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[Petits textes en prose ou Fadaises d'Hyrule] | Xanto01

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Xanto01:
Hey @Chompir, j'espère que tu vas bien ! En premier lieu, merci pour ton commentaire ! Pour ce texte, je ne voulais pas trop donner d'indices sur le fait que Sheik soit le personnage central, d'où le fait qu'il y ait peu de descriptions. Jusqu'à ce que le nom de Sheik soit écrit la première fois, j'ai voulu donner l'impression qu'on puisse lire les pensées de Rauru qui attend dans le Sanctuaire des Sages. Mais j'ai fait une petite référence à la Triforce pour faire penser à Sheik.

Et pour ta question, j'ai eu mon petit lot de péripéties pendant un an mais sinon tout va bien !

Aussi, je profite de ce message pour vous présenter un texte que j'ai écrit aujourd'hui ! Si vous voulez un petit indice pour vous savoir de qui il s'agit, je peux vous dire qu'il s'agit d'un personnage à qui on ne donne pas souvent pas la parole. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture, en espérant que cela vous plaise !






Le Requiem aux tambours



   C’était un air entrainant. Les premières notes se faisaient lentes, le tambour battait la mesure tel un métronome.  Les mains s’abattaient lourdement sur la peau tendue, annonçant le début de la mélodie. Deux coups, espacés, servaient à faire régner le calme. Puis un silence. Dès lors, la modeste foule se tenait en haleine. Le tambour se faisait solennel avec une lenteur exécrable. C’était le genre de morceau qui restait gravé éternellement dans une mémoire avec un rythme qui vous tenaillait les entrailles tant il était saisissant. La majorité de ceux qui l’avaient écoutée diront que c’était une musique à sensations fortes, capables d’hérisser les poils les plus infimes. Un déversement d’émotions, à l’image des chants liturgiques que l‘on entendait dans l’enceinte du Temple du Temps. Cela dit, ce rythme-là était plus intime, beaucoup plus intime. Peu de personnes en Hyrule ne pouvaient se vanter de l‘avoir écouté  et pour cause, ce chant-là était aussi bien gardé qu’un secret !
 
   Il était aussi secret que les mélodies précieusement transmises dans la Famille Royale au fil des âges. Voir même plus, après tout, ce n’était pas une musique destinée à la populace insouciante.  C’était un chant chargé de mystère et d’Histoire, à l’image de la berceuse Royale. Néanmoins, le conte narré ici n’était pas aussi doux que celui de la berceuse. C’était une musique brutale, dont les tambours et les chants pouvaient donner des sueurs froides tant ils étaient intenses. Un air ancien, d’une autre époque, qu’on entendait plus sur les terres d’Hyrule aujourd’hui. À raison d’ailleurs !

   Malgré tout, il ne cessait jamais jouer cette mélodie dans son antre avec ses compagnons. À force de l’avoir entendue, ils avaient fini par l’apprendre et avaient commencé à la rejouer. Ils l’entamaient souvent, en souvenir de leur ancienne vie. Mais de tous ces compagnons, il était celui qui rejouait cette musique le plus souvent. Tantôt seul. Tantôt accompagné. Mais la plupart du temps, il se retrouvait sans même s’en rendre compte à battre la mesure sur son précieux tambour, son trésor. Il répétait tellement que cela devint très vite une terrible obsession, de par son origine et de par la symbolique que cet air représentait aujourd’hui. Cet air qui était devenu au fil des années son hymne sacré. Un Requiem comme aucun autre puisque c’était là son propre chant d’exécution. Gravés dans sa chair meurtrie, il ne pouvait s’empêcher de le rejouer inlassablement. De façon déraisonnée, car ce glas lui rappelait le triste jour de sa mort. Il lui rappelait tout ce qu’il avait perdu et tout ce que lui restait. Une haine sans nom et des stigmates qui le faisaient encore souffrir atrocement comme lors de son agonie.

  Il n’était plus rien, si ce n’était qu’un spectre rendu haineux par la traîtrise. Un spectre condamné à jouer reclus, avec pour seul auditoire ses compagnons. Après tout, ce n’était pas comme s’il pouvait jouer pour les habitants de la surface… À ceux-là, il leur réservait de multiples tours, plus vicieux les uns que les autres.
   
