Auteur Sujet: Le topic BD [de Tintin à Blacksad]  (Lu 84575 fois)

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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #105 le: jeudi 01 mars 2018, 17:27:21 »
C'était un "vous" général Fenrin-samaaa ; -;

Aie le tome 10 m'avais fichu une sacrée claque, d'un côté je suis jalouse de toi, t'as encore pas mal de bons tomes à découvrir !

Ah et au passage je rajoute qu'il y a les Légendaires Origines aussi ! On change de Dessinateur, ici c'est Nadou qui dessine. J'en connais plusieurs qui n'ont pas apprécié son style, mais personnellement je l'aime bien, Patrick Sobral est moins doué pour faire des adultes aha. Ca parle de l'enfance ou plus précisément du passé des personnages principaux, chaque personnage a sa propre BD, ainsi que la rencontre avec la team des Légendaires évidemment. On en apprend beaucoup et c'est très appréciable !
Le tome de Shimy était super dans mes souvenirs. *o*

Ah et @Chompir , son nom est Elysio !
Mon Artstation avec mes dessins : par ici

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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #106 le: jeudi 01 mars 2018, 21:02:53 »
Les légendaires origines... Ils sont encore mieux que les originaux (haha, quel jeu de mot ;D). Mon tome préféré est aussi celui de shimy, mais il y a celui de gryffenfer qui est génial aussi.

Bon, c'est un topic consacré à la BD, alors je parle de mes préférées bien sûr !
Les bandes dessinées picsou, je les adore. Attention : comme elles ont été dessinés par des milliers de personnes, on ne peut pas parler des BD picsou comme d'une série ou tout les tomes se ressemblent. Moi, je dévore les picsou de Don Rosa. C'est un type qui a fait "la jeunesse de picsou", entre autres. Ses BD sont remplis de petits détails géniaux. Il a réussi à mélanger Histoire et bandes dessinées. Ses histoires sur "picsou et le trésor de crésus", "picsou et la mythologie nordique", ou encore "picsou et le trésor des 10 avatars". Sans oublier ses suites des histoires de Carl Barks. Carl Barks, ne pas confondre avec Karl Marks, est le créateur de picsou, il a signé beaucoup d'histoires humoristiques de Donald et picsou chez Disney. Si vous voulez vous mettre à lire l'intégralité des récits de barks ou de don rosa, ils sont disponibles aux éditions glénât, à 30 euros le tome. (ouille, ça pique. Moi j'ai l'intégrale en 7 tomes de Don rosa, et 2 des 27 tomes de l'intégrale Carl barks. J'vous dis pas les discussions diplomatique pour faire acheter ça aux parents.)


Ah, et aussi mon autre BD préférée : Gaston lagaffe. De franquin. Vous connaissez sûrement, il a fêté ses 60 ans cette année. Cette BD est très drôle : c'est juste une succession de gags hilarants. Le personnage de Gaston est très attachant (faut dire que je lui ressemble  :^^:). Les gags sont drôles et toujours bien trouvés.


Voilà, je me demandais si vous aussi vous aimez picsou ou Gaston la gaffe. Moi, personnellement, j'adore.


"Il faut toujours viser la Lune, car si l'on rate l'on s'étouffe dans le vide spatial jusqu'à l'arrêt des fonctions vitales de la vie vivante (et en plus si l'on tombe sur les étoiles on brûle)"

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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #107 le: mercredi 13 juin 2018, 19:35:24 »
Pour te répondre tardivement Achileus, j'aime énormément Gaston, même si je n'ai probablement pas lu tous les albums (je relisais encore et encore ceux qui se trouvaient chez ma grand-mère, dans des bibliothèques de centre aérés ou chez des amis), c'est évidemment incroyablement drôle et j'adore le personnage de Gaston lui-même.

Récemment j'ai lu le Transperceneige, comme je voulais voir le film j'en ai aussi profité pour lire la BD originale. L'univers post-apo de l'œuvre est intéressante à découvrir, je n'ai pas été méga-passionnée par les personnages ou l'histoire elle-même par contre mais ça n'est clairement pas une mauvaise lecture. Les dessins de la première histoire sont bien mais j'ai eu une préférence pour le style graphique du dessinateur de la partie 2 et 3.

