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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]

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Guiiil:
Quand on voit que même Chaka-Zoulou, qui était considéré comme un quasi dieu, s'est fait assassiner dès qu'il a commencé à se retourner contre ses potes, après être devenu taré suite à la mort de sa mère... v.v

D'ailleurs, ce serait assez intéressant, un comics qui raconterait l'histoire d'un Joker qui se fait tuer par un sous-fifre juste avant que son boss ne tente de le tuer pour une raison quelconque ("légitime" défense, quoi). Voir l'évolution du côté sombre Gotham, le respect que les gens éprouveraient pour un mec lambda sans pouvoir ni folie qui s'était juste défendu et qui est menacé de mort par une bonne partie des alliés du Joker... Batman qui devrait choisir entre le défendre, ou le laisser se débrouiller... 

Je devrais proposer un scénar ! :oui:

Suijirest:
Dans la catégorie "tout peut arriver" j'ai désormais une nouvelle entrée.

J'ai acheté Prosélytisme et Morts-Vivants, le troisième tome des Nouvelles Aventures de Lapinot, écrit et dessiné par Lewis Trondheim et, chose inconcevable de sa part... il m'a déçu. :-|

Avant d'en parler plus en détails, je sais que certaines personnes ont du mal avec le second degré, l'ironie, le sarcasme et par-dessus tout l'autodérision, aussi ces traits d'esprit seront suivis du smiley :niak: les propos à prendre au premier degré, en revanche, seront suivis d'un :)

Donc, ce tome, de quoi parle-t-il, eh bien, d'un sujet qui avait tout pour me plaire. :) Lapinot et Richard cherchent des idées pour une série de zombies qui soit originale, conventionnelle et déjantée à la fois, genre que j'affectionne au plus haut point. :niak: Enfin, ça, c'est le départ. Ils vont être embarqués malgré eux comme "témoins de moralité" dans une mission gouvernementale d'un genre nouveau.
En compagnie de Brieg Verlat, ils vont chercher à établir un "temple athée" dans les campagnes. Et forcément, ils vont rencontrer pas mal de mauvaise volonté de la part des locaux, mais si l'agent Verlat a toutes les ressources nécessaires pour y faire face, les deux témoins de moralité vont devoir en essuyer les plâtres.

Inutile de cacher ce qui m'a attiré là-dedans : je suis un anti-théiste convaincu, c'est pas un secret. :) Et par ailleurs, dans notre réalité, on peut tout à fait professer que les textes soi-disant sacrés sont des tissus de conneries, c'est pas un crime. :) Par contre, dire que les gens qui y croient sont des débiles qui méritent d'être parqués et brûlés en est un. :) Voilà, ça, c'est dit.

Si on me dit que l'un des auteurs de BD les plus cyniquement géniaux d'absurdité que je connaisse s'empare du sujet, je suis au giga-taquet. Mais, malheureusement... encore faut-il avoir les coudes assez libres pour bien s'en servir, et s'il réussit à passer deux ou trois messages bien sentis, ce tome échoue au principal.

Là où il réussit, déjà, c'est dans le personnage de Verlat. Car, derrière son assurance sans borne, son répondant verbal et physique indéfectible, sa connaissance des lois et son éventail de citations, il se cache ce qui se cache derrière beaucoup trop d'athées ou d'anti-théistes un peu trop assumés. :niak: Pour être précis, dans le langage courant, Mr Verlat est ce qu'on appelle un gros con. :niak: Grossier, invasif, manipulateur, intolérant, amoral, ce mec se sent pousser des couilles à adopter une position non-croyante et à prendre de haut ceux qui ne le font pas.
Si vous voulez avoir un échantillon du personnage, allez sur n'importe quel groupe anti-religion des réseaux sociaux et dites sur n'importe quelle publi que c'est quand même pas très courtois, vous allez le sentir passer. :)

Une autre réussite du tome, d'ailleurs, c'est d'indiquer qu'on exige beaucoup plus que l'incroyant fasse des concessions au croyant, que l'inverse, ce qui n'est quand même sacrément pas faux en pratique. :)
Mais voilà, on a fait le tour des réussites du tome, sachant que je n'ai pas tout abordé pour vous en garder la surprise.

Car, peut-être avait-il peur de devoir changer de domicile dans l'heure s'il était trop méchant, ou qu'on menace de mettre une balle dans la tête à chacun de ses enfants s'il ne l'était pas assez, Trondheim n'attaque aucune religion frontalement et s'en tient à des lapalissades. :/ Verlat fait concrètement du prosélytisme, mais il ne développe guère le propos de l'athéisme, ni de l'extrémisme. Je suppose que c'est cohérent : l'incroyant doit concéder au croyant le droit d'être inattaquable dans ses propos. :niak: Au mieux, il développe en dernier lieu le risque de chercher l'éveil ou le réconfort dans des propos pris au pied de la lettre, ce que ne feront que les gens pourvus d'intelligence, ça ne fait aucun doute. :niak:

Y avait un potentiel incroyable dans ce scénario et entre les mains de cet auteur, mais enchaîné au roc de la discorde, il n'a pas pu s'exprimer. On se retrouve donc avec un tome "mineur" de Lapinot, qui n'a ni l'intérêt artistique de Walter ou de Blacktown, ni l'identification d'un Slaloms ou de La Couleur de l'Enfer, ni les textes ô combien plus engagés des Formidables Aventures sans Lapinot ou du dernier tome, Un Peu d'Amour, qui relève décidément bien plus le niveau que je ne m'en doutais. v.v

Guiiil:
J'ai toujours aimé les aventures de Lapinot que j'ai pu lire (c'est à dire pas énormément), mais j'admets que la couverture ne laisse absolument pas présager un tel scénario.