   Soudain, un cri venant des hauteurs du temple. Oh, il ne l’entendait pas bien sûr mais il ressentait les légères vibrations de l’air sur la peau distendue de son instrument. Ce ne fut que lorsqu’il atterrit sur son précieux trésor qu’il le vit. À peine, plus grand qu’un moucheron. Tapi dans l’ombre, il s’avança légèrement pour mieux l’observer. Son regard flamboyant ne le trompait jamais mais pourtant il n’y croyait pas. Là ! Dans sa main ! Il y avait un autre de ses trésors ! L’un de ceux qu’il chérissait durant son vivant. Celui-là même qu’il avait créé pour permettre à son peuple de voir à travers les apparences !  Voleur ! Ne lui avait-on jamais appris à ne pas profaner la sépulture des morts ? C’était à lui, qu’il le lui rende !

   Un voleur ! Un Hylien ! C’était un Hylien ! Ce pauvre fou qui s’aventurait dans le domaine des morts, il allait le regretter…

   Cette fois-ci, il ne jouera pas pour se remémorer le jour de son exécution. Aujourd’hui, son tambour sonnera le glas de ce voleur, cet Hylien. La Créature des Ombres abattit une première main sur son instrument puis une deuxième, annonçant les premières notes de cette musique malsaine. Aujourd’hui, sera le jour de l’exécution de cet Hylien et d’Impa, cette traîtresse à leur sang. Ses mains frappèrent de plus en plus vite et la voix glaçante de ses compagnons maudits s’éleva au rythme des fracas. Ces Sheikah, aux corps mutilés par la torture et décharnés par la faim ; ces âmes si tourmentées et si avides de revanche qu’elles n’eurent jamais pu trouver le repos… Ces cadavres damnés, ces morts-vivants qui restaient prostrés sous la crainte du fouet d’acier, qu’ils se réjouissent ! Que tous ses frères et sœurs - ces Effrois dévorés par la rancœur - se réjouissent et chantent pour sublimer avec lui le Requiem aux tambours !

   Bongo Bongo battit la mesure de plus en plus forte, de plus en plus vite, puis se révéla à l’Hylien vêtu de vert. Son œil unique, seul vestige de son pouvoir lorsqu’il appartenait encore au monde des vivants, s’attarda quelques instants sur le Monocle de Vérité avant de darder du regard le petit être vert. Il n’intéressait plus à sa création. Tout ce qu’il voyait, tout ce qui lui importait, c’était ses yeux bleus, ses oreilles pointues.

   Un Hylien… Un Hylien… Un Hylien… Un Hylien… Un Élu Hylien… Il portait sur son dos la Lame Purificatrice, c’était donc un Élu Hylien. Un allié de la Famille Royale, un allié d’Impa. Un ennemi… Un ennemi qui cherchait à le terrasser lui, un mort-vivant, et qui avait sûrement occis certains prisonniers – son peuple - de ce Temple maudit. Un Hylien… Un ennemi qui voulait leur ôter à la fois Impa la traîtresse et leur vengeance.     

   Un silence d’outre-tombe régna.  Seuls les Effrois hurleurs et Bongo Bongo connaissaient la signification de cette pause brutale dans leur crescendo sinistre. Ce silence, avant la reprise du Requiem, annonçait le début d’une mise à mort.




N'hésitez pas à me faire part de vos conseils et de vos avis !







Xanto01:
Bonjour bonjour, je viens vous partager un nouveau texte !

Bon, en réalité, il n'est pas si nouveau que ça vu qu'il date de l'année dernière mais je n'ai pas eu l'occasion de le poster avant "ma longue pause" disons. Encore une fois, c'est un One Shot mais contrairement aux autres, il prend pour personnage central un OC. OC que je reprendrai peut-être dans une future histoire, qui sait. Sinon, j'espère que mon double post est autorisé. À vrai dire, cela fait tellement longtemps que je ne suis pas venue sur le forum que j'ai oublié le délai autorisé pour en faire un.

