En l'an 12 après
Demon's Soul, toute la section JV est occupé par les Fromiens.
Toute ? Non !
Quelque part, un petit connard fini à nom d'animal résiste encore et toujours à l'envahisseur bon goût.
Et aujourd'hui, c'est d'un de ces jeux oubliés de l'ère 8-bits disponibles sur le catalogue NSO que je vais parler.
Il s'agit d'un jeu d'aventure en vue du dessus assez basique, vraiment pas évident à prendre en main mais doué d'un fort pouvoir d'attraction. On va de tableau en tableau, on extermine toute la faune, et on essaie comme on peut de comprendre ce qu'on est censé faire pour finir le jeu.
D'ailleurs, je vous l'apprends ou non, avec les vieux jeux comme ça, on n'a pas toujours masse d'infos de fournies. Y a pas des dialogues de 600 lignes dans des cutscenes de 12 minutes, tout est dans le manuel de 25 pages qui, bien entendu, n'est pas fourni ici, donc je vais devoir beaucoup imaginer et recomposer avec le contenu.
On incarne donc un sale voyou, genre la pire teigne du pays, voleur, bagarreur, ingrat, tout ce que vous pouvez imaginer. A cause de ça, il s'est choppé une méchante malédiction, qui a deux effets majeurs.
Le premier, c'est que tout être vivant capable d'agir le déteste par réflexe, il est la cible à abattre de toute la création.
Dans ce but, les PNJ distribuent gratuitement des armes en tout genre à tout le monde pour se protéger de ce terrible fléau, mais ils sont si généreux qu'ils ne vérifient même plus s'ils n'équipent pas le fléau à combattre. L'important, c'est vraiment que la moindre bestiole de l'univers soit armée jusqu'aux dents pour se défendre contre ce fameux fléau.
Et le second effet de la malédiction, c'est qu'il nous est interdit de mourir.
Chaque fois que les velléités du monde nous rattrapent et épuisent son corps, on revient, frais comme un gardon, à l'endroit précis où la malédiction est tombée, mais avec tous les progrès et, forcément, le poids de nos crimes en plus.
Pour échapper à la malédiction, nous devons partir à l'assaut de places fortes avec une musique plus sépulcrale tu meurs, gardées par l'élite de la faune de ce monde, où sont conservés les fragments de l'âme de notre personnage. A priori, mais je répète que vraiment, j'interprète le peu d'infos à dispo, l'objectif est de recomposer notre âme, autrement dit de prendre conscience de tout le mal que nous avons fait, pour avoir enfin le droit de réellement mourir.
Et comme la malédiction est une grosse bâtarde, ça implique de lessiver jusqu'au dernier souffle de vie de ces places fortes : pas moyen de progresser sans tous les massacrer, on doit commettre des dizaines de péchés alors qu'on lutte pour avoir le droit d'expier nos péchés.
On dirait que les scénaristes ont repris l'Atma de Schoppenhauer, la Volonté de Puissance et l'Eternel Retour de Nietzsche au plus pur premier degré pour un jeu, ben, assez intelligent dans le fond.
Notre réflexe le plus instinctif, c'est de jouer justement la brutasse assoiffée de sang qui dégomme tout ce qui approche parce que ta gueule, mais on ne finira jamais le jeu dans ces conditions, on ne fait que s'enfermer dans un cercle de violence, de mort, de haine, de sang et d'ennui ; or, ce jeu est brutalement dur.
Si on veut voir l'écran de fin, on est forcé d'apprendre à chercher plus loin que la simple bagarre, à esquiver les conflits inutiles, et à ne faire que le mal strictement nécessaire.
L'univers ressemble à celui de
NieR en plus exagéré, une société qui était jadis ultra high-tech mais qui a régressé à l'âge de pierre.
Je dis ça parce qu'il n'y a pas de ville ni de village, juste des cavernes, mais la première arme qu'on chope, c'est une espèce de bazookamehameha, quand on ne peut plus tirer de salves on marrave les gueules avec juste le bazoo.
J'espère d'ailleurs qu'il y aura un marais, pour faire des bisous de bazoo dans le bayou.
Autre indice d'une société jadis prospère, le peu de personnages qui n'essaie pas de nous occire, ce sont des marchands qui sont bien prêts à profiter de notre quête pour nous arracher des sous.
Le capitalisme a laissé ses traces, l'égoïsme plutôt que l'héroïsme comme moteur est encore vivace.
Braiffe, celles et ceux qui ont accès au catalogue de la NSO peuvent l'essayer pour se faire leur propre idée, elle vaudra pas plus cher que la mienne.
En plus, le jeu est loin d'être déplaisant à jouer malgré sa répétitivité et la rigidité de la NES ; par contre, je vous invite à oublier la manette pro, la croix directionnelle manque trop de précision, le perso part à la verticale sans arrêt. Les Joy-Con sont un peu plus découpés et précis.
Je serais d'ailleurs pas étonné qu'il y ait eu une suite, un concept aussi dark et amoral, ça ne peut que marcher sur la durée, mais il faut encore que je vérifie.
... Ha, au milieu de tout ça, j'ai oublié de vous donner le titre, honte à moi.
Ça s'appelle
The Legend of Zelda.