Je sors du 4ème épisode de
Kamen Rider : Amazons sortie en 2016. Cela fait la huitième série de ce personnage que je tâte (et à l'heure actuelle, je n'en ai toujours pas vu une seule en entier) et la seconde dont je pense qu'elle mérite qu'on en parle.
Avant d'entrer dans les détails, on va jouer à un petit jeu : essayez, sans recours à Google, de deviner pourquoi cette série s'appelle
Amazons.
Réponse 1 : parce que les protagonistes sont des femmes guerrières qui se battent à l'arc ?
Perdu.
Réponse 2 : parce que l'intrigue se déroule dans la forêt amazonienne ?
Perdu.
Réponse 3 : parce que c'est le reboot de la série
Kamen Rider : Amazon sortie en 1974 ?
Gagné à 50%/.
Réponse 4 : parce qu'elle est financée par Amazon, la multinationale du mal qui provoque l'effondrement du commerce, de l'économie, des droits sociaux et j'en passe ?
Gagné à 50%.
C'est d'ailleurs pour ça qu'elle est diffusée sur Amazon Prime.
Si vous avez lu les quatre réponses, on va faire un bref aparté sur la série
Amazon de 1974, qui est introuvable sur le Net mais dont les rares extraits disponibles montrent, en plus d'un kitch outrancier, une violence assez férale, le protagoniste n'hésitant pas à mordre ses ennemis à la jugulaire ou à leur crevasser la moitié du visage pour les achever. PPI, cf YouTube.
De ce fait,
Kamen Rider : Amazons ou, de son titre international,
Amazon Riders est déconseillée aux moins de 16 ans, pas en raison de nudité apparente, mais parce que ça y va sur les membres en plastique arrachés, les gerbes de sang en CGI, les cœurs fluorescents sortis de la poitrine, voire les corps coupés en deux, plus des mêlées ouvertes dignes d'un film de zombie. Et encore, le tout est censuré à l'extrême, on trouve facilement des séries déconseillées au moins de 12 ans plus crades que ça, c'est pas le nouvel
Devilman. On se retrouve donc devant un show qui a le cul entre deux chaises, trop violent pour s'adresser à des enfants, mais trop censuré et mal chorégraphié pour s'adresser à des adultes, qui est aussi trop fauché pour impressionner, mais pas assez pour être nanardesque. Reste à espérer que le scénario sauve le tout.
L'histoire, pour ceux que ça intéresse encore, est celle d'une expérience ratée, les cellules Amazon, qui devaient surbooster les capacités humaines à volonté pour toutes sortes d'applications (médicales, certes, mais aussi et surtout militaires) mais qui avaient deux légers défauts de fabrication : elles consomment une quantité astronomique de protéine, et quand la faim est trop forte, elles transforment leur hôte en monstre affamé de chair humaine, un Amazon. Une brèche de sécurité causera la fuite de 4000 cobayes qu'il faudra retrouver et exterminer, sauf que même le plus fort des humains ne sera jamais de taille face au plus faible Amazon. La compagnie responsable de ce merdier devra donc compter sur l'aide de deux hommes diamétralement opposés, l'un gentil et fragile, l'autre sauvage et chaotique, qui ont le pouvoir de contrôler leur Amazon intérieur pour devenir les Kamen Rider Alpha et Omega.
Et de ce postulat découle plusieurs questions sur, bien entendu, la notion d'humanité et ses limites, mais aussi la loi du plus fort, la chaîne alimentaire, la justice du chasseur et les droits du chassé.
Je vous recommande à moitié. Ça se laisse regarder, y a un certain savoir-faire dans la réalisation, c'est un peu plus brutal que beaucoup de série du genre, mais c'est pas un show qui change la vie. Argument final, si vous avez un abonnement Amazon Prime dont vous ne savez pas quoi faire, voilà de quoi vous occuper 40 minutes par-ci par-là.