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De Cap et moi
Cap:
Contente que mes textes plaisent ! J'écris avant tout pour moi et me faire plaisir et c'est agréable de savoir que d'autre apprécie :^^:
Alors, voici un petit texte écrit comme il venait. Je ne pensais absolument pas à cette fin et, au final, j'ai juste été entrainée par là sans m'en rendre compte... X.
Bonne lecture !
(Cliquez pour afficher/cacher)Les deux enfants rêvaient.
Leur front collé à la vitre, ils exploraient la pièce poussiéreuse du regard.
Un capharnaüm régnait dans la salle. Une lumière tamisée éclairait des objets de toutes sortes et de toutes natures.
Une vieille enseigne au dessus des enfants indiquait "ô bazar"
L'un d'entre eux interrompit leur rêverie:
- Tu crois qu'on peut entrer ?
Le silence retomba.
Puis vint la réponse. Simple. Évidente.
- Oui.
Une clochette tinta lorsqu'ils ouvrirent la porte.
Un simple regard leur indiqua que le magasin était beaucoup plus grand qu'ils ne le pensaient.
Les deux enfants se sourirent. Leurs yeux brillaient d’excitation et de curiosité.
Ils commencèrent leur exploration.
Timidement.
Puis de plus en plus courageusement.
Les deux enfants regardaient tout. Touchaient tout. Manipulaient tout.
Un étrange cheval de bois. Une vieille mappemonde. Un commode en bois noir. Une immense armoire. Des étagères de livres. Des malles de jouets d'un autre temps. Des montagnes d'objets insolites recouverts de poussière. Rien n'échappait aux mains habiles et curieuses des jeunes enfants.
Leur rire joyeux résonnait dans la pièce. Le temps s'écoulait sans qu'aucun des deux enfants ne le remarque.
Ils s’amusaient. Découvraient. Rêvaient.
Une étrange coffret en bois attira l'attention l'un des enfants. Un oiseau s'envolant était gravé dessus. Un simple crochet maintenait le tout fermé.
- Regarde cette boîte ! Ça te dit qu'on l'ouvre ?
Les deux enfants échangèrent un regard complice. Et approchèrent leurs petites mains.
N O N !Ils sursautèrent. Et se retournèrent dans un bel ensemble.
Un grand oiseau blanc les regardait. Ses plumes, d'un blanc laiteux, paraissaient abimés. Son long bec jaune pâle était taché. Une lueur dansait dans ses yeux jaunes.
- Tu crois que c'est lui qui vient de parler ?
- Je ne sais pas...
Les enfants fixèrent l'oiseau avec attention. Celui-ci pencha la tête sur le côté, ouvrit le bec puis le referma.
Un des enfants haussa les épaules et se retourna pour examiner à nouveau l'étrange boîte. Il approcha ses mains et...
N O N !L'oiseau avait le bec ouvert.
- C'est lui ?
- Je crois...
- Vérifions. Oiseau ! Pourquoi ne f...
L'oiseau battit des ailes avec violence. L'enfant se tût.
- H é r o n. Jesuis Héron ! Croassa l'animal.
- D’accord Héron. Pourquoi ne doit-on pas toucher la boîte ?
Le silence se fit. Héron ne bougeait pas. La tête inclinée, il fixait les enfants de ses yeux ronds.
Les enfants attendaient sa réponse. Guettaient le moindre de ses gestes.
Après une éternité, l'oiseau étendit ses ailes. Doucement. Délicatement.
- Parcequil ne faut pas. Nananan, ilnefautpas !
Le silence s'installa à nouveau.
Il fut brisé par un des enfants qui murmura:
- Il faut payer c'est ça... J'ai trouvé ça par terre tout à l'heure...
Il sortit une pièce de deux euros de sa poche et la montra à Héron. L'oiseau s'agita.
- Nul le ! Pièce nulle ! Passa ! Passa du tout !
Puis se calma aussitôt et s'immobilisa. Complètement. Parfaitement.
- Que faut-il faire alors ?
L'oiseau ne broncha pas.
Les enfants le fixèrent, espérant une réaction. Un mouvement. Un signe de vie.
Rien de tout cela n'arriva.
Ils s'en détournèrent. Et s'approchèrent du coffret. Les paroles d'Héron avait attisé leur curiosité.
Et ils l'observèrent. Ils n'essayèrent pas de toucher. Encore moins de l'ouvrir. Ils l'observèrent. Leurs yeux exploraient la surface gravée, détaillant chaque détail, chaque aspérité, chaque imperfection.
Et lorsque enfin ils se détournèrent, ils connaissaient tous les détails de la gravure parfaitement.
- Héron ?
L'oiseau cligna des yeux.
- Nous t'offrons...
L'oiseau étendit ses ailes.
- Ta liberté.
L'oiseau s'envola dans un tourbillon de plumes blanches. Immaculées.
Les enfants fermèrent les yeux. Lorsqu'ils les ouvrirent, ils étaient ailleurs. Un vent léger dansait dans leur cheveux. Les rayons du soleil caressaient leur visage. Une douce odeur de bonheur flottait dans l'air.
Le coffret était posé devant eux.
Les enfants s'accroupirent.
- Ouvre-le...
Des mains agiles se posèrent sur le crochet. Le firent sauter. Et soulevèrent le couvercle.
