Le
15 Novembre 2013 sortira le prochain tome de
Blacksad, toujours signé par Juan Dìaz Canales au scénario et Juanjo Guardinon au dessin.
Il est étonnant de voir ce cinquième tome apparaître aussi vite, tant on s'était habitué à l'attente qui caractérisa le quatrième tome
L'Enfer, le silence, sorti en 2010, soit 5 ans après
Âme Rouge.
Ce nouveau tome se dénomme ainsi
Amarillo. Une
photo présentant vaguement les planches en fin d'encrage a été divulguée. Amarillo est une ville des États-Unis appartenant au Texas. La très célèbre
route 66, que l'on observe sans aucun doute sur cette couverture, passe notamment par cette ville. Aucune information supplémentaire sur le scénario.
Petite rétrospective de la série. Elle peut être débutée avec n'importe quel tome (références anecdotiques aux anciens volumes), et chacun aura ses raisons de préférer un tome par rapport à un autre. Ceux qui aimeraient lire cette série devraient se contenter de ces quelques informations :
Blacksad présente à chaque tome une enquête policière prenant place dans une Amérique de la fin des années 1950, où les humains y sont personnifiés/dessinés sous la forme d'animaux, souvent en fonction de leur caractère et de leur statut social. Quand il n'y a pas de tension, il y a de la violence, Blacksad ne montre pas les meilleurs côtés de notre société, loin de là, mais on aime ça. Une oeuvre qui nous fait redescendre sur terre, je l'ai lu pour la première fois à 10 ans et je m'en porte très bien. Question point fort, certains vous diront que le dessin de Juanjo Guardino rehaussera de plusieurs crans vos critères d'exigence en matière d'esthétisme et de réalisation graphique, mais ce serait oublier la narration de Juan Dìaz Canales qui fait sonner ses personnages de manière monstrueusement juste, sans exception et tous tomes confondus. La différence en terme d'appréciation se fait donc au niveau du scénario.
Quelque part entre les ombres (2000) prend la forme d'un policier très classique. Blacksad, détective, enquête sur la mort d'une de ses anciennes aventures. Le traitement des personnages, et surtout de la corruption de la société par l'argent et le pouvoir, y est très bon, bien que très classique pour un amateur d'autres médias (cinéma, livres, ...). Ça reste une claque visuelle. Loisel avait trouvé son rival. Top 3 personnel.
Arctic-Nation (2003) renouvelle entièrement son catalogue pour ne conserver que le personnage principal. La narration se concentre ici exclusivement dans un quartier fictif de la banlieue de New-York :
New Line. Les animaux noirs y subissent une ségrégation par un groupe d'animaux blancs, caricaturés via un mouvement mélangeant néo-nazisme et KKK. Blacksad, métisse de par son pelage noir et blanc, s'y rend pour enquêter sur la disparition d'une enfant noire. Le tome surprend de par son développement qui se révèle hautement plus capillotracté que le premier mais en contrepartie bien plus aboutit. Les décors sous la neige de
The Line sont magnifiques. Top 2 personnel mais pendant longtemps mon préféré.
Âme Rouge (2005) constitue en bien et en mal un pot pourri des deux premiers tomes. On retourne dans un New-York du premier tome très générique, mais avec une histoire à la hauteur du second. Dans un contexte d’Équilibre de la Terreur et de Peur Rouge, Blacksad enquête sur l'assassinat progressif d'un groupe d’intellectuels/scientifiques communistes, supposément impliqués dans une affaire de divulgation du secret de la bombe H auprès de l'URSS. Les quelques personnages secondaires desdits premiers tomes font leur retour, ce qui fait que la série s'octroie à partir de là des éléments récurrents, bien que le renouvellement soit au final équivalent. Mon problème avec ce top est que les références historiques y sont beaucoup trop directes et nombreuses. Pour la première fois, des personnages réels, tels Hitler et McCarthy, y ont une personnification. Beaucoup d'éléments narratifs m'ont par ailleurs semblé être copiés du premier tome. Au final, la moitié des personnages manquent de saveur, et le contexte historique, bien qu'habilement traité, souffre de cette construction pompée. Top 4 personnel, bien que ce fut mon premier tome.
L’Enfer, le silence (2010) se déroule pour la première fois dans un autre décor : la Nouvelle-Orléans. Blacksad enquête sur la disparition d'un jazzman drogué. Je n'ai vraiment pas envie d'en dire plus sur le contenu de ce tome. Pour la première fois, le narration est à moitié décousue, on ne s'en rend compte que très tard, mais elle permet de fait une variété de décors et de situations assez impressionnant, Guardino se renouvelle et en bien. Le travail psychologique sur les personnages et sur le contexte historique/musical est de même acabit, Canales a construit une histoire et un dénouement rafraîchissant, et pourtant bien moins ambitieux que ceux du tome précédent. Les auteurs profitent de ce changement d'ambiance pour se permettre d'inclure pour la première fois des éléments assez fantaisistes si ce n'est dérangeants dans leurs planches (n'oublions pas qu'on parle ici de musique et de drogue). Top 1 personnel, un travail aboutit de long en large. Il y a un terme pour désigner une oeuvre dont on sort grandit - que j'ai oublié - et il s'applique très bien ici.
Vous n'avez jamais lu Blacksad. Pire, vous êtes du genre à vous être arrêter à Peter Pan et Magasin Général - parce que vous estimiez que le reste n'en valait pas la peine. Rendez-vous chez votre libraire de confiance et n'hésitez plus.
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