10 ans de developpement pour ça
Du peu que j'en sais, c'est précisément l'idée à ne pas avoir de
FF15 : ce jeu n'a pas 10 ans de développement dans les pattes. Il en a 3, 4 grand maximum, et contrairement aux idées reçues, SE n'y a pas mis l'entièreté de ses ressources ; ils ont eu le reboot
FF XIV à gérer.
Heureusement que Persona 5 est là dans deux mois pour relever le niveau
Ne pas rigoler, ne pas rigoler...De mon côté, je me suis remis à un jeu qui avait considérablement marqué mon année 2015 :
Ar noSurge.
Hybride de RPG et de visual novel développé par Gust, studio connu surtout pour la série des
Atelier, il s'agit d'un jeu qui ne plaira pas à tout le monde. Pour ne pas dire qu'il ne plaira qu'à ceux qui ont une vraie ouverture d'esprit vidéoludique et une curiosité démontrée.
Je pourrais passer un long moment à lister tous ses défauts mais j'ai pas envie d'être trop cruel. Je mentionnerai en priorité que : les graphismes sont à la rue, ce n'est clairement pas digne d'une PS3 en fin de vie ; les textes, déjà très volumineux, sont extrêmement jargonneux, ce qui rend l'histoire bien pénible à suivre pour quiconque veut vraiment tout ingurgiter (techniquement, on peut faire sans) et le rythme est bâtard comme pas possible ; la quantité de clichés et de codes du J-RPG est à la limite du tolérable, même pour le plus blasé des weeaboos ; il coûte une putain de fortune sur le PSN et Gust n'est pas spécialement prompt à la promotion, puisqu'ils ne survivent qu'en pressant mortellement le citron à une minuscule fanbase qui ne paiera jamais trop cher sa came.
Voilà, dit comme ça, ça a l'air d'un pur jeu de merde. Je n'en donne pas tort à n'importe quel joueur lambda tel qu'il en existe des centaines de millions pour le plus grand bonheur des firmes qui adaptent leur produit à ce que le public veut voir. Je remercie donc ces personnes d'avoir lu jusque-là et les invite à aller s'adonner à quelque activité plus à même de les réjouir.
Pour ceux qui continuent à lire, sans doute dans le fol espoir de voir ici mention faite d'un coquinou tout choupinou, je vous apprendrai que le jeu ne se vend pas pour l'emballage, mais le contenu. Essentiellement les passages de Genometrics, qui sont d'une fraîcheur des plus agréables. Ces phases consistent à voir notre protagoniste rentrer dans l'esprit de sa partenaire, notamment les "mondes mentaux" qui se sont construits par sa relation avec les gens qui lui sont chers. La présentation de ces mondes, tout en visual novel, est aussi sobre visuellement qu'elle n'est riche textuellement. Royaume de Tsun en guerre contre la République de Dere, magical girls luttant contre l'amour et l'amitié car les émotions empêchent de prendre des décisions rationnelles...
Ces passages sont parfois violemment perchés, mais ils rendent à merveille combien une relation parfaitement amicale et stable en apparence peut cacher des jalousies ou des sévices immondes, mais aussi qu'il peut être désastreux de toucher de trop près une relation qui a trouvé son point d'équilibre. Dépendance à autrui, exploitation malhonnête des aptitudes, rejet des responsabilités, pas mal de thématiques y passent, mais si c'est comme ça que ça marche, il vaut peut-être mieux ne pas y toucher. C'est pour ces phases (et un peu pour le gameplay à la fois technique, dynamique et évolutif dans une certaine limite) qu'
Ar noSurge est susceptible de plaire à un public plus étendu qu'il n'en a pour l'instant. Si tant est qu'il se trouve assez de gamers curieux, indulgents, parlant un bon anglais, et prêts à encaisser presque 7h de jeu plutôt chiant avant de voir une histoire de qualité se lancer à tombeau ouvert. Un joueur pris au hasars n'aimera pas forcément, c'est une évidence, et vu la cote du jeu, se lancer au hasard est une idée désastreuse. Je ne saurais donc trop vous conseiller de vous pencher régulièrement sur les soldes du PSN s'il s'y trouve un jour. Ainsi vous pourrez tâter d'un jeu hybride qui n'a rien d'une perle mais qui sait traiter de son sujet avec une esthétique volontairement japonaise et archétypale, afin d'aider le spectateur réceptif à garder ses marques dans son intrigue filigranée et tout en subtilité.
C'est toujours un parti pris et une cohérence plus louable et défendable qu'un D-RPG du pauvre qui se perd constamment en monologues ultra-sexualisés et en ressorts cathartiques d'une bassesse monstrueuse afin d'instrumentaliser un public qui n'en demande pas tant mais qui le prendra quand même, parce qu'ils ont bien besoin de se sentir beau gosse ordinaire le jour et super-héros de l'ombre la nuit.
edit/P.S. : ah, j'ai oublié de dire. La bande-son est divisée en deux parties d'inégale importance. Les musiques d'ambiances, qui sont pas mauvaises, mais pas bonnes pour autant. Et les
thèmes chantés. Qui valent... ce que vous entendez.