres de la pop culture s'inscrivent dans la culture tout court. Et pour boucler la boucle, cela je l'ai compris en lisant Campbell.
PS :
Fantastic Beasts c'est vraiment de la merde.