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Le topic des idées impopulaires

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Bilberry:

--- Citation de: Poulika le mercredi 16 avril 2014, 02:37:17 ---Quant à la reconnaissance d'un troisième genre, est ce que c'est quelque chose approuvé par les transgenres ?
--- Fin de citation ---
Difficile de donner une voix unique à un groupe de personne. J'imagine que certains sont pour et d'autres contre (notamment parce que ça porterait l'attention sur eux et qu'ils aimeraient rester tranquille dans un coin).

Kaiwatt:
Je crois pas que je vais faire beaucoup d'heureux en disant ça mais personnellement les questions de genre ne me passent par-dessus la tête.

La raison pour laquelle je dis ça c'est que pour moi il ne devrait y avoir aucune distinction psychologique entre les hommes et les femmes. Pour moi dire "je suis un homme" ou "je suis une femme" est une simple description physique et biologique.
On ne devrait même pas chercher à créer une sorte de "genre mental". Pour cette raison je trouve que l'idée de quelqu'un qui ne s'identifie ni à un sexe ni à l'autre est assez dérisoire puisque le sexe est quelque chose de physique et le mental quelque chose de complètement différent. Bref, je ne reconnais pas la notion de genre.

A vrai dire je trouve que c'est extrêmement triste que certaines personnes soient amenées à croire qu'elles n'appartiennent pas au bon sexe parce qu'ils ne correspondent pas au stéréotype du sexe en question. Le fait qu'ils se sentent mal au point de vouloir changer de sexe est une sorte de preuve du sexisme inhérent à la société qui font que ces hommes vont se juger comme "trop féminins" ou ces femmes comme "trop masculines" pour vraiment appartenir à leur sexe (après je me trompe peut-être dans mon interprétation des problèmes de ces personnes mais c'est vraiment comme ça que je le perçois).

Les seules personnes à qui j'accorderais donc de dire qu'ils sont vraiment d'un autre sexe que ceux avec lequel ils sont nés sont les transsexuels qui ont fait la démarche du changement de sexe (ça devient donc un sexe physique, du moins en apparence) et les personnes nées avec des malformations au niveau de leurs organes sexuels pour lesquels l'usage d'un pronom neutre pourrait être pertinent s'ils n'arrivent pas à décider s'ils veulent être appelés "il" ou "elle".
C'est vrai que par moment je me suis demandée pourquoi le pronom neutre n'existait pas en français mais c'est quelque chose qui est imprégné dans la langue maintenant et franchement, l'existence ou non d'un pronom neutre en langue française n'a pas vraiment d'importance dans le véritable problème que pose le sexisme et les problèmes d'identification de genre. Pas plus que le "Mlle" dans les papiers administratifs.

Doutchboune:
Bien sûr que ça a son influence. Avoir un masculin qui l'emporte au pluriel fait qu'inconsciemment, le masculin est plus fort que le féminin. Avoir une case Mlle fait qu'on donne de l'importance au statut marital de la femme, alors qu'on n'en donne pas à l'homme. D'autant plus que le plus souvent, il y a une case pour le statut marital, donc pourquoi garder ça sur un papier administratif ? (je ne parle pas de supprimer le mot de la langue, il a d'autres connotations que le statut, c'est donc plus complexe). Dans l'idéal, il ne devrait même pas y avoir de M. et de Mme., en fin de compte, s'il y a une case F/M/N (pour rester dans ce que dit Yuan, là, il faudrait une 3e case, comme dans les pays sus-cités).

C'est ce genre de détails qui se fixent dans l'inconscient collectif et qui aident a conserver des différences qui ne devraient pas exister. Pourquoi la femme devrait avoir une dénomination différente selon si elle est mariée ou pas ? Et pourquoi pas l'homme ?

Bilberry:
Kai>> Je pense que ceux qui sont à l'aise avec leur sexe et tout le tatouin peuvent difficilement comprendre. On aura beau essayer de s'imaginer le truc, on ne ressentira jamais la même chose. A partir de là je vois pas pourquoi j'aurais le droit de dire qu'un genre neutre n'est pas utile. Ce qui compte c'est que d'autres personnes ressentent ce besoin et que de toute façon ça ne blesse personne.

Yuan:
Je comprends ton point de vue Kai, et j'irai même jusqu'à dire que je l'approuve. En fait, si ce n'était pas pour le poids que la société fiche sur le genre, je pense que je ne me serai jamais posé de question non plus. Mais le fait est qu'être perçu de telle ou telle façon par autrui, c'est mille fois plus lourd que ça ne devrait l'être.
Les gens accordent énormément d'importance au sexe d'autrui. Je vois souvent des gens sur internet qui préfèrent ne pas donner leur sexe (par simple envie de garder ça privé, ce que je peux comprendre étant donné que je le fais souvent aussi) se faire limite agresser à coup de « non mais c'est quoi ton sexe avec lequel tu es né ???? »... C'est assez pitoyable. Ça n'apporte vraiment à rien de le savoir, surtout quand il s'agit d'un simple inconnu sur le net.

Mais comme je l'ai dit, la perception des autres sur la question du genre peut être vraiment dérangeante pour certains. Comme l'a dit Doutch, créer une case neutre/autre, ça règle facilement le souci, et ça adoucira sans doute les mœurs avec le temps (j'insiste sur « avec le temps », y'a qu'à voir comment on galère avec le sexisme).

Après, dans mon cas, je me sens aussi neutre physiquement, dans le sens où, comme je le disais plus haut, certaines parties sexuées de mon corps me mettent très mal à l'aise. Mais il est tout à fait possible de s'accepter physiquement et d'avoir un genre neutre.
Donc si, dans cette mesure, le genre est bel et bien un rapport psychologique avec le sexe. Le fait de « se sentir mal » vis à vis d'une partie sexuée de son corps, c'est une condition du genre. Le fait d'en avoir rien à cirer, c'est aussi une condition du genre.
Oui, la société a créé, dans une certaine mesure, le sentiment de certains de vouloir devenir trans. Mais c'est bien plus complexe que ça. Quelqu'un qui devient trans ne le fait pas juste parce qu'il n'est pas assez masculin ou féminin, mais parce qu'il ne se sent juste pas à l'aise avec ses organes génitaux et tout ce qui est sexué en lui, qu'il se retrouve plus de l'autre côté. On parle même de malaise au niveau des relations sexuelles, à ce niveau-là. C'est un principe aussi simple que celui de la sexualité.

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