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Le salaire à vie
Nilezor:
Ce n'est pas une utopie. C'est l'une des évolutions auxquelles l'humanité va être confrontée un jour. Ce que la société considère comme un "travail" aujourd'hui est voué à concerner de moins en moins de personnes ; à un moment donné, il nous faudra choisir entre établir un nouveau système qui permet à chacun de vivre et de voir son travail reconnu (comme l'exemple de Guiiil, celui d'une femme au foyer par exemple) ou bien choisir un système vautour qui condamnera les "oisifs" (ou en tout cas ceux que la société considérera comme tels #Perceval) à s'enfoncer dans la misère.
Je ne dis pas que ça va arriver demain ou après-demain, c'est quelque chose qui va se faire de manière très progressive (à moins d'une révolution, mais nous n'avons pas encore les clés pour savoir cela). Il ne faut jamais partir perdant en se disant "c'est impossible, c'est utopique". C'est justement cette attitude passive qui empêche les choses d'évoluer quand elles en ont besoin. Mais je comprends que tu puisses ressentir cela : la société nous conditionne de manière à ce que l'on soit passif et que l'on n'ait pas la motivation, ni même l'idée, de pouvoir changer les choses. C'est une forme d'aliénation.
kiss
Liam:
Perso j'ai bientôt lu presque 100 pages du livre Emanciper le travail de Bernard Friot justement, et je le recommande.
En dehors de ça, je sais pas trop quoi ajouter qui n'aurait été déjà dit. La conception de Friot me semble mûre et réfléchie depuis pas mal de temps, et j'en discute dans mon entourage de temps à autre auprès de gens réceptifs.
À titre de jeune sans emploi fraîchement diplômé, et ayant été élevé par des enseignants chercheurs, je trouve personnellement que ça fait du bien de concevoir la chose autrement que le schéma classique consistant à taper sur la fonction publique en temps de crise. D'ailleurs, je trouve la position de notre cher ministre de l'économie assez gerbante sur le sujet, tout comme les déclarations récentes d'Hélène Pilichowski, proche de notre président.
Guiiil:
Depuis quelques temps, lorsque quelqu'un me répond "pas grand chose" à la question "Tu fais quoi en ce moment ?" (parce que chômage), j'essaye toujours de creuser un peu. Souvent ils bossent en retapant des trucs chez des amis, en s'occupant des enfant des voisins, en faisant du bénévolat... Je les pousse alors à comprendre qu'en faisant ça qu'ils font un travail, qui ne participe peut-être pas au PIB, et qui n'est pas rémunéré, mais qui reste un travail utile à la société qui, selon Friot, devrait être reconnu par cette dernière !
Certains comprennent et acceptent alors que ce n'est pas parce que le travail n'a pas de salaire qu'il n'en est pas un, et que donc, de fait, au lieu de dire "pas grands choses", ils peuvent répondre fièrement "je travaille".
Brume-Ondeblois:
Ca peut être intéressant, mais il faudrait vraiment étudier longuement le cas des grades sans quoi ça peut vite tourner à la catastrophe.
Je veux dire "prouver qu'on apporte quelque chose de plus à la société" c'est quand même super vague.
Et puis ça se transcrirait comment vis à vis des études ? Un ouvrier commencerait grade 1 et un médecin commencerait grade 10 ?
Après autant l'étalonnage des salaires je trouve ça sympa, autant la seconde idée de supprimer les investissements privés je trouve ça franchement moyen, parce que c'est la porte ouverte à de nombreuses aberrations. Tu pourrais virer le fondateur de la boîte alors que l'idée originale viens de lui si la majorité des membres le souhaites ? Et chaque "membre" aurait le même poids selon le type de question donné, même si c'est au delà de ses compétences techniques ?
De plus je pense que chacun a un droit à s'enrichir avec ses idées qui serait un peu bafoué avec ce concept d'entreprise là.
Bref je ne dis pas non, parce que je suis assez d'accord avec Nile sur le fait qu'il ne faut jamais rejeter les choses en bloc. Mais je trouve que déjà si dans les vingt prochaines années on arrive à quelques chose qui ressemble un tant soit peu au revenu de base finlandais, ce serait déjà pas mal.
Guiiil:
--- Citation de: Brume-Ondeblois le vendredi 25 mars 2016, 13:12:17 ---Je veux dire "prouver qu'on apporte quelque chose de plus à la société" c'est quand même super vague.
--- Fin de citation ---
C'est également ce qui me gène dans le concept. C'est la partie humaine du concept, et l'humain, quelque soit le système mis en place, reste corruptible. Si tu dois valider le fait que t'as bénévolement élagué une forêt sous une surveillance avec un horaire précis, au final, ça reste un travail comme il en existe aujourd'hui. Et tu peux faire genre que ton pote a bossé deux semaines alors qu'il n'a bossé qu'une journée. Mais bon, peut-être qu'il en parle en détail dans ses livres, faudrait voir avec @Weekly .
Ça, et aussi les commissions qui décident les prix des produits, et les investissements. Des gens qui ne travaillent pas des entreprises, qui n'y connaissent pas grand choses, et qui sont décideurs. Ça me rappelle un peu les actionnaires.
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