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De Cap et moi

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Cap:
Et voici le texte écrit mardi soir (merci Menta  :-*) mais que j'ai tant galéré à recopier  X.

Bonne lecture !

(Cliquez pour afficher/cacher)Immeubles. Tous semblables. A perte de vue. Je suis au sommet de l’un d’entre eux. La lune brille de son dernier quartier, éclairant le monde d’une lumière blanchâtre. Je regarde autour de moi. Le toit est désert. Aucune porte ne permet de descendre. Je m’approche du bord. Trop haut pour sauter.  Un battement d’ailes derrière moi. Je me retourne. Un démon. Posé à l’autre de bout du toit. Il me regarde fixement. J’ai un moment de recul. Je me sens basculer en arrière. Le vide. J’étais trop près du vide. Je tombe.


J’ouvre les yeux, en sueur. Je les referme. Soupir de soulagement. Ce n’était qu’un rêve. Enfin, un cauchemar plutôt. Je sombre.


Le démon est toujours là, un mince sourire sur les lèvres. Je l’observe. Un toit nous sépare. Nous nous fixons, droit dans les yeux. Un instant. Une éternité. Le démon se retourne. Et s’envole. Je m’approche. Me voilà de nouveau seul. Prisonnier au toit d’un immeuble. Je m’assois.
   - Tu es bien sage…
Voix grave. Profonde. Caverneuse. Je tourne la tête. Le démon. Il me fixait de ses yeux noirs d’encre. Ses ailes écailleuses battaient l’air.
Que veux-tu que je fasse d’autre...
Je le vis hausser les épaules du coin de l’œil.
Un moment.
   - De toute façon, ce n’est qu’un rêve !
Le démon éclata de rire. Et bougea. Tellement vite que je ne le vis pas se déplacer. Il apparut devant moi. Se posa. Je me relevai en vitesse mais paru lent comparé à lui.
   - Je vais te dire un secret.
Je plissai des yeux. Il était plus grand que moi. La pointe de sa corne gauche était cassée.
   - Tu vas souvent rêver de cet immeuble…
Je fronçai les sourcils.
   - Que veux-tu dire ?
Il se détourna. Marcha vers le bord.
   - Tu verras !
Le démon s’envola.
   - Attends !
Ma seule réponse fut l’écho du battement de ces grandes ailes.
Je soupirai. Que faire ?
J’eus une idée. J’avisai le toit en face. Peut-être qu’avec suffisamment d’élan je pourrai l’atteindre en sautant. Je me plaçai à l’opposé, à l’autre bout du toit. Je pris une grande inspiration. Et commença à courir.
J’accélère. Accélère encore. Le gouffre se rapproche à grande vitesse. Plus que trois foulées. Plus que deux. Plus qu’une. Trop tard pour regretter. Appui. Pied gauche. Je me propulse. Et m’envole.
Mon corps décrivit une courbe parfaite.
J’entendis un ricanement. Et je réalise. Trop court ! Mes doigts frôlent le toit. Je tombe. Encore.



J’ouvris les yeux. Cauchemar. Je les referme aussitôt. Soupir de soulagement. Ce n’était qu’un cauchemar. Je sombre de nouveau.


Je regarde autour de moi. Encore cet immeuble. Encore ce toit.
   - Je crois que tu commences à comprendre…
Encore ce démon. Je ferme les yeux. Les re ouvre. Toujours au même endroit. Je soupire.
   - Pourquoi… ?
   - C’est très simple. Je suis les Ténèbres. Celui qui apporte le Chaos, le Mal absolu. Le…
   - Quel est le rapport ?
Silence.
   - Je n’aime pas qu l’on m’interrompe.
Nouveau silence. Il reprit.
   - Et je veux conquérir le monde ! Mais pour cela, j’ai besoin de m’incarner dans ton monde. J’ai besoin d’un corps. Ton corps…
Je blêmis. C’était donc ça.
Il me tendit sa main.
   - Scellons ce pacte, veux-tu ?
   - Qu’est-ce que j’y gagne ?
   - La puissance… Et le pouvoir !
Je le regardai droit dans les yeux, me perdant dans ses abysses. Ma main se leva, prête à saisir la sienne. Je m’immobilisai. Pris d’un instinct incontrôlable, ma main s’arrêta. Puis retomba.
Et je restai là à le fixer, les bras ballants. Sa main s’abaissa sur son côté. Il hocha la tête. Et se détourna. Il s’avança jusqu’au bord de l’immeuble.
   - Si tu changes d’avis…
Il soupira. Fit un pas dans le vide. Et chuta.
Silence. Bruissement. Je vis sa silhouette sombre se découper dans le ciel avant de disparaître. J’étais seul. Désespérément seul.
Je fermai les yeux. Et réfléchi. J’étais dans un rêve. Non, un cauchemar. Penser à se réveiller ne suffisait pas. Comment faire ? Illumination. Le vide ! Deux fois ma chute m’avait sorti de ce cauchemar. Je m’approchai du gouffre obscur. La lumière blafarde de la lune n’éclairait pas le fond. Je pris une grande inspiration. Puis fit un pas dans le vide. Je tombe. Encore. Toujours.