Suite à une discussion sur le tchat avec Rodrigo, j'ai aussi lu Une Vie Chinoise une autobiographie de Li-Kunwu co-écrite avec l'aide de Philippe Ôtié, qui aura réfléchi avec lui à quoi/comment raconter les événements de ces trois volumes, qui s'étendent de sa naissance en 1955 jusqu'à notre époque en 2009. C'est vraiment un sacré pan de vie qui nous est dévoilé, montrant les différents bouleversements et évolutions de la Corée dans la second moitié du vingtième siècle et les conditions de vie de plusieurs personnes, leurs réactions aux changements de régime, etc. Pas une lecture facile mais intéressante sur bien des points.
J'ai beaucoup apprécié le dessin de Li-Kunwu, très "sec" et direct, avec beaucoup de variations dans l'épaisseur des traits, ce que j'aime bien.

Et là je suis au milieu du second tome de Monstress, ça fait un an que j'ai lu le premier et j'ai malheureusement oublié pas mal de détails sur le lore et les nombreux mystères donc la reprise a été un peu dure mais c'est toujours très joli !

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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #108 le: dimanche 26 août 2018, 17:56:00 »
J'ai lu cet été la version intégrale de Beauté, de Hubert et Kerascoët, qui a la particularité d'être en noir et blanc avec des rehauts dorés, contrairement aux trois tomes qui sont en couleur.  Image comparant les deux versions

Je ne savais pas qu'il y avait ce changement à la base, j'ai beaucoup aimé l'effet que ça donnait, cela va très bien avec le style de dessin et l'univers moyenâgeux. Le graphisme m'évoque des enluminures et gravures. Peut-être que certaines ambiances rendent mieux tout en couleur cependant, certaines pages de l'autre version me semblent quand même bien jolies aussi.

Il était une fois, dans un royaume lointain, une jeune écailleuse de poissons dont la laideur lui valait le nom de Morue. Un jour, elle brisa le sortilège emprisonnant la fée Mab dans le corps d'un crapaud. Comme Morue voudrait être belle pour ne plus avoir à subir les moquerie du village, Mab lui accorde ce vœu mais elle va y aller fort et lui donner une beauté surnaturelle ensorcelante. Ce qui va évidemment causer des problèmes de plus en plus croissants dans le royaume d'abord pour Morue, renommée Beauté, puis pour d'autres personnages.

L'histoire est bien violente, on y trouve de nombreuses agressions sexuelles, meurtres et massacres, même si le dessin fait que ce n'est pas présenté de façon ultra-réaliste ou avec moult détails. La série contrebalance quand même un peu ça avec des moments plus calmes et de l'humour. L'histoire part du classique thème du "attention à ce que vous souhaitez" et certains développements sont très prévisibles mais c'est suffisamment bien mis en scène pour qu'on ai envie de lire la suite et découvrir comment ça va se terminer. Il y a quand même quelques surprises et j'ai bien aimé les parties du scénario en rapport avec les fées, j'aurais même voulu en apprendre plus ! Mais on découvre qui est Mab exactement et comment et pourquoi elle s'est fait transformée en crapaud, ce qui était le plus important à savoir pour cette partie-là de l'histoire.

J'avais adoré le dessin du couple Kerascoët sur Jolies Ténèbres et c'est le cas ici aussi, il est très expressif, dynamique quand il faut et facilement lisible mais certaines cases ne manquent pas pour autant de petits détails dans lesquels ont peut s'amuser à se perdre.

La version intégrale est très classe, avec une couverture superbe (par contre j'ai la colle attachant les pages au dos du livre qui est complètement partie en miettes, je ne sais pas si c'est parce que le livre a voyagé plusieurs fois (c'était un cadeau d'anniversaire) et que je n'ai pas fait assez attention ou s'il s'agissait d'un défaut dans la fabrication D:)



Et en parlant de jolis bandes-dessinées, j'ai craqué pour les deux tomes des femmes du Zodiaque de Miyako Mari, série d'histoires initialement parues en 1973-74. Si tous les récits ne m'ont pas forcément marqué (l'astrologie me passe pas mal au dessus de la tête entre autre), graphiquement j'ai trouvé l'ensemble superbe que ce soit les dessins ou les idées de composition.