Sur ce, je vous partage mon petit texte, en espérant qu'il vous plaise.




La fierté du Désert



   Les pieds solidement ancrés sur le sable chaud qui brulait leurs plantes, une rangée de femmes. Ces jeunes gens, encore adolescentes, conservaient leur tête redressée fièrement vers leur instructeur ; le regard rivé sur la femme forte qui ne cessait de passer devant eux, le pas lent afin de mieux les intimider. La chaleur leur faisait tourner la tête et le traître Soleil de leur contrée, Váh Serq, fouettait de ses rayons leur dos dénudé, faisant perler sur leur peau tannée quelques gouttes de sueur.

   « Qu’est-ce qui se trouve sous vos pieds ? »

    Les jeunes gens se regardèrent entre eux, décontenancées. Les prenait-elle pour des sots ? Que voulait-elle qu’elles répondent, si ce n’était que seul le sable foulait leurs pieds aux sandales de cuir ? Quelques murmures parmi les rangs et leur nouvelle instructrice intima ces jeunes, ni guerrières ni avisées, de se taire. Finalement, ce fut une jeune fille, aux mèches rouges désordonnées et aux taches de rousseur sur son visage joufflu, qui s’avança sous les regards des autres. Le regard flamboyant sous la lueur du ciel, elle abordait un léger sourire confiant, insupportable.

    « N’est-ce pas évident ? Il n’y a que du sable. »

     Le regard qui se posa sur elle fut d’une ardeur inégalée. La jeune Gerudo leva les yeux vers la figure splendide et sévère de Nabooru. Divine. Sa crinière de flammes, négligemment relevée en une queue de cheval, léchait la peau tannée de la plus respectée d’entre toutes. Quant à son regard, d’un or plus pur que les grains de sable brûlants, elle ne pouvait que l’envier. Aussi perçant que celui d’un aigle, il semblait que le regard de Nabooru sondait au plus profond de l’âme, dans les prémices même de l’esprit. Face au regard insoutenable de son aînée, Vari avala discrètement sa salive. Visiblement, la réponse qu’elle venait de lui donner était à des lieues de ce que la Gerudo espérait. La jeune fille du Désert retint son souffle lorsque l’instructrice se pencha vers elle, ses sourcils roux froncés et ses yeux plissés sous une forme de mécontentement. Maudit soit sa tendance à toujours se faire valoir par les autres ! Si elle ne s’était pas comportée de la sorte, jamais elle n’aurait attiré l’attention de Nabooru par le pire moyen qui soit.

    Vari se rembrunît lorsque le nez proéminant de la guerrière frôla l’une de ses mèches flamboyantes. Par la Déesse du Sable… Si elle ne la scrutait pas de façon si effrayante, elle l’aurait qualifiée de divine.  Ce port altier, ses yeux brillants, ses muscles saillants qui roulaient sous une peau brillante, sans impureté… Ah, même le Temps, rongeur et envieux, ne pouvait altérer la beauté splendide de Nabooru, l’Exaltée. De toutes, elle était la seule dont le nom était suivi d’une épithète. Exaltée disait-on, car Nabooru, bien que sage d’esprit, était enivrée par la bataille.

   « Hesele, apporte-nous les cimeterres en bois. »

   Nabooru ordonna et la dénommée Hesele s’exécuta avec hâte. Les cheveux tressées, menue, la Gerudo aux yeux en amande accourait en portant sous ses coudes les deux armes exigées. Vari retint un reniflement bruyant lorsqu’elle la vit s’incliner prestement, son nez en trompette enfouie dans le sable et ses joues brunies sous l’effort de sa petite foulée. Évidemment qu’elle n’était bonne qu’à porter les armes, pensa alors la jeune fille aux tâches brunes. Aucune guerrière digne de ce nom ne pouvait se permettre d’être essoufflée après quelques foulées. C’était à se demander comment elle avait fait pour ne pas voir sa tête tranchée lors d’un combat autorisant des armes véritables.

   Ce fut la rudesse de Nabooru qui l’arracha à ses pensées.  Celle-ci avait précipité une arme en bois entre ses bras croisés avant d’empoigner la seconde, se mettant en garde. Cela intima Vari à adopter elle-même une pose offensive, plaçant le cimeterre face à elle, la tranchant de sa lame en bois formant une fine ligne entre ses deux yeux.