J’ouvre les yeux. Enfin sorti de mes songes. Je m’assois. Toujours cet immeuble. Toujours ce toit. C’est impossible ! Je suis encore dans mon cauchemar !
J'entends une voix derrière moi. Grave. Profonde. Caverneuse.
   - Tu as l’éternité pour choisir…

Mentalink:
Que dire de ce texte... Je l'ai bien aimé ! Surtout pour la petite sueur froide que j'ai pu ressentir à la fin quand on prend conscience que le personnage n'a pas réellement le choix (disons qu'il l'a mais être coincé quelque part pour l'éternité n'est pas vraiment le truc rêvé ^^). Dans l'écriture j'ai trouvé ça à la fois simple, mais en même temps bon. Disons que le style est tien on le sent, et il est vachement agréable.  :^^:
Si je peux juste reprocher un petit truc, c'est le cliché du démon, encore plus lorsqu'il dit qu'il est Mal, Chaos, etc... Mais j'ai aussi conscience que ce n'est pas un roman, "juste" un petit texte, et que donc ce n'est pas forcément préjudiciable. x)

En bref, j'ai bien aimé ! Continue comme ça !

38Line98:
J'ai beaucoup aimé tes textes, tu ponctues bien tes phrases et j'adore ça! (Enfin une personne qui utilise la ponctuation!)
Les univers dans lesquels tu nous plonge et les descriptions sont vraiment bien fais.
Continue comme ça.
J'attends tes prochains textes avec, je l'avoue, impatience  :)

Cap:
Merci pour vos commentaires ! Ça me fait grand plaisir !  :^^:


Et un petit texte inspiré de fait réel  ;)

(Cliquez pour afficher/cacher)Le monde qui l'entoure est gris. Fade. Laid. Il tourne, s'affole, s'emballe autour d'elle; elle n'en a que cure. Elle attend.
Elle regarde vers le soleil couchant, remplie d'espérance.
Enfin une silhouette se découpe sur le fond lumineux. Elle s'approche de la jeune femme. Tranquillement.
Une sourire se dessine sur son visage.
   - Je t'attendais.
Le jeune homme sourit à son tour:
   - Je sais.
Il lui attrape la main.
   - J'aimerai te montrer quelque chose. Viens avec moi !
Il la tire. La sort de ce monde. Et l'emmène dans le sien.
Elle lui fait confiance. Elle ferme les yeux.

L'odeur d'iode.
Le bruit du ressac.

   - Met-toi pieds nus, te seras mieux, murmure le jeune homme.
Elle s'exécute. Le sable est chaud sous ses pieds. Le vent souffle sur son visage.
Elle regarde autour d'elle.
Le mer. D'un bleu profond.
Le sable. Jaune brillant sous le soleil.
Un champ. Rouge. Surement des fleurs.
Elle est bien. Tout simplement bien.

   - Laisse moi t'offrir quelque chose..., ajoute le jeune homme.
Une fleur. Une simple fleur. Semblable aux autres. Mais devenue unique par ce geste. Elle lui sourit. L'embrasse sur la joue.

Puis tout la rattrape. L'égoïsme. Le narcissisme. La cruauté. La manipulation. Le mal du monde.

Elle vacille.
Et tombe.
Croit tomber.

Il la tient.
Tendrement.
Fermement
   - Reste avec moi !
Son geste la sauve.

Elle lui sourit.
   - Merci. Merci pour tout.

38Line98:
Je pense que celui ci est mon préféré, il est vraiment très beau et romantique.
Il est vrai que c'est tout de même ce que l'on ressent lorsque l'on est avec la personne aimée (du moins, c'est ce que je pense...)
Oh, et une dernière chose: "Merci. Merci pour tes textes."  ;)

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