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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #109 le: jeudi 28 mars 2019, 21:02:52 »
Récemment j'ai découvert les œuvres de Tillie Walden, une dessinatrice de BD aux USA. Son style de dessin me plaisait bien et j'ai beaucoup apprécié la lecture des deux livres que j'ai lu.

Spinning est une autobiographie de ses années de patinage artistique en compétition et de sa vie autour, qui influence son état d'esprit dans cette période. Le tout a une ambiance assez douce-amer et les sujets ne sont pas toujours faciles (bizutages, problèmes familiaux, coming-out) mais la lecture reste très fluide, portée par un dessin simple et dynamique.

Dans un Rayon de Soleil (On a Sunbeam) part dans un tout autre registre (même si on reconnait certains éléments très vraisemblablement inspirés de ses expériences) puisqu'il s'agit d'une aventure onirique dans l'espace en compagnie d'une équipe réparant les ruines de différentes planètes pour que ces bâtiments soient réutilisés. Les différents protagonistes cachent quelques secrets qui les lient les unes aux autres de diverses manières.
Si Spinning avait une colorisation très sobre, quasi-monochrome, ici on a une forte utilisation d'aplats noirs représentants l'obscurité ou le vide de l'espace et qui se retrouve associé à des tons chauds et vifs ou froids et plus sombres, selon les ambiances et le moments, le passé et le présent se distinguent initialement pour finalement se mélanger, de même que la réalité et les rêveries oniriques. Le résultat est superbe et chaque planche est un plaisir à parcourir, surtout que la composition est très efficace elle aussi !
L'histoire elle-même n'est pas très compliquée mais l'univers mystérieux de l'histoire est fort intriguant et les personnages ont leur petit charme.

Initialement, l'histoire avait été publiée sous forme de webcomic et celui-ci est toujours en ligne, pour ceux qui voudraient tester.


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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #110 le: lundi 28 octobre 2019, 13:29:53 »
Allez, un petit retour sur le dernier Asterix, monument français mesdames et monsieur !

- C'est, selon moi, le meilleur des trois nouveaux, et il dépasse les plus mauvais des Goscinny (même si le seul vraiment pas bon qui me vienne en tête juste maintenant, c'est "La grande traversée").
- Adrenaline est une ado, avec ce que ça implique de positif et de négatif pour l'aventure. Mais ses copains sont limites plus présents et impactant qu'elle. C'est un mélange de Mestria (qui refuse les robes et l'oppression), de Pépé (elle ouvre rarement la bouche, et elle boude/fugue) et de Goudurix (l'ado blasé), avec plus d'occasion d'être mise en avant, mais ce qu'elle met en avant n'est que l'ombre/l'imitation de ce son père a accompli, d'après la BD, les personnages insistent souvent là-dessus.
- Astérix et Obélix sont aussi présents qu'ils le sont dans le film Astérix et Cléopâtre.
- Y a une très bonne vanne sur Macron (mais qui sera assez vite non compréhensible d'ici quelques années, comme beaucoup de blagues des anciens Astérix).
- La BD fait un usage assez bon des perso secondaire apperçus ça et là dans la série.
- Le méchant est cool et marquant. J'espère qu'on le reverra (ce serait, il me semble, le premier méchant régulier avec César et Brutus dans un Astérix) !

Chompir : J'ai déplacé ton message dans le topic. Sieur Guiiil, je suis pas content que tu l'ais oublié !

