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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
Doutchboune:
J'ai pas suivi tout le truc (Mickey, faut dire, ça me passionne vraiment pas), mais si ça avait été vraiment des planches d'archive, je peux comprendre la démarche.
Perso, je suis toujours contente qu'on publie le travail ancien inachevé existant, avant d'en faire un truc complet et imaginé par d'autres. Un peu comme ce qui a été fait avec Tolkien. C'est pas toujours facile à lire, c'est même parfois plus que décousu, il manque des bouts d'histoires, mais que ce soit le Silmarillion ou les Contes et Légendes Inachevés, c'est très agréable de savoir ce qu'avait en tête l'auteur initial avant qu'on rajoute quelque chose au bout. Quitte à plus tard refaire les récits complets et achevés, comme ça a été fait pour les Fils de Hurin (je crois) par exemple.
Et j'ai toujours en travers de la gorge que le fils Herbert ait massacré (je trouve pas d'autre mot) l'univers de son père dans les suites de Dune (enfin dans les préquelles aussi, mais je suis pas certaine que Franck les avait travaillées), en disant qu'il se basait sur des brouillons de son père, mais sans jamais les publier. Et il y a tellement d'incohérences et d'impossibilités par rapport au cycle initial dans les post-Dune que j'aurais vraiment, mais vraiment aimé savoir, même le peu, qu'avait vraiment prévu Franck Herbert.
Bref, après, si c'est de fausses archives avec des manques, c'est un peu plus spécial, déjà.
Jielash:
J'ai relu cette semaine Alim le Tanneur, une BD en quatre tomes scénarisée par Wilfried Lupano, dessinée par Virginie Augustin et magnifiquement mise en couleurs par Geneviève Penloup.
On y suit une famille de hors-castes qui, après avoir accidentellement découvert un secret qu'ils n'auraient pas dû sur la religion de l'empire dont ils font partis, sont contraints de fuir leur pays natal pour ne pas se faire exécuter. Cet événement va par ailleurs faire basculer la situation dans les jeux de pouvoirs des hautes sphères.
L'histoire se déroule sur fond de conquêtes et massacres religieux, un thème qui peut sembler en contraste avec le dessin des personnages dans un style plutôt bon enfant et aux couleurs vives mettant en valeur la beauté de la nature et de l'architecture des cités immenses. À chaque tome on change d'environnements, les différentes peuples présentés sont inspirés de cultures asiatiques et africaines.
J'ai personnellement trouvé que le mariage des styles se faisait bien et que la série, tout en montrant les horreurs qui peuvent dériver du fanatisme, ne va pas faire dans l'excès pour choquer.
Mon seul regret c'est que le dernier tome se conclut un peu vite, j'aurais aimé que ça aille un peu plus en profondeur, en voir davantage sur le destin de certains personnages. À la première lecture, j'avais eu une impression d'inachevé aussi, parce que la conclusion peut sembler anti-climatique mais à la relecture, j'ai mieux apprécié et je conseille si vous cherchez de la fantasy* qui sort un peu des procédés narratifs habituels du genre.
(*Fantasy parce que ça se passe dans un autre monde avec sa culture et son histoire, ainsi que des créatures monstrueuses et des plantes flottantes bizarres mais il n'y a pas de magie ou autre)
Sigurico:
Deux superbes découvertes de mon côté.
Avec tout d'abord Le Château des étoiles, une grande aventure dans un univers alternatif steampunk avec beaucoup de références historiques et littéraires. Les dessins à l'aquarelle sont juste magnifiques. J'apprécie pas mal le roi Ludwig, un personnage mélancolique, idéaliste et charismatique.
Puis Les Lumières de l'Amalou. Une aventure qui prend ici place dans un univers plus typé fantasy. Un univers très joli possédant une mythologie passionnante. J'ai adoré le passage sur la "légende" du dieu chêne ainsi que sa narration. Les personnages sont attrayants et pas mal de mystères fourmillent. Je trouve le dessin assez classique mais très charmant, puis il paraît que cela s'améliore au fil des tomes. J'ai juste lu le premier et l'intégrale se trouve sur ma liste d'achats imminents, héhé.
Et j'ai décidément un peu de mal à me faire au rythme de la bande dessinée occidentale. Ça peut se dérouler tellement vite parfois, et il y aurait tellement plus de choses à développer et montrer... Ça me change du manga, quand même.
Jielash:
La série des Ogres-Dieux, qui fait pour le moment deux tomes, se passe dans un royaume gouverné par une race de Géants à tendance anthropophages et incestueuses.
Tout de suite, on sent que ça va être une histoire joyeuse.
Le premier tome, Petit, nous lance au beau milieu de cette charmante compagnie puisqu'on assiste à la naissance d'un Géant aussi petit qu'un bébé humain. Les problèmes de consanguinité chez les géants causant apparemment entre autres maladies génétiques un rétrécissement progressif de leur descendance. Cependant, sa mère a dans l'idée que le bout de chou pourrait bien être celui qui les sauvera de leur lente décadence et, comme elle n'a pas confiance en son mari, qui se trouve être le Roi actuel, elle fait semblant de le manger pour l'élever en cachette.
Cette histoire macabre nous est contée en noir et blanc, rehaussé de nuances de gris permettant d'exprimer toute l'intensité des scènes. Le trait très propre du dessinateur croque les caricatures grotesques des ogres, les différences de tailles dans les personnages/décors et l'horreur des scènes à merveille. Les planches sont dynamiques et aussi belles que dérangeantes. Un petit exemple (gore) en lien.
Au vu du sujet très violent et de certaines thématiques sexuelles contenues dans l'histoire, vous vous douterez que cette bande-dessinée n'est pas à mettre entre toutes les mains. :hap:
Il y a une sorte de découpage en chapitre puisque les péripéties laissent de temps à autre place à quelques pages de texte, sensés appartenir au "Livre des Anciens" qui relate l'histoire de différents membres estimés de la famille des Ogres-Dieux. Ce qui nous permet d'apprendre d'où ils viennent, ainsi que moult autres détails sur les différentes générations.
Le deuxième tome, Demi-Sang, fonctionne de la même manière mais se concentre lui sur une partie de la noblesse humaine, on y suit la montée au pouvoir du bâtard d'une de ces familles, avant les événements du premier tome (où on l'entrevoit d'ailleurs). Le Livre des Anciens laisse place au Livre des Chambellans, fonction à la fois haute et dangereuse d'intermédiaire entre les Ogres-Dieux et les humains.
En tout cas j'ai beaucoup apprécié l'univers et le graphisme, je suis très curieuse de voir ce que donnera le troisième tome (le 1 est sorti fin 2014, le 2 en juin cette année du coup je suppose qu'on devrait l'avoir en 2018), surtout au vu de la manière dont se termine le deuxième.
(Cliquez pour afficher/cacher)En ayant lu le premier, on sait parfaitement que le nouveau succès de Yori sera de bien courte durée.
Je me demande si la dernière page est censée teaser sa fille comme protagoniste du tome suivant d'ailleurs ? Vu qu'en plus elle avait déjà eu droit à une case d'une page entière lors de son introduction dans le tome.
Rodrigo:
Du coup, j'ai essayé le premier tome et ... c'est vraiment chouette. On dirait un peu un conte non édulcoré, avec une violence très symbolique et pas mal de réflexions intéressantes. Donc voilà, juste un petit message pour te remercier du conseil JLH. ;)
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