Je viens de finir la dernière vidéo d'un let's play de
Ace Attorney Investigations : Miles Edgeworth 2, jeu jamais sorti hors du Japon qui fit l'objet d'un patch de traduction amateur. A noter que
Crapcom n'est pas
Squeeze Enix puisque ce patch n'a pas été pris d'assaut par un bataillon d'avocats pour annoncer dans la foulée la localisation officielle payante plein pot sur l'eShop.
Contrairement à
Trials & Debilations,
Xenobide ou à
Umimachin, ce jeu a été totalement à la hauteur de sa réputation, il n'a rien d'un jeu "vaguement plus que bon" ni d'un "onahole à hipster". Vous voyez, ça m'arrive de me conformer à l'opinion populaire quand celle-ci me semble justifiée.
Non seulement ce jeu remet à l'honneur pas mal de personnages des jeux précédents (ce qui est autant une qualité qu'un défaut : à moins de connaître les quatre jeux qui ont précédé vous ne pouvez pas pleinement l'apprécier) mais il arrive à rendre chaque histoire convenable en elle-même, en plus d'être liées les unes aux autres dans une grande fresque générale de très haute volée. Les introductions des affaires méritent une mention excellent car non seulement elles arrivent à éveiller fortement la curiosité, mais en prime, elles sont flippantes à n'en plus pouvoir. Du moins ce sont les plus flippantes que
Ace Attorney ait connu.
Même si on n'échappe pas à cette maladresse dans l'insistance à donner le contrôle au joueur pour pas grand-chose (les persos se posent pas mal de questions dont la réponse est tellement évidente que c'en est aberrant de devoir la leur donner alors qu'ils extrapolent des trucs mille fois plus compliqués tous seuls) c'est toujours un plaisir de suivre Edgeworth, un personnage qui contrôle réellement ce qui se passe. Oui, Phoenix était un personnage qui m'était hautement antipathique tellement il avait pas l'air à sa place au barreau. Et même si de temps en temps Miles se "phoenixise" un peu (les zaaaamis c'est maaagique toussa) fort heureusement, ce n'est qu'une passade, il se ressaisit pour redevenir le procureur qu'il est.
D'ailleurs concernant Phoenix, un truc continue de m'échapper.
A la fin du jeu, au pinacle de son skill légendaire, Phoenix parvient enfin, pour la première fois de ses trois ans de carrière, à remporter une manche contre un procureur (bien complaisant au surcroît) sans l'aide d'une assistante teubê ou d'un mentor fantôme. OK. Admettons.
Mais alors...
Ray Shields est un avocat solitaire qui monte seul au barreau depuis plus de dix ans, à quel point peut-il bien dépasser Phoenix qui a pourtant atteint l'ultime sommet de l'Everest intergalactique de la profession en remportant une seule manche par ses propres moyens ?
Ce qui me rappelle :
Dans la dernière affaire, Gavin annonce (ce avec quoi j'ai toujours été d'accord) que Phoenix Wright n'est qu'un "avocat de seconde zone, qui joue avec la chance et le bluff". Je suis pas là de lui donner tort vu comme tant d'autres avocats parviennent manifestement à faire tellement mieux que lui.
Autre fait louable de
Miles Edgeworth 2 : il rend justice à Franziska von Karma, un personnage que j'ai toujours vu comme un bouche-trou modèle réduit à qui on fait prendre les places vacantes en plus d'avoir un gag récurrent (le fouet) qui me dépasse. OK t'es procureur tu défends la loi mais tu abuses physiquement de tout le monde en permanence et en plus tu te crois drôle. Capable. Très capable.
Bref, je pourrais continuer encore longtemps, dans des arguments et des faits aussi random que décousus, mais je résume : le jeu n'atteint certes pas la perfection, il a sa part de défauts et de facilités mais que ce soit pris en lui-même ou comparé au reste de la saga, c'est un sacré coup de maître. Si vous aimez la licence, ruez-vous y donc. C'est un ordre.
Et dernier effet, mais pas des moindres, il me fait baisser encore un peu la note de
Trials and Debilations, qui passe donc de 12 à 10/20.