Cap : Si tu l'appelles Sieur, il va t'appeler demoiselle :hap:
« Modifié: mardi 29 octobre 2019, 11:17:10 par un modérateur »

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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #111 le: mardi 29 octobre 2019, 11:03:25 »
J'ai toujours aimé les Asterix même si j'en ai lu assez peu en vrai (j'avoue les avoir surtout vu :oups:). Mais la sortie de ce dernier me donne vraiment envie et ton avis va très certainement me faire craquer. J'avoue déjà que ce nouveau personnage et le titre donne envie de s'y intéresser et de le découvrir. Je reviendrai donner mon avis quand je l'aurai lu. :^^:

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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #112 le: mardi 24 mars 2020, 13:18:35 »
Uderzo est mort, à 92. Crisque cardiaque, rien à voir avec le covid-19.

Ces BD Asterix ne font clairement pas partie des mes préférées (même si j'ai bien sûr pris grand plaisir sur La Rose et le Glaive, l'Odyssée d'Asterix...), et ses deux successeurs (qui ne sont pas jeunes non plus) s'en sortent quand même mieux que lui. Mais je voulais quand même lui rendre un petit hommage dans ce topic. Adieu, grand bonhomme !


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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #113 le: mercredi 24 juin 2020, 14:17:05 »
Depuis quelques temps, je vais à la médiathèque du coin pour emprunter des comics DC. J'ai pu me faire quelques classiques comme Year 1, Silence ou Un long Halloween ! Et je comprends pourquoi ce sont des classiques, ils sont pas mal géniaux.

Le dernier que j'ai lu, c'est Le Deuil de la famille, et si je comprends pourquoi il est désormais comme un classique, surtout pour sa fin marquante, il a complètement éclaté ma suspension consentie de l'incrédulité.

Je ne sais pas si c'est parce qu'on est versé dans les violences policières en ce moment, mais je n'arrive pas à y trouver le Joker crédible. Dès le début, il entre dans le commissariat et tue à lui tout seul 16 flics après avoir éteint les lumières, et il arrive à contrôler tous les gardes d'Arkham juste en faisant des menaces sur leurs familles. Pour le coup, même dans le monde réel, ces flics se feraient bouffer tout cru par la première personne dangereuse venue. Que pas une seule balle tirée trop vite ne parte vers le Joker lorsqu'il se fait prendre en joue à plusieurs reprise dans ce comics relève encore plus de la science fiction que sa transformation en vilain. 

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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #114 le: mercredi 08 juillet 2020, 21:02:54 »
Oh, un topic BD!
Est-ce que vous connaissez Broussaille? C'est une série de Frank qui était publié dans Spirou et c'est une véritable pépite, où l'on suit un jeune homme rêveur proche de la nature.
Mon album préféré qui m'a fait découvrir la série: La nuit du chat, une aventure nocturne où Broussaille part à la recherche de son chat fugueur. Oui, dit comme ça le scénario ne paye pas de mine, mais pas besoin d'aller dans l'épique pour raconter une bonne histoire. Je trouve que tout est parfait dans cet album: l'ambiance nocturne, la narration... et le fait que cet épisode se révèle être introspectif pour le jeune homme, qui va grandir et mûrir en l'espace d'une nuit, la recherche de son chat le ramenant à un autre être cher. Cet album m'a beaucoup marquée et je le conseille vivement  :miou:
« Modifié: mercredi 18 mai 2022, 20:49:10 par Morémuse »

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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #115 le: samedi 11 juillet 2020, 14:55:56 »
Je zieuterai à la Médiathèque voir si je ne trouve pas les BD dont tu parles ! :) Si je les trouve, je te ferai mes retours ! ^^

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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #116 le: lundi 24 août 2020, 23:43:47 »
Urban Comics faisant une petite compil' à 4.90€, je n'allais pas passer devant sans prendre Superman : Red Son. Comment pourrais-je résister à l'opportunité de vous infliger un super post de connard fini  à nom d'animal qui n'intéresse personne. v.v

J'étais curieux depuis que j'ai appris son postulat : et si Superman n'avait pas été américain mais soviétique, qu'est-ce qui aurait changé ? Ça ouvre bien des portes comme concept. Au bout du compte... Je suis satisfait de voir qu'ils se sont pas trop plantés, mais légèrement frustré de voir qu'au final, le communisme n'est guère qu'un McGuffin. :/