   La posture se voulait assurée mais elle ne pouvait dissimuler le tremblement ténu qui se propageait dans ses jambes.
Derrière la plus respectée de toutes, Vari pouvait percevoir les rires moqueurs des jeunes guerrières. Assisses sous l‘ombre et leurs épées de bois plantées dans le sol sableux,  celles qui avaient prouvé leur valeur ricanaient de sa prétendue ignorance. À croire, qu’elles se trouvaient intelligentes à glousser comme des bécasses en adhérant aux moindres dires de cette masse de muscle qui se proclamait championne.

    « Savil. Peux-tu leur dire ce qu’il se trouve sous leurs pieds ? »

    Un acquiescement bruyant puis la masse de muscles de tantôt s’avança de quelques pas, un sourire confiant aux lèvres. Grande, les cheveux courts, elle semblait être l’exacte opposée de Hesele. Ses lèvres tordues se déforment un bref instant lorsque ses yeux se posèrent sur Vari, avant de se concentrer sur Nabooru.

   « Le Sol Divin. Là où les larmes laissent la place au sang. »

   Si Vari ne se mesurait pas Nabooru, elle en aurait presque ri. Pour qui se prenait cette masse aux gros bras ? À l’entendre, elle se croirait pour la Déesse de l’arène alors qu’elle n’était qu’un gras de sable parmi tant d’autres. Elle semblait être l’une de ces têtes brulées hantant le champ de bataille, ceux qui mourraient les premiers car leur témérité incendiait leur vie. Les lèvres de la jeune Gerudo bougèrent, comme si elle s’apprêtait à répliquer à cette remarque. Cependant, avant qu’un unique son ne franchisse ses lèvres, le sabre en bois de Nabooru s’abattit sur elle.

    « Une seconde d’inattention suffit pour trancher une tête. »

    Soudain, un mouvement bref vers sa jambe puis Vari baissa son arme, bloquant tant bien que mal l’attaque de Nabooru. Comment avait-elle…? Une seconde offensive, un coup d’estoc, puis la jeune fille fit maladroitement un bond en arrière.  Et cette fut cette même maladresse qui scella ce combat. En effet, la guerrière avait bondi vers elle telle une lionne, son cimeterre se précipitant vers sa cheville. Cet unique coup avait suffit à faire vaciller Vari en arrière. Et le pire fut, que dans sa chute, elle put apercevoir un rictus agaçant sur les lèvres de Savil. Ah, se faire humilier en public… Le comble de la honte ! Surtout pour une fille qui, comme elle, aspirait à faire respecter en tant que guerrière !

   Pff… Tu parles d’une réputation… Je suis sûre que ça va me suivre toute la vie, cette chute, pensa amèrement la jeune Gerudo.

   Les fesses enfoncées dans une dune, Vari releva la tête grimaçante, tout en soufflant sur une mèche de cheveux pour l’écarter de son visage. Nabooru était déjà devant elle, son cimeterre en bois calé sur ses épaules fortes. La position de la vainqueure, admit douloureusement Vari qui se retrouvait à genoux telle une vaincue. Encore, pouvait-elle se qualifier de vaincue ? Elle avait tenu si peu de temps face à l’Exaltée ; qu’écrasée serait un terme plus judicieux. Néanmoins y avait-il un être sur cette Terre, hormis le Roi, qui soit capable de rivaliser avec Nabooru ? Même cette montagne de muscles, Savil, devait être à la traîne face à la Superbe Gerudo. Un soupir résigné, puis Vari tendit son cou, le regard fier dirigé vers la guerrière. Après tout, quitte à se prendre un coup sur le sommet du crâne, autant avoir du panache.  Pourtant, aucun coup ne vint. Le bras tendu vers elle, l’Exaltée lui présentait son sabre. Vraiment ? Elle ne comptait pas l’esquinter plus que ça ?