L'espoir jaillit. Se répandit. S'imposa.
Et le monde apprit à espérer.
Mentalink:
Je dois dire que j'ai beaucoup aimé ce texte ! C'est toujours ton style, et en même temps je trouve qu'il a évolué. Bref, ça marche aussi sur un système basique : la boîte mystérieuse, qui donne envie de continuer à lire :p
Mais ça marche, tout simplement, et si la fin reste elle-même mystérieuse, je l'aime bien. Il y a quelque chose de spontané, tu as été entraînée comme tu le dis, et ça se ressent mais je trouve justement que c'est une qualité, même si, si je devais faire un petit reproche c'est que je trouve que ça va trop vite par rapport au reste du texte, mais bon c'est pas nécessairement un défaut, c'est juste mon point de vue. :^^:
Bref, très bon texte !
Cap:
Ce soir, j'ai réalisé quelque chose d'important. Pourquoi je n'arrivait plus à écrire. Pourquoi je ne me reconnaissais plus dans mes textes. J’avais cessé d'écrire pour moi.
Ce soir, j'ai écrit. Un long texte. Pour moi. Et uniquement moi. Il m'a fait un bien fou.
Ce soir, j'ai continué à écrire. Pas une histoire, mais quelque chose que j'avais envie d'écrire. D'exprimer. De partager.
Ce soir, je vais mieux.
Voilà. Un simple texte. Dans un lieu, qui n'a aucune importance. Avec deux personnages, deux amis qui peuvent être n'importe qui. Un début ne ressemble pas à un début. Mais c'est ainsi que j'ai voulut l'écrire, c'est ainsi qu'il s'est écrit et il restera écrit ainsi.
(Cliquez pour afficher/cacher)Il l'enlaça.
- Vas-tu mieux ?
Silence.
- Je ne sais pas. Tout est si embrouillé dans ma tête. Je ne sais pl...
Il la coupa :
- Chut. Calme-toi. Ce n'est pas ainsi que tu iras mieux.
Le silence se fit à nouveau.
- Excuse-moi. Je ne sais pas où j'en suis. Tout est si flou. Je...
Elle s'arrêta d'elle même. Et ferma les yeux.
Il lui sourit.
- Voilà. Respire. Je suis là. Ne t'inquiète pas.
Elle les rouvrit. Et le fixa. Intensément. Elle respira un grand coup avant de murmurer :
-Je sais. Du plus profond de mon âme, je le sais.
Elle secoua la tête.
- Je ne peux que te remercier pour ta présence. Mais aujourd'hui, ce n'est plus le présent qui m’impressionne. C'est mon futur. Je sais que tu seras là, avec moi pour m'aider et m'épauler. Avec toi, je ne crains plus le monde. Mais là n'est pas le problème. Je ne sais pas ce que je veux être. Ce que je veux devenir. Et je ne veux plus être ce que je suis.
Elle se laissa tomber. Il la regarda quelques instants, puis s'assit à ses côtés. Il choisit ses mots avec soin avant de prendre la parole :
- Je ne peux choisir pour toi. Je ne peux savoir pour toi. La seule chose que je peux faire, et tu l'as très bien compris, c'est d'être là, à tes côtés. Chose que je ferais aussi longtemps que tu en auras besoin.
Il s'arrêta. Songea à ses mots. Se corrigea.
- Non. Tant que tu en auras envie. Je ne veux pas m'imposer à toi si tu ne le veux pas.
Elle lui sourit. Simplement.
Ils ne brisèrent pas le silence qui s'installa. Ils savourèrent juste la présence de l'autre. Et ils s'entourèrent d'un voile de bonheur.
Izzy Nodova:
Ce texte à un certain impact sur moi et la façon dont tu parles de ce "il" me fait penser à quelque chose mais... Ce "il" serait-il immatériel par hasard ?
EDIT : question qui restera sans réponse, je viens de relire ton post : "Avec deux personnages, deux amis qui peuvent être n'importe qui." :^^':
HamsterNihiliste:
C'est important d'écrire pour soi, Cap. Il faut un certain temps, que je pense relatif, avant de s'en rendre compte. Je te félicite d'en avoir fait le constat puis l'expérience, ton texte n'en est pas moins beau. Au contraire, je l'aime beaucoup, et je t'y reconnais ; je reconnais la Cap habituelle que j'ai lue de temps en temps d'ailleurs. Peut-être que je juge d'un point de vue uniquement littéraire, parce que tes dialogues et tes verbes vont à l'essentiel, et que cette écriture épurée donne moins ce côté " histoire ", mais il ne faut pas s'en priver non plus. Il faut de tout, et ton texte qui a tout autant une narration est équilibré, tu l'as écrit pour toi et pour les autres en même temps.
Je l'ai apprécié parce que je trouve qu'après avoir plutôt maîtrisé les phrases courtes et successives, tu maîtrises les dialogues, entraîne-toi, essaye éventuellement quelque chose de plus en plus théâtral (dans l'écriture même), et surtout, fais-toi plaisir. Il m'a fallu près de trois ans pour me rendre compte que je n'avais jamais écrit pour moi, écrit quelque chose adressé à moi, qui me dises " Tu vois, je suis ton texte, je te parle, écoute-moi ".
Je te félicite ma grande :).
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