Le "vrai" concept repose davantage sur "et si Superman ne croyait pas en la liberté et l'égalité des chances, mais en l'ordre et l'égalité des individus ?". Or, confier de tels idéaux à un personnage qui peut aplatir une montagne s'il trouve qu'elle le regarde de travers, on va dire que ça peut vite déraper, et c'est justement l'intérêt à lire. L'impact de l'URSS n'en finit pas de s'amenuiser avec les pages et la conclusion évoque bien autre chose que je ne nommerai pas.
L'histoire aurait pu être littéralement la même si Superman avait été un gamin harcelé au lycée, qui décide un jour de péter un câble et de créer un monde à son image, où ses valeurs et ses idéaux dominent. Ca aurait d'ailleurs pu commencer par la "juste vengeance" sur un prof abusif pour ensuite s'emparer d'une façade de bienveillante violence jusqu'à imposer ses jugements de valeur comme des décisions de bon sens, mais je m'égare (et ça aurait été très mauvais de toute façon).
J'ajoute aussi que l'insistance à caser des figures "révisées" du DCU délaye le rythme pour rien. Et encore, c'est moins pire que le Batman : Silence que j'ai acheté à côté et qui ressemble plus à un interminable catalogue de figures et de clins d’œil sur 300 pages. Plaisant d'en reconnaître la majorité, d'autant plus que l'intrigue est loin d'être bâclée, mais ce namedropping et cette exigence de connaissance est à la fois son pic et son gouffre.

Je recommande à moitié Red Son, ça vaut la peine d'être lu pour questionner la figure de l'Homme d'Acier, mais pour ce qui est des thématiques du totalitarisme réussi ou de son acceptation, mieux vaut s'en tenir au diptyque indétrônable, V pour Vendetta et Watchmen.
J'ai trouvé la dernière histoire courte inclus dans le bouquin (entre Superman et le vrai bon Joker de qualité) bien plus audacieuse et "meta" que l'intrigue principale... qui m'aura juste servi de motivation à l'acheter. :hap:

Mille mercis à Yorick26 pour la signature !

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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #117 le: vendredi 28 août 2020, 16:38:22 »
J'avais lu Red Son il y a quelques années, et la lecture m'avait surtout marquée pour quelques éléments précis (la boucle, la ville réduite, Batman...). Mais oui, je trouve cette BD un brin galvaudée ! On sent qu'elle est faite par des capitalistes.

Silence avait surtout fait un bruit monstre (huhu) à l'époque à propos d'un perso qui revenait d'un endroit d'où il n'aurait pas dû sortir (alors qu'en fait c'était pas lui). C'était son passage qui avait vraiment marqué les gens, de mémoire.

Là, j'attends 3 Joker, pour voir où ils veulent aller avec ça.

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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #118 le: lundi 07 septembre 2020, 20:52:08 »
J'ai encore acheté pas mal de trucs récemment, dont le tome 3 de L'Arabe du Futur de Riad Sattouf et C'est quoi, un terroriste ? de Doan Bui et Leslie Plée.

Mais surtout, j'ai acheté Un peu d'amour, le nouveau tome des Nouvelles Aventures de Lapinot.
Faut savoir que, comme pas mal de bédéphiles qui se respectent, j'ai pour Trondheim un respect prononcé, depuis que je l'ai découvert en 2004 avec La Couleur de l'Enfer et qui ne s'est pas démenti avec des titres comme Slaloms ou La Vie comme elle vient.
Pourtant, il m'avait fallu du temps pour apprécier Un Monde un peu meilleur, le premier tome des Nouvelles Aventures, à sa juste valeur. Deux ou trois lectures m'avaient été nécessaires pour le décortiquer. :-|

Un peu d'amour choisit le format de la suite de strips, qui peuvent faire penser au premier abord à une série hebdomadaire. Cependant, il raconte bien une histoire assez riche et rocambolesque, ficelée de réflexions acides sur l'absurdité du quotidien comme le bonhomme sait si bien les faire. Elle serait épuisante à suivre dans un format plus classique et un rythme plus soutenu, mais la découpe des strips aide à bien respirer mentalement à chaque rebondissement. On introduit aussi quelques nouveaux personnages et on se débarrasse d'autres pour renouveler la soupe ; ainsi, même les non-habitués à l'univers Lapinot peuvent commencer par ce tome, ça ne pose pas de soucis.