   « Un jour, tu comprendras ce qu’est la fierté du Désert. »


   Vari regarda un instant l’objet que lui tendait la vétérane puis s’en saisit afin de se relever. La fierté du Désert, hein ? Qui sait, peut-être qu’elle comprendrait un jour ? Pour le moment, l’heure était venue de masser ces bleus qui menaçaient de recouvrir sa peau.

Chompir:
C'est 72h pour les doubles post mais ça ira pour celui là.
Cool sinon si tu vas bien !

J'ai lu tes deux textes et j'ai une grande préférence pour le premier. Tu réussie à amener l'arrivée de Bongo Bongo et toute sa haine alors qu'au début on se demande vraiment de qui il peut s'agir et de quel chant il s'agit. Tu donnes une plus grande importance au combat qu'il va dérouler avec Link et montre toute sa rancoeur qu'il a envers la famille royale qui l'a fait assassiner. C'était vraiment un texte super agréable à lire.
Pour le deuxième, il était bien sûr lui aussi excellent ! J'aime toujours autant les textes sur les guerres et entrainements Gerudo, ce peuple est juste parfait pour ces récits. :oui:

Anju:
Coucou Xanto ! ^^ J'ai lu tes textes et ils sont bien chouettes.

- L'Ère du Renouveau : Un petit texte très agréable à lire, on suit le fil des pensées de Sheik et on comprend comme elle et Hyrule ont souffert pendant toutes ces années, et le mystère est gardé jusqu'à la fin quant au protagoniste, puisque tu parles d'abord de l'état d'Hyrule de manière générale avant de te recentrer sur le personnage et sa longue attente. L'utilisation du futur dans l'avant-dernier paragraphe m'a un peu dérangé, mais ça fait sens, le fait qu'il apportera forcément la paix, que le doute n'est pas permis, c'est porteur d'espoir.

- Le Requiem aux tambours : Probablement mon préféré des trois. Au début, on ne sait pas bien de qui tu parles... C'est seulement quand tu écris les mots "exécution", "chair meurtrie", "mort"... qu'on commence à comprendre de qui tu parles. Et lorsque tu le qualifies de spectre haineux, le doute n'est plus permis sur son identité, et son nom est cité peu après. Vraiment, un très beau texte, on ressent sa souffrance, sa lassitude mais aussi son amour pour son instrument. Tu gardes ton personnage anonyme jusqu’à la fin, si bien qu'on n'a pas une image de monstre dégoûtant en tête et qu'on s'attache à lui avant de comprendre de qui il s'agit (même si je me doutais de son identité à cause du titre, c'est dommage... :niak:). Et j'adore la fin, quand tu rentres dans sa tête et qu'on le retrouve surpris de voir Link apparaître, ce qui est une belle inversion des rôles étant donné qu'il semble nous attendre dans le jeu. Les multiples allusions à la mort et le rythme de la mélodie donnent un aspect oppressant et malsain à  ce texte, ce qui colle parfaitement au temple de l'ombre et à son boss si marquant.

- La fierté du Désert : Un texte très agréable à lire, j'aime beaucoup la manière dont tu décris Nabooru. C'est une bonne idée de décrire le quotidien des jeunes Gerudos et la sévérité de leurs enseignements, et je pense que je n'aimerais vraiment pas en être une vu leur cruauté et leur violence. :oups: Si comptes refaire un texte avec ce personnage, c'est avec plaisir que je le lirai.

J'ai adoré lire tes textes, c'est chouette que tu sois revenue sur le forum et que je puisse te rencontrer !  :miou:

Xanto01:
Merci @Chompir pour ton commentaire !

Pour Le Requiem aux tambours, je voulais vraiment donner un effet de surprise en révélant l'identité de Bongo Bongo au fur et à mesure, en donnant l'impression qu'au début du texte on parle d'un joueur de tambour plus "normal". Au moment où Link apparaît, je voulais donner l'impression que Bongo Bongo se sente presque piégé par son arrivée ; qu'un Hylien(qui aide Zelda et par extension la famille royale) ose venir le tourmenter alors qu'il n'est plus que l'ombre de son vivant. Que même dans sa tombe, les Hyliens le hantaient toujours.

