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Le topic des idées impopulaires

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Poulika:

--- Citation de: Moon ---Une personne reconnu par un grand nombre qui "brille" de par son talent et qui se remarque de loin.
Une personne certes inatteignable (...)
--- Fin de citation ---

Là dessus, pourquoi pas, le rayonnement de quelqu'un vis à vis de sa popularité, ça brille toussa toussa. Néanmoins, métaphoriquement, tu as cette échelle de valeur qui se forme entre une star et une non star, et ça, je suis pas d'accord. Tiens j'y pense maintenant, mais on pourrait dire la même chose du terme VIP.

Leena:
Je viens de relire une bonne partie de ce merveilleux topic (vous êtes formidables les gens) et je veux rajouter une petite idée (même si ça a été en partie traité avant) :

Etre "un garçon manqué" ou une "fille manquée" ne veut rien dire.

Je parle ici de cette expression qu'on te balance quand tu apprécies une activité qui est considérée comme "n'appartenant" pas à ton sexe. Vous avez très bien expliqué avant comment la société nous impose des figures féminine et masculine bien précises et personnellement je me fais traiter de garçon manqué depuis toute petite. C'est en partie parce que je ne porte pas de robe/jupe ou ballerines, j'aime des activités considérées comme masculines (je dis "considérées" car pour certaines personnes jouer aux jeux vidéo c'est très masculin), j'aime me maquiller mais je ne ressens pas le besoin de le faire dès que je sors ... Enfin pour des raisons plus débiles les unes que les autres. Et encore aujourd'hui j'ai encore le droit à des "t'es un vrai mec toi" ou des choses dans le même genre. Ce n'est pas le fait qu'on me traite de mec qui m'énerve maintenant, mais le fait que dans la tête de ces personnes je ne devrais pas me comporter de telle façon du fait de mon sexe. Comme dit avant, à mes yeux ils ne devraient pas y avoir de distinction psychologique entre les hommes et les femmes. Rien ne devrait être considéré comme exclusivement féminin ou masculin.

Bilberry:
Petite je me disais que si j'étais un garçon manqué, ça voulait dire que j'étais une fille parfaite ;D

Mais ouais je suis d'accord avec toi. Le truc insupportable c'est que les gens veulent que tu choisisses une case. Si t'es considérée comme un "garçon manqué" dès que tu vas mettre une robe tu auras le droit à une remarque. A croire qu'on peut pas être "tout" à la fois :v

Poulika:
La haine à l'encontre de l'Etat Islamique me fait peur

Non pas que je sois particulièrement admirateur de leurs actions. D'ailleurs, mon envie d'aller boire une bière avec eux se situe quelque part entre "moyen bof bof" et "pas trop chaud". C'est un peu le consensus fait concernant leur statut d'ennemis de l'humanité qui m'effraie. C'est un statut, selon moi, justifié et plus que rationnel, je ne dis pas l'inverse. La population, les médias s'accordent tous pour parler de l'EI comme de monstres, les politiciens ne se cachent même pas devant la langue de bois (!!!) pour employer les grands mots, genre "barbare", "inhumains", toussa. Ils ont très certainement raison et je suis d'accord avec ça.

Seulement, je suis inquiet quant à l'effet d'une vision unique et globalisée envers l'ennemi. Je dis peut être des conneries, mais c'est le genre de choses que l'on peut retrouver dans l'Histoire dans les régimes totalitaires; je pense à l'opposition soviétique/américaine où chacun était l'ennemi suprême et où toute déviation de cette idée était plutôt mal vécue. Alors oui, il faudrait être taquin pour dire que l'EI, ils sont pas si méchants que ça, qu'il faut les comprendre, ils ont eu une enfance difficile, ... N'empêche moi ça me déstabilise d'imaginer qu'un système puisse hypothétiquement se servir de la crainte du terrorisme et, pourquoi pas, de la désinformation et de la propagande afin de justifier n'importe quel combat. Et dans un monde ou nous sommes tous unilatéralement ok pour dire qu'une organisation terroriste est une une des plus grandes menaces qui soient, c'est pas quelque chose qui me parait impossible.

Rodrigo:
C'est intéressant ce que tu dis. Ça me fait penser à 1984, le fameux chapitre qui décrit l'histoire du monde, et qui explique qu'avoir un ennemi facilement identifiable et perçu comme suprême permet d'unifier la population contre cet ennemi, et aussi de détourner l'attention du public ("Désolé, on est en temps de guerre, on doit faire des sacrifices", ça marche aussi avec le mot "crise"). Et la "sécurité", c'est aussi un impératif pour lequel on est prêt à beaucoup de choses, quitte à s'attaquer à des libertés fondamentales de certains citoyens, voire de tous, pour les protéger de certains qui pourraient nuire à cette sécurité. Et le problème, c'est qu'avec la surmédiatisation du moindre événement, on instaure peu à peu un climat de peur/d'insécurité, alors qu'on vit quand même dans des pays "sûrs".

J'en parlais avec une Vénézuélienne, là-bas les gens craignent de se rendre à la station essence ou au supermarché du coin parce qu'il y a des morts tous les jours par arme à feu, même dans la capitale. Et on ne parle pas de guerre civile, c'est juste que le taux de criminalité est extrêmement élevé (et encore plus depuis la mort de Chavez). Et elle m'a raconté bien des histoires sur son pays, et comparativement, je me suis rendu compte que mes légères inquiétudes quand je me promène le soir avec mes écouteurs dans des quartiers "chauds" étaient bien exagérées. Mais à force de le lire dans les médias, d'entendre parler d'agressions, de terroristes, de violence urbaine, on rentre dans ce climat de peur et on en vient même à féliciter l'augmentation du nombre de policiers (alors que c'est la crise, mais visiblement + pour l'enseignement ou la culture que pour la défense nationale ou la police :niak: ).

Bref, je m'éparpille un peu trop, mais rien que le mot "terrorisme" a une forte connotation politique, et agit presque comme un argument d'autorité. C'est pour ça que les Etats-Unis se sont permis de défier l'ONU en allant en Irak : la menace brandie était tellement important qu'ils n'avaient pas le choix, ils devaient intervenir, et bluffer sur la menace que représente l'ennemi, ça a toujours été une bonne manière de justifier une guerre, ou la gloire à en tirer après coup. v.v


Et sinon, y'a un concept en relations internationales qui explique tout ça bien mieux que moi, je cite Wikipedia en anglais sous spoil si ça en intéresse :

(Cliquez pour afficher/cacher)Securitization is a process-oriented conception of security, which stands in contrast to materialist approaches of classical security studies. Classical approaches of security focus on the material dispositions of the threat including distribution of power, military capabilities, and polarity, whereas securitization examines how a certain issue is transformed by an actor into a matter of security. Securitization is an extreme version of politicization that enables the use of extraordinary means in the name of security. For the securitizing act to be successful, it must be accepted by the audience.

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