Comme d'habitude, l'apogée de l'ouvrage, ce sont ses phrases-clés comme "ça serait bien si on montrait autant d'enthousiasme [quand on est champions de foot que] quand un journaliste révèle un scandale ou fait tomber un puissant". C'est simple, c'est court, mais que dire de plus à cela ? :ange:

Bref, je recommande. ;D J'étais quasi-sûr de le faire en l'achetant, mais la possibilité d'une déception, même venant d'un créateur qu'on a suivi et aimé pendant plus de dix ans, n'est jamais à exclure. :mouais:

Mille mercis à Yorick26 pour la signature !

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Le topic BD [de Tintin à Blacksad]
« Réponse #119 le: samedi 19 septembre 2020, 11:24:42 »
J'ai acheté le tome 4 de L'Arabe du Futur.

Pour celles et ceux qui connaissent pas, il s'agit d'une série de romans graphiques autobiographiques de Riad Sattouf, qui raconte son enfance entre la France et le Moyen-Orient.

L'histoire commence en 1978, quand un étudiant syrien (Abdel Sattouf) rencontre une étudiante française anonyme (la mère). Par on ne sait quel hasard, Abdel va décrocher un doctorat en histoire à la Sorbonne, tandis que la mère, je ne sais pas.
Afin de faciliter son départ dans la vie avec un enfant à charge (le petit Riad) Abdel va se rapprocher de ses racines arabes pour obtenir des postes de professeur. Son objectif sera de sortir le peuple arabe de l'obscurantisme et de l'ignorance pour qu'ils rivalisent par leur sagesse et leur technique avec le monde occidental.

Un simple coup d'oeil à une planche suffit à le comprendre, le trait est très innocent, enfantin, pour traiter justement de la vie d'un enfant avec des yeux et une sagesse d'enfant. Ce sont les souvenirs de Riad, tels qu'il les restitue, et non ses opinions qui s'expriment. Les couleurs et les fonds sont aussi travaillés pour exprimer le focus et les centres d'attention. Laissons donc de côté les gens dénués d'arguments pour qui "si c'est pas tout aussi joli et détaillé qu'une photo 4K ça n'est pas intéressant" (insérer référence à Emma de votre choix).

Mais pour en revenir à L'Arabe du Futur, l'action s'est passée essentiellement entre deux points : un village de Syrie, Ter Maaleh, où vit la grand-mère paternelle, et un petit coin de Bretagne, le Cap Frehel, chez la grand-mère maternelle. Et on sent bien, à travers les dessins et les anecdotes, que la Syrie des années 80 est vraiment un pays dans la misère, la corruption et le nationalisme. On y éduque les enfants à coups de bâtons, on doit payer 600% de droits de taxes pour un lecteur VHS, on passe des spots de propagande à la télé. Et forcément, il n'y a pas meilleur climat pour développer le ciment social ultime : la religion.

Riad va vivre une vie plus ou moins normale d'enfant normal. Malgré ses cheveux blonds qui lui vaudront d'être traité et frappé comme un "sale Juif", malgré ses relations parfois tendues avec sa famille, malgré les rapports entre ses parents qui se détériorent, il va rester un "simple" enfant, qui va à l'école, joue avec ses cousins, s'invente des histoires et se trouve des qualités. Il grandira avec un regard relativement neutre et lucide sur le monde qui l'entoure.
Il vivra aussi l'adolescence avec toutes les difficultés imaginables, physique ingrat, résultats peu glorifiants, trop Arabe pour être Français et vice-versa, une famille de plus en plus explosive et un climat international qui ne l'est pas moins.

Mais son père va prendre un autre chemin. Attention, à partir d'ici, non seulement ça va spoiler, mais en plus, ça risque de trigger les choquances. Allez donc lire les 4 tomes avant de poursuivre, ou même sans intention de poursuivre ce super-post de connard fini  à nom d'animal, ça sera pas perdu de toute façon.