Je verrai si je le trouve à la médiathèque ! :oui:

Suijirest:
Sur un coup de tête j'ai acheté Peau d'Homme, un roman graphique signé Hubert et Zanzim.
Je vais finir par croire que j'ai définitivement arrêté les jeux vidéo au profit des romans graphiques mais passons. :niak:

L'histoire est celle de Bianca, une jeune fille italienne belle et naïve de 18 ans à la Renaissance, qui a été mariée à un inconnu. Jusque-là, rien d'anormal. Mais la jouvencelle aimerait connaître son mari avant de l'épouser et de porter ses enfants. Après tout, elle est jeune, elle est un peu punk, faut pas lui en vouloir. En tout cas, sa famille ne lui en veut pas, convaincue qu'elle est de son expérience qu'être mariée à 18 ans avec un inconnu pour lui donner 4 enfants, ça peut donner une chouette vie bien remplie.
Sauf que Bianca a également une marraine, laquelle possède un artefact bien particulier : une peau d'homme plus vraie que nature, qui vous transforme jusqu'au dernier organe en un bel éphèbe nommé Lorenzo. Grâce à cet alter ego, Bianca va fréquenter son futur époux pour savoir à quelle vie va être liée la sienne.
... Mais elle ne tardera pourtant pas à apprendre que le mariage que son époux désire, ce n'est pas celui que la Renaissance pourrait lui offrir...


Dans le domaine du cinéma, il y a une expression qui s'est pas mal propagée ces dernières années. Vous la connaissez peut-être d'une façon ou d'une autre, et je vais la donner sans nommer de membres qui pourraient en dire plus sur le sujet ; c'est que je ne voudrais pas froisser un admin dont le pseudo commence par D. ;D
L'expression en question, donc, est "un film calibré pour les Oscars". Cela désigne donc les oeuvres qui, plutôt que de chercher un contenu qui leur soit propre, se contentent de cocher un maximum de cases d'un cahier des charges bien établi dans le but inavoué de rafler un max de street-cred' et de pognon. Les cases comportent notamment représentation valorisante des minorités, réalisation blindée de filtres, impact historique surfait, acteurs centraux qui gagnent plus en un film que le Kenya en un mois, et ainsi de suite.

Bref, où voulait donc en venir le connard fini  à nom d'animal de service, ben Peau d'Homme, c'est un roman graphique calibré pour les gauchistes. :niak:
Tout, je dis bien tout y passe. La sexualisation absolue, les stéréotypes présents sans malveillance, le message tolérantiste assez forcé pour déglinguer un coffre-fort, la peinture au vitriol chlorhydrique de l'Eglise qui est forcément obscurantiste/misogyne/homophobe/lobotomisante au dernier degré, la haute glorification des lieux de débauche, la diatribe cinglante sur les carcans patriarcaux surannés et, inévitablement, le happy ending qui ne respecte aucune règle établie pour mieux imposer les siennes, celles du progressisme à marche forcée.

Et vous savez pas le pire ? :-| C'est que sincèrement, j'ai grave kiffé. :bave: Cela fait-il de moi un gauchiste ? :cfsd:

Je ne plaisante même pas, le dessin est super sympa, le scénario est bien travaillé, c'est haletant, ça ne s’appesantit jamais sur un détail plus qu'un autre, les personnages ont une évolution bien réelle. :^^: Quant aux messages transmis, ben, ils sont conformes à mes valeurs, dans le fond. :/ Anticléricaux sans être injurieux, moralement libéraux sans être irresponsables, j'approuve parfaitement la société souhaitée par Bianca.

Est-ce que je recommande ? J'ai envie de dire oui, mais pas aux intégristes, aux fachos, aux conservateurs, aux amoureux du photoréalisme, aux effrontés de la chair ni aux frileux lecteurs. Ça écrème un petit paquet de monde, certes, pour mieux laisser la place à ceux qui en veulent.

Rodrigo:
J’aime bien tes critiques BD, même si je suis bof d’accord sur l’intention de cocher toutes les cases « de gauche », parce que tout s’imbrique très naturellement sans être forcé et la bd délivre des messages puissants avec subtilité, enfin c’est ce dont je me rappelle, je l’ai lu il y a quelques mois ! Je te recommande chaudement la série des Ogres dieux, scénariste par Hubert, qui propose du fantastique teinté d’emo qui s’éloigne radicalement des poncifs du genre en bd, avec une écriture de qualité, un scénario haletant et ambitieux ! (Pas encore lu le 3e tome cela dit)


Ps un peu hors sujet : je m’attendais à un lynchage en bonne et due forme après mon avis sur persona 5, je suis déçu. :p

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