Et au passage les gens qui font prépa le font pas nécessairement pour le fric.
Si tu me réponds, je parlais juste du fait qu'ils se privent d'aller sortir boire, ce genre de truc, pour ensuite le faire sans privation une fois qu'ils sont pris !
Je ne me suis jamais privé de sortir quand j'étais en prépa, bien au contraire
(et heureusement, ceux qui pensent qu'on réussit en prépa en pensant boulot H24 n'ont à mon avis pas compris grand chose, ou sont des robots).
Je dirais même que, dans l'ensemble, je ne me suis jamais trop forcé à travailler : la plupart du temps, je bossais sur des trucs que je trouvais tout à fait plaisants, et ça ne me dérangeait pas le moins du monde. Ce qui était désagréable, c'était surtout la contrainte temporelle permanente. Cela dit, si j'étais toujours en retard sur mon boulot en prépa, je peux pas tellement dire que ça ait changé quand je suis arrivé à la fac
(et c'était aussi le cas pendant mon furtif passage en école, mais là c'est établi par tout le monde que tu ne commences à bosser que la veille des exams à 21h).
Évidemment, il y avait des trucs que je n'aimais pas bosser (j'aime déjà pas beaucoup lire, alors se taper Chateaubriand ou Saint Augustin, non merci), mais je doute qu'il existe des formations dans lesquelles on n'est pas contraint à un moment ou à un autre de faire des choses qui nous ennuient.
Et, au passage, je pense être l'exemple parfait qu'on ne va pas en prépa que pour l'argent, vu qu'après avoir intégré une grande école j'ai finalement préféré l'abandonner pour rejoindre les bancs de la fac... ce qui veut aussi dire que j'ai abandonné l'idée de toucher 2500€ par mois à 22 ans pour un salaire bien moindre, alors que j'aurai finalement fait des études plus longues - et à mon avis plus fastidieuses
Je suis assez critique vis-à-vis des grandes écoles, mais la prépa est en revanche une très bonne formation. Ce n'est évidemment pas adapté à tout le monde (mais aucune formation ne l'est), mais, en ce qui me concerne, ça m'a apporté beaucoup de choses, et même si ma carrière ne ressemblera pas du tout à ce que j'imaginais en y entrant, je ne regrette pas un instant d'être passé par là (d'ailleurs je ne suis pas sûr que j'en serais au même point aujourd'hui si j'étais rentré directement à la fac après le bac).
Après, il y a beaucoup de choses critiquables en prépa, notamment les inégalités sociales de fait pour y entrer, dues à un supposé élitisme de la formation (largement entretenu par certains lycées, qui sont à mon avis minoritaires), mais le fait est qu'il y a une grosse part de fantasmes autour de la prépa.
L'argent peut parfaitement acheter le bonheur.
Faudrait penser à grandir un peu et regarder la réalité en face, la plupart des trucs qui mettent de bonne humeur son monnayables.
Plus on a, plus on veut avoir, voilà pourquoi l'argent ne fait pas le bonheur. Y avait un docu sur Arte concernant les camps en Corée du Nord, et sur les interrogation d'un ancien garde qui avait fuit en Corée du Sud : "Ce qui me choque le plus ici, c'est que des coréens se suicident chaque jours. Dans les camps, en Corée du Nord, personne n'a rien, et pourtant tout le monde tient à la vie, et s'y accroche, personne ne s'y suicide jamais."
Je ne vois pas bien le rapport. Si les nord-coréens tiennent tant à la vie, c'est sans doute parce que c'est la seule chose qui leur reste. Je ne vois pas bien en quoi ce serait le signe d'un grand bonheur. Je trouve même ça assez pitoyable, pour être honnête.
Après, concernant le proverbe "l'argent ne fait pas le bonheur", je le comprends comme "l'argent n'est pas une condition suffisante et nécessaire au bonheur". Évidemment que beaucoup de biens contribuent à nous donner du bonheur. Pour autant, beaucoup de gens peu fortunés se satisfont pleinement de leur situation, et il n'est pas rare non plus que des personnes très riches se disent malheureuses.
Cela dit, je pense qu'il est un peu absurde de faire une lecture au premier degré de ce proverbe (ou de n'importe quel autre, d'ailleurs). À mon avis, il parle bien plus de la recherche permanente de richesse que de la nécessité d'avoir de l'argent. Si l'argent tombait du ciel, en avoir le plus possible ne pourrait pas faire de mal. Malheureusement, ce n'est pas le cas, et il faut faire des sacrifices pour en obtenir. Ça rejoint assez bien mon expérience personnelle dont je parlais plus haut : ça ne m'a pas dérangé un seul instant de renoncer à une carrière qui m'aurait rendu riche pour suivre une voix que je trouve plus épanouissante sur le plan professionnel, même si elle est moins enrichissante sur le plan financier. C'est à mon avis davantage de ce côté-là qu'il faut chercher à comprendre ce proverbe, plutôt que d'en faire une lecture terre-à-terre.
Et j'en profite pour rajouter une petite idée impopulaire : les uniformes à l'école, c'est bien.
Je trouve que c'est un façon parfaitement artificielle - et donc à mon avis très mauvaise - d'effacer les inégalités sociales. Sans compter que ça en crée d'autres : l'élève qui affiche fièrement à la sortie des cours l'uniforme de son lycée réputé et croise un élève d'un lycée moins coté, ça va à mon avis contre l'intention de départ. Et ça a tendance à distinguer les établissements les uns des autres, alors que l'école doit être la même pour tout le monde - dans sa conception française, en tout cas. Évidemment, dans les faits, ce n'est pas le cas, mais si on commence à mettre en place un système qui fait une distinction explicite entre écoles, on n'est pas sortis.
Par ailleurs, alors que l'on s'efforce de faire de l'école un lieu de socialisation où l'on apprend aux élèves que chacun a ses particularités et qu'il faut accepter les différences des autres, je trouve ça contre-productif d'uniformiser les élèves pour dissimuler ces différences.