Pour la Fierté du Désert, je me suis juste demandée quelle serait la réaction de Nabooru si une grande gueule faisait la maligne devant elle. Je n'avais jamais écrit sur les Gerudos (autre que Ganondorf) et je me suis dit que c'était l'occasion de m'imaginer un petit bout de leur vie. Et j'ai voulu rajouter une symbolique autour du sable par rapport à la Déesse des Sables sans oublier que les Gerudos sont des fières combattantes du désert.


Salut @Anju, enchantée et bienvenue sur ma galerie ! Je suis contente que ces trois textes t'ont plu, en espérant que cela sera le cas pour d'autres !

Pour L'Ère du Renouveau, je voulais donner l'expression que plusieurs personnages puissent être le protagoniste, notamment Rauru, d'où le fait que la description d'Hyrule soit assez générale. Pour le futur, je comprends tout à fait que ça puisse te déranger, surtout que la majorité du texte est au passé donc il y a une "coupure" assez nette. Mais comme tu l'as écrit, c'était apporter une notion d'espoir du genre "ça y est il est là, il sera le futur d'Hyrule". En tout cas, merci pour la remarque, je prends note et je ferais plus attention lorsque j'utiliserais le futur de cette façon.

Pour le Requiem aux tambours, c'est vrai que le titre peut indiquer grandement l'identité du protagoniste. Je me suis fait la remarque en écrivant le texte et j'ai hésité à le changer pour que la révélation soit plus surprenante. Et puis je me suis dit que j'allais garder ce titre là vu que je le trouvais classe. :R Comme tu dis, je voulais laisser paraître son amour pour son instrument mais également son obsession pour cette fameuse musique d'exécution. Il a plus toute sa tête ( sans mauvais jeux de mots ) et j'ai pensé qu'inconsciemment, il s'est raccroché de façon irrationnelle à l'une des dernières choses auquel il a assisté en étant vivant à savoir les battements de tambour. Et au sujet de la fin, je me suis demandée ce que Bongo Bongo penserait en voyant Link et surtout comment il réagirait en voyant que c'était un Hylien. Je me suis dit qu'il pèterait littéralement un câble en le voyant, tout en ressassant les émotions et les souvenirs qui le rongent.

Franchement, j'ai adoré écrire sur Bongo Bongo ; il y a tout un mystère autour de lui. Et je me suis dit que c'était l'occasion d'écrire sur un boss parce qu'à part les éventuels grognements qu'ils font en voyant Link, ils n'ont pas beaucoup le droit à la parole.

Pour la Fierté du Désert, je me suis dit que Nabooru était sûrement une bonne d'institutrice mais qu'il ne fallait pas jouer avec ses nerfs lors d'évènements aussi importants comme une initiation, le genre de prof avec qui tout va bien mais qui ne te rate pas quand tu fais le pitre. Du coup, je voulais garder un ton assez léger avec Vari tout en sous-entendant que chez les Gerudos on ne prenait pas le combat et le désert à la légère. Et honnêtement, si c'est pour me retrouver dans une timeline avec des confits Hylien/Gerudo, je préférais ne pas en être une non plus. Sauf si je vis dans une époque tranquille haha.

Merci pour vos retours sur mes petits textes !


_____

J'ai profité également pour poster mon nouveau texte ! Cette fois-ci, on quitte l'époque d'OoT pour se retrouver dans celle de... De toute façon, vous verrez !





Souvenirs d'une épopée









    Link regarda le ciel, le scrutant de ses yeux clairs. À cette heure-ci, les nuages avaient pris une douce teinte ocre et le Soleil s’apprêtait à se dissimuler sous l’horizon pour laisser place à la Lune. Le Crépuscule. Moï lui avait dit un jour que c’était le seul instant où Hyrule et leur monde se recoupaient. À cette époque, il n’avait pas réellement compris l’ampleur de ses mots. Il s’était juste contenté d’acquiescer doucement avant de contempler à nouveau l’apaisante source de Latouane. Après tout, comment avait-il pu avoir connaissance de l’histoire de ces Bannis ? À l’époque, il n’était qu’un innocent berger de Toal, heureux de ce que la nature lui offrait. Enfant, il avait été comme tous les autres, rêvant d’aventure et de batailles dantesques. Combien de fois avait-il réveillé Iria en sursaut, un bout de bois et un couvercle de marmite à la main en guise d’épée et de bouclier ?