L'essentiel, c'est qu'Abdel Sattouf avait l'intention, au départ, de devenir "quelqu'un". Il ne voulait plus être le petit frère persécuté par son aîné, il ne voulait plus être le petit miséreux qui vit dans la poussière. Alors, il a donné de lui-même, il s'est défoncé pour avoir son diplôme français qui prouverait qu'il est plus malin, plus capable, plus sage que son village de bigots. Mais il apprendra de lui-même que, son village de bigots, il n'est pas un cas isolé, il est la norme de son pays. On s'y fiche de la connaissance académique, on n'y fait pas des études brillantes. On s'y fait une place en proférant des leçons de religions, en brandissant des titres de Hadj ou de chef de famille, en achetant les gens faibles et en écrasant les gêneurs.

Abdel le vivra de première main quand son Hadj de frère lui volera des terres, croyant que jamais un docteur en histoire ne reviendrait dans son trou paumé. Il le vivra également quand sa famille assassinera sa cousine, et qu'il perdra son honneur en dénonçant son tueur qui n'aura de toute façon qu'une tapounette sur le bout du petit doigt. Il le vivra quand il constatera que seul le faste et le péché attirent les puissants, et non l'intellect ou l'honorabilité.
D'ailleurs, son épouse n'est pas en reste, puisqu'elle lui reproche à peu près tout. La vie dans la misère, leur manque de relations sociales, les cachotteries, les investissements foireux, la dépendance au cercle familial... rien de tout ça n'est épanouissant pour une Française qui a connu la liberté, les supermarchés, les rues de Paris et l'abondance pendant plus de 20 ans. Même le foyer n'est pas bien chaleureux.

Et la pente qu'empruntera Abdel, pour garder sa fierté et se convaincre d'être "quelqu'un", c'est celle de la religion qu'il avait juré de combattre.
Ça commence par quelques attaches, presque du bon sens "Dieu c'est sacré, quand même, on rigole pas avec".
Ça s'enchaîne, quand la vie au village l'exige, par des façades, des compromis, des distances. Sans être croyant, Abdel est bien forcé de laisser faire ceux qui le sont, et de s'y mettre un peu.
Et plus les difficultés s'empilent, plus les façades deviennent un réconfort. L'humanité s'entête à le trahir et le rabaisser, mais l'amour de Dieu, lui, existe et le soutient, aussi longtemps qu'il y croit.
Or, ce réconfort creuse un gouffre avec son entourage, et devient peu à peu une maison. Abdel ne vit plus avec les humains, il existe à travers "l'amour de Dieu" qui s'exprime à travers les humains : ceux qui le manifestent sont juste et bons, ceux qui ne le font pas sont mauvais et inférieurs.
Et cette maison, au final du tome 4, est devenu sa prison. Je pense que la lecture suffit à s'en rendre compte, il n'y a plus d'Abdel Sattouf docteur en histoire qui veut sortir son peuple de l'ignorance, il n'y a plus qu'un Hadj aigri, raciste et égoïste qui plastronne une fierté d'être plus saint que le Bon Dieu pour marquer sa différence et sa supériorité de tous ceux qui l'ont trahi, et ça fait un paquet de monde.

Finalement, si Abdel Sattouf a bien des torts, il ne les porte pas tous ; sa famille ne l'a pas vraiment aidé à s'en sortir, à changer les rails et à ne pas foncer dans le mur. Les textes soi-disant sacrés ne sont pas non plus responsables, ils n'ont fait que profiter d'un terrain favorable pour se planter et pousser de force. Pendant que son fils cherchait sa place, non pas dans l'hypocrisie et la discrimination justifiée de ces traditions, mais dans la recherche et l'exploitation de ses capacités, Abdel va cultiver sa haine du grand méchant monde pour s'excuser d'être plus facho que les fafs. Il n'a jamais réussi à monter très haut, mais il a été capable de tomber vraiment, vraiment très bas.

Bien triste mais compréhensible histoire que tout cela. :(
« Modifié: samedi 19 septembre 2020, 11:30:59 par Suijirest »

Mille mercis à Yorick26 pour la signature !