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Le topic des idées impopulaires
D_Y:
--- Citer ---Le sexisme, qu'il soit conscient ou non, il est bien réel.
--- Fin de citation ---
S'il est pas conscient à la base, ça veut aussi dire qu'il prête à interprétation aujourd'hui. Beaucoup de gens utilisent la langue dans sa forme actuelle sans se préoccuper le moins du monde des portées sexistes qu'on peut y voir, y compris les femmes elles-même.
Un grand nombre ne voit pas le neutre comme un masculin mais comme un neutre... tout simplement.
--- Citer ---nous vivons dans une société qui fait cette distinction, et fermer les yeux et mettre tout le monde dans le même panier en espérant que ça passe ça va pas faire bouger grand chose.
--- Fin de citation ---
Cela dit, complexifier la langue ne va pas faire bouger grand chose non plus, autant dans l'écriture que dans la lecture elle-même. L'écriture inclusive est une vraie plaie à lire, j'ose même pas imaginer dans le cadre d'un livre entier, même sans considération poétique (qui s'annihile totalement en écriture inclusive).
Et quid de l'anglais qui a un neutre très marqué ? Les pays anglo-saxons aussi souffrent du sexisme, c'est peut être la plus grande preuve que la langue n'a pas une si grande influence sur les mentalités, mais que le problème est autre.
Alors certes le sexisme est un problème majeur mais pour le coup j'ai l'impression que le débat sur la langue tape un peu à côté, comme si tu visais mal en mettant ton pansement et que ta plaie purulente était restée à l'air libre.
Bilberry:
D'où l'écriture inclusive ça complexifie les choses ? A part le point médian (qui au final se rapproche de ce qu'on faisait avec les parenthèses déjà) je vois pas trop. J'ai cité des exemples d'inclusivité dans mon post précédent tout à fait accessibles.
Ensuite le sexisme se bat sur plusieurs fronts, je ne crois pas une seconde qu'il suffit d'insérer "iel" dans notre langage pour en finir avec le harcèlement de rue par exemple, t'inquiète. C'est pas pour autant que je vais partir de principe que ça sert à rien. Même sur un plan purement personnel, ça me plaît plutôt bien d'entendre quelqu'un dire "bonjour à tous et à toutes" par exemple.
L'écriture inclusive est également l'occasion de prendre du recul sur nos acquis et j'aime le fait qu'il existe plusieurs solutions où chacun peut piocher ce qu'il veut pour s'emparer de cette problématique.
D_Y:
Le point est une ponctuation, nous sommes naturellement portés à faire une "pause" quand nous en voyons une. Elle complique l'écriture pour une raison évidente (plus de signes et de lettres) et la lecture car elle est moins fluide.
Je remets sur le tapis la poésie ; je suis très curieux de voir une métrique poétique inclusive, sans parler des rimes.
Encore une fois je suis pas contre une révision complète et réfléchie de la langue, notamment sur la neutralité, ça doit d'ailleurs être franchement intéressant à travailler, mais l'écriture inclusive me semble extrêmement brouillonne et contre productive.
Qu'est ce qu'on fait déjà avec les parenthèses ? Même si je vois ce que tu veux dire, nous n'en utilisons pas à tout bout de champ pour spécifier la différenciation de genre.
Quant à l'utilité ou non du procédé, encore une fois c'est là toute la question. Comme je l'ai dit des pays qui parlent des langues pour lesquelles la question du sexisme ne se posent même pas sont autant (voire plus) sexistes que nous. Si c'est le cas alors il n'y a pas de corrélation entre language et sexisme (je dis pas que c'est le cas, c'est un sujet à creuser).
Si le sexisme se bat sur plusieurs fronts, quels sont ces fronts et qu'est ce qui est fait pour le combattre ?
Bilberry:
D'où la préconisation de l'usage du point médian et non du point simple. Ca se rapproche plus du tiret qu'autre chose selon moi. Moi perso j'avoue c'est selon l'humeur. Le fait qu'on utilise le point simple c'est surtout par flemme de faire une combinaison de touche pour l'obtenir :')
Et je comprends pas trop pour la poésie, c'est pour dire que ça compliquerait la rédaction d'une jolie poésie ? Comme j'ai dit il y a plusieurs formes d'écritures inclusives donc suffit de piocher ce qui nous correspond le mieux, ou même de pas l'utiliser du tout si on estime que ça marche mieux ainsi. Pour moi la poésie c'est jouer avec la langue donc peu importe.
Et l'utilité bah comme j'ai dit c'est que ça pousse à la réflexion, réflexion qui permettra peut-être de parvenir à moins de sexisme dans nos sociétés. Encore une fois ce n'est pas la solution imparable. Logique qu'une langue neutre n'assure pas l'égalité des genres puisque le sexisme pénètre insidieusement tous les aspects de notre société.
D_Y:
Oui bah le tiret aussi est un signe de ponctuation. Et il permet de faire une liaison, pas comme l'écriture inclusive qui fait une distinction.
Pour la poésie, c'est aussi supposé être fluide et musical, donc à priori pas d'écriture inclusive de possible, même en jouant avec la langue dans tous les sens. Si on estime que ça ne marche pas je comprends pas trop, l'écriture inclusive implique de nous laisser le choix entre elle et la langue actuelle ?
Pour pousser notre société à la réflexion pourquoi pas mais ça passe quand même principalement par l'éducation et un bon système de valeur. Le débat est large mais même s'il reste énormément de progrès à faire je trouve pas que la situation stagne pour autant.
L'écriture inclusive complique tant la vie qu'elle risque de pousser la réflexion dans le mauvais sens et avoir l'effet inverse que celui recherché.
Si une langue neutre n'assure pas l'égalité des genres, peu de chance qu'une écriture qui valorise leurs différences marche mieux pour éradiquer le sexisme...
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