    Comme tous, il avait rêvé et s’était assagi en grandissant, endossant l’habit du berger en même temps que celui de l’idole des jeunes du village. Comment pouvait-il s’y attendre ? Après s’être tant exercé avec un bout de bois et une marmite dans les premières années de sa vie, il s’était retrouvé avec le fourreau de l’Épée de Légende et un Bouclier frappé des armes d’Hylia sur le dos. Sans compter la tenue du Héros ! C’était la première fois qu’il revêtait une tenue autre que celle de Toal, et quelle tenue ! D’ailleurs, Midona le taquinait souvent à ce sujet en lui disant que ces habits lui allaient bien mieux que sa tenue de paysan.

    Link sourit inconsciemment en repensant à la Princesse du Crépuscule. Midona… Comment allait-elle en ce moment ? Sans doute était-elle devenue Reine à présent, maintenant que Xanto et Ganondorf avaient tous les deux péris. Peut-être qu’à l’instar d’Hyrule, il y avait également un moment où le Crépuscule et le Monde de la Lumière se rejoignaient. Le crépuscule était perpétuel dans ce monde, alors peut-être qu’à un infime moment, les Astres scintillaient comme le Soleil qui s’apprêtait à surplomber l’aube. Le Héros du Crépuscule inspira profondément, se remémorant les épreuves qu’il avait traversées avec sa comparse.

    Ah, comme ils en avaient traversé tous les deux au cours de leur voyage ! À vrai dire, aux yeux de l’Hylien, rien que sa rencontre avec Midona avait été périlleuse. Ce petit diablotin au couvre-chef étrange et au ricanement sinistre s’était littéralement joué de lui, à prendre la forme de ses amis disparus avant de le prendre pour sa monture personnelle alors qu’elle pouvait très léviter à ses côtés. Certes, elle lui avait appris certaines techniques capitales, comme apprendre à se fier à son instinct pour déceler l’invisible ou la manière de saisir les Assassins de Xanto à la gorge pendant qu’elle les immobilisait avec ses pouvoirs. Mais dans un premier temps, elle ne le faisait uniquement pour que le loup serve à ses intérêts. Puis, au fur et à mesure qu’ils parcouraient Hyrule, vint la complicité et la confiance. Link ne savait plus si c’était lui ou sa petite comparse qui fit le premier pas vers l’autre mais les discussions se firent de moins en moins formelles et froides au fil des jours. Les premières plaisanteries firent leur apparition sous la lueur des flammes quand Link établissait un petit campement dans la plaine d’Hyrule, une fois qu’ils eurent récupéré l’Épée de Légende dans le Sanctuaire de la Forêt.

    Heureusement d’ailleurs qu’il y avait eu ces railleries. L’enjeu de leur quête était immense et c’était dans ces moments-là qu’ils pouvaient prendre une petite bouffée d’air. Ça leur aérait l’esprit lorsqu’ils en venaient trop à penser au Miroir des Ombres, Xanto et puis Ganondorf. Quand le doute les étreignait quant à l‘avenir de leur monde respectif, l‘un des deux prenait la parole pour sortir l’autre de sa torpeur et de ses pensées sombres. Le plus souvent, c’était Midona qui s’y collait car il s’y prenait de manière assez pataude pour lui arracher un rictus.

    En y repensant maintenant, Link avait l’impression d’avoir fait un long rêve éveillé. Ces longs périples, ces épreuves, ces aventures, ces rencontres, tout semblait bien trop bien grandiose pour être vrai. Comme ces histoires que l’on racontait aux enfants. Et pourtant, il était à l’image des Héros de ces récits. Il était le Héros qui faisait le lien entre le Lumière et l’Ombre, le Héros du Crépuscule. Et contrairement aux autres Héros, lui il avait porté secours à non pas une mais deux princesses. Le jeune homme originaire de Toal sourit face à cette pensée idiote. Malgré toutes ces péripéties qui l’avaient forgé, il faisait toujours preuve d’une certaine candeur parfois.

    La dernière fois que sa nature lui avait joué des tours, c’était à la fin de leur périple. Ganondorf défait, Zelda, Midona et lui s’étaient rendus dans la Tour du Jugement. La menace éradiquée, il ne restait plus qu’à retrouver son royaume pour la Princesse du Crépuscule. Ce jour-là, il l’avait admirée. Ah… Elle était resplendissante avec ses longs cheveux flamboyants qui reflétaient le Soleil du Désert.  Ce jour-là, elle leur avait souri comme si de rien n’était lorsque Zelda avait déclaré que la Lumière ne pouvait exister sans l’Ombre. C’était vrai et lui comme elle avaient acquiescé devant les dires de la Princesse d’Hyrule. Puis, Midona prit la parole.

    « La Princesse l’a dit. Tant que le miroir est là, nous nous reverrons. »

    À ces mots, il avait naïvement souri. Oui, il avait réellement cru qu’il retournerait au Crépuscule pour revoir sa cynique partenaire de temps à autre. Après tout, qui pouvait lui interdire d’utiliser le Miroir des Ombres à son avantage ? Les sages, la Princesse Zelda ? Midona et lui avaient rétabli la Lumière en Hyrule,  ils avaient risqué leur vie pour défaire Xanto puis Ganondorf. Ils pouvaient bien utiliser le Miroir pour se retrouver, on leur devait au moins ça. Et puis, quel mal y avait-il à retrouver une amie ? Aucun, se mit à penser Link simplement.

    Et pourtant, le Miroir des Ombres était brisé désormais. Il avait éclaté en un milliard de bris lorsque la larme de Midona vint s’écraser sur sa face polie. La mine du Héros avait été stupéfaite mais il n’avait pas cherché à retenir l’Altesse du Crépuscule. C’était le choix qu’elle avait fait pour préserver son royaume si le Mal d’Hyrule venait à réapparaître. Elle avait pris cette décision en tant que souveraine, tout en sachant qu’elle briserait la porte entre leurs deux mondes. Elle avait fait passé son peuple avant elle, il avait vu cette tristesse sans nom dans ses yeux quand leurs regards se croisèrent une dernière fois avant qu’elle ne soit complètement de l’autre côté.

   Link inspira une nouvelle fois, les souvenirs allant et venant, emplissant sa tête. Il était persuadé que Midona se débrouillait bien. Elle avait l’étoffe et les épaules d’une grande souveraine. Et elle était bien trop enflammée pour se laisser aller comme lui. Ah si seulement elle le voyait… Elle l’aurait sûrement secoué dans tous les sens avant de lui hurler qu’à vingt ans il n’avait pas le temps de jouer les nostalgiques comme s’il en avait cent.

   Le Héros du Crépuscule porta la main à sa ceinture, farfouillant dans sa sacoche. Il en tira un long débris fait de pierre. C’était un fragment du Cristal d’Ombre, une pièce du fragment que sa partenaire portait en guise de casque étant maudite. Le Cristal d’Ombre était toujours là en Hyrule, sous la protection des Esprits de la Lumière qui ne pouvaient le briser. Et si l’artefact était si puissant pour permettre aux Bannis d’avoir mis la main sur la Triforce, sans doute était-il aussi puissant pour  reformer le Miroir des Ombres. Seulement… Était-ce une bonne idée ? Link contempla longuement le fragment qui était entre ses doigts avant de le ranger précieusement dans sa sacoche de cuir.

    Moï lui avait dit un jour que le monde de la Lumière et celui de l’Ombre se rejoignaient au Crépuscule. Zelda lui avait dit que leurs deux mondes étaient indissociables et que l’un ne pouvait exister sans l’autre. Ils avaient sûrement raison. D’autant plus qu’il était le pont entre ces deux faces d’une même pièce, lui le Héros du Crépuscule.

    Link se leva puis grimpa sur le dos d’Epona, flattant l’encolure de la jument. Il tira ensuite les rênes, se mettant en route avec en tête une unique certitude.

   Ils se reverront un jour, il en était persuadé.









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